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Aaron Payne
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Cours toujours

Fin août 2020 – ft. Min-Jun

Je déteste les tapis de course. Quitte à courir, autant le faire en plein air, histoire de voir du paysage. Là, à rester sur place, je me sens comme un hamster dans sa roue. Et encore, dans cette salle, on n’est pas placés face à l’extérieur, tels des mannequins en vitrine exploités pour attirer le regard, et l’argent, des pépettes qui passent. Ça veut aussi dire que je ne les vois pas non plus, ces pépettes en question, mais tant pis. Je ne suis pas d’humeur à reluquer, de toute façon. Si mon médecin m’a imposé le tapis – « et à un rythme raisonnable, hein ! » – au lieu du footing dans le parc, c’est pour pouvoir arrêter quand je veux, « sans avoir à me préoccuper de retourner à mon point de départ. » En fait, il faut bien que je me préoccupe de comment faire le trajet entre la salle et mon appartement, mais il n’a pas complètement tort. Je ne suis toujours pas à mon niveau « d’avant. »

« Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, » mon cul ! Là tout de suite, je ne me sens ni mort, ni plus fort. J’ai juste l’impression qu’on m’a recouvert la moitié du thorax d’une chape de plomb et rempli le poumon de flotte. Y’a un peu de ça, en vrai, ou y’en a eu. Maintenant, mon poumon est « clair » comme dit le radiologue – je suppose que c’est une bonne chose. Mais ça ne veut pas dire que tout est revenu à la normale. Je suis encore terriblement diminué, niveau souffle et cardiaque. D’où ma présence sur cette machine ridicule.  

C’en est presque risible, cette faiblesse, en comparaison avec l’héroïsme qu’on me prête. Le fait que je sois blessé a, d’abord, sans doute contribué à mon aura : le sacrifice, l’abnégation, tout ça, ça plaît. Pendant un temps, j’ai été attendrissant : j’attirais la sympathie, même une certaine admiration. Puis j’ai juste été faible, et la hype est retombée. Ça me pendait au nez : il aurait suffi que je dise un mot de travers pour que je me décrédibilise complètement. On m’avait bien fait la leçon : surtout pas d’égocentrisme mal placé, pas d’apologie de la violence, cet acte a été longuement réfléchi mais était nécessaire pour éviter la mort de civils innocents, blabla, tout ça pour ne pas froisser la sensibilité des locaux. Et, qui l’eut cru, j’ai réussi à tenir ma langue ! Mais bon, il y a eu un moment où ma convalescence n’est pas allée assez vite et où d’attendrissant, je suis devenu pitoyable. Eh, les mecs, moi aussi j’aurais voulu pouvoir retourner sur le terrain dès que j’ai quitté l’hosto ! Mais parait que le corps humain ne fonctionne pas comme ça.

Il me le rappelle, justement. Mon pouls est en train d’atteindre des sommets et la brûlure dans mon poumon droit devient intolérable. Je décélère doucement. J’ai battu un nouveau record d’endurance, mais c’est encore loin de mes objectifs. Je vais m’écrouler sur le banc le plus proche en soufflant comme un bœuf. Certains sportifs sur les machines voisines, ayant assisté à ma piètre prestation, me lancent des regards dédaigneux. Pour les rembarrer, je lève mon t-shirt pour m’essuyer le front avec, exhibant la cicatrice qui barre ma poitrine. Fier d’avoir fait ravaler quelques rires, je les ignore superbement pour plutôt saluer d’un signe de tête un habitué avec qui j’ai discuté quelques fois. Pas la force de parler pour le moment.

Yyc
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Feat Min-Jun Jeong & Aaron Payne

  DALLA DALLA à fond dans les oreilles, ses lunettes posées sur la console de l’appareil tandis qu’il fixait plus ou moins le mur devant lui, Min-Jun courait inlassablement, encore et encore. S’il n’était pas vraiment un mordu des tapis de course, il devait tout de même reconnaître que c’était bien pratique pour se dépenser avec facilité, et c’est bien tout ce que le coréen cherchait à cet instant. Il avait l’impression de ne pas avoir fait de sport pendant des semaines, ce qui était pourtant loin d’être le cas : il continuait à s’entraîner deux fois par semaine au taekwondo, et les bagarres faisaient office d’entraînement aussi, en quelques sortes, que ce soit avec Mellan ou d’autres personnes. Et évidemment, il y avait les soirées, les danses et ce qui pouvait s’en suivre… Pourquoi donc avait-il donc tant l’impression que ses membres étaient lourds ? Il arrêta le tapis et récupéra ses lunettes et sa bouteille d’eau. Il ne dormait pas assez - c’était compliqué, ces derniers temps, ces derniers mois. La saison des pluies était passée, mais l’air était toujours chaud et humide, gardant les traces des passages des typhons, et il trouvait ce temps détestable.

Et puis il y avait aussi les récents événements, bien sûr, qui le gardaient parfois éveillé lorsqu’il y réfléchissait. Il n’avait pas eu de rôle à jouer dedans, trop éloigné des groupes impliqués - et à raison, se disait-il -, et il n’avait guère été touché, mais il lui semblait que tout le monde semblait à la fois plus suspect et plus suspicieux, et il ne savait pas quoi faire de ses peintures. Pour le moment, il se contentait de faire profil bas en espérant que l’ambiance à Kobe et à Sanda redeviendrait bientôt comme avant. Espoir qu’il savait vain pour le moment : lorsqu’il traînait dans les rues le soir, parfois même en journée, elles étaient désespérément vides et même lui avait froid dans le dos quand il voyait les devantures, qui n’avaient toujours pas été changées, ou les fenêtres brisées, quand il imaginait le chagrin des familles et des personnes atteintes par ces affaires dramatiques.

