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Noba Onodera
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Noba Onodera

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<< A 10h, La vigilance orange "canicule" est maintenue sur plus d'une dizaines de préfecture, à Hokkaido- >>
Je coupe la vidéo qui s'était lancée sur la page web des news du jour avant de scroller rapidement le reste malgré les quelques pop up du site. Merci miss pour les précisions mais j'ai bien assez compris l'étendue de la température extérieure au vu de la sueur se formant au creux de ma nuque ainsi que d'autres endroits que je n'aurai pas forcément soupçonné.

Je ne suis pourtant pas plus que cela inquiété, j'ai une canette de café plutôt froide entre les doigts et au fur et à mesure que je descend les marches en direction du métro, une fraîcheur hivernale fait contraste avec le désert juste au-dessus. Ils ont mis la gomme sur la clim.
Un éternuement, un autre et je secoue ma caboche en apportant l'aluminium à mes lèvres.

Hm, les joies des changements brusque sur le corps.
Dire que je suis censé aller voir Maran, j'ai moyennement envie qu'il me gueule dessus si je chope un truc. Tout du moins, se faire remonter une nouvelle fois.
J'étais, disons, passé à côté de son sms hier soir. Un message pour me demander de ramener ma pomme dans sa clinique. Quelque soit la raison, il n'a pas beaucoup aimé être ignoré ce matin, et voilà où on en est.

À peine le temps de réveiller son cerveau que je l'ai entendu me faire un rappel personnalisé au téléphone.
Une brève pensée me suggère que j'aurais du ignorer l'appel ou l'envoyer se faire braire, mais ça n'aurait fait que l'inciter à venir me chercher. De quoi ennuyer Kenji en somme, lui qui a déjà de quoi faire j'ai cru comprendre.
Des soucis d'ordre conjugal paraît-il. Ou que sais-je.

Ça c'est si il ne cache pas d'autres choses dans son kimono, ou dans sa manche de non magicien. Je songerai à lui demander si il a déjà fait des tours avec.
Bref, je digresse.

En m'asseyant sur le banc de la rame pas si bondé que ça, on est pas encore en heure de pointe à ce que je vois, je finis par tiquer en sentant une pique à l'arrière de mon crâne.
Soit une piqûre, style reminder de mon esprit afin de demander une douceur que je nommerai affectueusement cigarette, soit à cause de mon sommeil pas fou. Voire la gueule de bois toujours présente que je me tape depuis ce matin.
Mouais, je me contente de faire passer le tout en avalant quelques autres gorgées amer, un coup de boost apprécié dans ce petit espace rempli. Surtout de vieux pour une raison qui m'échappe.
C'est la fête du troisième âge aujourd'hui ?

Un regard à droite, un deuxième à gauche : on est deux couillons à faire tâche dans ce tableau de fin de vie si j'en crois le mec à l'opposé du côté de la porte. Qu'importe, je me retourne sur l'un des panneaux publicitaire parlant d'un médicament miracle afin de compenser le manque d'irrigation.
Ironie ou humour de mauvais goût, la coïncidence est amusante jusqu'à ce que l'engin ne s'arrête brutalement. Il me fait même manquer de renverser ma canette que j'avais commencé à rapprocher de ma bouche.
...
Ouais non, yen a par terre maintenant. Et le vioc à ma gauche m'a utilisé comme airbag de fortune à cause du choc.

- Pardonnez-moi jeune homme.

- C'est rien.

Répondé-je en me redressant tandis que j'aide papy à reprendre une posture correcte, par politesse.

- Merci jeune homme.

Souffle-t-il difficilement après.
Ça c'est fait, ensuite, c'est noir. Pis de nouveau blanc. Les éclairages sont toujours là alors que le mouvement lui, n'est plus.

Que la panne soit généralisée ou pas, le vent frais artificiel s'en est allé tout aussi vite. Au point qu'au bout de 5 minutes à patienter sur mon fessier, il recommence à faire chaud.
Comble de l'humour, en secouant finement mon bien, il ne reste pas grand-chose. Une bagatelle : il suffirait d'attendre j'imagine, enfin, si les seniors ne commençaient pas à s'agiter à côté de moi, oui, ce serait envisageable.
Progressivement, la horde de cheveux grisonnant s'inquiète, probablement de quelqu'un à terre. Tant et si bien qu'un de mes comparses en canne m'attrape par le bras en me priant d'intervenir.

