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Le cri du coeur - Min-Jun| Mer 28 Oct - 21:07
Min-Jun Jeong


Aujourd'hui, c'est mon dernier rendez-vous chez le physiothérapeute. Ce n'était pas comme si la tentation de ravoir mon bras gauche était pressante, pas du tout. Après être allée exactement huit fois à l'hôpital de Koyane pour utiliser ce foutu bras correctement, je peux enfin le lever par dessus ma tête. Combien de fois j'ai serré le poignet sans gueulé de mal parce que je haussais plus haut que voulu. Je suis trop bornée, et j'en avais aussi plein le cul de revenir à chaque fois. Une balle qui avait touchée un ligament dont j'oublie toujours le nom, ce n'est pas pratique. C'était plutôt le couteau entre deux côtes, dans l'abdomen et qui, juste pour en ajouter, avait perforé un poumon. Pas un énorme trou, mais assez pour être dans le bloc opératoire. Après tout, avec le nombre de grafignes partout sur le corps, je n'arrivais pas à répondre aux questions des ambulanciers et policiers. Je n'avais pas de papiers ni de téléphone sur moi, par chance celui qui était avec moi le savait – étant mon ravisseur. Ça ne changeait pas grand-chose, je n'avais aucun dossier médical ici. Malgré la mort de mon père, personne ne m'avait reconnue. J'avais beau venir tous les samedis il y un an, je ne passais jamais par les urgences. Ensuite je suis tombée dans les pommes pendant quatre jours. Mon corps avait trop souffert, il n'arrivait plus à bouger.

Portant une veste beaucoup trop grande pour moi, je finis par la zipper et sortir de ce bâtiment. Mes cicatrices sont encore rouges et visibles pour n'importe qui. Évidement je préfère les cacher, la honte me ronge même si ça doit faire bientôt un an que je porte des vêtements sombres. Je ne sais plus ce qui me rend heureuse, alors j'erre. En tournant le coin dehors, je vois une petite affiche du genre ''chat perdu'' mais je reste devant, lisant attentivement. Intéressant le taekwondo, surtout que j'en n'ai jamais; et encore moins du judo. Je faisais de l'art plastique quand j'étais plus jeune, j'étais nulle en sport. Sauf quand les filles me prenaient le sac à dos en me lançant sur le bitume. Là, c'était la guerre. Bref, ça c'était il y a longtemps et j'ai toujours pas pris un muscle de plus. Je prends en photo l'affiche, il me reste encore du temps puisque le rendez-vous avait terminé plus tôt. La salle de sport est à seulement quelques rues d'ici, pourquoi ne pas y aller, juste pour voir?

Perplexe, je vérifie la photo. C'est bien l'adresse, mais on dirait que c'est, euh, fermé. Je pousse tout de même la porte discrètement, zyeutant la pièce. Ça semblait plus petit de l'extérieur. M’avançant et fermant la porte, je marche vers le ring où deux personnes se battent. J'arriverai jamais à faire ça un jour. Une des deux finit contre les lignes et m'arrache un petit cri. Oups.



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  Il était assis en tailleur dans un coin, sur l’un des bancs collés au mur de la salle, un gobelet de thé dans les mains. Il attendait depuis la matinée. Qu’attendait-il, même lui n’aurait trop su le dire, mais peut-être que quelqu’un daigne enfin répondre à son appel. Il avait affiché des annonces un peu partout dans la ville, après tout. Il s’attendait à ce que plus de monde veuille jouer les apprentis-combattants, mais ce n’était pas le cas. Peut-être que c’était parce qu’il n’avait laissé aucune autre indication que son numéro de téléphone et l’adresse de la salle. Peut-être que c’était parce qu’il ne parlait pas de prix, de durée de cours, des jours durant lesquels l’entraînement aurait lieu. Min-Jun était quelqu’un de très organisé d’habitude, mais ces affiches avaient été faites dans la précipitation, dès qu’il avait appris que son colocataire ne serait pas en mesure de peindre pendant plusieurs semaines. Et peut-être qu’il n’en avait pas toujours l’air, mais le Coréen était habitué à vivre avec une cuillère en argent dans la bouche. Perdre sa source de revenu était impensable.

Le gobelet ne diffusait plus aucune chaleur, malgré le liquide encore à l’intérieur. Il avait encore attendu trop longtemps. Il remua légèrement, remarquant seulement que son corps s’était engourdi à force de rester immobile. Il posa le gobelet avec une main légèrement fébrile, veillant à faire son possible pour ne rien renverser, avant de s’étirer pour dégourdir ses muscles. Ce n’était pas en restant dans son coin qu’il trouverait des clients… Surtout ici. Il lui restait quelques tableaux, mais voyait mal les habitués de la salle de sport lui en acheter. Quant au sport, ils en faisaient déjà - stupide idée de rester ici. Il finit par se lever, sortant son téléphone de sa poche et reprenant le gobelet dans l’autre main pour jeter ce qu’il restait (il aurait bien été tenté de le boire si les boissons refroidies ne lui faisaient pas horreur).

