Aujourd'hui je fête mon anniversaire et qui dit anniversaire dit... Expo ? Oui il fallait que ce soit aujourd'hui, pas une autre fois. Mais il fallait dire que cette expo était attendue au vue du travail que j'avais accomplie en quelques mois. Quatre tout au plus. Pour être honnête cela me stressait toujours, qu'il y ait mes parents ou non pour m'accompagner dans ce genre d’événements. Mais voilà, ma maladie faisait que je ne supportais que très peu me retrouver en compagnie d'un trop gros groupe de personne. Ce soir était l'une de ces fois... Habituellement il y avait moins de monde mais ce soir le musée était rempli. L'exposition finie des gens de la haute société vinrent accaparer un peu de mon temps ce qui me fit faire une crise d'angoisse et donc m'éclipser de la soirée pour laisser gérer tout ce monde par mes parents.

Lorsque j'arrivais enfin dehors, je pris une grande respiration. Ça faisait un bien fou de respirer de l'air frais, bien que pollué. Qu'importe, étant sorti par l'une des portes arrières je me retrouvais dans une ruelle peu fréquentée et je marchais donc lentement le long de celle-ci jusqu'à ce que je tombe sur un bar. Je regardais l'enseigne. Pourquoi ne pas aller boire un verre ? Après tout il n'est que... Je pris ma montre à gousset et regardais l'heure : dix neuf heures. Je n'ai rien à faire  en rentrant, pourquoi ne pas boire un verre ? Et puis je n'étais pas loin de chez moi, je le savais. À une quinzaine de minutes, tout au plus ! Je pénétrais donc dans le bar aux allures de pub, il n'y avait pas grand monde pour mon plus grand plaisir. Je m'installais donc au comptoir et commandais une bière  blanche, je n'aimais pas les bières trop fortes et trop amères. Enfin que je restais un long moment à boire ma bière tranquillement, seul malgré le bruit assourdissant des gens qui parlaient, riaient mais... Tout les bars sont ainsi, si je voulais du calme j'aurais dû aller dans un salon de thé.  Après avoir payé ma bière je sortis du pub et commençais à marcher lentement vers l'artère principale que cette ruelle rejoignait. Malheureusement je ne pus y arriver. En effet deux costauds me bousculèrent. Comme à ma grande habitude je m'excusais, après tout je suis souvent dans mes pensées lorsque je marche..



Dis-je d'une voix faible en ne regardant pas les deux hommes dans les yeux. C'était juste impossible pour moi ! Lorsque l'un d'eux m'attrapa j'eus un hoquet de surprise.

– « Tu peux pas regarder les gens dans les yeux quand tu t'excuses ?! T'es si mal poli que ça ? »



L'autre fut un peu plus virulent lorsque son ami eut fini de parler. En effet il me plaqua contre un mur et prit la parole à son tour.

— Maintenant regarde  moi et dis «  Je m'excuse » !



Je hurlais sur le coup de la peur ces quelques mots.

Impossible... Pourquoi ça m'arrive ? Pourquoi ça n'arrive qu'aux plus faibles ? Je suis faible je le sais, depuis tout petit déjà. La faute à ma maladie sûrement, en effet ce n'est pas la musculature qui manque lorsqu'on me regarde. Héritage de mon père et j'en suis particulièrement heureux, cela m'évite en général des situations dans ce genre, sauf ce soir, une de ces rares exceptions. Je n'aurais peut être pas du partir aussi vite de la soirée au musée ? J'aurais peut être pas dû m'aventurer dans cette ruelle ? Et par dessus tout : je n'aurais pas dû aller boire ce verre... Mais c'est comme avec les « si », avec les « si » on peut refaire le monde, tout comme ce que je pense actuellement. Penser, penser... Je pense trop, s'en est assourdissant ! Je veux que ça s'arrête. Je ne suis qu'un idiot. Et à présent j'ai peur, oui j'ai peur, comme un gosse. Je suis un gosse voilà, je n'ai peut être jamais grandit dans ma tête apparemment. Trop plonger dans ma bulle, avec ma passion pour seule amie et surprotégé par mes parents. Je ne suis qu'une merde, remplaçable pas n'importe quoi d’autre. Je pense, je pense, je n'en peux plus, j'essaie de trouver une issue, une parade, un point particulier pour essayer de m'échapper mais impossible. Pourtant le musée n'est pas loin, je pourrais très bien courir pour pénétrer de nouveau dans celui-ci par la porte de secours mais... Le vernissage doit être fini de une donc ça ne serait à rien et de deux je ne sais même pas si j'arriverais à courir sous l'effet de la peur. Peut être ? Peut être pas ? Ça m'effraie encore plus, je pense à ce que je ferais si je me débattait et leurs faussais compagnie... Je ne cours pas assez vite non ! Ils me rattraperaient et m'agresseraient peut être plus vigoureusement ? Car pour l'instant ce ne sont que des mots et un petit placage contre un mur, rien de grave n'est-ce pas ? Je dois réussir ! Je dois réussir à le regarder dans les yeux ! C'est impossible ! Mon regard se lève pourtant doucement. Je peux le faire. Je DOIS le faire mais malheureusement, arrivé à ses lèvres que je vois bouger, je baisse de nouveau le regard sur nos pieds. Bouche qui bouge mais dont aucun son ne sort par celle ci, il y a juste son coin droit qui tressaute... Un tic ? Un tic nerveux comme moi ? Je ne sais pas j'ai trop peur... Papa, maman je suis désolée, je ne voulais pas que quelque chose comme ça arrive. Je voulais... Je voulais juste fuir tout ce monde qui me stressait. À présent j'ai peur... Ce n'est pas beaucoup mieux, c'est même bien pire.