J'ai l'air d'un médecin ?
T'es bien gentil pépé, seulement...

Je me laisse faire, toujours, par commodité, en manquant de lâcher mon café et aperçoit finalement la scène de plus près où une dame d'un âge respectable a effectivement fait un malaise. Ce qui ne va pas s'arranger si la chaleur s'amplifie.
....
Qu'est-ce que Maran faisait déjà avec ce genre de cas ? Je m'y connais pas beaucoup.
Logan Rothschild
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Les écouteurs vissés dans les oreilles, je m’engouffre dans le métro. L’air est moite, aujourd’hui, il pèse lourd sur les poumons, et le mercure indique trente-huit degrés. Il va sans dire que mon organisme de parfait petit british coutumier des bruines fraîches n’est pas conçu pour supporter une telle canicule, et je me traîne donc péniblement à travers les allées souterraines, déjà fatigué de trimballer ma carcasse de quatre-vingt-dix kilos. La chaleur exacerbe mon tempérament irritable, et transforme mes interactions sociales en grognements agacés ou invectives cinglantes. Bref : j’ai chaud. Mon t-shirt blanc, malgré sa matière en lin, me colle à la peau, et je m’efforce de garder les idées claires, excédé comme chaque année par ce climat tropical.

Heureusement, le métro est climatisé. La rame est envahie par une horde de zombies — j’ai nommé : les vieux — mais j’en fais fi et me cale près de la fenêtre, debout, laissant les places assises aux personnes âgées et leurs jambes flageolantes. Je suis sous la climatisation, la musique dans les oreilles, le smartphone dans les mains et les yeux rivés sur les dernières actualités. Pas d’humeur à converser, je m’isole ostensiblement des autres, et attends (im)patiemment que les cinq arrêts qui me séparent de ma destination s’égrènent, pour rejoindre la frénésie du centre-ville.

Quelques minutes se passent, lorsque l’engin freine brutalement, dans un tohu-bohu de crissements métalliques insupportables, secouant les passagers amoncelés à l’intérieur de la rame. Je me rattrape sur la barre en râlant, et souffle d’agacement quand les lumières s’éteignent sans crier gare, avant de se rallumer en grésillant. Dehors, plus aucun mouvement, et bientôt, le climatiseur sous lequel je m’étais reclus cesse de fonctionner purement et simplement. Fait chier. Je serre les dents et contiens ma frustration. Très vite, la chaleur gagne l’habitacle et je retrouve l’inconfort de l’air moite et de la sueur perlant en fine pellicule sur la surface de ma peau. La sensation m’agace et je glisse la main dans mes cheveux dans un geste empreint de nervosité.

Comme si c’était pas suffisant, de l’agitation se fait entendre non loin de moi : des chuchotements, des exclamations, un attroupement : on aurait dit un de ces conciliabules fébriles des situations de crise. J’arrête la musique de mon smartphone et retire mes écouteurs, sans pour autant amorcer le moindre mouvement pour m’enquérir de ce qui agite tant les autres passagers. L’un d’eux est pris à parti par un vieux qui le supplie presque d’intervenir. Le jeune homme, un peu paumé, se laisse emmener, passif, sans rien rétorquer. Je suis très vite intrigué par la balafre qui barre son visage, et le suis des yeux, sans le vouloir, happé par cette petite curiosité. Penché au milieu de cet attroupement, l’inconnu n’a pas l’air de savoir quoi faire, si bien que je me fais aborder à mon tour, par un homme âgé qui, dans la panique, méprise les conventions sociales nippones pour m’attraper par le bras. Un contact physique que je n’apprécie pas, et qui amorce chez moi un brutal mouvement de recul, suivi d’une exclamation excédée :« Me touche pas, pigé ? Y’a quoi, à la fin, c’est quoi votre problème ?! ».

