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Hakumei
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Shizue Ootomo
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Citation : Je n'ai trouvé de repos que dans l'indifférence... mais je me suis assez reposée
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Le bleu est une couleur chaude

Loreleï Miller

Shizue était en train de s’enfoncer. Dans le froid du mois de janvier, dans la tristesse du Blue Monday, dans sa propre impuissance. Depuis des mois, elle se sentait enfermée et ça lui pesait de plus en plus. Elle n’avait toujours pas osé se promener dans le quartier comme auparavant, se cantonnant toujours aux zones contrôlées par le « Ootomo-gumi » comme le nommait pompeusement son frère. En réalité, il n’avait de « gumi » que l’ambition démesurée, certainement pas l’envergure ni même l’organisation. Aux yeux de Shizue, ce n’était toujours qu’un ramassis de paumés sans véritable courage. Juste assez bagarreurs pour tenir leur territoire, pas au point d’aller chercher à empiéter sur les frontières des autres. Et Shizue faisait partie de ce territoire : officiellement, c’était pour éviter que les autres groupes s’en prennent à elle après son apparente collusion avec le Yamaguchi-gumi. Officieusement, elle les soupçonnait plutôt de vouloir garder ses qualités de médecin, aussi humbles soient-elle, pour eux seuls. Rien que ça, c’était une raison pour en vouloir à son père et son frère, et même à sa mère, complice de tout cela. Ça ne lui laissait comme compagnons pour passer le temps que leurs petits soldats – et si certains étaient sympathiques, dès lors qu’on gratte un peu au-delà des apparences, leur conversation n’était pas à la hauteur de l’esprit vif de Shizue.

Elle avait bien envisagé de s’aventurer hors de ce territoire, de refuser la situation à laquelle on la condamnait, mais elle n’avait pas mis ce plan à exécution. Elle s’imaginait constamment observée, être regardée de travers par tous les camps. Elle n’arrivait pas à se convaincre qu’elle n’était pas si connue et que la majorité des passants se moqueraient éperdument de la voir là. En tout cas, elle ne s’imaginait pas errer dans les rues juste pour se promener.

Shizue ne pensait pas trouver un jour de quoi détourner ses pensées de telles menaces. Jusqu’à recevoir une notification inattendue. Ca faisait bien longtemps qu’elle avait un peu laissé tomber cette appli de rencontre sur laquelle elle s’était inscrite au temps où elle était à Amai, sur laquelle elle n’avait jamais vraiment eu de succès, de toute façon, ou en tout cas pas de façon réciproque. Mais là, peut-être parce qu’elle s’ennuyait ou parce que la photo de profil qui s’était affichée avait tout de suite retenu son attention, elle prit le temps d’envisager de répondre. Et même, elle répondit.

Bientôt, un rendez-vous fut fixé. Un salon de thé de Koyane, que Shizue avait un peu fréquenté durant ses études. C’était un lieu connu, dans un quartier qui à priori n’avait rien à lui reprocher, à une heure où personne n’oserait causer d’esclandre : tout pour qu’elle se sente le plus à l’aise possible. Ça ne suffisait pas tout à fait : debout près de la porte, elle essayait de paraître détendue mais elle ne réussissait pas à rester immobile. Elle ne cessait de mettre les mains dans les poches de sa veste en cuir oversize, de les en sortir, de pianoter sur son portable… Normalement, en cet instant, elle aurait dû s’inquiéter de l’image qu’elle avait pu donner lors de leurs échanges virtuels, de son choix de tenue et de lieu de rendez-vous ! Mais impossible de tourner son esprit dans cette direction…

Cela changea enfin quand elle repéra, venant dans sa direction, une crinière parfaitement reconnaissable : du même bleu éclatant que sur sa photo de profil. Un petit sourire gêné sur le visage, elle s’avança.

- Loreleï ?

Avec son accent, ce nom était comme une petite chanson, un petit « Lalala » joyeux dont le seul roulement sur sa langue lui apportait un peu de joie. Un soupçon d’insouciance loin des cris et des insultes qui résonnent quotidiennement dans les rues d’Aono.

- Je suis ravie de te rencontrer.

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feat. Shizue

sarasvati




Ces jours-ci tu te sentais invincible. Vous savez ce genre de moment dans la vie où tout vous semble surmontable, quoi qu’il arrive ? Où vous vous sentez plus belle que la voisine d’à côté. Plus spéciale aussi. Plus intelligente. Là, c’était ça ce que tu ressentais. Ton père et ton frère l’avaient remarqué. Tu les avais contaminés avec ton fameux sourire, celui que tant de gens admiraient. Tu les trouvais plus joviaux eux aussi, depuis un certain temps. Cela te faisait plaisir. Les choses allaient bon train et surtout depuis que tu avais réinstallé cette application de rencontres. Cela avait largement participé à ton état d’esprit du moment. Tu avais tout donné pour cette appli de rencontre. Tes meilleures photos style selfies, ta meilleure description… et ça te réussissait. Tu multipliais les rencontres et ça te faisait du bien. Elles ne menaient pas toujours à quelque chose, parfois même il y avait des moments de malaise, mais finalement, ça te faisait de bonnes anecdotes, tu en gardais surtout le positif. Des femmes, des hommes, peu importe… rencontrer autrui était une véritable source de joie pour toi. Ce jour-là, donc, tu avais bu ton thé avec enthousiasme, enthousiasme dû à une rencontre que tu allais faire aujourd’hui, qui te rendait particulièrement heureuse.