Il marchait tranquillement vers la sortie, le nez collé à l’écran de son smartphone, lorsqu’un petit cri le sortit de sa torpeur. Il leva le regard dans la direction que semblaient viser les yeux de la jeune fille. Une vision bien banale à cet endroit - deux personnes sur un ring en train de se battre. Il avait bien commencé à suivre le “combat” mais il avait vite concentré son attention sur sa vie, perdant tout intérêt pour ce qui se passait autour de lui lorsqu’il avait réalisé qu’il allait devoir réduire son train de vie s’il ne trouvait pas rapidement comment trouver de l’argent si ses annonces ne touchaient personne. Et le voilà qui recommençait à divaguer ! Un peu d’attention, enfin, Min-Jun. Il se tourna vers la fille, notant un peu distraitement qu’il ne l’avait jamais vue dans le coin. Non qu’il ait l’impression de connaître tout le monde, mais depuis le temps qu’il venait ici, s’il l’avait déjà aperçue, il s’en serait souvenu. Se pourrait-il qu’elle soit venue pour lui ? Après tout, elle avait l’air un peu perdu… Un léger rictus se dessina sur son visage, qui se changea en sourire plus affable lorsqu’il s’approcha d’elle. Pour ne pas être déçu trop vite, il décida une approche un peu plus subtile que juste lui demander si elle venait pour les cours de taekwondo.

- Vous cherchez quelque chose ? Je peux peut-être vous aider.

Même si ce n’était pas lui qu’elle cherchait, ça lui éviterait de rester à ne rien faire. C’était toujours bon à prendre. Il allait l’accompagner et repartir, ce n’était pas dramatique.
 
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C'est évident, j'ai encore le sang chaud et mes réactions se veulent encore vives. J'ai pas l'habitude des salles de sport, du moins quand une bataille est...légale? Je traîne pas dans les ruelles où il y a souvent des bagarres de rue, mais je porte assez la poisse pour que les emmerdes me collent au cul. C'est comme ça depuis ma naissance, je peux rien n'y faire pour les empêcher. Me mêler aux yakuzas ne m'a pas aidé non plus, mais ce n'était pas voulu. On voulait soit disant me violer un soir où j'allais entrer au théâtre. C'est là que Kyôi m'avait collée une arme au dos, m'obligeant à le suivre dans une bâtisse assez louche merci. Notre rencontre était vraiment des plus étrange, et je n'ai pas hésité à lui balancer un verre au visage. Par chance pour lui, je vise pas très bien quand je lance des projectiles. Quant à un revolver, j'ai découvert un certain potentiel avant de tomber dans le coma. Je me rappelle parfaitement de ce qui c'était passé cette nuit-là, du moment où j'étais scotchée à une chaise dans le district Inazami et lorsque je suis entrée dans une voiture côté passager. Les paysages étaient flous ensuite, j'avais perdu beaucoup de sang et l'adrénaline avait disparu d'un coup après le dernier coup de feu – ou quand le couteau était dans mon ventre par Keiji. Je savais que si je le retirais, j'étais pas mieux que morte. Cet épisode tourne encore dans ma tête après quatre mois. J'en fais des cauchemars même après ma convalescence à l'appartement de Kyôi.

Je sais que j'étais qu'un appât mais, si jamais ça se reproduit, je veux être prête à me défendre. Kyôi est aussi borné que moi, je sais qu'il ne voudra pas que j'aille une arme. En le flattant dans le sens du poil, peut-être qu'il pourrait être indulgent pour que je puisse apprendre à me battre avec mes petites mains. Du haut de mes un mètre cinquante-sept, c'est plus facile frapper dans l'entrejambe qu'au visage. Certes, je suis pas mal certaine qu'il va bientôt envoyer un de ses gorilles à ma recherche malgré le GPS dans mon téléphone. Il va se rendre compte que je ne suis plus à l'hôpital et le connaissant, il n'aimera pas ça. Un peu plus et il me fout une puce comme un chiot. Parce que non, en Angleterre on ne mange pas les chiens. Je suis soudainement sortie de mes pensées quand quelqu'un m'interpelle. Un jeune homme, enfin un brin plus vieux que moi semble-t-il, mais je vois bien qu'il n'est pas japonais avec une chevelure épaisse et brune. Je dois lever la tête pour l'observer. Même si sa question est tout à fait banale, je le trouve louche. Mais bon, maintenant je me méfie de tout le monde avec le dernier événement. C'est vraiment lui qui donne des cours? Si je cherche quelque chose, c'est une façon de survivre. Je le jauge quelques secondes, puis je sors mon téléphone de ma poche de pantalon. Cliquant sur les photos afin de lui montrer celle que j'ai prise, je lui mets sous le nez.

-C'est votre affiche? J'étais dans le coin, alors je suis venue pour voir si c'est toujours d'actualité. C'est possible de savoir votre nom, au moins, pour savoir si vous êtes vraiment une personne de confiance? Je n'ai pas l'habitude à ce genre d'endroit, mais j'aimerais bien apprendre pour me défendre si c'est possible, malgré ma grandeur.



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  Il s’était approché de la jeune fille dans l’espoir d’avoir une distraction. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle semble si sûre d’elle après avoir crié devant l’entraînement des deux lutteurs, et cela lui arracha un sourire. Encore davantage lorsqu’elle lui demanda si c’était lui qui avait accroché les annonces, avec des photos à l’appui. Elle semblait vive, et ce fut à son tour de jauger la demoiselle du regard. Vive mais quelque peu… inexpérimenté. Mais après tout, ça allait être son boulot de l’entraîner. Ce serait plus simple en commençant par les bases - il avait peur de se retrouver face à quelqu’un qui aurait arrêté son entraînement en cours de route, car il allait devoir étudier le niveau de ce potentiel étudiant et ce serait finalement plus long que de tout reprendre. Il la salua d’une courbette légère, à la japonaise. Ça avait été quelque chose de facile à apprendre, puisqu’ils utilisaient quasiment le même système en Corée.