Il essuya son front avec son poignet, sortant de ses pensées, avant d’aller s’installer sur le banc aux côtés d’une personne familière. Le tee-shirt n’ayant été relevé que quelques instants plus tôt, il avait bien eu le temps de reconnaître le visage du policier.

- On expose sa cicatrice de héros pour faire taire les petits gars ?

Son ton était légèrement taquin, et son sourire ne l’était pas moins - mais il avait toujours été comme ça, et Aaron le savait bien. Ils ne se côtoyaient pas si souvent, et c’était la plupart du temps à la salle de sport qu’ils se rencontraient, mais ce n’était pas une raison pour qu’il échappe à ses mots espiègles. Il but une nouvelle gorgée d’eau, sans le lâcher du regard.

- Ça faisait longtemps que je t’avais pas croisé. Tu vas mieux ?

Il aurait pu simplement demander s’il allait bien, s’il ne suivait pas à peu près ce qu’il se passait. Pas qu’il s’inquiétait vraiment, cela dit : c’était juste du bavardage. Mais peut-être qu’il en apprendrait plus auprès d’un agent de l’ordre qui avait participé à l’histoire que ce que les rumeurs voulaient bien amener jusqu’à ses oreilles. Il remarqua à nouveau à quel point Aaron semblait être un colosse à côté de lui : mais pour le moment, il semblait surtout être un colosse aux pieds d’argile, ce qui rendait Min-Jun plus assuré que d’habitude.
Kobe, Koyane, salle de sport, un jour d'été.
Aaron Payne
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Fin août  - ft. Min-Jun

C’est pas que je l’aime pas, ce Min-Jun. Les quelques fois où on s’est croisés, il m’a fait l’effet d’un gars pas trop con. Il est bizarrement grande gueule et familier pour un Asiat’ mais tant qu’il n’abuse pas de ces défauts avec moi, j’ai plutôt tendance à les apprécier. Là, il est encore dans les limites du raisonnable. Je lui réponds sur le même ton un brin moqueur :

- Tu dis ça comme si c’était mal… de remettre les gens à leur place.

Ce n’est pas comme si ces types avaient des têtes de grands sportifs. Des salarymen qui viennent faire quelques tractions ou développés couchés histoire que leur veste de costume ne retombe pas trop mollement autour de leurs épaules. C’est ce que je me dis quand je désespère de devoir reprendre ma respiration au milieu de cette simple phrase.  J’essaie pourtant de rester droit et digne sous le regard insistant de Min-Jun.

Enfin, « insistant » n’est peut-être pas le mot. « Curieux » ? Ou « inquisiteur », plutôt ! Mais du genre malin, qui essaie de cacher sa curiosité. Min-Jun m’a l’air de ce genre-là, à vous tirer les vers du nez mine de rien. Mais vous pouvez vous gratter pour avoir des infos en échange. Il travaille « dans l’art » ? S’il considère que le pole dance est de l’art, peut-être… Je le vois plus mac que collectionneur de statues antiques, mais c’est peut-être un délit de faciès. En tout cas, c’est le genre de type qui a compris que les renseignements, c’est toujours bon à prendre. D’un côté, j’ai rien à cacher ; de l’autre, je n’aime pas avoir l’impression qu’on crée un dossier sur moi.

Sa question suivante, cependant, est tout à fait logique. Son « mieux » suggère qu’il a une idée de comment j’allais avant, mais c’est le cas d’à peu près toute la ville sans doute. Cette piqûre de rappel est à la fois vexante et, indirectement, glorifiante.

- Disons que j’aurais pas fait ça y’a dix jours. Donc je suppose que c’est mieux.

Ma respiration se calme, mon cœur tambourine un peu moins. Pour preuve : j’ai presque pu enchaîner ces deux phrases. J’ose même me lancer dans un semblant de conversation badine, à pein entrecoupée de respirations forcées.

- Et de ton côté, quoi de neuf ? J’ai pas l’impression que tu te sois beaucoup étoffé. C’est gentil de ne pas avoir voulu prendre d’avance sur moi, plaisanté-je en faisant mine de lui donner un petit coup de poing dans le bras.

C’est vrai : sa silhouette de brindille ne semble pas s’être beaucoup épaissie, même si je soupçonne que là aussi, il cache son jeu. Je l’ai vu assez régulièrement dans cette salle pour avoir une petite idée de ce dont il est capable. Si on en arrivait là, je le défoncerais, bien sûr ; faut pas pousser non plus. Mais encore une preuve qu’il est du genre malin.