Shizue. Tu l’avais bien sentie. Alors quand vous aviez fixé votre rendez-vous à un salon de thé à Koyane, tu étais ravie. Cela allait te changer des bars ou des boîtes de nuit… pour le coup, tu voulais y aller tranquillement. Tu voulais prendre le temps d’apprendre à la connaître et passer du bon temps avec elle, au sens littéral du terme. Tu voulais nouer un lien, ça te semblait essentiel de toute manière, mais là encore davantage. Alors oui, aussi, tu étais un peu stressée. Stressée parce que la vérité c’était que tu avais, mine de rien, plus l’habitude des hommes que des femmes. Tu avais l’impression de moins savoir t’y prendre avec les femmes, même si ça ne se voyait pas forcément. Bizarre, comme fait, hein ? Mais pourtant, tu avais l’impression que c’était véritablement le cas. Du coup, tout ça pour dire que tu t’étais fait un thé avant même de te rendre au salon de thé. Oui, tu avais pour habitude d’abuser du thé quand tu étais trop excitée ou stressée. Puis, tu t’étais rendue tranquillement à pied au quartier Koyane pour découvrir, une fois arrivée devant l’établissement du lieu de rendez-vous, Shizue, qui t’attendait calmement, et que tu reconnus sans trop de difficulté. Avant que tu puisses entamer la discussion, elle t’interpella, ce à quoi tu répondis avec un grand geste positif de la tête et…

« Oui ! »

Son accent t’avait attendrie, c’était bien parti. Tu y étais habituée mais tu trouvais ça toujours aussi mignon. Puis elle annonce qu’elle est ravie de te rencontrer. Tu t’avances pour lui faire la bise en posant la main sur son épaule, petit geste protecteur qu’elle avait l’habitude d’avoir.

« Moi aussi, Shizue. Ravie ! On va s’installer ? »

Sur ces mots, tu pénétras dans la bâtisse dont l’intérieur te semblait chaleureux, ce qui eut pour effet de te faire sourire, encore plus que prévu. Tu saluas les employés présents et allas t’installer à une petite table au fond du salon de thé, en t’assurant que Shizue te suivait.

« J’espère que cette table te convient. »

Tu t’installas et invitas ton interlocutrice à faire de même avant de prendre la petite carte des boissons qui était à votre disposition sur la table.

« Hum… Je vais prendre un thé au jasmin je pense. Et toi ? »

Tu lui passas la carte, toujours le sourire aux lèvres. Cela commençait doucement et tu espérais qu’elle se sentait à l’aise.
Shizue Ootomo
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Le bleu est une couleur chaude

Loreleï Miller

Loreleï est solaire. Shizue avait déjà été frappée par son sourire, sur ses photos, mais les écrans ne pouvaient pas rendre compte de l’énergie qui émanait d’elle. Rien qu’en se baignant quelques secondes à peine dans son aura, Shizue fut sortie d’Aono et de ses hypothétiques dangers et ramenée au présent, au réel : à Koyane, devant ce joli café, avec cette jolie fille. Son visage se détendit, et sans doute que son soulagement se sentit dans sa voix.

Son corps sursauta de surprise quand la main de Loreleï se posa sur son épaule et se crispa vraiment quand les joues de l’étrangère vinrent effleurer les siennes, mais ce fut bref. Shizue connaissait cette sorte de salut, même si elle n’en avait jamais été une fervente pratiquante. Une seule de ses amies, à Amai, tenait absolument, tous les matins, à lui dire bonjour de cette manière, et Shizue ne se pliait à ce caprice que par amitié. Pour Loreleï, elle endura pour ne pas gâcher d’emblée cette rencontre. Surtout si c’était censé être une tentative de drague un poil rentre-dedans.

Le temps que leurs visages s’éloignent, son esprit calcula en vitesse : voulait-elle jouer en jeu ? Loreleï l’avait frappée mais pas dans ce sens. Elle n’était pas tout à fait son genre, au moins à première vue. Mais… non, elle pouvait bien entrer dans son jeu, si vraiment elle était décidée à le jouer. Une raison de plus de ne pas s’offenser de ces méthodes bien peu japonaises. Elle acquiesça sagement à la proposition de son rendez-vous et la suivit à l’intérieur, jusqu’à la table de son choix. Juste assez reculée pour pouvoir discuter sans être soumises aux regards perdus de voisins qui s’ennuieraient, ou trop curieux.

- Elle est très bien, répondit-elle.