- C’est bien moi qui ai accroché ces affiches. Je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un aussi vite mais j’en suis heureux. Je me nomme Min-Jun. Mais je vois mal en quoi connaître mon nom peut te prouver que tu peux avoir confiance en moi. Qui te dit que ce n’est pas une fausse identité ? … Rassure-toi, ce n’est pas le cas.

Il retint un “pour cette fois”, car il avait tendance à ne pas laisser son nom traîner trop dans les bouches des clients. On le connaissait sous bien d’autres noms lorsqu’il s’agissait de faire du trafic d'œuvres d’art : il n’était pas assez fou pour donner des informations qui permettraient de le retrouver.

- Et toi, quel est ton nom ? J’aimerais savoir comment je dois m’adresser à la jeune demoiselle qui vient prendre des cours de taekwondo. Oh, et tu semblais t’inquiéter à propos de ta taille, mais ne t’en fais pas, ce ne sera pas un souci. Le taekwondo se pratique généralement avec les pieds, alors il faut simplement trouver où viser une fois que tu maîtrises les coups. Si tu veux bien me suivre…

Tant qu’à faire… Autant se déplacer jusqu’à la salle où auraient lieu les entraînements. Il avait loué ce local grâce aux économies qu’il mettait de côté pour “les gros imprévus”. Et force était de constater qu’il avait eu bien raison. En tout cas, il devait d’abord lui faire signer des papiers : il avait décidé de faire les choses dans les règles, pour une fois, notamment parce qu’il ne pouvait pas se permettre de ne pas le faire en étant juste à côté des salles de sport où de nombreuses personnes s’entraînaient. Il lui donna une feuille d’inscription, qui demandait simplement son nom et son âge, ainsi qu’un niveau éventuel de taekwondo si la personne qui s’inscrivait en avait déjà fait.

- Un cours de deux heures, c’est 2500 yens.

Il jugeait bon de le préciser dès le départ. Il ne faisait pas la charité - car s’il proposait ça, c’était bel et bien pour gagner de l’argent, à la base. Déjà, il allait falloir rentabiliser le prix de la location, puis les trajets de Sanda à Kobe… Il aurait dû être intelligent et faire ça chez lui. Non, ça aurait été risqué. Il ne fallait pas que des élèves un peu trop curieux tombent sur les copies de Mellan. Ce serait pire que tout. Il croisa les bras sur son torse.

- Et si tu as des questions, c’est maintenant.

Bien sûr, il l’autoriserait également à en poser plus tard, mais s’il pouvait la pousser à se poser des questions et y répondre dès maintenant, ce serait toujours ça de gagné sur les prochaines séances. De plus, elle poserait peut-être le doigt sur des choses auxquelles il ne pensait pas spontanément. Après tout, il n’était pas professeur.
 
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Re: Le cri du coeur - Min-Jun| Lun 21 Déc - 18:34
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Super, au moins je ne me suis pas trompée de personne. Avec ma bouche qui n'arrête jamais de parler quand elle s'ouvre, j'espère ne pas l'avoir emmerdé avec mes questions. Peut-être qu'il n'aimera pas les débutantes ou au contraire, ce sera plus facile pour commencer. Je n'y connais rien, sans doute qu'il le remarquera assez vite et ça ne caresse surtout pas mon ego; qui a disparu quand j'ai ouvert la porte de la salle. Il a raison, en connaissant son prénom il ne s'engage à rien et même s'il me montre ses papiers, ce serait sans doute des faux. C'est trop facile en fabriquer de nos jours, même moi je pourrais en avoir. Je hausse les épaules, c'est pas mon genre non plus de martyriser les autres, la confiance ça se gagne avec le temps.

-C'est pas comme si j'allais investiguer sur toi non plus, la confiance c'est mutuelle. Je m'appelle Mia, enchantée Min-Jun.

Mon japonais s'est amélioré avec toutes ces années passées ici. J'ai seulement de la difficulté avec les prénoms parfois, surtout les composés si on peut le dire ainsi. Mais bon, c'est presque comme le mien alors je ne l'ai pas écorché. La pièce est assez grande pour quatre ou cinq personnes, les tapis sont déjà là et porte fermées. C'est plutôt calme, j'ai hâte de voir la suite.

J'avais peur que ma grandeur pose problème; je ne suis pas aussi grande qu'une Japonaise typique et encore moins un Japonais. Je sais que pour la boxe la base est un jeu de pieds en mouvements mais surtout les poings. Le taekwondo, en revanche, me fait hausser les sourcils lorsqu'il dit que c'est entre autres les coups de jambes. Est-ce que j'ai vraiment l'étoffe pour y réussir, même en pleine forme? Ça sent l’entraînement à profusion pour avoir un semblant de quelque chose. Et merde, mon visage se décompose en mille morceaux juste en pensant aux heures et jours qui vont suivre. Reprends-toi Mia franchement. Je suis bien placée pour savoir que je ne m'avoue pas vaincue maintenant. J'ai beau être un poids plume, il faut que je me remette en forme même si on m'interdit de me pointer dans un gym.

Mine de rien, je vais devoir me presser pour poser toutes mes questions. C'est facile, elles sont déjà toutes dans ma tête et attendent de sortir avec impatience. Ce qui chauffe mon cerveau en ce moment, c'est de m'arranger pour sortir d'ici avant qu'il y ait un coup de pied sur mes blessures encore fraîches ou que Kyôi entre accompagné de plusieurs hommes ainsi que leurs armes blanches. Ça ferait un sacré massacre pour aucune raison valable. J'affiche un sourire en coin, ses question ne sont pas personnelles mais puisque je ne suis pas complètement libre et qu'on m'a kidnappée...comment expliquer une telle situation? Pendant que je remplis le questionnaire, je lève parfois les yeux pour parler. J'hésite à mettre mon nom de famille, malgré que ce n'est pas commun au Japon, je l'écris parce que de toute façon, il l'apprendra tôt ou tard.

