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Hakumei
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We belong way down below
Alors il se fume, il fume, des vogues hallucinogènes,
dans la brume, pour embaumer ses peines.
ft. Mellan Galway
Osef.

C'est comme une litanie qui sautille de synapse en synapse. Nihiliste dans l'âme, tu contemples les cigarettes s'accumuler sur un autel de cendres destiné à invoquer le cancer. Dix? Vingt? Peut être trente. Qu'importe. Tu balances la dernière en observant distraitement la traînée fantomatique qu'elle laisse sur son passage. Encore un bout de vie qui se fait la malle. Ton autre main s'agite dans un crissement irritant issu des ébats entre la mine d'un crayon et un ticket de caisse, tentant désespérément de donner vie à quelque chose de regardable. T'as été pris d'une impulsion soudaine de coucher tes idées sur papier, de rendre matérielles les images qui dansent dans ton esprit, faire de tes idées des vérités, tenir le monde au bout d'une mine. Il suffit de si peu pour tout avoir, redessiner le monde, mais t'en as pas grand chose à faire de la réalité. Blasé par la vie avant l'âge, t'aspires pas à grand chose si ça n'est à observer les individus qui se débattent autour de ton immobilité, tentant désespérément d'exister en dehors des verres que t'enquilles pour oublier qu'on t'oubliera aussi, comme les feuilles qui s'entassent sur le sol de ton appartement, que tu foules du pied sans la moindre considération pour ces pensées que tu avortes perpétuellement.

Et il y a en toi cette urgence qui grandit, au bord de l'hystérie, que tu le ressens jusque dans tes os, ce vide qui t'emplit jusqu'à l'asphyxie. C'est toujours le même schéma, la même idée un peu dingue qui te gagne, quand l'enfer a ces airs familiers et que t'y reviens juste pour te rassurer, garder tes repères pour éviter de te perdre sur des sentiers trop lumineux. Dans ces moments de confusion, il y a toujours des noms qui reviennent, ceux qui se pavanent dans la même obscurité que la tienne, qui cherchent la même clarté embrumée dans vos ténèbres. Tu ne sais que trop bien que le poids de vos afflictions n'en sera que plus lourd, que c'est pas eux qui te tireront vers le haut. Tu veux pas de sauveur, juste quelqu'un avec qui sombrer, te sentir compris dans tes silences, ces vives urgences dont tu te remplis la panse, un surplus de vie poussé jusqu'au reflux, jusqu'à te vomir toi-même. C'est pas une histoire d'amitié, c'est pas un appel à l'aide, c'est juste histoire d'avoir une voix qui fera écho à la tienne et te rappellera que t'es encore vivant. Et ce soir c'est son nom qui s'imprime dans ton encéphale, Min-Jun. T'aurais pu l'appeler, lui glisser un mot comme une confession sur l'oreiller, un "Viens." lancé au travers du combiné. C'est trivial à en chialer.

Juste, viens. Pour rien, une quête de compagnie, d'approbation dans la décision discutable de se noyer dans un verre. Y a pas besoin de raison, d'explication. Vous êtes pas ce genre de potes qui échangent sur leurs tourments les plus profonds, justes des cons qui se rassurent en entendant le souffle de l'autre à leurs côtés, qui se retrouvent pour une nuit de folie qui sera aussi vite oubliée que ces liens bancals qui vous unissent. T'auras pas son épaule à laquelle te raccrocher si tu trébuches, tout ce qu'il risque d'arriver c'est que tu l'entraîneras dans ta chute. Tu sais très bien que tout ce qu'il a à offrir c'est de sombrer à tes côtés et t'en demandes pas plus, tu veux juste quelqu'un avec qui te ramasser. Tu recherches juste une présence qui n'en soit pas une, rechercher de la chaleur auprès de ceux que tu penses incapables de t'en apporter. Comme une garantie de ne pas pouvoir sombrer et regretter ce que tu pourrais faire ou dire. Parce que dans le fond, vous n'êtres rien l'un pour l'autre. La certitude qu'aucun lien réel ne se créera entre vous juste en raison d'un échange débile un soir d'ivresse, que ça n'aura aucune conséquence. Mais ne te mens-tu pas à toi-même en prenant une fois de plus tes rêves de détachement pour des réalités ?

Parce que malgré tout, c'est toujours son nom qui te vient en tête. Parce que tu l'as pas appelé. Tu vas chez lui, t'imposes à lui pour réduire les échappatoires. Regardes-toi, à mettre un tour de clef dans la serrure avant de tourner les talons pour t'engouffrer sous la lumière artificielle de la ville. Un simple cliquetis sonnant le coup de départ et tu vas te perdre dans les ruelles animées. Entre chien et loup le ciel se pare d'un voile mortuaire, la palette de ce tableau offert au monde se noircit des envies de la nuit. Les couleurs devraient éclater, dessiner un Turner haut en couleurs, nihiliste fatalité parée d'un masque de clown gai. Ton regard n'a jamais su voir autre chose que des vanités, encore plus sous ce ciel jaunit, brillant des éclats artificiels de l'inhumaine évolution. Les visages s'enchaînent et les corps se bousculent aux prises avec le courant trop violent de la ville, leurs cœurs battant au rythme d'une montre bien réglée, simples engrenages incapables de s'extraire de cette machine trop bien huilée. Seule une bombe pourrait la dérégler. Un sourire amusé vient ourler tes lèvres à cette idée.