Seule preuve qu’elle n’était pas tout à fait détendue, Shizue s’assit dos au mur, mais ce n’était même pas conscient. Cela n’entama en rien sa bonne humeur. Elle disposa sa veste sur le dossier de sa chaise et s’assit gracieusement : qu’elle commence à la jouer maniérée prouvait son envie de flirt, et donc sa décontraction.

- Ce sera un latte au matcha pour moi, choisit-elle après un rapide regard à la carte.

C’était son péché mignon – enfin, après le matcha glacé, mais ce n’était pas vraiment de saison – et son choix habituel dans cet endroit. Son amie qui avait grandi en France, celle-là même qui tenait à lui faire la bise, faisait mine de s’indigner devant la présence d’une boisson aussi japonaise dans un tel lieu, mais c’était aussi en partie pour le plaisir de l’embêter que Shizue faisait ce choix.

- Tu veux quelque chose à manger, avec ?

Dès leur entrée, cette bec sucré de Shizue avait repéré le magnifique cheesecake exposé sous sa cloche, au comptoir. Elle ne voulait pas passer pour une morfale, donc elle s’était promis qu’elle n’en commanderait une part que si Loreleï prenait quelque chose, elle aussi.

Leur commande passée, Shizue s’accouda à la table pour se pencher vers Loreleï, un grand sourire heureux sur le visage. Oui, vraiment, cette fille la détendait. La question de si elle était son genre ou non, si elle lui plaisait ou non, était secondaire, finalement, quelles qu’aient pu être leurs raisons respectives de vouloir cette rencontre. Shizue se disait simplement qu’elle allait passer un bon moment, même dans ce simple café. Elle fixa Loreleï un instant, avant de demander :

- Alors, dis-moi : ça fait longtemps que tu es au Japon ? Ton japonais est bon, en tout cas. Tu es venue pour tes études, peut-être ?

Un sujet basique, très simple, pas trop intime et sans risque : parfait pour se lancer, avant de passer à quelque chose de plus substantiel et intéressant. Le temps de trouver des questions intéressantes, aussi, parce qu’en passant directement de l’appréhension à la décontraction, Shizue n’était pas passée par la phase d’indécision qui la poussait à s’intéresser à sa partenaire et lui soufflait des questions. Mais elle allait bien en trouver.

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Une carapace, ça se brise | @Shizue Ootomo
Shizue, c’était autre chose que les gens que tu avais rencontré auparavant. Elle t’inspirait confiance, pas comme tous les autres. Que ce soit homme ou femme, peu importe… c’était rare qu’une rencontre t’inspire comme c’était le cas avec Shizue. Le problème, c’est que c’est très dur à décrire parce que tu ne sais pas encore exactement ce qui t’attire chez elle. Est-ce ses cheveux, ses yeux, son petit accent qui influe sur sa manière de prononcer ton prénom ? Sa manière d’être ? Tu avais remarqué son petit sursaut de surprise lorsque tu t’étais avancée pour lui faire la bise auparavant. Tu ne t’inquiétais pas plus que ça. Il est vrai que ça pouvait surprendre, surtout ici. Mais c’est une habitude que tu avais prise. Tu te fis une note personnelle pour y faire attention la prochaine fois. Tu pensas à t’excuser auprès de Shizue pour cette habitude que tu lui avais presque, pratiquement imposée mais tu n’eus pas vraiment le temps avant que vous partiez vous installer à table.

« Elle est très bien », répondit Shizue comme pour approuver ton choix, avant de s’asseoir dos au mur et de se mettre à l’aise en enlevant sa veste. Elle avait un joli corps, même habillée, tu ne pus t’empêcher de te faire la remarque. Tu étais observatrice, après tout. Elle choisit un latte au matcha, ce qui différenciait bien de ton thé au jasmin, et tu souris à pleines dents. C’était un choix que tu approuvais à ton tour. « Tu veux quelque chose à manger, avec ? » Tu te fis prendre un peu par surprise et n’eus le temps que de te retourner pour regarder s’il y avait des exemples de sucreries exposées dans l’établissement qui pouvaient t’inspirer. Bingo, tu remarquas -tout comme Shizue, mais tu ne le savais pas encore- le magnifique cheesecake sur le comptoir plus vers l’entrée. « Hum un petit bout de ce cheesecake me ferait beaucoup de bien je pense ! Et toi, tu vas te laisser tenter ? » emphase sur le mot « tenter », plus que tu ne l’aurais voulu, mais bon, on en était là. Une fois que Shizue t’avait répondu et que vous aviez pu passer commande, elle s’accouda à la table pour approcher un peu son visage du tien et commencer à faire connaissance. « Alors, dis-moi : ça fait longtemps que tu es au Japon ? Ton japonais est bon, en tout cas. Tu es venue pour tes études, peut-être ? »

