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Sofia Álvarez
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Sofia Álvarez

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Amatrice | RP Libre [terminé]| Jeu 10 Nov - 21:14
Sofia glisse ses longues mains dans les ramifications de ses mèches ébène, son regard sombre auscultant son reflet dans le miroir. Elle rajuste sa frange, pose sur elle des jugements sévères, dissimule la pâleur de ses lèvres derrière une couche de pigments carmin et soupire. Ses sourcils, froncés, donnent à ses yeux une force particulière, une certaine autorité, une indubitable gravité ; mais lorsqu’elle fait soudain volte-face pour quitter les toilettes des femmes en faisant claquer les talons de ses escarpins sur le carrelage austère, c’est une mine candide qu’elle arbore soudain, comme un masque.

Elle joue l’idiote. Engoncée dans son rôle de pimbêche, elle se hisse lascivement sur le tabouret du bar et dévisage son interlocuteur avec une curiosité intarissable. Tout est feint. Tout est faux, c’est la pièce de théâtre d’un personnage évanescent, comme dans ces vains écrits d’écrivains, mais l’homme qui l’accompagne ne semble pas dupe. Sofia, elle œuvre pour la justice, mais c’est encore une amatrice ; elle l’ignore encore, mais on l’a déjà percée à jour.

« Tu pensais vraiment qu’une indic allait me la faire ? », annonce l’homme d’une voix doucereuse, et le cœur de Sofia accélère brusquement, trébuchant sur un battement dans son sprint désespéré ; tout son corps lui hurle de quitter cet endroit, mais Sofia n’est pas l’ingénue fragile qu’elle incarne à la perfection, elle sait que fuir serait futile. « T’es drôle ». Sofia pense : « quelle sagacité, petit écervelé, petit délinquant de pacotille qui ne mérite que la prison ! » mais elle n’est pas au Japon depuis assez longtemps pour maîtriser la langue. Son vocabulaire est pauvre. Figlio di buona donna, peste-t-elle dans sa langue maternelle, en malmenant l’intérieur de sa joue.

« Tu ne me sers plus à rien, je m’en vais. »

Sofia quitte le tabouret sans la délicatesse de l’accoutumée. Une attitude pétrie d’arrogance qui ne plaît pas à son interlocuteur, car ses cheveux se retrouvent prisonniers de sa poigne ; elle est jetée à terre dans un brouhaha de chaises et de verres brisés. Les quelques clients de l’établissement se retournent et rivent leurs yeux de charognards sur la scène. Elle se relève péniblement, et constate que sa tête tourne ; le saké précédemment ingurgité embue son esprit. Son crâne lui fait mal. L’homme déblatère sans discontinuer mais elle ne l’entend pas, elle ne le comprend même pas ; il parle trop vite. D’autres voix s’élèvent, elle saisit quelques mots à la volée : « taré », « c’est une femme », et dans ce capharnaüm effroyable, Sofia, poussée par un instinct de survie, quitte le bar en trombe. Elle y perd un escarpin, comme Cendrillon, mais ne ralentit pas sa course nocturne et court jusqu’à ce que ses poumons abîmés par la cigarette ne la contraignent à l’inertie. A bout de souffle, elle trouve refuge dans un konbini. Une chaussure en moins, un vieux trench coat Chanel pour la protéger du froid, à demi ouvert sur une robe de soirée hors de prix, Sofia colle à la fois au paysage tout en y détonnant parfaitement.