-L'argent n'est pas un problème, mais pour aujourd'hui je peux rester qu'une heure. En premier lieu je n'étais pas supposée être ici alors on risque de me chercher dans 45 minutes et ce n'est pas ce qu'on veut, crois-moi. Je n'ai jamais fait de taekwondo, et les bagarres à la fac ne comptent pas vraiment. Le docteur m'a interdit de faire du sport depuis quatre mois, alors c'est maintenant que je recommence. Du coup je vais manquer de souffle mais après deux semaines ça devrait être bon. Je...j'ai reçu une balle dans le bras gauche. Alors, c'est surtout pour la défense mais si je dois attaquer, ce serait bien.

J'enlève ma veste pour lui montrer où c'est exactement, en espérant qu'il ne pose pas plus de questions; ce serait seulement de la curiosité.

-J'aimerais savoir où sont donnés les coups? Si le yoga peut servir aussi, pour les étirements. Tu manques de personnes pour donner ces cours? On commence tout de suite?

Remarque que je suis déjà habillée en jogging et camisole, ça ne me gênerait pas de commencer maintenant même si on n'a plus beaucoup de temps.


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Re: Le cri du coeur - Min-Jun| Mar 2 Fév - 20:46

 

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  Peut-être était-ce parce qu’il avait commencé à la tutoyer qu’elle s’était permis la même chose, mais le tutoiement le prit un peu de court. C’était assez étrange, au Japon (ça aurait été encore plus étrange en Corée du Sud, songea-t-il). Il se demandait si le système de hiérarchie disparaissait quand on se retrouvait seul à seul, ou si elle cachait des choses qui lui permettaient de se sentir à l’aise avec lui. Ou bien… ou bien elle était étrangère. Mia, ça pouvait être japonais, mais ses traits… ses traits ne mentaient pas. Elle semblait encore moins japonaise que lui, qui n’avait au fond que des traits asiatiques pour tenter de se fondre dans la masse. Mais il ne faisait pas illusion pour les japonais, quand bien même les autres ne feraient pas la différence. Il retint une grimace lorsqu’elle parla de confiance. Elle lui semblait un peu trop naïve. Peut-être était-ce pour cela qu’elle voulait apprendre à se défendre, en fait.

Il demanda si elle avait des questions ; elle n’en posa aucune, mais lui donna tout un tas d’informations auxquelles il ne s’attendait pas. Son sourire s’effaça et un semblant de méfiance s’afficha sur son visage. Est-ce qu’elle le menaçait à mi-mots ? Non… Non, sinon, elle ne lui montrerait pas ses blessures. Il avait du mal à tout replacer correctement, et il s’arrêta un instant pour comprendre ce qu’il venait de se passer, tout en fixant la blessure. “Je n’étais pas supposée être ici” : où, alors ? Elle semblait assez âgée pour ne pas avoir besoin de l’accord de ses parents pour sortir, et il n’était même pas très tard. Mais en réalité, c’était une toute autre idée qui avait pris naissance dans son esprit dès qu’il l’avait entendu prononcer “j’ai reçu une balle dans le bras gauche”. Il avait fait le lien avec les événements survenus en juin relativement vite. Il ouvrit la bouche pour parler, mais ses mots moururent dans sa gorge. Comment demander des précisions ? Allait-elle seulement répondre ? Elle coupa sa réflexion en reprenant la parole. Mais il avait compris une chose, au moins : si elle souhaitait apprendre à se battre, c’était pour être prête à réagir si elle le devait. En un sens, ça lui ressemblait un peu.

- Non, les bagarres à la fac ce n’est pas la même chose, même si je n’aurais pas cru que tu étais de ce genre-là. Les gens sont toujours surprenants. Quant aux coups pour le taekwondo…

Il se présenta devant elle, debout, légèrement relâché. Il allait répondre à ses questions dans l’ordre.

- Il y a trois zones que tu peux attaquer. Le bas du corps, donc les jambes, le milieu, au niveau du torse, et le haut, la tête. Généralement, le bas du corps est plutôt négligé, parce que les coups de pieds sont hauts, et les coups de poings sont bien plus efficaces à ce niveau, dit-il en désignant son torse. Bon, je suppose que j’éviterai de t’attaquer, on va attendre que ton bras se soit vraiment rétabli. Ce n’est pas ton bras dominant, n’est-ce pas ?

Il amena sa main à son menton, dans une posture plus réfléchie lorsqu’il essaya de se souvenir de ses autres questions.

- Le yoga peut aider, oui, pour la souplesse. Si tu en fais déjà, je ne te conseillerai pas d’arrêter. Je suis tout seul pour donner les cours, mais je n’ai que toi comme élève pour le moment, donc ce n’est pas très grave. Et on peut commencer par les bases, si tu n’as que peu de temps devant toi. Ça veut dire qu’on ne portera aucun coup aujourd’hui.