Aaaah la fameuse question. Celle qui te faisait si peur. Tu faillis t’étouffer avec ta propre salive, d’abord. Tu te sentais invincible, ces jours-ci, mais en une question, Shizue venait de percer ta carapace. Oui, oui, tu étais venue ici pour les études il y a cinq ans, et rien d’autre que ça. C’était la version la plus agréable et tu répondis en hochant la tête avec un grand sourire sincère. « Oui, ça fait cinq ans que je suis là ! Merci du compliment. Et oui je suis là pour les études, on peut rien te cacher, dis donc ! » Evidemment, tu n’allais pas lui parler de ta maladie d’emblée comme ça. Tu ne voulais pas la faire fuir en courant. Tu ne voulais surtout pas qu’elle s’inquiète aussi, c’était ennuyant. Tu préférais vivre comme quelqu’un de tout à fait normal. Charlie était déjà au courant pour ta maladie, c’était bien assez. Tu ne voulais la pitié de personne d’autre. Même pas de Charlie d’ailleurs, mais tu le supportais un peu mieux. Sortant de tes pensées, tu t’accoudas à ton tour à la table pour approcher ton visage du sien, comme pour jouer, essayer de la déstabiliser un peu : « J’étudie l’astrologie à Amai Gakuen. » Et puis, parce que c’était trop facile de seulement parler de toi… « Et toi, alors ? Parle-moi de toi, Shizue. » Evidemment, tu souhaitais dévier l’attention. « Tu fais quoi, dans la vie ? Ca m’intéresse ! »



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Le bleu est une couleur chaude

Loreleï Miller

Se laisser tenter ? Par quoi ? Ou par qui ? Cette invitation était tout à fait du genre de celles que Shizue aurait pu faire avec un énorme sous-entendu derrière, mais là, il ne pouvait y avoir aucun doute sur l’innocence de cette question. Dommage… ou pas. Loreleï et elle pouvaient avoir bien plus à partager qu’une nuit de batifolages, ce serait gâcher que vouloir se rabattre sur la facilité. Alors oui, Shizue se laissa tenter. Par le cheesecake.

Malgré l’eau que ce gâteau lui mettait à la bouche, elle restait attentive à l’attitude de Loreleï face à elle. Aussi, elle remarqua bien le léger trouble que sa question provoque mais au lieu de la repousser ou de botter en touche, sa compagne lui répondit en souriant. Shizue, poussée par sa curiosité cachée sous le joli couvert de l’empathie, aurait aimé poser quelques questions supplémentaires mais ce n’était très visiblement pas le bon moment. Elle refusa le compliment d’un ricanement gêné et en levant les yeux au ciel, et ne le releva pas.

- Et tu étudies quoi ?

Sa réponse provoqua un sursaut chez Shizue, mais le « Vraiment ? Moi aussi, j’ai été à Amai ! » qui lui était spontanément monté à la gorge y resta bloqué. Cette période heureuse était trop reliée à d’autres évènements moins heureux. Elle n’avait pas envie de rabâcher ces histoires, pas ce soir-là. Mais c’était sans compter sur la curiosité bien naturelle de Loreleï…

- Tu fais quoi dans la vie ?

Un instant, Shizue envisagea de mentir. Avocate, cuisinière dans une échoppe de ramens, vendeuse de lingerie, éboueur : tout lui paraissait plus avouable que la vérité. Et en même temps, nier ce qu’elle faisait alors, c’était nier tout son parcours, et même nier ce qu’elle avait accompli avec Ashton, ou Mellan. Et ça lui était tout de même difficile : elle était fière de ces quelques actions, de la volonté qui l’anime. Elle voulait pratiquer la médecine, elle voulait venir en aide aux gens, et ça, elle avait envie de le crier sur tous les toits.

- J’ai étudié la médecine à Amai, répondit-elle, la gorge serrée, et maintenant, je travaille avec mon frère et mon père.

C’était la vérité, après tout. Juste… pas toute la vérité. Elle laissait Loreleï combler les trous, en espérant qu’elle le ferait de façon la plus avantageuse possible. Par exemple, qu’elle s’imagine qu’elle travaille dans une grande clinique privée, par exemple. Cependant, inquiète qu’elle ne veuille creuser plus loin, elle préféra préciser :

- Mais je n’ai pas envie de parler de cela. Je suis là pour oublier le boulot, justement, et cette famille qui est sur mon dos toute la journée. Parlons plutôt de… je ne sais pas… de ta planète préférée ? Moi, je dirais Uranus. C’est bien elle qui est bleu clair avec des anneaux verticaux, non ?

Un sujet bateau mais qui ne devait pas être trop sensible, pour aucune d’entre elles. En attendant de pouvoir savourer ce gâteau si prometteur et le complimenter. Et puis, c’est quand même révélateur d'une personnalité, ce genre de petites préférences, non ? Et surtout la justification qu’elle donnerait. Ce n’était pas forcément une information que Shizue retiendra telle quelle, mais elle espère que ça l’aiderait un peu à la connaître. Savoir prêter attention aux détails puis les replacer dans la plus grande image, c’est après tout une bonne qualité pour un médecin.

Ou alors, c’est juste que Shizue n’avait toujours pas de meilleure idée de discussion.