Hagarde, elle fait quelques pas à travers le magasin silencieux. Elle n’a pas d’argent pour acheter quoi que ce soit. Elle voudrait rentrer chez elle, en Italie, mais chasse aussitôt cette pensée morose pour rester ancrée dans l’instant présent. Réfléchis, Sofia. Comment tu rentres à Uzume, maintenant ?
Tetsuya Takeuchi
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Une longue journée à travailler sur ta table de mixage en vue de la préparation d’un mini concert radio, le casque sur les oreilles pour filtrer le moindre son, tes mains s’afférant ci et là pour régler les faders et l’égalisation entre les différents canaux d’entrée et de sortie du son. Bien sûr, il y a les musiciens qui sont là, qui vont jouer et ce n’est qu’une répétition de plus pour le grand jour mais chaque fois, tu mets du cœur à l’ouvrage dans ton travail. Tu n’as pas vu les heures défiler et c’est ton ventre grondant qui t’indique que c’est l’heure de manger et certainement la fin de journée aussi. Tu n’as pas vraiment d’horaires précis ou stricts à suivre ; ça dépend des besoins. T’étirant tout ce que tu peux, tu finis par dire aux musiciens que tout est réglé correctement pour le mini concert en vue et que s’ils n’ont plus besoin de toi, tu rentres. Au préalable, tu éteins les différentes consoles, n’oubliant pas de mettre sur mute tous les micros et instruments pour éviter de potentielles interférences. Tu protèges le matériel comme toujours avant de quitter la pièce. Habitué à travailler avec différentes tables de mixage depuis que tu es dans le métier, tu n’en restes pas moins méticuleux avec une chacune d’entre elles. Ce sont tes bébés comme tu les appelles parfois.

Tu récupères ton manteau et ton casque que tu mets sur tes oreilles avant de partir du studio et sortir du bâtiment. Un peu de Chopin dans tes oreilles pour te relaxer de ta journée, tu t’allumes une cigarette avant de mettre une main dans tes poches. Personne ne te remarque tout comme tu ne regardes pas vraiment autour de toi. Tu te contentes de marcher dans ce quartier et la flemme t’envahit alors que tu penses au fait que tu devrais faire à manger ce soir. Tu n’habites pas dans le quartier d’Aono et pour rien au monde, tu n’y mettrais les pieds pourtant… Il n’y a que dans ce district, dans un certain konbini que tu trouves une denrée rare que tu apprécies particulièrement : le melon pan crème melon. Pour avoir écumé tous les konbini, il n’y a que là-bas que tu arrives à trouver cette pâtisserie que tu affectionnes tant. Et ça te donne une excuse pour te rendre à l’endroit où tu as perdu ta sœur. Tu sais pourtant très bien que ça te fout le cafard après mais tu le fais quand même, presque comme un automatisme. Tu finis par éteindre la musique dans ton casque en arrivant dans ce quartier, connaissant le danger permanent qui surgit ci et là avant de t’engouffrer dans les larges rues d’Aono.

Tu passes rapidement par cet endroit maudit pour te recueillir avant de reprendre ton chemin pour le konbini en question. Il vaut mieux ne pas trop trainer, vite faire son achat et partir. Ce n’est pas un endroit pour les civils comme toi. Ta deuxième cigarette finie, tu finis par entrer dans le konbini, à la recherche de ton précieux dessert et de quoi se sustenter dans le même temps. C’est là, qu’en levant les yeux, tu la remarques. Qu’est-ce qu’une fille comme elle fout dans ce quartier ? Et en plus, elle a l’air un peu mal en point. Est-ce que je devrais lui proposer mon aide ?

Tu prends un temps pour réfléchir, ne sachant trop quoi faire. Une part de toi voudrait bien aller l’aider tandis que l’autre part se dit, finissons rapidement ici et partons. Après tout, toi qui n’es pas du tout à l’aise avec les femmes… Ce serait une perte de temps de l’aborder pour lui demander si elle a besoin d’aide. Aaah je fais quoi ? J’y vais ou pas ? Elle va me trouver ridicule c’est certain. Bon tant pis…

Tu finis par t’avancer vers elle, tu vois qu’elle a l’air d’avoir un gros problème et tu n’es pas non plus le genre de mec à laisser une femme dans la merde. Plus tu t’approches de la demoiselle, tu finis par remarquer son accoutrement. Une chaussure en moins, un trench qui semble coûter très cher et une robe de soirée… C’est une nouvelle mode, c'est ça ? Enfin, pour ce que j’en comprends hein… Tu prends ton courage à deux mains, enlevant ton casque de tes oreilles avant de prendre une grande inspiration.