Sauf s’il devait se défendre parce qu’on venait chercher Mia et qu’on décidait qu’il ne serait qu’un dommage collatéral. Il ne se laisserait certainement pas faire. 
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Re: Le cri du coeur - Min-Jun| Lun 8 Fév - 19:56
Min-Jun Jeong


J’espère que mon air perplexe ne se fait pas sentir entre nous. On dirait que je l’ai offusqué, je ne me rappelle pas ce que j’ai mentionné pourtant. J'ai balancé plusieurs informations mais, ce n’était pas si personnels? De toute façon, c’est caractéristique à moi-même; je ne peux pas m’empêcher de parler de ma vie. Il y a certains événements que je garde secrets malgré mon envie de tout divulguer. J'ai menti à plusieurs personnes à propos de la nuit du 18 juin, et mon petit ami est le premier à ne pas y croire. Pourquoi je serais en pyjama, dans le district Inazami quand j’étais en train de dormir profondément dans mon lit à Koyane? Le somnambulisme aurait été une option – bien que tiré par les cheveux – mais je ne le suis pas. Il sait que quelque chose me hante au point de ne pas dire la vérité. Peut-être un jour je pourrai tout avouer. Pour l’instant, la vie d’aucun de mes proches est en danger et c’est mieux ainsi, parce que je sais que Kyôi le traquera de la même manière que je voudrais le tuer. Kidnappée, séquestrée, touchée par une balle et un couteau au poumon, tu parles d’une sortie en pyjama hein. Au début j’ai rien dit pour me protéger, ensuite je me suis demandée pourquoi je ne laisserais pas les yakuzas s’en charger et puis, il faisait son boulot. S'il n’avait pas été choisi, un autre l’aurait fait et il y aurait de bonnes chances que je ne serais plus de ce monde aujourd’hui.

Je baisse la tête pour cacher la rougeur sur mes joues. Je ne m’attendais pas à une telle réponse franche et je sais pas quoi dire en contrepartie. En fait il peut bien penser ce qu’il veut, ça confirme que ma beauté renferme plusieurs aspects négatifs. J'essaye d’écouter en regardant ses mains bouger mais la proximité entre nos deux corps est trop mince. Pas que je veux lui sauter dessus, mais ça fait déjà quelques mois que je touche qu’une seule personne. C'est...frustrant. Il veut que mon pied se rende au visage de quelqu’un? Non mais ça va pas la tête! Je ne suis pas la souplesse incarnée. Ma bouche est grande ouverte, et je me rends compte qu’il est sérieux.

-Non, mais c’était franchement chiant de ne pas pourquoi jouer du violon et de peindre. Comment tu le savais?

Oups, encore une fois je parle sans réfléchir. Je poste tout de suite ma main à ma bouche. Bon au moins je ne vais pas souffrir en silence si je reçois trop de coups à la poitrine. De la manière qu’il aborde le sujet, il semble plutôt qualifié pour un jeune homme. Je me demande quel âge il peut avoir. Quoique dans n’importe quelle culture, ce n’est pas un sujet qu’on effleure.

-Ça me va pour les bases aujourd’hui. Tu as déjà remarqué que je suis pas japonaise, ça crève les yeux de toute façon. Je suis pas née au Japon, mais en Angleterre. Si ça te gêne que je parle trop, on peut s’arrêter là. J'ai de la difficulté à canaliser mon énergie, c’est mon plus gros défaut et la plupart des gens en font à leur guise. Bref, je ne suis pas certaine de comprendre les bases si on ne donne pas de coups? Et je vois pas comment un de mes pieds pourrait se rendre à la tête d’une personne plus grande que moi. La semaine prochaine je serai plus en forme, je ne suis pas du genre à faire aucun sport non plus.

Et je le regarde avec un point d’interrogation au visage, tout en dérivant mes yeux bleus sur la longueur de mes petites jambes.
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  Il lui demanda s’il s’agissait de sa main dominante - mais à vrai dire, il avait bien remarqué que ce n’était pas le cas. Quand on se frotte à des gens plein d’argent qui ont de quoi engager des hommes de main pour se protéger, on apprend vite à repérer ce genre de détail ; de quelle main va-t-il dégainer si jamais il se rend compte que je le roule ? de quel côté va-t-il frapper s’il a décidé de ne pas payer ? comment réussirai-je à parer les coups le plus efficacement ? - il s’éloignait de ses pensées premières. Elle n’allait pas l’attaquer là, après tout. Déjà parce qu’elle était blessée, mais surtout parce que si elle savait déjà se battre, elle ne serait pas là pour apprendre. Cependant, il était hors de question de lui répondre ça lorsqu’elle demanda, surprise, comment il l’avait découvert. Il sourit légèrement.

- Je suis observateur, voilà tout. Alors comme ça, tu peins ? Mon meilleur ami aussi. Mais il vient d’Irlande, pas d’Angleterre, même si c’est tout proche. En revanche je ne connais personne qui joue du violon. Ça demande de la précision ça, non ? Pour faire glisser l’archet correctement sur les cordes, je veux dire. Oh, tiens, là aussi tu vas devoir faire preuve de précision, si tu veux frapper efficacement.

Il retrouva son sourire lorsqu’elle reprit la parole. En effet, il avait déjà deviné tout ça. Et en effet, il commençait à comprendre qu’elle était très bavarde. Pas que ça la dérange, au contraire, même. Il préférait écouter que parler - on apprenait plus ainsi. Même s’il ne la considérait pas vraiment comme une menace, il craignait un peu ce qu’elle avait évoqué plus tôt. S’il pouvait éviter d’être impliqué dans tout incident qui manquerait de le faire passer au commissariat, ça l’arrangerait. Bien sûr, il avait ses faux papiers, mais il suffisait d’un simple faux pas pour que tout s’écroule… Et il n’était pas sûr que ses contacts puissent lui sauver les fesses.