Je veux qu'il me lâche par pitié ! Les larmes commencent à perler le long de mon visage, le long de mes joues, puis deux deux, puis trois... Jusqu'à ce que que mes joues soient trempées par ce liquide salé que je goûte légèrement lorsque j'ouvre la bouche pour expirer bruyamment,. Les deux costauds se marrent de cette situation. Je ne comprendrais jamais pourquoi les gens se délectent de voir les autres en difficulté. Ce n'est pas NORMAL ! Pourquoi ? Je ne sais pas trop, je trouve juste que ce n'est pas normal mais après... Qu'est ce qui est normal ? Pourquoi je pense à ça ? Mes pensées s'éparpillent un peu plus ça y est je perds vraiment la tête ! Je veux parler, je veux leurs dire que je veux rentrer chez moi mais impossible. Le type me tient à présent par le cou, serrant légèrement. Je tousse doucement et finis par m'étouffer à cause des larmes qui rentrent dans ma bouche. Mes pleurs redoublent !

— Et en plus il pleure ! Un vrai gamin... Bon tu me regardes ! Tu t'excuses ! Et je te laisse pour cette fois !

Il parle méchamment, sa voix me semble froide. Va-t-il faire ce qu'il dit où cela n'est-il qu'un subterfuge pour me tabasser ensuite ? Je ne sais pas, je n'arrive pas à lire dans les tons de sa voix. Je ne suis qu'un imbécile ! Qu'un imbécile en situation de difficulté et qui va finir jeté dans les ordures après un passage à tabac dans les règles de l'art. Pourquoi n'y a-t-il personne pour me venir en aide. Je demande simplement que quelqu'un me vienne en aide. Seulement, je ne veux pas non plus qu'ils lui fassent du mal, à mon sauveur. J'ai peur... Je veux rentrer chez moi, ou alors... Chez mes parents qui me dorloteront ? Chez Naoki qui me fera un thé et qui me parlera de sa voix douce voix pour me réconforter ? Naoki.. Je veux que tu sois avec moi... Papa, maman, vous aussi... Je ne veux pas être seul dans cette dans cette situation. J'arrive cependant.. Et enfin ! À hurler à l'aide, d'une voix brisée par les larmes et la gorge serrée, ce qui lui donne un timbre assez féminin. Ma voix est bien plus grave en réalité mais j'ai réussi à crier c'est tout ce qui m'importe, peut être que quelqu'un m'aura entendu ? Je l'espère tellement ! Soudain je me sens lentement glissé le long du mur. Ma gorge n'est plus serrée, j'arrive à respirer presque correctement, j'essuie mes larmes alors que j'entends un échange de paroles puis ce qu'il me paraît être une bagarre. Voilà ce que je ne voulais pas qui arrive, arrive. Mais je n'ai pas encore les esprits remis en place alors que je m'essuie le visage pour chasser mes larmes. J'entends les deux hommes partir et vois mon sauveur devant moi en disant qu'il n'y a plus rien à craindre. Je relève la tête et le regarde, m'arrêtant à son torse, il est plutôt beau et tout aussi musclé que moi. À la différence qu'il sait se servir de ces muscles enfin, là n'est pas la question. Je rabaisse un peu plus mes yeux vers le sol.