« Bon… Bonsoir Made… Mademoi…selle… Est-Est-ce que je… je peux vous… aider ? »

Et voilà, tu as encore recommencé. Dès que tu approches une demoiselle, tu te mets à bégayer… C’est foutu, elle va se moquer de toi imbécile.

« En… En-fin, je… Je ne veux pas… v-vous déran-ger… »

Tu finis par faire volte-face pour aller acheter ce que tu voulais prendre, te disant que c’était vraiment débile de l’aborder pour lui proposer ton aide.


Sofia Álvarez
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Sofia réfléchit à toute vitesse, son esprit affolé égrenant les possibilités. Rester dans ce konbini la condamnerait à être retrouvée. En sortir constituerait un risque déraisonnable mais nécessaire : alors, où aller ? Dans quelle ruelle s’engouffrer ? Elle prend une inspiration fébrile, s’échinant à recomposer les fragments éparpillés de son sang froid, mais tandis que l’air tiède s’infiltre dans ses poumons, c’est les larmes qui nouent sa gorge. Tu ne chouines pas, se rappelle-t-elle à l’ordre, soudain frappée par un mélange nauséeux de colère et de frustration, et Sofia glisse sa main dans ses cheveux, ravale ses larmes, relève le menton, achevant de se sermonner avec sévérité : T’as trente piges et tu chouines comme une enfant.

Quand elle voit cet inconnu s’approcher, la jeune femme amorce un mouvement de recul, poussé par son instinct de survie toujours aux aguets, et braque son regard tourmenté sur l’individu. Qui est-il ? Il prend la parole, mais ses mots ne sont pas clairs, ils sont hachés, coupés en plusieurs morceaux, et Sofia, déjà peu à l’aise avec ce langage qu’elle ne connaît pas, a grande peine à déchiffrer ce qu’il veut lui dire. Konkonbawa oojousan. Sofia plisse les yeux. Il semble vouloir l’aider, et la jeune femme baisse le regard sur son pied nu foulant le carrelage froid du magasin. J’ai l’air d’une pauvre fille, concède-t-elle, dépitée, et lorsqu’elle relève la tête, l’homme se détourne déjà. Sofia se demande pourquoi il agit ainsi. Elle pourrait trouver cette attitude impolie, et sans doute aurait-elle pesté en temps normal, elle si soucieuse des convenances, mais il se trouve qu’elle a effectivement besoin d’aide, et n’est pas du genre à faire la fine bouche dans une situation d’urgence telle que celle-ci.

Alors elle fait quelques pas timides vers l’inconnu, peinant à trouver les mots adéquats. Je cherche à sortir d’ici, formule-t-elle dans son esprit pour prendre le temps de traduire convenablement sa phrase, et sa voix, grave, se déploie, étonnement dépourvue de tout trémolo : « Je dois sortir d’Aono. Tu peux m’aider ? », elle semble hésiter quelques secondes, puis ajoute : «  Ce n’est pas très long, je peux me débrouiller… une fois sortie de ce district. Je pourrai me débrouiller. »