Yyc
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Feat Min-Jun Jeong & Aaron Payne

  Il reprit une gorgée d’eau en attendant la réponse d’Aaron, sans le lâcher du regard - il avait l’impression de faire face à un de ces animaux sauvages qui profitent du moindre instant d’inattention pour attaquer en traître ou pour fuir sans demander son reste. Avec lui, il avait plutôt l’impression de devoir se méfier, même si en ce moment, il ne lui faisait pas vraiment peur. C’était plutôt un animal blessé. Quelle idée de montrer ses faiblesses - si jamais il avait été un adversaire, Min-Jun aurait frappé directement là où ça fait mal. Mais il faut toujours faire attention, avec les animaux blessés - si on s’y prend mal, les représailles peuvent être terribles, poussées par l’énergie du désespoir. Enfin. De toute façon, il n’avait pas envie de se battre avec Aaron. Ce n’était vraiment pas ce qui l’intéressait, ni maintenant, ni jamais.

- Si je trouve que c'est mal ? Oh non. De toute façon, je suis sûr que tu n'hésites jamais quand il s'agit de remettre les gens à leur place.

Il accompagna sa phrase d'un regard en biais. Néanmoins, quand Aaron sembla insinuer que Min-Jun s’était relâché sur l’entraînement, accompagnant ceci d’un petit coup de poing, il lança un “Oh !”, à la fois surpris et outré. Mais après une demi-seconde de nez froncé, ce fut un sourire, puis un rire qui le prit. Il n’avait jamais eu peur d’exprimer ses émotions - son père, en revanche, était plus dérangé par cette attitude. Pour lui, un homme se devait d’être dénué de tout sentiment, ou du moins, s’efforcer de les cacher pour ne pas laisser de prise aux autres. Dans une optique de rébellion, le coréen s’était tout naturellement employé à faire l’inverse. Et quand on exprime ses émotions sans retenue, il est toujours difficile de savoir s’il s’agit d’une simple façade exagérée ou d’un réel déferlement impossible à retenir.
Chez Min-Jun notamment, tous ces élans étaient contrôlés. Il pouvait aussi bien être expressif qu’impassible, selon les situations. Avec ses clients, il affectait très bien le sourire commercial ; avec les étrangers, une certaine retenue. Avec ceux qu’il connaissait vaguement… il cherchait à attirer la confiance. Peut-être était-ce ce qu’il tentait avec Aaron. Attirer sa confiance, ou le prendre assez dans ses filets pour qu’il ne se méfie pas trop. Le prendre assez dans ses filets pour ne jamais se retrouver avec son pistolet contre la tempe. On ne sait jamais.

- J’ai un temps d’avance, c’est normal que je t’attende. Pourtant, tu me ralentis. Heureusement que je ne suis pas un soldat.

Il but une nouvelle gorgée d’eau, et referma sa bouteille. Il songea que Mellan désapprouverait totalement ce rapprochement - il n’aimait pas vraiment la police, même si ça pouvait toujours être utile d’avoir un “gardien de la paix” sous la main, d’après Min-Jun. Quand il était encore en Corée, il l’avait bien compris - mais ça n’avait pas suffi. En même temps, quand on finissait par fricoter avec les mafias coréennes, les kkangpae, ça finissait souvent mal quand on vendait des contrefaçons.

- Tu comptes rester là encore longtemps ou t’as genre… un mot de ton médecin qui te dit de faire attention ? Pas que je m’inquiète, hein, mais plus vite t’es sur pieds, plus vite tu peux te remettre à protéger notre bon peuple japonais.

Notre bon peuple japonais. Qui est-ce qu’il voulait faire rire ? Il n’en faisait même pas partie, d’abord car il était coréen, mais aussi car il était toujours là de manière assez illégale, à utiliser des faux papiers. Heureusement qu’il avait commencé par ça et qu’il avait continué à peaufiner son travail. Il s’occupait juste de vendre, quand il s'agissait des peintures de Mellan, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne faisait rien de son côté.
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Fin août  - ft. Min-Jun

C’est pas que je l’aime pas, mais que j’arrive pas à le cerner. Difficile de dire s’il est bêtement honnête quant à ses émotions ou s’il joue la comédie. Ou disons-le autrement : s’il se laisse submerger par ses émotions, qui viennent s’échouer d’elles-mêmes sur son visage, ou s’il les y place lui-même. Connaissant (un peu) le zigoto, j’opterais plutôt pour la seconde option mais tout es si bien joué que je ne peux me défaire d’un petit doute. Mais ce doute lui-même confirme la performance d’acteur, tant sa réalité que son efficacité. Sauf qu’à moi, on ne la fait pas.

C’est donc le genre de type avec lequel je ne dois pas rabaisser ma garde – pas tant que je ne suis pas sûr de ne pas risquer de faire les frais de son petit jeu. Le plus sûr serait peut-être de l’envoyer paître, qu’il aille se chercher un autre pigeon, mais ce n’est pas tous les jours que j’ai le plaisir de parler avec quelqu’un avec un peu de jugeote. Quelqu’un qui saisit ces règles stupides de socialisation et joue avec : ça, c’est une compagnie sur laquelle je ne crache pas. Faut juste que je lui fasse bien comprendre que je ne suis pas une victime potentielle.

Pour l’instant, il en est encore à essayer d’asseoir sa supériorité : grosse erreur, mon gars. Un « temps d’avance », vraiment ?

- Ben voyons, ricané-je.

Il faudrait peut-être que je lui parle de la vie de soldat, parce qu’il n’a pas l’air d’y connaître grand-chose. Faut que je me le note pour un de ces jours, quand je serai de nouveau en état de faire un beau speech inspiré et inspirant. Pour le moment, j’ai un morveux à moucher. Ses piques s’approchent dangereusement de la moquerie bien méchante.