Mes yeux bleus scrutent les visages qui me fixent, hagards. Ils doivent craindre que je pète mon câble et devienne violent, vu la lueur pusillanime dans leurs petits yeux ridés. Alors je souffle, et fais un effort pour me calmer. « Qu’est-ce qu’il se passe ? », finis-je par soupirer, plus mollement qu’à l’accoutumée, tandis que je me rends vers le lieu de l’agitation. Une vieille dame est étalée sur le sol, la sueur perlant de son visage anormalement pâle. Si le métro ne redémarre pas rapidement, cette mamie va nous claquer entre les doigts. Pas que j’en ai quelque chose à foutre, ou que la perspective de voir la mort une nouvelle fois me chamboule particulièrement, mais j’aimerais éviter d’être enfermé avec un cadavre ; la chaleur peut rapidement rendre les corps morts particulièrement malodorants.

Je m’adresse au balafré avec tout le flegme du monde, blasé par la situation : « Il faut lui surélever les jambes. Et lui donner un truc à boire. Genre… ton café. »
Je poursuis, à l’attention du reste de la rame : « Quelqu’un a un sac à dos ? Un truc pour soutenir les jambes de la vieille ? »  Je ne suis pas le plus poli, mais je suis la seule gueule d’étranger dans la rame, ils excuseront sûrement mes manières rustres et les justifieront par une carence dans les codes sociaux du pays. Du reste, j’attends que ce petit monde s’active, tandis que je me penche sur l’inconsciente pour m’assurer qu’elle respire.


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Mémé est aussi blanche qu'un fantôme humidifié, on pourrait presque la comparer à une Naki-babā. Pas bien glorieux je concède. Est-ce que je suis plus reluisant qu'elle ? N'exagérons pas.

C'est donc dans une optique d'hésiter à appeler Maran devant mon cellulaire, si tant est que la connexion fonctionne- ah bah non, ce serait bien trop pratique hein, foutu opérateur, que je suis interrompu dans ma réflexion par une voix en hausse, pas comme la bourse.
Je tourne un œil vers la source de la nuisance du moment pour découvrir un léger accrochage avec mon collègue d'infortune dans cette colonie qui sent bon le formol et le parfum qui cocotte pour certaines, pas que l'odeur me dérange spécialement cela dit.
Bref, apparemment quelqu'un effraie plus le japonais moyen que moi et j'ai nommé : mister  badboy occidental.

Se retrouver à être plus rassurant, pour papy renverseur de café qui se cache derrière moi par exemple, quand mon comparse a haussé le ton est, je dois dire, une première. J'en viens à regarder un instant le vieux et sa canne puis je reviens sur le plus jeune des deux en observant un peu plus attentivement son apparence. Un air revêche malgré son visage de tombeur et une carrure d'athlète. Il doit bien faire une tête de plus que moi. J'en viens à me demander comment il a fait pour rentrer dans la rame sans se cogner le front, ça tient du talent.

Pourtant, à côté du brouhaha, lorsqu'il s'approche de la mourante, j'aperçois subtilement certaines cicatrices sur ses bras. Et pas n'importe lesquelles. Ces traces nettes... Elles me sont suffisamment familières pour reconnaître d'où viennent ce genre de blessures.
Badboy pas seulement pour se donner un genre j'imagine ou simple bagarreur du dimanche ? Rien n'est moins sûr, ce mec est encore un mystère pour moi et, disons qu'il n'est pas dans l'ordre de priorité pour l'heure.
Cette information est au final, juste balourdée dans un coin de mon esprit quand bien même je finis par me rendre compte que l'armoire à glace s'intéresse à ma petite pomme et.. à mon café.
Si tu veux gars mais,
Je lui fais comprendre en secouant le morceau d'aluminium qu'il en reste pas des masses. La faute à pépé poltron derrière mon manteau.

- On fera avec j'imagine.

Je m'accroupis devant la Naki-Baba en devenir et lui attrape le derrière de la tête, on va essayer subtilement tout de même, alors que j'apporte la vieille cannette qui lui donne non seulement un peu du nectar marron mais aussi un baiser indirect de ma personne.

- Oh ! Moi j'ai mon parapluie si vous voulez !

Annonce une septuagénaire un peu plus énergique devant l'étranger bien que des messes basses et la crainte fuse dans ce wagon, les autres n'osent rien rétorquer ou manquent de matériel. Sérieux ?
Je soupire en retirant mon lourd manteau (qui commence sérieusement à peser avec la chaleur, je l'aurais fait tôt ou tard vu le bordel) qui laisse dévoiler mon tee-shirt noir au manche atteignant tout juste le haut de mes coudes. Tee-shirt pour sûr humidifié par ma sueur vu la canicule souterraine qu'on se coltine.
Deux temps trois mouvements afin de résumer une action toute simple : celle de plier mon bien en un coussin de fortune tout en soulevant les jambettes de compète de la vioc prête à rejoindre ses amis les yokai. Paf, ça c'est fait.