Sofia tente de garder son sang-froid. Elle peine à formuler ses phrases, mais répète plusieurs fois les mots clefs importants, pour attirer l’attention sur le cœur de sa demande. Peu importe la grammaire, en cet instant. Peu importent les apparences et les faux semblants. «  Tu peux faire ça ? », conclut-elle, sans se rendre compte qu’elle n’utilise pas les formules de politesse, trop occupée qu’elle est à essayer de se faire comprendre de son interlocuteur. Pour autant, ni son regard ni sa voix n’ont ces accents implorants ; Sofia s’efforce de conserver toute sa contenance, quitte à réprimer en elle la tornade d’émotions qui menace de tout envoyer valdinguer dans son for intérieur.
Tetsuya Takeuchi
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Tu craignais sa réaction mais finalement, après quelques minutes de silence, la demoiselle te répond. Certes dans un japonais un peu approximatif et tu as bien remarqué qu’elle n’était pas d’ici. Cependant, tu ne t’es pas arrêté aux apparences. Au moins, elle t’a compris et c’est le principal. Son ton, son langage te laisse pantois pendant un instant. Voix grave mais surtout, elle n’a pas utilisé la bonne formule de politesse et toi, bah… t’es du genre un peu à te sentir agressé quand un inconnu te parle de façon familière. Tu ne sais pas trop comment agir là dans l’immédiat, te demandant même si cette demoiselle n’est pas une sorte de délinquante. Car elle te demande de l’aide pour sortir de ce district mais en même temps, elle n’a pas ce ton implorant. Tu ne sais vraiment plus quoi penser et tu restes comme un crétin pendant quelques secondes à réfléchir longuement. Tu récapitules dans ta tête : une demoiselle avec une chaussure en moins, qui te demande de l’aide sans faire fi des formules de politesses et qui en plus, ne prend pas un air effrayé comme tu aurais pu le penser à la première apparence. Est-ce que les étrangers agissent tous comme ça ?

Tu ne t’y connais pas assez, tes seuls contacts avec des étrangers sont les quelques groupes de rock ou de pop qui passent par le Japon pour faire un concert et ils utilisaient tous des formules de politesse. De ce fait, tu ne connais pas grand-chose à ces personnes et puisque de toute manière, tu ne t’intéresse pas à grand monde, il est difficile pour toi de savoir si c’est normal ou pas. Tu as entendu un accent plutôt fort mais tu ne saurais pas dire d’où il vient. Devrais-je lui répondre en anglais ? Je ne suis pas fluent mais peut-être qu’elle se sentira plus à l’aise si je fournis un effort pour répondre dans une autre langue. Et en même temps… Tu te dis que ça peut être l’occasion pour elle de parler japonais. Tu réfléchis un instant, avant de prendre à nouveau ton courage à deux mains pour lui répondre, utilisant finalement de l’anglais.

« Je… Je peux v-vous aider oui… M… Mais, arr-arriverez-vous à… à mar-cher avec u-une chau… chaussure en moins ? »

En espérant qu’elle comprenne ce que tu es entrain de lui dire mais de ce que tu as déjà entendu dire, les étrangers parlent beaucoup plus anglais que les Japonais. Tu jettes un œil dehors pour t’apercevoir qu’il est en train de pleuvoir. Comment tu l’as vu ? Aux flaques d’eau qui s’amoncellent petit à petit. Il n’était pas censé pleuvoir aujourd’hui à ce que je sache. Zut, je n’ai pas de parapluie en plus… Et cette jeune femme, avec sa chaussure en moins… Tu la regardes à nouveau.

« Il… Il pleut… Je-je peux a… appeler un taxi. C… C’est peut-être p-plus simple. V-vous de… vous devez aller où ? »

Tu n’arrêtes pas de serrer ta manche aussi fortement que possible, te détestant pour ne pas arriver à parler correctement en face d’elle. Ayant repassé dans ta langue maternelle pour plus d’aisance de ton côté, espérant tout de même qu’elle ait compris. Tu te dis que vous devriez vous dépêcher de partir d’ici, tu ne veux pas continuer à perdre ton temps dans ce quartier. Et cette jeune femme vient de foutre en l’air ton plan de rentrer rapidement. Tu vas prendre un bento pour ce soir et ton fameux melon pan crème melon avant de revenir vers elle.