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Finalement, Shizue se laisse tenter par le cheesecake aussi, ce qui te fait plus que plaisir, et sourire au passage. Quelqu’un qui sait succomber à une bonne pâtisserie… tu ne peux que lui faire confiance à cette jeune femme, décidément. Tu ne sais pas où cette rencontre va vous mener, tu n’en sais fichtrement rien, mais la seule idée de pouvoir passer du temps avec elle te rend heureuse. La seule idée de pouvoir passer du temps avec n’importe qui te satisfait en fait, mais tu as de la chance d’être tombée sur Shizue aujourd’hui. Vous étiez très rapidement passées à la petite conversation banale que l’on peut avoir quand on apprend à connaître quelqu’un, mais c’était nécessaire, il fallait bien commencer quelque part et puis, ça ne te déplaisait pas d’y aller doucement, puisque de toute manière tu ne savais pas trop ce que tu cherchais. Tu réponds d’emblée à Shizue que tu étudies l’astrologie à Amai, et il y a un petit blanc malaisant jusqu’à ce que ton interlocutrice reprenne la parole, visiblement un peu déconcertée, par tu-ne-sais-quoi. « J’ai étudié la médecine à Amai, et maintenant, je travaille avec mon frère et mon père. » Cette réponse ne fit que t’interroger davantage. Travailler avec son frère et son père, mais… dans quel contexte ? Est-ce que eux aussi exerçaient des professions de santé ? Ta curiosité était attisée. « C’est-à-dire ? Vous travaillez ensemble… à l’hôpital ? » Cela t’étonnerait, et c’était un peu une question piège, puisque tu allais souvent à l’hosto pour tes check-ups réguliers afin de faire le point sur où tu en étais dans ta fameuse maladie, et dans ton souvenir, tu n’avais jamais croisé la jeune femme. A moins que tu n’aies pas fait assez attention ? En tout cas, tu étais perplexe et tu avais hâte d’entendre sa réponse.

Mais contre toute attente, Shizue changea de sujet. C’était habile, mais ça te mettait aussi en garde ; tu avais comme l’impression qu’elle n’était pas totalement honnête. Certes, tu étais naïve, mais pas à ce point-là quand même. Peut-être était-elle juste discrète ? Ou cachait-elle un tout autre secret ? En souriant intérieurement, tu te fis la promesse d’en apprendre davantage dans le futur si l’occasion se présentait. En attendant, tu préférais te reconcentrer sur l’instant présent, et sur les prochaines paroles de Shizue. « Mais je n’ai pas envie de parler de cela. Je suis là pour oublier le boulot, justement, et cette famille qui est sur mon dos toute la journée. Parlons plutôt de… je ne sais pas… de ta planète préférée ? Moi, je dirais Uranus. C’est bien elle qui est bleu clair avec des anneaux verticaux, non ? » Voilà qui te convainquait du fait qu’elle était finalement sincère. Tu ne pouvais que comprendre qu’un rendez-vous pareil comme le vôtre actuellement puisse servir d’échappatoire, et qu’il ait même cette seule fonction là. Au moins, vous étiez sur la même longueur d’onde. « Moi aussi c’est Uranus, c’est d’ailleurs pour ça que je me suis teinte les cheveux en bleu ! » blaguas-tu en riant. Puis, trouvant la question de ton interlocutrice cependant intéressante, tu poursuivis tout de suite. « A vrai dire, ce qui me fascine plutôt, c’est la Lune. Je lui trouve quelque chose de magique que je n’saurais expliquer, tu vois ? » C’était on ne peut plus sincère. S’il y a bien quelque chose qui t’intéressait dans tes études, c’était quand vous parliez de la Lune. « Et puis, je suis fascinée par ses soi-disant effets sur notre esprit selon ses différentes phases. Une partie de moi a envie d’y croire. » Ca faisait beaucoup de « fasciner », mais c’était le bon mot alors tu jugeais juste de l’utiliser. Peut-être que finalement, la Lune était la seule chose qui te poussait à rester en astrologie. Tu t’interrogeas intérieurement mais ne le fis pas longtemps, parce que tu voulais rester pleinement présente dans le moment. Alors tu redirigeas ton regard dans les yeux de Shizue -que tu trouvais très jolis par ailleurs- et lui posas une autre question. « Mais dis-moi Shizue, tu t’attendais à quoi en venant me rencontrer ? » commenças-tu en souriant. « Juste une manière de relâcher la pression en faisant une belle rencontre d’une journée ou… davantage ? » finis-tu en posant une de tes mains sur la table, un peu plus proche d’elle. Tu te dis soudain que c’était peut-être un peu trop franc, alors tu rectifies quelque peu le tir. « N’importe quelle option me va, hein. » Tu n’étais pas si sûre de toi mais tu voulais tenter quelque chose, essayer de stimuler ton interlocutrice.


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Loreleï Miller

Pendant un instant, Shizue craignit que Loreleï ne poussât la curiosité jusqu’au bout. Ç'eût été compréhensible. Après tout, quand elle avait senti que son interlocutrice avait esquivé un sujet, cela avait piqué son intérêt, à elle aussi. Elle avait juste eu la délicatesse de ne pas s’engouffrer dans cette brèche apparemment douloureuse. Avec un peu de chance, Loreleï l’avait remarqué et l’imiterait ?