- Et pourquoi pas un mot de ma mère, pendant que t’y es ? Le billet d’excuse imprimé entre mes côtes devrait suffire, il m’semble. Si tu l’as pas bien vu, je te le ressors : je l’ai toujours sur moi. C’est un avantage, je suppose. Jamais pris au dépourvu.

Je n’en fais rien. Pas envie de me dépoiler pour un bigleux qui joue les gros bras.

- Après, si t’es pas convaincu par mon temps de récupération, t’sais quoi ? Je peux parfaitement te mettre deux balles dans le corps, histoire qu’on soit quittes, et on voit ce que tu donnes, hein ?

Presque parfaitement immobile, je me contente de tourner ma tête vers lui, le buste droit, pour le fixer de toute ma hauteur. Je l’ai chatouillé là où ça fait mal, sans doute : sa forme physique. Et donc, il se vexe et ses tentatives de bons mots virent à la mauvaise foi. Attitude logique. Je pourrais continuer à creuser dans ce sens : je suis sûr que je finirais par le mettre vraiment en rogne. Mais ce n’est pas mon objectif du jour. D’abords parce que ce serait gratuit. Ensuite parce que l’issue d’une confrontation, alors que je suis dans cet état, ne serait pas représentative de la réalité habituelle. Je veux dire : sa raclée ne serait pas aussi mémorable qu’elle devrait l’être.

- Bon, assez avec les sujets qui fâchent.

Je me retiens de préciser : « qui te fâchent. »

- Pendant que je protège notre bon petit peuple japonais puis que je prends des vacances forcées, comment se porte le marché de l’art ? Y’a pas un artiste ou au moins une œuvre que ces évènements ont fait bondir ? Je suis sûr que si : y’a toujours quelqu’un pour tirer profit de tout. Et que ce quelqu’un soit un gars friqué qui cherche à écouler sa collection d’un artiste foireux en le remettant à la mode de façon complètement artificielle ne m’étonnerait pas.

Voyons ce qu’il a à dire là-dessus. Je n’ai jamais trop abordé ce domaine, avec lui, préférant lui faire croire que je gobais son mensonge. Mais s’il veut vraiment jouer, autant lui faire comprendre à qui il a à faire.

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Feat Min-Jun Jeong & Aaron Payne

  Hm… Il avait peut-être été trop loin. Il le devinait à la façon dont Aaron s’exprimait désormais. C’était peut-être l’une des failles - l’une des véritables failles - qu’il devait s’employer à atténuer, puis à faire disparaître. Comme il éprouvait assez rarement de réelle rancune ou d’embarras, et qu’il préférait nettement rire de lui-même que de s’énerver et tourner sarcastique, il oubliait parfois que tout le monde n’agissait pas comme lui. Il ne flancha pas, cependant. … enfin, pas tout de suite. Mais il se sentit légèrement titillé quand son interlocuteur envisagea le fait de lui “tirer deux balles dans le corps” pour les mettre à égalité. S’il avait évité ça jusqu’ici alors qu’il trafiquait avec des gens franchement peu recommandables, ce n’était pas pour se faire attaquer par un représentant des forces de l’ordre. Ses mimiques s’amoindrirent probablement, et il le vit comme en miroir sur le visage de l’autre. Ses mots le glacèrent presque : il l’avait percé à jour. Pas totalement, bien sûr, mais il sentait qu’il y avait quelque chose de louche avec lui. Il avait laissé passer une autre faille - c’était mauvais. Il allait devoir se rattraper. Aaron lui offrit le sujet sur un plateau d’argent. Il n’allait pas le coincer avec un sujet qu’il connaissait sur le bout des doigts. Ce n’était pas parce qu’il trempait dans des affaires louches qu’il ne savait pas ce qu’il vendait ou achetait. Piéger les autres, oui. Se faire piéger, certainement pas.

- Bien sûr que si, des gens ont sauté sur l'occasion. Je crois qu’il y a une expo photographique qui se prépare, même… Tu sais comment c’est, j’imagine ? On exploite l’émotionnel tant qu’on le peut. L’année prochaine, ce sera sûrement le temps des peintres. Il faut qu’ils peignent leurs séries, mais s’ils les sortent dans six mois, ça n’aura pas d’impact. Les anniversaires fonctionnent bien. Mais… tu sais, moi, le sensationnel, ça ne m’intéresse pas vraiment. Même si je sais qu’en effet, c’est là que le fric se trouve. Je préfère les petits artistes indépendants.

Il lança un regard en coin au policier, un sourire flottant sur ses lèvres sans vraiment s’y fixer.

- Je t’aurais bien proposé de m’accompagner à quelques expo underground, mais je risquerais de mettre les “petits artistes indépendants” dans la merde.