« V-vous… Vous avez be-soin de… de quelque ch.. chose ? Pr-prenez, je vous prie. Il… Il fait t-très som-bre à… à présent et… il… il ne faut pas tr-trainer ici. »

Sofia Álvarez
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Il semble hésiter, et Sofia se demande si sa formulation n’était pas dotée de ces carences grammaticales qui brouillent la compréhension. Elle l’observe, sans bouger, plissant les lèvres pour réprimer leur tremblement, et tandis qu’elle darde sur lui un regard interrogateur, l’inconnu se décide à lui répondre. Ses mots sont toujours entrecoupés d’hésitations, mais peu importe car le langage utilisé rend ses propos plus clairs qu’à l’accoutumée.
Peut-elle marcher, avec une chaussure en moins ? Sofia contient un rictus pétri d’impatience. Je viens de courir comme une dératée pour échapper à un passage à tabac, pense-t-elle avec incrédulité, peu encline à être prise pour une demoiselle en détresse. En détresse, elle l’est pourtant, mais Sofia cultive le désir inextinguible d’être cette femme forte et importante, œuvrant pour la justice.

Elle se fiche bien de salir sa robe ou de marcher pieds nus. Aussi répond-elle dans un anglais parfait, sans la maladresse d’auparavant : « Ce n’est pas un problème, ne vous inquiétez pas. Je peux marcher avec ou sans chaussures, ce n’est pas le plus important pour le moment. Merci… beaucoup. »

Sofia se penche en avant, avec toute la légèreté du monde, et retire son escarpin. Dehors, il se met à pleuvoir, mais la jeune femme s’en fiche éperdument ; qu’est-ce que la pluie, quand on vient d’échapper au pire ? Sentir la plante de ses pieds fouler le bitume, les gouttelettes dégringoler dans ses cheveux, respirer l’air humide d’une soirée automnale, tout ça lui paraît constituer le bonheur le plus pur, le plus noble, et elle ne souhaite pas s’en plaindre.

« Je sais pas si des taxis passent ici », reprend-elle en japonais, son langage aussitôt dépouillé de son riche vocabulaire, « Je veux sortir d’Aono. Sanbu fera l’affaire. Je ne te dérangerai pas plus longtemps. »

Elle sent la nervosité monter. La peur lui broie l’estomac. Et si le type de tout à l’heure débarquait ici ? Elle mourrait. Assurément. Rester immobile la plonge dans une terreur qu’elle tente d’endiguer, avec peine ; lorsque l’inconnu reprend la parole, elle secoue la tête, impatiente : « Non, ça ira. Je t'attends dehors ».
Et tandis qu’il va régler ses achats, Sofia se carapate à l’extérieur. Elle marche dans une flaque d’eau ; le froid la surprend, la paralyse une seconde, mais ce simple frisson lui rappelle qu’elle est en vie. Cette constatation, implacable, lui permet de retrouver un semblant de sérénité. Elle est en vie.

Sofia s’avance un peu, comme ça, dans la nuit, juste pour ne plus être abritée par l’enseigne du konbini, et lève le visage vers le ciel. La pluie, sur son visage, lui fait un bien fou. La pluie, dans ses cheveux, la pluie, sur son rouge à lèvres, la pluie, partout, lui rappelle qu’elle est en vie. L’inconnu doit la prendre pour une folle. Elle l’est peut-être un peu, ou sans doute est-ce ces verres de saké qui restreignent sa raison ; en tout cas, et en dépit de tout, Sofia se surprend à apprécier sincèrement l’instant présent. Quand l’inconnu du konbini la rejoint enfin, elle s’adresse à lui avec candeur : « Alors, que fait-on ? »
Tetsuya Takeuchi
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Elle te répond, te disant qu’il n’y a aucun problème pour elle de marcher sans chaussures. Pour preuve, elle enlève l’autre sous tes yeux et tu te dis que décidément cette femme n’est pas non plus une délicate demoiselle en détresse qui a, à tout prix besoin d’aide. Elle te fait une bonne remarque et tu n’as pas envie de perdre espoir mais au fin fond de ton être, tu sais très bien qu’il y a peu de chance qu’un taxi passe par ici. Ce n’est pas le quartier où il faut être. Juste sortir d’Aono et aller à Sanbu. Tu connais le chemin puisque c’est là-bas que tu travailles. Tu sais par où passer, bien que ton chemin habituel soit un peu dangereux. Tu passes effectivement par une des rues bien malfamée d’Aono quand tu vas voir le lieu où ta sœur est décédée. Ce n’est pas franchement la meilleure idée du siècle que de traverser ce chemin pour vous rendre jusqu’à Sanbu. Tu n’as pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit que la demoiselle veut t’attendre dehors. Tu hoches seulement la tête avant de terminer tes achats rapidement et aller régler au comptoir. Vu la pluie, tu finis par acheter un parapluie. Il ne serait pas très judicieux de tomber malade.