Je regardes toujours mes pieds puis je finis par replier un genou vers moi pour mettre ma paume dessus. Me redressant en poussant sur mon genou j'essuie ce qu’il reste de larmes sur mon visage. Je remonte ensuite mon visage vers l'homme, pas vraiment et sincèrement, j'espère qu'il ne me demandera pas comme l'ont fait mes deux agresseurs. Ce serait un comble et je ne me sentirais encore une fois, pas en sécurité mais pourtant il n'en est rien il ne me demande pas cette chose atroce ! Cette chose qui me semble tellement impossible. Je ne me sais même plus à me rappeler si j'ai déjà croisé le regard de mes parents, oui, sûrement un jour, ce sont mes parents après tout. Bref j'arrête de penser à ça bien que je voudrais voir si l'homme est beaucoup blessé. J'ai pu constater qu'il avait du sang au niveau de la lèvre  puis sur ses phalanges? J m'en veux tellement... Il est blessé à cause de moi, à cause d'un incapable qui ne sait pas se défendre. Je ne suis qu'un bon à rien il faut croire, à part peut être.. Peut-être être dessiner. OUI, la je suis quelque chose, je déborde d'imagination grâce à mon esprit qui n'est pas forcément le même que les autres ? Je ne sais sas pas. L'homme dont je ne connais pas le prénom m'explique ensuite qu'il n'a pas besoin que je lui dicte le chemin. Apparemment ils se connaissent. D'où se connaissent-il au juste ? Je ne pose pas plus de questions que ça, ce ne sont pas mes affaires après tout. L'homme me dit peu après qu'il va passer un coup de fil et je hoche la tête en guise de réponse. Appuyé toujours contre le mur je pose ma main dans mes cheveux et remets en place mon cache œil que les deux hommes on réussi à déplacer par leur indélicatesse. Il ne s'éloigne pourtant pas et je peux l'entendre qu'il doit me raccompagner chez et qu'il termina la soiré un e autre fois. Il a vraiment l'air gentil ! Puis il me demande de quel genre d'expositions je fais. Évidemment i doit en avoir vu de moi en voyant dans la ville des pubs pour des expo signé par Kuroi. Je souris légèrement en regardant le sol. Mes mains frottent mon pantalon de costume.



Dis- je à voix un peu plus basse à la fin de ma phrase.



Bredouillais-je simplement. Je ne pouvais pas dire le contraire après tout. Beaucoup de personnes venait les voir, les acheter, me rencontrer et je ne sais quoi d'autres. On peut dire que toute ma vie ne tenais qu'à un fil : la peinture... Est-ce pathétique oui est-ce une bonne chose de s'accrocher ainsi à une seule chose pour vivre ? Trop de question.. Trop compliqué, je me sens mal, je commence à me gratter le bras entourant légèrement la tête vers lui.



En ces mots je n'ose pas lui dire que j'ai envie de pleurer mais ma voix me trompe clairement. J'en ai assez de tout ça, mon hypersensibilité est atroce tout à cause de... De quoi ? Dois-je dire que c'est mon autisme qui me « procure » cette hypersensibilité? Je n'en sais rien ça m'énerve et.. Et voilà que je suis encore perdu dans mes pensée. M'étonne même que l'inconnu ne se soit pas repris à deux fois pour sa question. De quoi aurais-je eu l'air ! Bon.. Comment j'ai rencontré mon petit ami ? Je l'ai rencontré... A une expo évidemment. Non ? C'est pas ça la réponse ? Je crois pourtant, je me tapote la tempe de mon index signe que je réfléchissant en levant les yeux au ciel un instant.