C’est qu’il y en avait assez peu qui se contentaient de peindre : la plupart préféraient se défoncer puis peindre leurs délires psychédéliques. Voire les deux en même temps. Bien sûr, ce n’était pas le cas de tous. Certains cherchaient simplement à se défaire des codes admis - même l’art abstrait, même l’art contemporain, tout devenait admissible, et ils cherchaient à aller encore plus loin. Mais il aimait l’imagination de ces personnes, leur créativité. Et à vrai dire, même s’il était venu au Japon de son plein gré, juste par envie de changer de paysage, de manière légale avec des vrais papiers, ce serait sûrement les personnes vers qui il se serait naturellement tourné, même s’ils n’étaient pas toujours tout à fait clean.
Il se prenait parfois à penser à ce que serait sa vie s’il n’avait pas si mal tourné - s’il avait réussi à s’intégrer au système que son père avait forcé sur lui ou si sa rébellion s’était cantonné à des cadres légaux. Serait-il devenu un critique d’art ? Aurait-il cédé à ses caprices d’enfant, aurait-il acheté un piano ou une guitare électrique ? Qui pouvait bien savoir… Pas lui. Et il n’était pas temps de regretter ses choix de vie maintenant.

- D’ailleurs, tu t’intéresses à l’art ? En terme général, je veux dire. Pas juste la photographie ou la peinture, mais aussi… la musique, les films, tout ça. Personnellement, j’aime beaucoup le rock. Et la k-pop. C’est super entraînant, tu devrais en écouter quand tu fais du sport. Conseil d’ami.

Ami. Tu parles. Il ne considérait pas Aaron comme un ami, et Aaron ne le considérait pas non plus ainsi. Il aurait fallu être idiot pour le croire, et il ne l’était pas. Heureusement que ce n’était qu’une expression, finalement.
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Fin août  - ft. Min-Jun

Je pensais franchement qu’il allait bafouiller, sur ce coup. Prétendre que notre métier est de vendre des Chagass, ou je-sais-plus-son-nom, à des millionnaires, c’est une chose, mais savoir déblatérer dessus, c’en est une autre. Faut croire qu’il a bossé son mensonge, pourtant, parce qu’il me sort un truc pas complètement con. Pas sûr que ça aille chercher bien loin, cependant, donc rien qui me fasse revoir le fond de mon jugement. Juste monter un peu mon estime pour lui. Jusqu’à sa nouvelle pique. Là, je le regarde en haussant un sourcil.

- Dans la merde ? Oh… C’est bête de voir les choses ainsi.

J’ai mis un instant à comprendre ce qu’il veut dire. C’est vrai que mon physique est facilement reconnaissable, et maintenant que ma trogne est bien passée à la télé, il est facile de mettre un nom dessus – et surtout un métier. Et les préjugés qui vont avec. C’est bête, parce que quand je ne suis pas en service, je suis un homme comme les autres. Enfin, en moins con et moins aveugle. En tout cas, je n’ai pas de raisons de m’offusquer des petites irrégularités que je pourrais constater. Ça, c’est le côté alimentaire du boulot, c’est bon pour les heures de bureau. Mais pas sûr qu’il me croirait, si j’essayais de lui dire. L’image du flic redresseur de torts à toute heure est trop bien ancré.

Alors je me tais et écoute son « conseil d’ami » en haussant un sourcil.

- Ce truc avec à chaque fois une demi-douzaine de gamins qui se ressemblent tous et qui se déhanchent en rythme ? Mouais, j’aime encore un bon vieux rock. Et l’art, bof, c’est pas trop mon truc. Sauf les films, les western ou les grands classiques, surtout. Le reste, je trouve que c’est trop souvent de la prise de tête, tu vois ? Enfin, j’imagine que toi, t’y comprends quelque chose. Ou que tu sais bien faire semblant, dans tous les cas où y’a que l’artiste, et encore !, pour y trouver quelque chose à comprendre.

Parce que je n’imagine pas un marchand d’art, vrai ou faux, qui ne sache blablater à partir de rien. Tous les vendeurs sont de ce genre, certes, mais ceux d’art encore plus, vu la base, ou l’absence de base, qu’ils ont pour broder. Je sais pas si ça les rend admirables ou méprisables… Les deux, probablement. Tout dépend de comment ils utilisent leur tchatche. En tout cas, faudrait qu’ils se méfient, tous autant qu’ils sont, parce que Min-Jun représente une concurrence sérieuse.  

Jugeant avoir assez repris mon souffle, je me relève et retourne vers le tapis de course le plus proche. Mes jambes réclament encore du mouvement. Ce sera que de la marche, et assez lente, parce que pas sûr que mes poumons, eux, en aient encore beaucoup sous le pied (sans mauvais jeu de mots…), mais ce sera déjà ça. Enfin, si je réussis à m’y tenir. Pour ne pas accélérer, je me force de siffloter Child in Time.

- Franchement, pourquoi t’as besoin d’un truc calibré pour faire danser les nénettes quand t’as de la musique bien foutue pour te tenir dans le rythme ?

Une grande question – c’est un peu ironique de la poser maintenant que niveau rythme, je suis aussi limité, mais passons ce détail. Les goûts, les couleurs, je veux bien, mais quand il s’agit de bouger dessus, c’est pas tout à fait pareil. Une musique, elle est pêchue ou pas. Point. Et Deep Purple, ou les Gun’s, ou Metallica, ils savent y faire. Les BTS, BAP, CAP et autres SOB, c’est pas la même dope.

- M’enfin, chacun son domaine d’expertise, j’imagine ?

Je sais que je discute pas juste technique, là. Je veux dire, je me suis torché avec son « conseil d’ami », il aurait le droit de pas tout à fait apprécier. Mais je déteste les gars avec un masque comme le sien, j’ai envie de le voir s’exciter un peu.