- Ça ira comme ça ?

Demandé-je au gaillard à côté de moi en ignorant les murmures des autres passagers.
Est-ce que ça pourrait être aussi simple ? Non, certainement pas. Attendez que les vieux nous demandent ensuite d'user de notre "vigoureuse jeunesse" pour nous soutirer des services qu'on rigole.
Logan Rothschild
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À l’intérieur de la rame, c’est l’agitation. On se presse, fébrile, autour de la vieille, on chuchote avec inquiétude, et l’appréhension générale semble alourdir l’air vicié du wagon. Moi aussi, je suis nerveux. J’avais pas prévu de rester bloqué là avec cette bande de cadavres en sursis, et l’idée même d’être mêlé à tout ce bordel suffit à m’horripiler par avance. La seule personne un tant soit peu dégourdie dans tout ce capharnaüm, c’est ce type, là, au lourd manteau. Je me dis qu’il doit être cinglé, pour porter ça alors qu’on frôle les quarante degrés, mais ce n’est sûrement pas le plus choquant dans sa dégaine. On pourrait parler de ses longues mèches de cheveux ébène, qui tombent pesamment sur la moitié de son visage, pareilles à ces coiffures d’idoles un peu emo aux coupes asymétriques. On pourrait s’attarder sur ses cicatrices, et c’est bien celle qui balafre son visage, qui attire mon attention : épaisse, c’est la première chose qui saute aux yeux, et qui rend la peau environnante pleine d’aspérités que d’aucuns trouveraient disgracieuses.

Je le trouve un peu louche, et mon regard doit en dire long sur ce que je pense ; car je le dévisage sans ambages pendant que les vieux s’affairent à trouver de quoi surélever les jambes de la vieille. Intrigué malgré moi, j’en viens à me demander qui il est, ce qu’il fout là, et pourquoi il a la gueule ainsi fracassée.
Je croise les bras sur mon torse, lorsque l’inconnu se penche vers la pauvre femme étendue, pour lui donner à boire les quelques gouttes de café gisant encore dans la cannette. C’est pas suffisant, pensé-je, las, elle va crever. Je reconnais la mort quand elle s’approche, et ce visage blafard ne trompe pas, ces traits creusés et cet air hagard sont sans équivoque : l’ingénue semble regarder sans nous voir, haletante, exhalant un souffle pénible.

Quand l’inconnu retire son manteau pour aider la mourante, je me détourne déjà, conscient qu’il n’y a rien à faire d’autre qu’espérer une remise en marche immédiate du métro.

« Ça ira comme ça ? »

Je baisse les yeux vers lui, dardant sur sa silhouette un regard insistant, inspectant ses bras et les cicatrices qui les bariolent, puis relève mes yeux clairs sur son visage, soupirant avec une indolence insupportable : « Nan, elle va crever.»

Le flegme, les syllabes décomposées avec lassitude, la tiédeur de ma voix et le constat apathique font courir des exclamations offusquées dans l’assistance. Effronté, je répète, implacable : « Elle va crever, ça sert à rien. »

Et cette fois, c’est des insultes que j’entends. Les vieux me traitent d’étranger irrespectueux, d’idiot, de petit con, mais je ne les écoute pas et m’extirpe du petit amas d’humains formé tout autour du futur cadavre. Je me retourne après avoir amorcé quelques pas, hélant l’inconnu aux cicatrices : « Hé, tu viens avec moi voir ce qu’il se passe à l’avant ? J’veux aller voir le chauffeur, et m’assurer qu’il y ait pas un moyen d’écourter tout ce bordel. »

L’air est lourd, et je sens la sueur perler de mon front. J’ignore combien de temps on va rester bloqués ici, enfermés dans cette grosse boîte en métal, et j’ai pas vraiment envie d’y penser. J’allais m’engager plus en avant dans le wagon, quand une voix de vieil homme — celui qui est demeuré collé contre l’inconnu au manteau — s’élève, gémissant son interrogation offusquée : « Vous n’allez quand même pas aller avec lui ! », et je lève les yeux au ciel, blasé. Ils réagissent comme si c’est moi qui venais de tuer la vieille. C’est pas grave. J’ai l’habitude d’être le méchant de l’histoire, et si me haïr les rassure, tant mieux pour eux.
Moi, il faut juste que j’aille m’informer auprès du chauffeur.