Il y a dans ce spectacle un soucis dantesque du détail. C'est un chaos organisé qui s'offre à ton regard, deux mondes qui se rencontrent pour mieux se repousser, comme chaque soir les deux visages de la ville s'unissent dans une violente étreinte. Les mères arpentent les routes principales en évitant précautionneusement les ruelles tandis que les pupilles des travailleurs usés par la routine se perdent sur les devantures des bars. Il y a quelque chose d'indécent à cette heure, c'est un peu comme un vestiaire à ciel ouvert. Un moment d'intimité collective à la fois grisant et effrayant. Le plaisir de n'être personne dans cette orgie d'identités, d'existences qui se croisent sans jamais se rencontrer. Tu perds pied, t'enfonces et t'égares dans la foule où nul ne compte pour les autres, où tu trouves à chaque fois ta place car il n'y en a justement aucune, pour personne. Les pensées se perdent dans la cacophonie environnante, on s'entend sans s'écouter. Ces moments n'ont aucun intérêt. C'est justement toute leur utilité, comme tous ces jours interminables qui se noient dans des verres de liqueur amère.

C'est toujours comme ça. Une idée qui fuse et qui s'imprime telle une marque au fer rouge dans ton esprit. Une putain d'idée. Comme un mégot sur du velours. Un brasier qui s'enflamme, calcine la raison, la retenue. Une marque lumineuse sur ta cornée qui t'empêche de voir le monde qui t'entoure. La sensation grisante des pas qui se succèdent et t'entraînent vers l'inconnu. Un colin-maillard malsain où tu ne sais jamais ce que tu trouveras au bout du chemin. Tu arpentes les rues redevenues familières d'un pas assuré. Tu observes distraitement les bâtiments se dresser sur ton passage, comme des dizaines de tombeaux où se meurent les esprits dans une vie trop rangée, endormis par des plaisirs trop accessibles. Tu ressens toujours l'envie de bousculer leur confort, et ce soir ton dévolu s'est jeté sur ton compagnon d'excès. Ton regard se pose sur un bâtiment que tu ne connais que trop bien, tu t'y aventures en profitant du moment où un habitant décide de sortir et tu t'arrêtes devant la porte de son appartement, appuyant longuement sur la sonnette sans égard pour les locataires.

Guess what bro ? Ce soir on boit !

Tu demandes pas, tu imposes. Tu n'accepteras aucun refus, aucune excuse. Il est hors de question que tu repartes bredouille, quitte à le traîner de force hors de son appartement et à devoir embarquer Mellan avec vous s'il a quelque chose à redire sur tes plans. Quand t'as une idée en tête il est difficile de t'en faire démordre, à moins de t'en proposer de plus démentes. Tu sais même plus ça fait combien de temps que vous ne vous êtes pas vus, mais tu t'en fous. C'est toujours comme ça, tu débarques comme un ouragan et tu disparais aussi vite, à la poursuite constante de tes envies anarchiques.
—Hakrabi
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We belong way down below
ft. Setsu Harada
Des nébuleuses dans nos têtes explosent,
As-tu goûté à la dernière nouveauté que la mort propose ?
Dès que Min-Jun avait passé la porte ce soir, pour aller s'amuser en ville seul, tu savais que ta soirée à toi allait être gâchée, Mellan. Tu ne pouvais pas en vouloir à ton colocataire pourtant, il avait le droit de sortir sans toi, de faire des rencontres sans toi… D'ailleurs, c'était peut-être mieux qu'il sorte seul pour cela, on ne va pas chercher le plan cul entre potes. Surtout quand on est des potes avec une relation particulière comme la vôtre. Puis si vous étiez sortis à deux, tu ne l'aurais pas laissé rentrer avec quelqu'un d'autre que toi. Tu savais pourtant que vous ne vous étiez rien promis, qu'il avait le droit de faire ce qu'il voulait et que tu n'étais qu'un de ses défouloirs parmi tant d'autres. Tu avais juste un statut de coup régulier et tu devais t'en contenter. C'était mieux comme cela, pour vous, pour qu'aucunes de vos petites habitudes ne changent, pour ne pas que l'équilibre de vos vies soit rompu. Parce qu'est-ce que tu ferais Mellan, sans ton meilleur ami ? Tout simplement rien. Tu avais du talent dans le domaine des arts mais pas les diplômes qui allaient avec, tu n'avais pas son charisme et sa tchatche qui lui permettaient de conclure les ventes, ni les connaissances du réseau et les contacts des clients. Sans Min-Jun, tu ne pourrais plus peindre toute la journée et être rémunéré pour cela. Même si le travail était dur, même si tu n'étais pas reconnu pour tes œuvres car elles ne sont que des copies, tu préférais milles fois cela à un travail alimentaire. Puis au-delà de l'aspect financier, tu avais tout quitté pour le coréen, il ne te restait plus de famille, plus que lui. Alors tu ne pouvais pas briser votre lien en réclamant plus que tu n'avais déjà. Le moindre chamboulement pourrait faire s'écrouler votre relation comme un château de cartes et tu ne voulais pas ça.