Yyc


Je tiens à préciser que je me désolidarise complètement des propos d’Aaron sur la k-pop. Excusez-le, c’est un bourrin ><
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  Était-il surpris de la réaction et de la réponse d’Aaron face à sa question sur l’art ? Pas le moins du monde. Min-Jun était loin de le penser bête ou primaire (il tendait toujours à ne pas trop sous-estimer ceux qui portaient des cicatrices et des armes), mais qu’il préfère les films avec des héros et des méchants où les pistolets font “pan pan” et les classiques que tout le monde a vu ne l’étonnait pas. Il ne s’étonna pas vraiment non plus de son goût affirmé pour le rock, même s’il tenta de ne pas laisser son agacement s’afficher sur son visage lorsqu’il se mit à critiquer la k-pop. Il était évident qu’il n’en écoutait pas, pour avoir cet avis. Il le suivit presque mécaniquement lorsqu’il retourna vers son tapis de course, prêt à débattre de tout ça dès qu’il verrait Aaron lui laisser une ouverture. Ce qui arriva finalement bien assez tôt.

- En effet, chacun son domaine d’expertise, et il est clair que la musique n’est pas le tien.

… Il ne comptait pas être si cassant. Oups ? Il s’installa sur le banc, non loin du tapis de course, avant de reprendre la parole.

- Je veux dire, le rock peut-être. Mais pas la k-pop, visiblement. Tu ne dois écouter que ce qui passe à la radio, pour dire quelque chose comme ça. Est-ce que tu savais que la plupart des groupes ont au moins un membre parolier ? Ce sont les groupes pour lesquels j’ai le plus d’estime, d’ailleurs. Ceux qui font le moins de la musique “calibrée pour faire danser les nénettes”, comme tu dis. Beaucoup de groupes ont des chansons qui critiquent la société actuelle, des sons très engagés. Et dans tous les cas, même les groupes les plus simples passent par des années d’entraînement pour le chant et la danse, ce qui est un vrai sacrifice qu’il faudrait reconnaître. Beaucoup de groupes ont au moins un vocaliste extrêmement doué, un compositeur, des danseurs de profession. C’est autre chose que ces artistes qui chantent avec une voix… Dégueulasse. Il grimaça pour faire passer son sentiment visuellement. Enfin tu vois.

Min-Jun n’était pas particulièrement patriote, et ce n’était pas une production culturelle coréenne qu’il défendait, mais une forme d’art. Qu’on réduise la k-pop à quelque chose toujours formé dans le même moule l’irritait un peu, quand on voyait la diversité des productions possibles. Rien qu’entre les groupes féminins et les groupes masculins, il y avait une grande différence - qui n’était pas du tout le public visé, mais simplement une différence dans les danses, dans les paroles, dans l’ambiance. Min-Jun appréciait que chaque groupe ait son concept particulier, et qu’ils en changent régulièrement, aussi.

- Cela dit… Je pense que tu dois confondre la k-pop avec de la pop américaine. Parce qu’ici… Il s’arrêta une seconde. Pas ici. En Corée, reprit-il comme s’il ne s’était pas trompé juste avant, c’est un genre de musique finalement très diversifié. Tu auras des groupes plus rock, d’autres plus rap, c’est très varié.

Il regarda Aaron un moment, comme pour jauger la réaction qu’il allait avoir. Mais avant même qu’il ne réponde, un sourire sarcastique étira les lèvres de Min-Jun.

- Mais enfin, quand on préfère les musiques qui font “boum-boum”, j’imagine qu’on se moque bien des subtilités des autres types de musique. Enfin - je t’arrête tout de suite. Je ne t’ai pas fait un laïus sur la k-pop pour que tu m’en fasses un sur le rock. Je connais la musique, et je sais parfaitement qu’il y a plus de choses à y voir que des boum-boum incessants. C’était juste pour te renvoyer l’ascenseur.

Sur ce, il se redressa en s’étirant, comme si la conversation était terminée, et il récupéra la bouteille qu’il avait abandonnée avant de retourner vers son propre tapis de course.
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Aaron Payne
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Fin août  - ft. Min-Jun

Bon, je ne sais pas ce qu’il y connait en art mais en musique, ok, il sait baratiner. Je ne prends pas son attaque personnellement, je sais que c’est pour me faire réagir. Enfin, elle reste un peu vexante, mais je ne suis pas censé lui rentrer dans le lard comme il le mériterait. Je me recentre sur le rythme de ma respiration. Je l’écoute d’une oreille, me demandant s’il essaie vraiment de me convaincre. Son commentaire sur les voix de certains artistes me tire un regard en biais et titille ma susceptibilité, mais la pointe de douleur qui revient me picoter les côtes me rappelle de rester concentré. Je suis obligé de ralentir un peu et de modifier ma respiration en conséquence, ça m’empêche d’écouter la suite avec toute la considération qu’il aurait fallu, sans doute.

Je ne sais pas si cette nouvelle pique est pour me punir de mon instant d’inattention, en tout cas elle fait son effet. Être pris pour ce que je ne suis pas, okay si ça me rend intimidant ou impressionnant, pas si ça me fait passer pour un gars avec des goûts de chiotte. Mon truc, ce sont les bon riffs de guitare, pas les boum boum électroniques. Ça, c’est pas du rock. Mais bon, visiblement, il refuse toute contradiction – c’est bien une preuve de courage, ça, tiens. Il préfère se remettre à la course, lui aussi.