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J'ai ignoré un temps les regards. Qui serait passé à côté de ces coups d’œil intempestifs convergeant vers divers endroits sur ma peau ? Enfin, c'est pas comme si notre cher pessimiste de service avait fait quoique ce soit pour que ça paraisse discret, bien au contraire. À me fixer avec autant d'insistance, je pourrais presque dire qu'il veut que je le remarque, que je me sente observé en long, en large et en travers.

Une demi-seconde et je souffle du nez, un peu amusé par cette curiosité aussi malsaine que déplacée. Clairement pas la curiosité naïve d'un type lambda vu sa carrure et son annonce sèche sur la mémé en sursis. Je concède que ça m'intrigue alors que mon acolyte s'exclame de plus belle que c'est foutu, des mots qui font peser sur lui l'opprobre des seniors.

- Quel-

- Sale étranger...

- C'est scandaleux !

- N'as-tu donc aucun respect ?

- Vaurien.

En écho dans toute la rame, ça pinaille, ça crache, parfois à haute voix, parfois en messe basse. Surtout en messe basse en fait puisque les insultes les plus virulentes viennent des plus lâches. Preuve en est qu'aucun n'est intervenu pour le reprendre face à face.
On est impressionné par Jean-Mich Américain les vieux ?
Bah, pas si étonnant.

Quelques secondes de plus à les entendre et c'est au tour du géant qui m'interpelle, interrompant les "compliments" sur ses origines au passage. Ça en plus de créer l'un des évènements les plus surprenant qui soit, papy renverseur qui s'accroche à ma présence.
... Eh beh.
Dans un silence tout relatif, je pose la canette par terre, à côté du corps et me redresse en adressant un regard au vieux suiveur.

- Si.

- Vous n'y pensez pas sérieusement ?! Qu'allons nous faire ?

- Ce qui vous chante. Si vous voulez rester dans une fournaise c'est vous que ça regarde.

Pas de réponse ? Mouais. Je sors de l'attroupement effaré à mon tour en sentant mes vêtements collant frotter contre ceux des viocs, ayant oublié mon manteau. Pas que j'en ai l'utilité pour le moment.
Rester là-bas en se tournant les pouces alors que le point d'aide de la rame ne fonctionne pas revient à la tuer dans tous les cas. S'ils ne le comprennent pas, je peux rien y faire, et j'ai moyennement envie d'y passer mon après-midi. J'ai un rendez-vous paraît-il.

Une fois à son contact, j'attends pas de réponse particulière, je me contente d'avancer à côté de la vedette du troisième âge et ce jusqu'à ce qu'on atteigne la porte de la rame. Une porte qui, une fois ouverte, déverse un souffle chaud des enfers, de quoi me faire transpirer un peu plus et envahir le reste de l'endroit. Plus besoin de douche à ce stade.
Blague à part, la seule vision qu'on a, c'est celle d'un gars en uniforme, effondré sur son tableau de bord.
La merde.

Mon premier réflexe est de poser deux doigts sur sa carotide. Bon, ça pulse mais ça nous aide pas des masses. Il a surtout l'air fiévreux.
Et pourquoi il fait mille degré là-dedans ? Si mamie s'était retrouvée là, elle n'aurait pas juste fait un malaise, ah ça.
Ha... J'ai mal au crâne... Je fouille donc ma poche arrière et sors machinalement une clope que j'accroche à ma bouche quand j'attrape la radio du gars et clique d'un doigt sur l'engin.

- Allô, quelqu'un ?

Je retire mon pouce du bouton, ça n'émet que dalle. Pas un grésillement. Nada. Niet. Entre mon vêtement mouillé, la chaleur, la douleur, l'odeur de vieux, le renfermé et l'impossibilité d'appeler de l'aide, je commence à croire au karma.

- Quelle vanne.