- Et c’est parce que tu es petite qu’on va se concentrer sur le torse et les jambes, quand tu commenceras à t’entraîner. Est-ce que tu pourrais te procurer un dobok, pour la prochaine fois ? C’est… un genre de kimono, comme pour le judo ou le karaté, sauf que le haut n’est pas une veste, ça s’enfile plutôt comme un pull. Prends une taille au-dessus de ta taille habituelle, tu seras plus à l’aise. Je vais utiliser des termes coréens, mais je te les apprendrai en même temps. Je ne sais pas vraiment s’il y a des termes japonais ou anglais dans ce sport, en fait… Puis je suis coréen, alors ça sera sûrement plus simple pour moi. Et tu peux tout à fait apprendre sans frapper un adversaire : ce sont des enchaînements qu’on appelle des poumsés. Mais il y a d’autres choses à apprendre : l’équilibre, le contrôle de ta respiration… Est-ce que tu veux que je te fasse une petite démonstration ? Histoire que tu ne me prennes pas pour un charlatan.

Après tout, elle ne le connaissait pas - il pouvait tout à fait prétendre maîtriser le taekwondo sans savoir le faire. Et puis, il avait envie de se montrer un peu ; il était assez orgueilleux, et montrer ce qu’il savait faire était toujours quelque chose qu’il appréciait.
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Re: Le cri du coeur - Min-Jun| Mer 2 Juin - 20:34
Min-Jun Jeong


Faudrait bien que j’arrête de mettre tout le monde mal à l’aise, de garder mon calme et ainsi, trop parler. C'est une chose de le dire, le faire en est une autre. Je suis au Japon depuis tellement d’années, il y a toujours de vieilles habitudes qui persistent. J'ai perdu des personnes chères à mes yeux, il n’en reste qu’une à présent. De nouvelles relations amicales seraient sans doute pratiques, mais ma confiance en les gens est partie lorsque mon père est décédé. Je sais que ça ne se fait pas en un jour, toutefois je suis perdue si je n’ai plus de pilier à qui m’accrocher. Je suis faible, un foutu chiot comme dirait Kyôi. J'ai pourtant envie d’être un méchant loup si une situation future se présente. Pas l’ombre de quelqu’un, à rester derrière désarmée et se faire kidnapper une deuxième fois. On pourrait me jeter dans la rue et on s’en battrait les couilles. Enfin bref, je devrais me concentrer ici, surtout écouter les instructions.

La réalité : j’ai tout oublié lorsqu’il a mentionné le mot peinture. Prêt, c’est assez relatif quand on visite plusieurs pays. Le Japon est carrément à l’est de l’Angleterre alors, on peut toujours dire que les deux autres îles sont proches. Mes yeux deviennent lumineux devant Min-Jun. Bien que ce ne soit pas lui qui peint, j’aimerais beaucoup le rencontrer, papoter peinture est une chose que je ne fais plus maintenant, entourée de colosses qui n’y connaissent pas grand-chose. Ou juste, voir des photos de ses toiles. Mon sourire doit fendre mon visage en deux. Mia, gosse de dix piges qui vient de recevoir un cadeau. Allez je me reprends, sinon je vais zapper tout ce qu’il dit par la suite. De la pratique, la discipline, c’est ce qui me manque le plus je crois. Je mettrai les bouchées doubles s’il le faut. Bientôt cinq mois sans pouvoir bouger tout mon corps en un morceau, c’était atroce pour une boule d’énergie. Si ma douleur ne me répétait pas en manquant de souffle, on aurait dû m’attacher au lit.

Je ne pouvais pas jouer de violon non plus. Cet instrument si joli à voir qu’à entendre, je l’ai mis dans son étui et caché dans un placard pour ne pas chiâler chaque jour. Une posture impeccable, la plupart du temps debout, pour fusionner. C'est à ce moment qu’une mélodie joyeuse ou dramatique, même mélancolique coupe le souffle de tout le monde. Les gens sont stupéfaits, surpris dans une si grande salle. J'allais seulement dans celle d’Amai, ayant jamais terminé mes cours et aussi, j’étais en théâtre. Je n’arrive plus à être plusieurs personnages hors de mon âme. Si une nouvelle Mia doit se présenter sur une scène quelconque, ce ne sera pas celle d’un amphithéâtre. Je devrai peut-être me battre à coups de poing, ce seront des connards que j’étonnerai. À défaut de m’enflammer, je demeure polie dans la mesure du possible.

-Une prochaine fois je pourrai voir sa galerie? Ou simplement des photos de ses œuvres? Même au violon il y a plusieurs styles. Certaines personnes choisissent des classiques, mais l’opéra offre beaucoup de tragédies. C'est souvent jumeler au théâtre, c’était mon cursus à l’université. Le violon doit être posé au bon endroit, ce n’est pas seulement l’archet qui décide où il ira sur les quatre cordes. La prestance droite, la position du bras et les dix doigts aux bons endroits. L’esprit et le corps qui ne font qu’un avec l’instrument. C'est difficile, ça fait mal, mais combien gratifiant avec la pratique. Comme les sports de combat, je suppose?

Je gesticule comme si un violon et l’archet étaient dans mes mains, délicate et sereine. Puis j’ouvre les yeux, on n’est pas ici pour prendre un café. Dobok. Je dois retenir ce mot pour ne pas avoir l’air folle dans une boutique de sport. Les seules fois où je vais dans ces magasins, c’est pour une nouvelle paire de baskets. Voyant un peu à quoi ça ressemble avec la description donnée, j'imagine qu’ici ce ne serait pas trop difficile à trouver. Je dois seulement prendre le temps de convaincre mon sauveur de ne plus être le chevalier blanc et de me déplacer sans la majorité des regards des yakuzas. Je hoche la tête à chaque question, la main droite sous le menton.