Finalement, par respect ou par empathie, elle accepta ce détournement de sujet grossier – même pas dissimulé, en fait – et répondit à la question comme s’il ne s’était rien passé. Aussi, Shizue s’engouffra dans cette humeur.

- Ah oui ? C’est drôle comme coïncidence !

Une réplique un peu cliché, qui pouvait sonner un peu faux, mais elle ne devait de toute façon servir qu’à ponctuer le discours de Loreleï et l’assurer de son attention. Tout comme les suivantes :

- Oui, je vois ! J’ai envie d’ y croire aussi. À ses effets sur notre esprit, et sur nous en général, sur la Nature et tout ce qui nous entoure. Il n’y a que la Lune pour me faire croire à la magie.

Elle sourit de ces points communs. Ce n’était pas grand-chose mais ils lui rendaient Loreleï plus sympathique encore, si tant est qu’il y en avait besoin. Cette fille était troublante : troublante par son énergie, par son aura, par son rire et par l’inconscience qu’elle réussissait presque à transmettre à Shizue. Sa question sonna comme un écho à la question que la jeune fille se posait intérieurement. Shizue resta interdite quelques secondes, n’ayant pas eu le temps de parvenir à une réponse ferme et définitive.

Elle fut ravie de voir le serveur revenir avec la tasse de Loreleï, son grand verre et leurs deux assiettes. Elle tira une gorgée de sa paille, le regard un peu fuyant, puis jugea qu’elle avait assez laissé durer le suspense. Elle prit une grande inspiration et se jeta à l’eau :

- Très franchement, pour moi, la première raison de ce rendez-vous, c’était de sortir. Rencontrer du monde. Voir autre chose que les quatre murs entre lesquels je travaille et les quatre autres entre lesquels je vis. J’aurais pas accepté un date avec n’importe qui pour autant, hein ! Je suis là avec toi parce que j’ai beaucoup aimé ce qui ressortait de ton profil.

« Mais est-ce que je m’attendais à ce que cette rencontre reste une gentille discussion, à ce qu’elle finisse en séance de papouilles dans l’angle mort d’une cabine de karaoké, ou à plus, c’est plutôt ça que tu veux savoir ? Je sais pas. Je comptais aviser. Et là, pour le moment, je me dis qu’on devrait pouvoir passer du moment sans avoir à aller ailleurs. Je veux dire, t’as l’air d’être une fille avec de la conversation, comparée à d’autres à qui on peut avoir du mal à trouver des qualités en dehors d’un lit. J’ai envie d’en profiter.  

Un sourire incertain sur le visage, Shizue chercha du regard l’approbation de Loreleï. Elle espérait ne pas l’avoir vexée, mais mentir ne lui aurait pas été plus simple. Mentir pour dire quoi, déjà ? Qu’est-ce que Loreleï avait envie d’entendre ? « En fait, j’ai pas envie de faire de chichis. Le cheesecake, c’est juste pour prendre l’énergie avant de filer au love-hotel le plus proche. » ou plutôt « Je ne recherche que des amis. De toute façon, je ne couche jamais avant le troisième rendez-vous » ? Difficile de dire duquel de ces extrêmes elle était le plus proche. Elle avait à la fois l’air assez décidée pour suivre ses envies et assez bien dans sa peau pour ne pas ressentir le besoin de brûler les étapes. Alors quitte à choisir un intermédiaire, autant choisir la vérité.

- Après, pour tout te dire, je ne cherche pas à me caser sur le long terme. Ma situation est trop compliquée en ce moment, je ne vois pas comment je pourrais faire marcher quoi que ce soit… Après, des fois, ça nous tombe dessus sans qu’on ait rien demandé, hein ? Par contre, une amitié plus durable, je ne dirai jamais non. Même si ça non plus, ça ne se commande pas.

N’ayant pas de meilleure conclusion à offrir à sa tirade, Shizue attrapa sa fourchette à dessert avec l’idée de s’attaquer à son goûter mais il lui parut inévitable de lui retourner la question avant de pouvoir profiter pleinement de ce plaisir :

- Et toi, alors ? Quand tu dis que tout te va… Tu dois bien avoir une préférence, quand même, non ?