Alors ce soir, quand Min-Jun t'avait annoncé qu'il allait sortir seul, tu avais décidé d'arrêter de peindre et de t'installer sur le canapé pour boire des coups devant une série pas trop nulle, pour te changer les idées. Tu faisais du mauvais boulot, quand quelque chose te contrariait, alors autant ne pas bousiller ton travail ce soir juste parce que Min-Jun allait s'envoyer en l'air, ça serait contre-productif. Alors tu t'étais posé dans le canapé avec une bière, Netflix, des vêtements confortables et le film était entamé depuis une dizaine de minutes quand quelqu'un sonna à la porte. Tu aurais pu essayer d'ignorer ce malotru s'il n'avait pas décidé d'appuyer sur la sonnette en continu. Tu espérais au début que c'était juste un gars bourré qui allait se lasser mais… Tu dus finalement lever ton fessier de ce canapé confortable pour aller ouvrir. Pour s'acharner comme cela sur la pauvre sonnette, il fallait soit que ce soit pour quelque chose d'important, soit être un très gros chieur. Après un coup d'œil dans le judas, tu sus que c'était très exactement le plus gros des chieurs, derrière la porte, mais tu l'ouvris quand même après un soupir.

- Je… Min-Jun n'est pas là ce soir. Désolé.

Tu espérais au plus profond de toi que ces quelques mots allaient suffire à repousser l'importun, mais… Tu connaissais Setsu, assez bien pour savoir qu'il ne partirait pas sans ce qu'il voulait. Sauf que tu n'avais pas Min-Jun à lui offrir cette fois, pour qu'ils passent une soirée de folie. Ton colocataire avait le don pour se faire des amis bizarres, quand même. Si ses parents voyaient avec quel genre de petits voyous le coréen traînait maintenant, ils en feraient une syncope. Remarque, les tiens ne seraient pas fiers non plus, Mellan. Traîner avec Min-Jun, c'est déjà traîner avec de la mauvaise graine.

- Je… Je peux essayer de l'appeler si tu veux, mais ce n'est pas sûr qu'il réponde… J'aurais pu te proposer de l'attendre ici, sinon, mais… Tu ne vas pas être sa priorité quand il va rentrer…

Tu le savais Mellan, tu savais dès que tu avais vu Setsu que ça allait te retomber sur la gueule. C'était toujours comme cela. Quand Min-Jun provoquait une bagarre, c'est toi qui prenais le plus de coups. Quand Min-Jun avait des amis craignos qui voulaient absolument sortir mais que le coréen n'était pas là… Bah c'est encore toi qui allais trinquer en sortant à sa place. Tu pouvais dire adieu à ta soirée Netflix tranquille, à ton canapé et à tes vêtements confortables. C'était peut-être toi au final, qui attirais les emmerdes, pas Min-Jun. Toujours est-il que tu n'essayas même pas d'affronter Setsu, de lui dire que ce soir ça allait être mort pour sortir ou quoi que ce soit d'autre. Tu le savais trop buté quand il avait une idée en tête pour l'abandonner au premier obstacle. Non, il la délaissera simplement quand il en aura une autre, tout aussi folle, germant dans son esprit.

- Je… Laisse-moi au moins changer de fringues, si tu veux sortir pour aller boire.

C'est résigné que tu laissas le monstre entrer dans ta demeure, Mellan, te décalant sur le côté pour qu'il pénètre dans l'appartement. Tu n'allais pas le laisser sur le palier, les voisins n'avaient rien demandé, les pauvres. Tu t'éclipsas quelques minutes dans la chambre, juste pour te débarrasser de ton jogging qui te servait de pyjama, enfilant ensuite un pantalon et un t-shirt simple. Tu n'avais pas le temps de réfléchir à ta tenue, ni de passer dix minutes pour l'accorder avec des accessoires. Tu ne savais pas quelles bêtises Setsu allait encore inventer, si tu le laissais trop de temps seul dans ton appartement. Tu sortis donc rapidement de la chambre pour revenir vers lui, en te demandant quand même quel allait être le programme de cette soirée déjà bien trop mouvementée à ton goût, Mellan.
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