Ashton Miller
membre professeur particulier d'anglais - libraire & livreur
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Citation : When you're ten, they call you a prodigy. When you're fifteen, they call you a genius. Once you hit twenty, you're just an ordinary person.
Genre : Masculin
MBTI : Entrepreneur ESTP-T
Messages : 333
Posts RP : 291
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top chef | nanowrimo| Dim 19 Déc - 21:13
Sifflement et vapeur blanche. Non, ce n’est pas un train.
« Oh, fais chi- »
L’eau se fait la malle dans la casserole brûlante, et le pschitt strident du liquide qui entre en contact avec la plaque couvre presque l’obscénité que tu profères sans honte. C’est pas grave, c’est de l’anglais, alors tes voisins ne peuvent pas te comprendre. Quand tu es seul, tu as le réflexe de marmonner dans ta langue natale, comme pour te rappeler d’où tu viens, comme pour te dire que le Japon n’est et ne sera jamais vraiment ton pays.
Tu continues de jurer dans ta barbe alors que tu regardes l’eau déborder à gros bouillons tandis que les pauvres pâtes se font malmener et menacent elles aussi de s’enfuir, avant de te décider à éteindre la plaque électrique. T’es pas futé, mais en même temps, le sommeil te manque et tes talents en cuisine aussi. Enfin, ça, tu n’en as jamais eu. Combien de fois as-tu fait cramer quelque chose au four, combien de fois as-tu oublié du bacon sur le feu ? Trop de fois pour que tu te souviennes de toutes tes maladresses culinaires.
Tes yeux cernés fixent la fumée blanche qui s’élève alors que la température peine à baisser, et tu as envie l’idée de génie d’attraper le manche de la casserole pour la maintenir au-dessus de l’évier, le temps que tout se calme. Dans ton appartement, seul persiste le grésillement du liquide qui se change en vapeur, et puis le bruit des véhicules qui passent, vrombissement assourdissant des voitures en mauvais état mais qui servent toujours, dans un quartier où tout est précieux, ou rien ne se jette.
Tu lâches un soupir, écœuré par ta propre maladresse et tu reposes la casserole sur l’autre plaque. Une petite flaque s’est formée tout autour, la vapeur d’eau continuant de s’élever en continu. Tu te frottes les yeux, épuisé après la longue nuit que tu as passée à livrer pizzas et autres cochonneries à des gens peu aimables qui te claquaient la porte à la figure – non pas que tu ne le mérites pas.
Tu regardes le torchon, tu regardes l’eau chaude, tu regardes la casserole, et tu tournes les talons, laissant tout en plan pour rejoindre ton lit, baigné par la lumière d’un Soleil timide mais accueillant.
C’est pas grave, tu ne mangeras pas aujourd’hui.
« Oh, fais chi- »
L’eau se fait la malle dans la casserole brûlante, et le pschitt strident du liquide qui entre en contact avec la plaque couvre presque l’obscénité que tu profères sans honte. C’est pas grave, c’est de l’anglais, alors tes voisins ne peuvent pas te comprendre. Quand tu es seul, tu as le réflexe de marmonner dans ta langue natale, comme pour te rappeler d’où tu viens, comme pour te dire que le Japon n’est et ne sera jamais vraiment ton pays.
Tu continues de jurer dans ta barbe alors que tu regardes l’eau déborder à gros bouillons tandis que les pauvres pâtes se font malmener et menacent elles aussi de s’enfuir, avant de te décider à éteindre la plaque électrique. T’es pas futé, mais en même temps, le sommeil te manque et tes talents en cuisine aussi. Enfin, ça, tu n’en as jamais eu. Combien de fois as-tu fait cramer quelque chose au four, combien de fois as-tu oublié du bacon sur le feu ? Trop de fois pour que tu te souviennes de toutes tes maladresses culinaires.
Tes yeux cernés fixent la fumée blanche qui s’élève alors que la température peine à baisser, et tu as envie l’idée de génie d’attraper le manche de la casserole pour la maintenir au-dessus de l’évier, le temps que tout se calme. Dans ton appartement, seul persiste le grésillement du liquide qui se change en vapeur, et puis le bruit des véhicules qui passent, vrombissement assourdissant des voitures en mauvais état mais qui servent toujours, dans un quartier où tout est précieux, ou rien ne se jette.
Tu lâches un soupir, écœuré par ta propre maladresse et tu reposes la casserole sur l’autre plaque. Une petite flaque s’est formée tout autour, la vapeur d’eau continuant de s’élever en continu. Tu te frottes les yeux, épuisé après la longue nuit que tu as passée à livrer pizzas et autres cochonneries à des gens peu aimables qui te claquaient la porte à la figure – non pas que tu ne le mérites pas.
Tu regardes le torchon, tu regardes l’eau chaude, tu regardes la casserole, et tu tournes les talons, laissant tout en plan pour rejoindre ton lit, baigné par la lumière d’un Soleil timide mais accueillant.
C’est pas grave, tu ne mangeras pas aujourd’hui.