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Une carapace, ça se brise | @Shizue Ootomo
Tu étais plutôt enjouée d’être présente, à cette table, avec Shizue. Jusqu’ici, la discussion se déroulait bien et tu te sentais à l’aise en sa présence. Tu te sentais tellement à l’aise que tu avais blagué pour donner suite à la question de ton interlocutrice sur ta planète préférée. Cela permettait d’alléger l’atmosphère et de lui faire part de ta personnalité pétillante et taquine dont elle ne doutait certainement pas. La réponse de ton date te fit sourire. « Oui, je vois ! J’ai envie d’ y croire aussi. À ses effets sur notre esprit, et sur nous en général, sur la Nature et tout ce qui nous entoure. Il n’y a que la Lune pour me faire croire à la magie. » Elle avait tout à fait raison, et tu étais du même avis. La Lune te fascinait… c’était le moins qu’on puisse dire. Enfin, autant elle te fascinait, autant tu n’aimais pas quand ton père ou ton frère blâmait la Lune pour tes sautes d’humeur. C’était un peu facile, tu te disais. Arriva la question fatidique que tu décidas de poser, sur les intentions de Shizue en venant à ce rendez-vous que vous aviez prévu. Qu’attendait-elle exactement ? Avant qu’elle puisse te répondre, le serveur arriva avec ta tasse et son grand verre, ainsi que les parts de cheesecake. Tu le remercias du regard et d’un hochement de tête avant d’écouter la jeune femme en face de toi qui semblait vouloir se lancer dans un monologue plutôt sérieux. « Très franchement, pour moi, la première raison de ce rendez-vous, c’était de sortir. Rencontrer du monde. Voir autre chose que les quatre murs entre lesquels je travaille et les quatre autres entre lesquels je vis. J’aurais pas accepté un date avec n’importe qui pour autant, hein ! Je suis là avec toi parce que j’ai beaucoup aimé ce qui ressortait de ton profil. » La dernière partie de ses paroles te rassurèrent. Elle n’avait pas choisi n’importe qui ; elle t’avait choisie toi. Au fond, ça t’effrayait aussi. Ça laissait place à un potentiel futur attachement et ça te terrifiait. Mais tu te devais d’ignorer ça pour l’instant. Vous n’en étiez pas là. Shizue enchaina avant que tu aies le temps de répondre.

« Mais est-ce que je m’attendais à ce que cette rencontre reste une gentille discussion, à ce qu’elle finisse en séance de papouilles dans l’angle mort d’une cabine de karaoké, ou à plus, c’est plutôt ça que tu veux savoir ? Je sais pas. Je comptais aviser. Et là, pour le moment, je me dis qu’on devrait pouvoir passer du moment sans avoir à aller ailleurs. Je veux dire, t’as l’air d’être une fille avec de la conversation, comparée à d’autres à qui on peut avoir du mal à trouver des qualités en dehors d’un lit. J’ai envie d’en profiter. » Ta première réaction fut de sourire. Ses compliments te firent plaisir. Effectivement, tu ne manquais pas de conversation, c’était bien vrai, mais ça pouvait être considéré comme un défaut, après tout ! Tu ne prenais rien pour acquis. Tu pris une cuillerée de ton cheesecake qui te sembla exquis et entrepris de répondre après avoir fini de mâcher puis d’avaler : « Tu es honnête, c’est une qualité que j’apprécie chez toi. Merci pour tes mots. » Tu n’avais pas grand-chose d’autre à dire pour l’instant, surtout que tu sentais que Shizue allait renchérir. « Après, pour tout te dire, je ne cherche pas à me caser sur le long terme. Ma situation est trop compliquée en ce moment, je ne vois pas comment je pourrais faire marcher quoi que ce soit… Après, des fois, ça nous tombe dessus sans qu’on n’ait rien demandé, hein ? Par contre, une amitié plus durable, je ne dirai jamais non. Même si ça non plus, ça ne se commande pas. » Alors comme ça, elle cherchait davantage une amitié durable, si tu comprenais bien ? Finalement, c’était compliqué de démêler toutes ses paroles. « D’accord, je vois ! Et à Shizue de rebondir sur une question qui te fit plaisir. « Et toi, alors ? Quand tu dis que tout te va… Tu dois bien avoir une préférence, quand même, non ? » C’était une bonne question. Tu pris une gorgée de ton thé (oui, tu avais faim et soif) et réfléchis quelques instants en levant les yeux en l’air. Avais-tu une préférence ? « Honnêtement, je ne crois pas. Je fonctionne vraiment au feeling, et c’est tellement différent selon les personnes. Tu vois ce que je veux dire ? » Tu souris et cherchas son approbation avant de poursuivre sur une note un peu plus charmeuse. « Mais je dois avouer qu’il n’y a pas grand-chose auquel je dirais non avec toi, Shizue. » C’était ta touche de Loreleï Miller bien singulière et tu redoutais un peu sa réaction mais au mieux, tu espérais qu’elle rit. Au pire, elle quitterait le café… ça t’attristerait, mais c’est qu’elle n’était pas faite pour toi, dans ce cas-là, de toute manière. Tu venais de tenter le tout pour le tout, en quelque sorte, presque malgré toi. Ta réaction était presque innée. « Mais dis-moi, en quoi ta situation est compliquée ? » La question était clairement indiscrète. « Je veux dire, tu n’es pas obligée de répondre si tu ne veux pas. Mais… je trouverais ça dommage que tu te bloques à l’éventualité d’une relation sérieuse, tu vois ? » Bien sûr, tu ne parlais pas pour toi. Les relations sérieuses c’était clairement mort de ton côté…


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Shizue Ootomo
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Le bleu est une couleur chaude

Loreleï Miller

Jusqu’à la réponse de Loreleï, la gorge de Shizue fut trop serrée pour avaler la moindre bouchée de pâtisserie, aussi bonne qu’elle puisse paraître – Loreleï semblait l’avoir appréciée, en tout cas. Même si elle avait semblé compréhensive, et même d’avoir apprécié ses compliments, elle pouvait seulement chercher à la ménager avant de lui annoncer qu’en fait, elles n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Cela peinerait grandement Shizue, mais c’est le risque, avec l’honnêteté. C’était aussi ce qui faisait son charme, visiblement… Il y a des moments où elle aimerait avoir moins de charme. Serait-ce le cas ce jour-ci ? Rien que le temps que Loreleï prenne une gorgée de thé, son pouls oublia sa stratégie du « Je reste sereine et détendue » au profit d’un bête affolement.

