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Noboru Saito
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Noboru Saito

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Ci-gisent, les astronautes| Mar 23 Nov - 1:49

Nanowrimo revisité

Défi numéro 4 Ce défi vous demandera de créer un rp solo, d'un seul post, de 600 mots maximum, qui dépeindra un instant fugace du quotidien de votre personnage ; un instant intime peu représenté en rp et qui en dit beaucoup sur lui. Que fait-il, les dernières minutes avant d'aller se coucher, à la fin d'une journée banale ? Comment se passe un petit-déjeuner avec lui-même, a-t-il un rituel particulier ? Le but est de décrire un instant du quotidien peu mis en scène dans les rps, qu'on zappe souvent, par facilité, ou parce qu'on trouve cela peu pertinent sur l'instant. C'est l'occasion de montrer une facette de votre personnage peu connue de vos partenaires rp, où il est seul avec lui-même, de plonger dans ses pensées, découvrir sa routine ou ses rituels, que ce soit chez lui, pendant sa pause café, lors d'une balade solitaire... A vos claviers !

Postez le lien du rp dans lequel vous avez effectué ce défi à la suite de ce post.








Page flottante dans le journal d'Inoue Tanaka.

Inoue, d'une écriture distraite, a écrit:


Seule, dans mes pénates, j'exerce mes faisceaux costo-transversaires sur une balle de gym. Des mouvements répétés comme les jours de la semaine. Le compte doit être exact ; un, deux, trois... Puis on effectue des variantes. Avec rotations. Avec poids. Exercices des faisceaux ilio-coastaux ; un, deux, trois... Combien y a-t-il de semaines dans une années, déjà ? Il faudrait faire la division. Puis on change de posture, pour accorder du temps à d'autres muscles, à d'autres ligaments, à d'autres nerfs. Toute cette machinerie, si parfaite et fragile. Ou serait-ce robuste et défaillante ? Il suffit d'une calculatrice pour connaître le nombre de secondes qu'un être humain connaîtra jamais, mais il n'existe aucune machine capable de multiplier en temps subjectif. Les mois accumulés passés à dormir au court d'une existence moyenne. Les semaines devant des feux rouges. Une enfance heureuse est plus courte qu'une vieillesse mélancolique. Je me demande : quel taux d'adolescence angoissée dans la somme de nos voyages en train ? Combien d'hymne national du Canada dans celle de nos orgasmes ? Et les larmes : doit-on les quantifier en volume, ou en distance de joue parcourue ? Combien de millénaires d'êtres humains patientant dans la mort ? J'ai besoin de prendre un bain.

Lorsque je ferme les yeux, ce sont deux voiles de ténèbres qui s'abattent sur mon monde. Seule, dans mon bain, je veux écarter toute pensée, vider mon esprit, goûter au néant. Je veux savoir ce que cela fera, de n'être plus rien. Peine perdue, bien sûr. Aussitôt closes, mes paupières se peignent de phosphènes capricieux. Alors que mon cerveau tente désespérément de trouver des formes et des concepts dans l'ombre où je plonge ma vue, je suis tirée malgré moi vers l'implacable courant de la vie. Il paraît qu'on peut rendre un homme fou en l'enfermant dans une chambre anéchoïque, lumière éteinte. Car il y a toujours quelque chose à écouter : le sang, l'air, les remugles du corps. Le goutte à goutte, du temps, qui s'écoule. Et ce qui n'existe pas, l'esprit l'invente. La vie a peur du vide et il n'y a qu'un si fin delta entre les deux. Sum ergo cogito, devrait-on plutôt dire. Je n'avais pas vraiment besoin de prendre un bain, de toute façon.

En sortant de la salle d'eau, je ferme la fenêtre de ma cuisine. Les odeurs de nourriture sont parties. La pièce est de nouveau vierge de toute incommodité. Trop, peut-être ; alors je sors m'assoir sur le mètre carré qu'on appel balcon. On sent la cuisine des voisins. A mon immeuble fait face un autre immeuble. Exactement le même. Bâti sur le même plan. Et au douzième étage, là-bas, derrière la fenêtre parfaitement vis-à-vis de la mienne, y a-t-il la même Inoue Tanaka, informaticienne de son état ? Combien d'enfances heureuses cumulées dans ces deux blocs à bas loyers ? Combien de rêves de devenir astronaute enterrés en strates séculaires sous leurs fondations. Le ciel est dégagé, mais les lumières de la ville m'empêchent d'admirer les étoiles. Seule une poignée de larmes scintillantes persistent dans la nuit. Juste assez pour une centaine d'astronautes, tout au plus. Et je ne verrai jamais l'Italie de mes propres yeux. Aussi, je les ferme, de nouveaux.

"Alors je verrai des sourires." Soufflent mes lèvres.

Je compose le numéro de mes parents.


Fiche de présentationFiche de lien ⁂ Dialogue : #f3efe6

Ci-gisent, les astronautes Ngyz
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