Pendant un instant, je ne pense de nouveau plus qu’à mes pas et à mes respiration. Puis, tandis que j’ai repris mon rythme de croisière, je me remets à gamberger. Il est bizarre, ce gars, mais sans doute qu’il est pas complètement à jeter. Je l’aurais déjà fait, sinon, mais quant à savoir ce qui fait croire à mon instinct qu’il est à garder sous le coude… Bon, déjà, c’est pas trop désagréable de parler avec lui : il sait aligner trois mots bien mieux que le reste de l’assemblée ici présente, constituée en grande partie de ces fameux salarymen qui n’ont d’autre conversation que l’indice du Nikkei (comme s’ils croyaient que c’était ce qui impressionne le public de ces établissements !), et pour le reste de gros bras à petits cerveaux. Mais y’en a pas tant que ça, au final, et ils sont pas si impressionnant. Rien à voir avec une salle de sport américaine : les carrures ne sont absolument pas les mêmes. Les Nippons doivent avoir conscience que des silhouettes comme les leurs ne sont pas faites pour avoir des muscles. Nan, parce que des Japonais gonflés aux stéroïdes…

Mes pensées naviguent comme ça encore un instant, avant de revenir vers Min-Jun. Et une question vient me titiller l’esprit. Je diminue progressivement la vitesse et descends de mon tapis de course pour me diriger vers celui de mon interlocuteur. Je m’appuie nonchalamment sur le mur près de lui et relance la conversation, sur un ton détaché :

- Dis-moi, t’en fréquente souvent, de ces gens que je « mettrais dans la merde » ? Je te demande pas ça en tant que flic, hein. Je suis pas en service et je suis pas du genre à faire du zèle. Mais t’sais, c’est un milieu intéressant, quand même. Cette limite entre la légalité et l’illégalité… J’ai pas l’intention de couper dedans. Ce serait plutôt le contraire, en fait, tu vois.

Je lui lance un regard entendu. Si j’ai été incapable de me servir de Logan comme d’un tremplin mais que je me suis arrêté à lui comme un con, je ne risque pas de commettre la même erreur avec lui.

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Feat Min-Jun Jeong & Aaron Payne

  Min-Jun récupéra sa bouteille d’eau et remit ses écouteurs dans ses oreilles pour retourner dans sa bulle. Aaron avait presque réussi à l’atteindre, et il en avait parfaitement conscience. A force de piques, il avait fini par manquer de discernement. Reprendre la course - reprendre sa respiration - le calmait toujours. Il préférait courir dehors, d’habitude, mais la saison n’était pas la plus propice à l’exercice en extérieur. Entre la chaleur et l’humidité encore présente, c’était un calvaire plus qu’une libération. Il relança une chanson et régla son tapis de course pour avoir un rythme relativement soutenu. Il chantait dans sa tête, sa bouche mimant les syllabes coréennes plus familières que les japonaises. Sûrement la raison pour laquelle les mots qui s’échappèrent en premier d’entre ses lèvres lorsqu’il aperçut Aaron sur le côté n’étaient pas vraiment de la couleur locale.

- Quoi encore ?

Il retira ses écouteurs de ses oreilles pour écouter le policier, après avoir arrêté sa machine. Il haussa un sourcil au départ. Puis fronça les deux à la fin. Ça ressemblait trop à un piège. Il ne faisait pas confiance à Aaron - surtout pas quand il s’agissait de ses petits protégés et d’autres amis / connaissances.

- Tu veux les aider ? Qu’est-ce que ça t’apporterait, exactement ?

Parce qu’il avait forcément quelque chose à y gagner. Un policier ne demandait pas ce genre d’informations sans rien préparer. Mais il ne parvenait pas à savoir ce qu’il pouvait bien avoir derrière la tête. Pas de chance pour Aaron - Min-Jun était des plus loyaux envers ceux auxquels il tenait, et il n’allait certainement pas les jeter dans la gueule du loup. Il allait falloir montrer patte blanche.

- Sans vouloir te vexer, généralement, les policiers qui disent “je demande pas ça en tant que flic” demandent totalement ce genre de chose en tant que flic. Difficile donc de croire que tu n’as rien derrière la tête, tu le comprendras aisément.

Il hésita une seconde à remettre ses écouteurs pour couper court à la discussion, mais il était assez curieux d’entendre les arguments d’Aaron. Min-Jun était toujours, toujours méfiant. Il ne faisait jamais assez confiance à qui que ce soit (le seul qui avait cette grâce, c’était Mellan, de toute façon). Il descendit du tapis arrêté depuis bien une ou deux minutes maintenant pour s’installer sur le banc non loin. Il avait l’impression qu’il allait passer un moment à écouter ce que le policier voulait lui dire, et surtout, à peser le pour et le contre ensuite. A se demander s’il devait le croire ou non. Son instinct lui criait que quelque chose n’allait pas, mais il ne pouvait pas décider de ça logiquement sans l’avoir écouté.