Soufflé-je en pensant à voix haute.
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Le balafré fait fi des récriminations qui s’élèvent et m’emboîte le pas. La porte de la rame s’ouvre sur une chaleur accablante, et j’exhale un souffle brûlant, un souffle éreinté par la fournaise ambiante. Face à nous, un homme étendu sur le tableau de bord, amorphe, immobile. L’inconnu s’approche de lui, dans une tentative d’auscultation un peu maladroite, puis sort tranquillement une clope, sans même avoir la présence d’esprit de m’informer sur l’état du bonhomme. Pas très loquace.

J’en conclus que le pauvre homme est encore en vie, bien qu’engoncé dans un état d’inconscience, et pendant que le type-aux-cicatrices pense tout haut des choses insignifiantes en demeurant dans son attitude effroyablement passive, je soulève l’homme inconscient pour le transporter de l’autre côté de la rame, là où il fait un peu plus frais. L’effort me fait transpirer davantage, mais je me sens terriblement seul, dans mes initiatives, et songe que si je ne me bouge pas le cul, tout le monde se laissera crever sans rien faire.

« Ouais, c’est marrant », lancé-je à mon acolyte, cynique, agacé par sa profonde apathie. Il aurait pu être une plante verte posée là pour décorer l’habitacle que je n’aurais pas vu la différence ; si ce n’est que la plante verte, elle, m’épargnerait les émanations nauséabondes d’une vieille clope consumée — j’espère qu’il ne l’allumera pas.

La passivité, dans ce type de situation, m’horripile au plus haut point. J’aime les gens dégourdis, qui prennent des initiatives, qui cherchent une solution logique à un problème ; ceux qui restent plantés là à attendre que quelque chose se passe sont pour moi des suiveurs ou des faibles d’esprit. J’ai subi ce même phénomène, lors de l’effondrement du centre commercial ; je me suis retrouvé à devoir gérer des adultes et des enfants, apeurés, incapables d’amorcer un mouvement pour se sauver des flammes, et je les ai traînés à bout de bras, à bout de forces, la jambe et le poignet pourtant cassés, pour les sortir de là. Brusquement, une violente réminiscence me saisit : devant mes yeux, l’image très nette de ces deux enfants que je n’ai pas réussi à sauver, parce que j’étais seul. Je les vois encore comme s’ils étaient morts la veille, écrasés par de lourds blocs de béton alors que je tirais le poignet d’un autre enfant pour le prendre dans mes bras.
Je cille, jette un regard à l’inconnu qui m’accompagne. Et je pense soudain : « bouge ton cul ». Bouge ton cul, abruti, le chauffeur est inconscient et la radio ne fonctionne pas. Passe la seconde, connecte tes deux neurones : que fait-on ensuite ? Action, réaction. Je m’agace.

« Ce tunnel n’a qu’une voie. Je sors pour vérifier qu’il n’y ait pas de dispositif d’urgence à destination des usagers. »

Et je me barre en tirant violemment la porte de la rame menant à l’extérieur. L’obscurité est dense, et je dégaine mon portable pour me servir du flash, le pointant d’un côté à l’autre de la voie. L’inconnu semble avoir mal quelque part, et tout ce que j’espère, c’est qu’il ne se mettra pas à faire un malaise — me retrouver totalement seul, à devoir gérer ce merdier, me fatigue par avance.

Et pourtant, je le fais. Les sourcils froncés, j'enjambe les rails, et me rends jusqu'au dispositif d'urgence. Celui-ci, par un coup de main du destin, fonctionne. Quelques minutes plus tard, je suis de retour dans la rame, et les lumières se rallument. A distance, ils ont l'air d'avoir cerné le problème. La radio grésille de nouveau, et le conducteur reprend peu à peu ses esprits.

« Tu vois, c'était pas si compliqué de se sortir les doigts du cul, au lieu de rester planté là comme un abruti à attendre que les gens crèvent, toi y compris. Quelle bande de moins que rien, putain. » De vrais moutons de panurge, pas un pour prendre une initiative, quand bien même ils se pavanent avec un accoutrement tout droit sorti du dernier matrix. « Ca va, monsieur ? », je m'adresse au conducteur, « Il y a des personnes âgées à l'arrière, il faudrait impérativement les faire descendre au prochain arrêt. Merci. »

Et je retourne à ma place en grommelant, comme si rien ne s'était passé.


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