-Si je comprends le japonais avec toutes ces années, ce ne sera pas un problème pour les termes coréens. C'est comme ça dans tous les domaines de toute façon. Tu expliques déjà bien en général, alors fais comme tu le sens. Je pourrai me procurer un dobok, je verrai sur téléphone où se trouvent les boutiques les plus proches de Koyane.

J'arque un sourcil lorsque Min-Jun discute d’un sport sans adversaire. J'ai capté que c’est dans les entrainements, mais dans un vrai combat, ce serait pas trop facile de déjouer l’autre?

-Si c’est toujours les mêmes enchainements, un adversaire coriace connaitrait rapidement le prochain coup, non?

Je ne le connais pas personnellement, même qu’il pourrait se fondre dans la masse plus facilement que moi. Ce sont surtout ses cheveux qui le trahissent je pense. C’est pour faire le mec avec un gros ego? Je devinerai avec les séances, si c’est purement professionnel ou un peu d’amitié qui se mélange. Les deux me vont. J'arrive à me tenir droite ou souple, avec une respiration au bon moment. Toutefois les combat, je ne peux pas maitriser d’un seul cours. Après quelques-uns, je pratiquerai chez moi ou ici. Je pose encore quelques questions avant de me retirer légèrement dans un coin, ne pas recevoir un coup de pied au visage. Pour l’instant le courant passe bien, c’est sympa de tomber par hasard sur une affiche plutôt banale.

-L’équilibre pour les coups? Est-ce que le souffle doit cesser au moment de toucher l’adversaire ou jamais? J'avoue que ça m’aiderait si tu faisais un ou quelques gestes! Avec les mots ensuite.
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Re: Le cri du coeur - Min-Jun| Sam 24 Juil - 1:32

 

Le cri du coeur

Feat Min-Jun Jeong & Mia Evans

  Le flot de paroles de Mia le submergea un moment et il dut rapidement faire le tri entre les informations. Il connaissait assez peu de personnes avec un débit aussi fluide et rapide - comme si elle ne prenait pas de pause, comme si elle était constamment pressée par le temps. Peut-être était-ce le cas : il ne la connaissait pas assez bien pour le savoir. Il la connaissait juste assez bien pour savoir que des personnes (avec qui il ne voulait rien avoir à voir, il en était presque sûr) allaient venir la chercher au bout d’un moment. Et en fait, en se faisant cette réflexion, il se dit qu’elle était réellement pressée par le temps. Serait-elle plus calme, moins volubile, dans une autre situation ? Il n’en savait rien - peut-être l’apprendrait-il plus tard, lorsqu’ils se connaîtraient un peu mieux. En attendant, il reprit les éléments qu’elle avait abordés avec sérénité et un petit sourire amusé. Si elle savait de quoi était composée la galerie de Mellan… Il la regarda effectuer des mouvements de violoniste, un peu songeur. Quand il était jeune, dans sa famille “bien comme il faut”, on avait voulu lui apprendre la musique pour le canaliser - manque de chance, seul le combat avait réussi à gérer ses élans d’énergie soudaine. Il tiqua cependant un peu lorsqu’elle évoqua le théâtre et se demanda à quel point elle était bonne comédienne et si tout n’était que mascarade depuis le début. S’il devait se montrer plus prudent. La question de la jeune femme, cependant, le tira de ses réflexions et il reprit tout depuis le début.

- Mon ami est… assez secret. Même moi, je ne vois pas toutes ses œuvres. Mais s’il accepte de me laisser en photographier certaines, alors je te les montrerai la prochaine fois. Quant au combat… ça fait mal mais c’est gratifiant, oui. De savoir qu’on peut se défendre, mais ce n’est pas tout. C’est tout un art, c’est comme une danse. Les coups sont précis, comme des pas. Et les poomsae, ce sont comme des chorégraphies.

A son tour, il lança quelques questions - mais elles étaient plus pratiques que curieuses. S’il aimait deviner qui étaient les autres en face de lui, il savait qu’il pouvait savoir plusieurs choses avec de l’observation, parfois plus qu’en demandant directement. Tout le monde ment, après tout, même lui. Surtout lui.
Puis elle dit qu’elle saurait se débrouiller avec les termes et qu’il était déjà clair, mais visiblement ses explications n’étaient pas complètes. Au moins, elle posa une question très juste. Min-Jun ne détestait rien de plus que les questions stupides, et il aurait eu du mal à supporter quelqu’un qui en poserait sans arrêt.

- Non, on n’utilise pas ces enchaînements en combat. Enfin, tu peux, mais ton adversaire risque de te surprendre, étant donné que ce sont de vraies chorégraphies, si je puis dire. C’est de l’entraînement, puisque ça te sert à maîtriser les mouvements d’attaque et de contre-attaque, mais c’est aussi quelque chose que tu utilises en compétition. C’est quand même une vraie catégorie d’études, et enchaîner le Taegeug Pal-Jang te permet d’atteindre ton premier dan. Il y a plusieurs règles à respecter, mais le tout, c’est d’avoir un enchaînement fluide, élégant, et des gestes parfaitement maîtrisés.

Il lui expliqua encore quelques éléments, et lui donna notamment la réponse quant à la respiration : en poomsae, elle devait être synchronisée avec les mouvements - inspiration en début de mouvement, expiration à la fin.

- Maintenant, je te montre ! Le plus simple, le Il-Jang.