Tu finis de régler tes achats et quand tu te rends à l’extérieur, tu la vois, cette jeune femme qui semble se complaire sous la pluie. Elle doit être un petit peu folle quand même… Tu finis par la rejoindre, après avoir ouvert le parapluie, tu tends ton bras pour qu’elle puisse être à l’abri. Je ne voudrais pas qu’elle soit malade, après elle va m’en vouloir, pour peu que je la revoie un jour. Elle te demande ce qu’on fait maintenant, avec cette même candeur qui te fait frissonner. Tu n’en as aucune idée. Enfin, si du moins tu sais le chemin pour rentrer à Sanbu mais il est un peu dangereux et tu n’as pas forcément envie de l’embarquer là-dedans.

« Je… Je connais… un ch-chemin p-pour rentrer à… à Sanbu. Mais… i-il est un p-peu dange-reux. »

Tu t’épuises déjà à essayer de vaincre ta timidité pour lui parler alors lui expliquer de façon compréhensible le chemin que vous allez prendre, ce n’est même pas la peine. Tu sais que c’est perdu d’avance. Il fait nuit, il pleut et tu avances en quinconce avec elle, en restant sur tes gardes. Tu as l’habitude de ne jamais réellement faire attention aux autres autour de toi ou ce qu’il peut y avoir mais dans ce quartier, tes sens sont toujours en alerte car tu ne sais jamais ce qui peut te tomber dessus. Tu prends ton téléphone où tu finis par écrire quelque chose avant de le montrer à la jeune femme.

« Je m’excuse, j’ai du mal à parler aux filles… C’est mieux que j’écrive mes explications que de les dire. Mais bref, pour t’expliquer le chemin. On va devoir passer par une des ruelles d’Aono pour rejoindre l’embranchement avec Sanbu. C’est le seul chemin que je connais pour venir jusqu’ici. C’est un peu dangereux, enfin tu vas me dire c’est dangereux de partout ici, mais voilà. »

Quand tu lui montres le message, tu te rends compte que tu as écris en utilisant le tutoiement et non plus le vouvoiement. Après tout, vous êtes dans la même galère tous les deux pour sortir d’ici alors autant laisser tomber les formules de politesse. Elle ne te parait plus trop inconnue comme ça. Tu avances doucement, il n’y a pas un seul bruit si ce n’est le son de tes talons contre les pavés de la rue. C’est trop calme à ton simple avis. Tu mets la direction sur ton GPS pour qu’elle puisse visualiser le temps qui vous sépare de Sanbu. 20 minutes à tenir dans ce quartier avant de pouvoir être en sécurité.

« Tu… Tu t’a-ppelles co-comment au fait ? T… Tu vi-viens d’où à la base ? »

Tu essaies de faire la conversation, on dit bien que ça fait passer le temps plus vite non ?

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Un chemin dangereux, lui déclare-t-il entre quelques points de suspension, et Sofia esquisse ce petit haussement d’épaules marqué par une certaine résignation. Elle s’y est engouffrée toute seule, dans cet abîme de danger, empreinte d’un désir de justice et gavée de ses rêves d’idéal, et ne peut que l’assumer avec toute la résilience du monde. Sofia lève le visage sur le petit dôme de polyester qui la protège de la pluie et lui dissimule le ciel. La fatigue pèse sur elle comme un lourd fardeau ; depuis combien de temps n’a-t-elle pas mangé ? Un jour et demi, probablement, calcule-t-elle pensivement tandis que l’inconnu pianote sur son smartphone. Plus rien dans les placards. Un peu de riz pour tenir jusqu'à la fin du mois, qu’elle rationne avec minutie dans le silence de son appartement mal chauffé. Elle aurait pu demander à cet homme de lui acheter quelque chose, mais Sofia estime qu’elle s’est mise dans cette situation toute seule et que personne d’autre ne devrait payer pour ses erreurs.