Et enfin, le soulagement. Shizue se souvint de respirer.

- Je vois très bien, glissa-t-elle dans sa première expiration.

Loreleï avait vraiment un beau sourire, très lumineux, et un côté coquin qui ne déplaît pas à Shizue. Elle répondit à son insinuation d’un haussement de sourcils tout aussi provocateur, et put enfin prendre une bouchée de cheesecake. Il tenait ses promesses : crémeux à souhait, citronné juste ce qu’il fallait, il rapprochait encore un peu plus ce premier rendez-vous d’une rencontre de conte de fée – le prince charmant en moins. De toute façon, les princes, c’est surfait.

L’atmosphère quasi onirique fut pourtant mise à mal à la question suivante. « En quoi ta situation est compliquée ? » Question logique, prévisible, et qui pouvait traduire soit une prévenance amicale soit un intérêt plus poussé et donc de toute façon qui ne serait pas à rejeter, mais question dérangeante quand même. À son tour, Shizue prit le temps d’avaler une nouvelle bouchée avant de répondre, péniblement, les yeux baissés.

- C’est compliqué, parce que… Tu connais Aono ? C’est le pire quartier de Sanda. Même moi j’hésite à m’y promener seule le soir, et pourtant je suis pas trop du genre à me laisser impressionner. Mais là-bas, c’est vraiment un quartier pourri. Et c’est là que je suis coincée.

Elle noya la tristesse de cette affirmation dans une longue gorgée de latte. Comme si le plus inavouable était passé, elle put enfin regarder directement Loreleï. Le plus dur, pour la suite, fut de ne pas s’apitoyer sur elle-même.

- J’ai dû aller retourner vivre là-bas avec ma famille, et j’ai pas encore les moyens de m’en échapper. Pas juste les moyens financiers, hein, mais matériels, et en général. Je veux surtout pas entraîner qui que ce soit là-dedans, donc je peux être sérieuse que jusqu’au point où je peux encore garder la personne loin de ce quartier et de la vie que j’y mène.

Sa propre formulation la fit sourire à moitié.

- Ça sonne classe, hein ? « La vie que j’y mène… » Plus classe que la réalité, forcément. Je peux pas t’en dire plus, je suis désolée… Je déteste jouer la fille mystérieuse mais j’ai juste pas très envie d’en parler. Et donc ce serait difficile d’avoir auprès de moi quelqu’un qui normalement devrait savoir ce genre de choses sur moi mais à qui je pourrais pas le dire. Tu vois ce que je veux dire ?

Elle était sincèrement inquiète de ne pas être claire, ou d’être mal comprise. Elle lança à Loreleï un regard sincèrement désolé, presque suppliant.

- Ce qui me bloque, c’est l’idée de ne pas pouvoir m’impliquer à fond dans une relation. Avec un ami, tu peux garder une partie de ta vie pour toi, mais si c’est plus sérieux… Ce serait pas honnête, à mes yeux.

Elle radote : il faut qu’elle s’arrête là. Nouvelle rasade de latte, pour que le sucre vienne cacher le goût amer qui commençait à lui imprégner la bouche. Cette douceur bienvenue, couplée à sa détermination à passer une bonne journée, lui ramène un vrai sourire sur le visage.

- J’espère que je ne t’ai pas donné envie de fuir ? Tu ne risques rien, je t’assure ! Mais c’est vrai que… Voilà, quoi.

Elle laissa sa phrase en suspens. Elle hésitait entre une litote qui pouvait laisser croire qu’elle ne prenait pas tout ça au sérieux, et être directe au risque d’en rajouter une couche. Elle en avait déjà beaucoup trop dit. Mais après tout, tout le monde avait un bagage, non ? Celui-ci étaitt juste particulièrement encombrant, et encore : uniquement parce qu’elle vient de le déballer sur la table de ce café. Mais elle aurait aussi bien pu le traîner derrière elle sans que Loreleï ne se rende compte de rien.  

- Enfin, pour le moment, je veux profiter d’être éloignée de tout ça, de ce délicieux goûter et de ta compagnie. Et ensuite, tu pourras décider de si tu veux me revoir ou non. Revenons… Je sais pas… À la lune ? Ou à comment ça se fait qu’une fille comme toi ait besoin d’une appli de rencontres ? On croise pourtant du beau monde, à Amai.

Si Loreleï voulait la jouer dragueuse, Shizue était prête à lui rendre la pareille.

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