- Alors je t’écoute. Dis-moi tout. Ce qui t’intéresse là-dedans, ce que tu veux y voir, ce que tu cherches. J’en connais, des flics qui s’amusent de la fine ligne entre légalité et illégalité, et qui reprennent leur boulot le lendemain. C’est pour ça qu’on invite jamais les flics à nos fêtes.

“Fêtes” était un bien joli mot pour ce qu’il se passait vraiment dans ces endroits cachés des japonais conventionnels - ils fumaient, buvaient, se droguaient, et… là, ça dépendait des gens, généralement. Lui se contentait de ces instants de liberté qu’il avait l’impression de voler au monde, d’autres peignaient, d’autres trippaient. Et le résultat, c’était des toiles et des tags sans vraiment de sens, ou avec une profondeur bien trop importante pour les personnes mêmes qui les avaient peintes. Il aurait pu emmener Aaron voir ça, si ça n’avait été que des galeries. Mais il savait que la drogue n’était jamais loin des mains des artistes, que la plupart de ceux qui étaient là ne faisaient que squatter les terrains vagues en espérant gagner un peu d’argent en vendant leurs arts à des personnes qui voulaient juste frimer avec des dessins qu’ils ne comprenaient pas. C’était facile de berner les riches - ils étaient si bêtes. En tout cas, il ne voulait mettre personne en danger.
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Fin août  - ft. Min-Jun

C’est toujours agréable de se faire accueillir d’un aboiement – surtout un aboiement qu’on ne comprend pas – mais venant d’une forte tête comme ça, je n’en fais pas grand cas. J’aurais par contre apprécié que sa réponse à ma demande soit plus mesurée. Je viens en ami, mince ! J’ai été parfaitement poli et honnête, de mon côté.

- Laisse tomber, marmonné-je, et je commence à me détourner quand il m’interpelle.

Il m’a presque passé l’envie de continuer cette discussion mais bon, s’il commence à se montrer bavard… Enfin, « bavard » est un grand mot, puisqu’il s’attend à ce que ce soit moi qui parle. « Ouvert à la discussion », disons. Même s’il continue de me foutre les nerfs en me foutant dans le même panier que mes stupides collègues.

- Je te comprends. Mais t’sais quelle est la différence entre ces idiots et moi ? Moi, je ne reprends pas le boulot demain. Ni après-demain, et probablement même pas le mois prochain. Les huiles pourraient me trouver un travail de bureau mais au lieu de ça, ils préfèrent me laisser en arrête maladie. S’ils ne veulent pas profiter de ce que je pourrais leur apporter, pourquoi je ferais du zèle ? Pour la gloire ? J’en ai eu bien assez.

« Et même trop », dit mon ton un brin dégoûté.

- Et puis, autant je supporte pas ceux qui s’en prennent aux honnêtes gens qui n’ont rien demandé, autant les autres, ceux qui ne font du mal qu’à eux-mêmes ou aux idiots, hors de question que je me donne du mal pour les coffrer sans être payé pour ça.

Dans le genre de repaires que doit fréquenter Min-Jun, je m’attends à trouver des drogués, des petits dealers, des macs, des escrocs, ce genre de menu fretin. Tu parles de génies du crime ! Si je venais à croiser le chemin de tueurs en série ou de terroristes, ce serait autre chose, mais là… Non seulement on n’apprécierait pas ce geste à la hauteur de l’emmerdement qu’il m’aurait causé, mais en plus, j’aurais pas l’impression d’avoir rendu les rues plus sûres. Aucune raison de me fatiguer, quoi.

- Alors ce qui m’intéresse, c’est tout con : je suis curieux. Et peut-être un peu plein de préjugés sur ce milieu, et c’est pas bon, ça. C’est con, parce que j’y ai affaire à longueur de journée, donc la moindre des choses serait de connaître un minimum ce milieu.

C’est vrai, ça : dans la plupart des métiers, au cours de tes études, tu peux faire des stages dans les domaines annexes, genre les fournisseurs ou les clients. Dans la police, c’est pas franchement le cas. On te pousse pas à aller te présenter au QG de trafiquants ou de yakuzas près de chez toi pour aller apprendre une autre facette de ton futur job. Pourtant, ça aiderait. Là, je présente ça sous l’aspect de la simple curiosité et c’est pas complètement absurde mais en vrai, ça m’aiderait forcément pour de futures affaires – si jamais j’en obtiens de nouveau un jour.

- Tu noteras que j’ai jamais parlé d’aider quelqu’un. Je suis pas un bon samaritain. Mais pas un ingrat non plus : si jamais on me donnait un coup de main, je saurais m’en souvenir. Donc voilà, conclus-je d’un ton détendu, tu fais ce que tu veux de ces infos. Je te demande pas de répondre tout de suite. Penses-y, et on devrait se recroiser par ici bientôt, de toute façon.

J’ai brièvement caressé l’idée de lui laisser mon numéro de portable mais c’est sans doute pas astucieux. Un jour, on sera peut-être en quelque sorte complices (au sens criminel du terme, hein) mais pour le moment, il a plutôt l’air de me considérer comme un ennemi – je devrais peut-être pas lui en vouloir, puisqu’il ne me connaît pas après tout, mais je peux pas m’en empêcher. C’est peut-être pour ça que mon salut est un peu sec quand je lui souhaite une bonne continuation et me retourne pour prendre la direction des vestiaires. On verra ce qu’il dira dans quelques jours.

Yyc
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