Curieuse, elle baisse le regard vers l’écran du smartphone pour y lire les explications de son interlocuteur. Un hochement de tête, et ils se mettent en route. Sofia se demande d’où lui vient cette timidité à l’égard des femmes, mais ne se sent pas d’humeur à poser ce genre de questions indiscrètes. Elle ne veut pas mettre mal à l’aise celui qui daigne lui venir en aide.

Ils avancent dans la pénombre et le silence, la jeune femme jetant des regards inquiets autour d’eux. Anxieuse, elle ne parle pas beaucoup, et se concentre sur la sensation étrange de ses pieds foulant le bitume cahoteux.

« Tu… Tu t’a-ppelles co-comment au fait ? T… Tu vi-viens d’où à la base ? »

Elle sourit devant sa tentative d’engager la conversation malgré son évidente timidité, et lui répond bien volontiers, pour le mettre plus à son aise : « Je m’appelle Sofia. Ça veut dire “ sagesse ”, mais je me trouve pas si sage. Je viens d’Italie. J’ai quitté ma famille pour lancer ma carrière de modèle mais tout ne s’est pas très bien passé. »

Je n’ai aucun talent, se retient-elle d’ajouter avec dépit. Au lieu de ça, elle essaie de lui rendre son effort, et lui retourne donc la question : « Et toi, c’est quoi ton nom ? Tu vis à Sanda depuis longtemps ? »

Autour d’eux, la pluie couvre les sons environnants. Elle espère intimement qu’ils ne croiseront personne, et qu’ils pourront atteindre Sanbu sans encombre ; ainsi, elle pourrait déambuler jusqu’à une station de métro, et frauder — elle n’a sûrement pas d’argent pour se payer un ticket — pour rejoindre Uzume. Quelle heure est-il, d’ailleurs ? Les transports en commun circulent-ils toujours ?

« J’espère que m’accompagner jusqu’à Sanbu ne te fait pas faire un trop grand détour. »

Elle pourrait appeler les policiers qui l’utilisent comme indic, afin qu’ils la ramènent à Uzume, mais ces ripoux sont dépourvus de la moindre amabilité. Elle se sent comme un boulet.
Tetsuya Takeuchi
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Ton sac dans une main, le parapluie de l’autre, vous avancez tous les deux dans la pénombre et tu finis par lui demander comment elle s’appelle, d’où elle vient. Ce à quoi elle te répond bien volontiers, bien le sentiment de malaise que tu peux percevoir. Après tout, qui dans ce quartier pourrait se sentir à l’aise et ne pas être constamment sur ses gardes ? Donc la demoiselle s’appelle Sofia et elle vient d’Italie. Tu souris quand elle te donne la signification de son prénom. Tu ne sais pas vraiment si en ce moment, elle fait preuve de sagesse parce que vous n’êtes pas dans le meilleur des endroits pour marcher à découvert. Tu l’écoutes parler un peu d’elle, hochant la tête par moment. Oh un modèle ? Tu trouves ça plutôt intéressant, bien que tu n’y connaisses rien à la mode. Ça te dépasse même. Et là tu te poses la question : pourquoi venir ici au Japon ? Sachant que tu connais un peu le monde du showbiz maintenant, tu sais combien les managers et même les gens peuvent être cruels envers les VIP. C’est bien pour ça que tu refuses toujours des interviews à tête découvert quand l’occasion t’en es donnée. Vos talons résonnent sur le bitume et finalement la jeune femme te retourne la question. Avec un peu de chance, en faisant un semblant de conversation, ça va passer plus vite pour sortir d’ici. Un petit sourire agrandit tes lèvres.