Il se positionna à une extrémité du tatami. Il n’était pas en tenue réglementaire, mais il savait que son jogging était suffisamment souple pour lui permettre de faire les enchaînements sans risquer de problème embarrassant. Il prit une inspiration profonde puis commença par un salut - comme dans tous les arts martiaux, ou au moins la plupart. Puis il passa en position de départ, décalant légèrement sa jambe gauche, puis commença son poomsae. Les coups de poings suivaient les coups de pieds, et inversement. Min-Jun vivait clairement son enchaînement, quand bien même ce n’était pas le plus impressionnant qu’il pouvait faire, loin de là. Il pivotait régulièrement, n’attaquant jamais son adversaire imaginaire au même endroit. Il n’était même pas essoufflé lorsqu’il se tourna à nouveau vers Mia.

- On va commencer par ça, si tu le veux bien. Les coups de poing d’abord. J’ai ramené des raquettes d’entraînement.

En effet, il sortit de son sac quelques petites raquettes de frappe, avant de revenir vers la jeune femme.

- Je vais te montrer les mouvements, et tu devras les imiter. Je te donnerai des indications, ne t’en fais pas, et je corrigerai tes erreurs. Si tu te trompes, d’ailleurs, tu devras recommencer jusqu’à ce que je sois sûr que tu y arrives bien.

Il n’était peut-être pas vraiment professeur, mais ce n’était pas une raison pour faire les choses à moitié - d’autant plus que Mia, du peu qu’il la connaissait, avait l’air plutôt motivée, alors il pouvait se permettre d’être un peu exigeant. Même si, pour être honnête, il aurait été exigeant avec tout le monde, tout comme il l’était avec lui-même. Il posa les raquettes sur la table le temps de lui montrer un premier mouvement - il lança son poing dans le vide, invitant Mia à observer d’abord, à faire la même chose ensuite. Puis il lui refit faire sur les raquettes, prêt à intervenir à la moindre faute - et envisageant déjà les futurs exercices.
Kobe, Koyane, centre sportif, un après-midi.
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Min-Jun Jeong


Secret dit-il. Lui-même est mystérieux, avec ses cours de taekwondo en juger des affiches. Il semble peu manuel avec son déhanchement, mais à parler de son ami artistique, j’ai vraiment envie de voir ces dites œuvres. Probablement caché au fond de son appartement à peindre avec un casque sur la tête, il doit être talentueux s’il ose le mentionner à une étrangère. J'avoue être curieuse, rares sont les fois où je sors pour aller me promener dans une galerie d’art ou même en théâtre. Ceci veut aussi dire qu’on se reverra ici, peut-être dans une exposition future.  

-Super alors, j’ai hâte!  

Je lui donne raison pour la danse, même si la valse a toujours été un point faible pour moi. Étrangement, je danse comme un pied ; j’ai sans cesse de la difficulté avec ce style. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, la musique a gagné mon cœur avec des instruments, pas la danse. Quant à la précision, il me faudra du temps en plus de mon bras qui vient de guérir. J'ai l’air d’une chiffe molle à poser toutes ces questions idiotes parce qu’en réalité, je n’y connais que dalle pour mettre quelqu’un au sol. Avec ma grandeur de naine, c’est difficile à croire qu’un jour, un homme de cent kilos pourrait être par terre, par moi. Ce n’est pas aujourd’hui que ça arrivera.  

Ma tête tourne avec toutes ces réponses. Pas d’enchaînements en combat, alors on fait ce qu’on veut sans synchroniser? Ou faire selon notre adversaire? Il faudrait d’abord que je sache tous les mouvements possibles en taekwondo, ensuite je pourrai enchainer avec la grandeur et le poids de celui qui est en face de moi. Comme une mélodie qui se suit, constante mais jamais identique. Maintenant je comprends. Ça semble compliqué dit d’une telle manière, malgré le fait qu’il me montre déjà un mouvement de base. Respire, puis expire. Ça va, je peux gérer aisément. Min-Jun est plutôt sérieux son corps qui se déplace avec grâce et avec ses raquettes, je risque de morfler au début. Je trouve ça sympa d’être tombée sur une personne compétente par un simple rendez-vous improvisé. Ce qui me rend mal à l’aise, c’est la réaction de Kyôi lorsque je serai à la maison. Pas de danger tant qu’il sera là, me dira-t-il. Pour combien de temps ça va durer? Je préfère ne pas mourir si c’est possible. Puis ça change quoi, je ne me battrai jamais contre lui, si c’est ce qu’il veut. De toute façon, il me faudra des mois d’expérience pour être ne serait un peu à sa hauteur.  

Les manœuvres de Min-Jun sont si parfaites qu’elles me laissent bouche-bée. Moi, faire ça, maintenant? Un petit rire nerveux sort. Bon d’accord, c’est pas la fin du monde et j’ai besoin de bouger, aussi bien partir en grand. Je finis par déposer mon sac dans un coin, ma veste ainsi que mes chaussures. Je prends mon téléphone discrètement pour envoyer un message, faisant part que le rendez-vous à l’hôpital sera plus long que prévu. Je n'attends pas sa réponse, je sais qu'il se doutera de quelque chose et dans le pire des cas, il enverra un gorille. Au moins on ne se fera pas achaler. Après quelques étirements, je sautille et me sens prête à attaquer le vide.  

-Okay, on peut y aller! J'espère que je n’aurai pas de coups de raquette sur la tête...On fait l’enchainement que tu viens de me montrer?  

Sarcastique, j’espère. Je commence par mon salut au bout du tatami, puis j’attends les ordres.  
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