Il me connaît... J'en étais un peu sûr, les gens ne connaissaient juste pas mon visage, voilà tout. Il m'explique ensuite son point de vue sur ma peinture, mon art, ma liberté, mon ouverte sur le monde ? Ma sensibilité ? Il a raison je ne peux pas le nier, je suis même hypersensible, c'est peut être pour ça que je pleure souvent pour un rien ? Il me dit aussi que cela se voit que la peinture est ma passion je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers la musculature de son torse avec un petit sourire. Le premier depuis que nous nous sommes rencontrés et... Il est sincère. Après tout je ne sais pas mentir, c'est plus fort que moi, c'est impossible. Je me sens trop coupable si je fais ça et puis... Ça se voit directement lorsque je ne dis pas la vérité alors à quoi bon s'évertuer à essayer de faire quelque chose qu'on ne maîtrise pas ? Mais, pour ma part, je ne maîtrise pas grand chose dans la vie, en particulier la relation avec autrui. C'est atroce ! Comment les gens font-ils pour réussir à se parler entre eux, à exprimer leurs sentiments devant tous ? Je sais bien que le fais, tout du moins un peu, avec Naoki mais ça a pris du temps. Là je parle du tout premier échange entre deux personnes. Kenji a l'air d'être à l'aise lui aussi, extravertie. Quelle chance ! Mon handicap me l'empêche, tout simplement. Et si je n'avais pas de trouble autistique, comment serais-je ? Simplement timide mais n'ayant pas peur de montrer mes sentiments ? Peut être serai-je plus curieux, plus tactile aussi ? Être tactile est une chose que je ne connaît pas du tout, à part de nom et par des exemples concrets, malheureusement pour moi cela m'est impossible. Cela me fait souvent passer pour quelqu'un de coincé comme je l'ai souvent entendu dire. Je crois qu'on l'a déjà dit à Naoki. En lui posant de la question « pourquoi tu restes avec quelqu'un comme lui ». Mais même s'il ne disait pas que nous sortions ensemble il me protégeait, disant simplement que j'étais trop timide et que ça allait mieux avec le temps, ce qui, bien évidemment était faux. En tout cas j'étais vraiment heureux que le sauveur de mon agresseur me connaisse, ça me faisait plaisir qu'on aime ce que je fais, c'est... Gentil ? En parlant de mon sauveur je me souviens que j'ai cru voir du sang couler le long de la commissure de sa lèvre. Blessé... Blessé.. Par ma faute. Je ne suis qu'un idiot. Quelqu'un à souffert par ma faute. Si je m'écoutais je prendrais la lame de rasoir que j'ai dans mon sac pour me faire du mal. Oui ! Même en pleine rue, à l'écart des gens. Je suis d'un pathétisme fou ! Je fais sans cesse du mal axu gens directement ou indirectement cela dépend. Et bien que je m'en veuille sur le coup ou même après, la chose est faite je ne peux plus la changer...

Je m'excuse donc platement auprès de l'homme qui me dit que je n'ai pas besoin de me mettre dans de tels états et de ne pas pleurer non plus. Certes j'avais la voix tremblante de quelqu'un qui allait pleurer mais.... Je ne pensais pas que Kenji entendrait ce soudain changement de ton dans ma voix. J'inspire et expire pour reprendre contenance. Il faut que je me calme, il ne pas que je pleure, je passerai encore plus pour une mauviette. Ce n'est pas ma faut... C'est n'est pas ma faut si je me suis fait agresser, n'est-ce pas ? Non... C'est moi qui n'aurais pas dû prendre cette rue en pleine nuit. Je n'en peux plus, je suis de nouveau au bord des larmes, plongé dans mes pensées. Je secoues la tête pour en sortir lorsque j'entends la voir du brun parvenir à mes oreilles. Parler d'arts ? Ok, ça c'est simple, enfin, j'espère que j'arriverai à lui dire quelque chose de correcte. Où je pêche mes idées ?



Puis il enchaîne après ma réponse.



Je tapote mon index sur ma temps, signe que je réfléchis une nouvelle fois.



J'aurais voulu lui dire que s'il voulait je pouvais peindre une fois pour lui mais impossible je n'arrive pas à peindre devant les gens SAUF, sauf quand je peins dans une partie spéciale du parc. Parfois des gens me voient. Ils ne disent cependant rien et cela me détend. En revanche j'ai une autre idée...



J'étais réellement heureux de rencontrer quelqu'un qui aime mon arts comme ça dans la rue, bien que les conditions n'aient pas été très géniales qu'importe, j'ai aimé cet échange qui ne s'arrête tout de même pas en si bon chemin. En effet je lui demande d'où connaît- il Naoki, depuis combien de temps traînent- ils ensemble. Ça m’intéresse vraiment étant donné qu'il une connaissance, un ami, de la personne que j'aime. C'était peut être le destin que je le connaisse ? Surtout avec l'envie qui m'était venue en tête d'aller le voir après mon agression. Il m'explique donc qu'il habitaient tous les deux assez proches avec leur famille, dans le même voisinage en réalité. Cependant ils s'étaient apparemment perdu s de vue. J'espérais que ce n'était plus le cas j'aurais voulu revoir Kenji même si j'étais en compagnie de mon petit ami. Enfin que nous marchons un peu tout en continuant de papoter puis il me montre le chemin pour que j'aille rejoindre Naoki étant donné que sa maison est à côté mais qu'il doit emprunter un autre chemin.