« Je… Je m-m’app-elle Eiji. I-Il n’a p-pas de signifi-cation part-particulière. Je… J’ai tou-toujours habité S-Sanda de… de ce q-que je me s-souvienne. »

Tu peux même dire que tu es un peu trop habitué aux débordements qu’il peut y avoir et ce, depuis tes années de lycée. Enfin, ce n’est pas comme si dès ton entrée à l’école, tes parents ou de la famille faisaient en sorte de te poser et te reprendre pour éviter tout potentiel problème. Mais il est vrai que depuis ces dernières années, c’est devenu pire. Tu as songé à déménager à Kobe mais ici, tu as ta famille, tes amis et surtout tu as ton boulot que tu aimes alors tu n’as pas spécialement envie de changer et tu fais avec.

« N-Non, j… j’ha-habite d-dans ce qu… quartier, à-à S-Sanbu je veux dire. »

Tu souris une nouvelle fois, tu as déjà fait un détour pour venir jusqu’ici alors bon, un de plus pour retourner à Sanbu et l’accompagner jusqu’à une station de métro, ce n’est pas très gênant pour toi.

« E… En tout cas… Je-je suis d-désolé qu-que ton tr-travail de model ne s-se soit p-pas bien passé… M-Malheu-heureusement… les mo-models étrangers ou j-japonais ne-ne sont pas b-bien payés et s-sont souvent tr-traités comme de-de la m-merde… L… Le showbiz c-c’est p-pas que le b-bon côté qu-que les fans voient… C-C’est même l-le pi-re do-domaine prof-profession-nel qu-qu’il y-y a su… sur terre. »

Tu as fait tous les efforts du monde pour arriver à sortir cette explication que tu espères compréhensible aux oreilles de Sofia. Et de ce showbiz comme tu dis, tu en fais un peu toi-même partie après tout. Mais toujours dans l’ombre donc tu n’as pas la pression que subissent les musiciens, acteurs et autres métiers du mannequinat. La pluie continue de tomber couvrant ainsi les sons environnants. Petit à petit, vous avancez dans la rue dans laquelle tu préfères ne pas trop trainer. Celle-là même où tu n’as rien pu faire pour ta sœur ce jour-là et tes cicatrices non apparentes te rappellent douloureusement quelques douleurs fantômes de la raclée que tu as pris. Tu regardes autour de toi pour être certain que vous n’êtes pas suivis, ou que vous ne dérangez pas un potentiel dealer et son client. Dans un murmure, tu souffles à la jeune femme :

« Il su-suffit que…que l’on passe cette r-rue et on-on sera très bien-tôt à…à la bordure avec le quartier de S-Sanbu. »

Tu pries dans ton cœur très fort les kamis que personne ne va venir vous déranger et vous permettre de vous mettre en sécurité à Sanbu.

Sofia Álvarez
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Eiji, dit-il, sanssignificationparticulière, ajoute-t-il en écho aux paroles de Sofia qui hoche subrepticement la tête en guise de réponse. Elle est à court de mots, peu coutumière de ces échanges simples, de ce small-talk qu’elle ne maîtrise pas, et laisse Eiji mener la conversation tandis qu’il dansote sur ses syllabes. Il habite à Sanbu, et Sofia se sent soudain moins coupable à l’idée de réquisitionner sa présence pour quitter ce sinistre quartier ; elle se dit que le hasard a bien fait les choses, et espère que sa chance l’accompagnera jusqu’à la sortie d’Aono.
En attendant, la jeune femme marche, les pieds nus foulant le bitume qui, plein d’aspérités, irrite sa peau chaque fois un peu plus. Mais elle a connu pire et ne s’en plaint pas.

Eiji dit qu’il est désolé que son travail n’ait pas connu le succès escompté. Sofia hausse simplement les épaules, sans avoir le courage de répondre. C’est plutôt elle, qui est désolée ; car elle est bien la seule fautive dans l’histoire. Sans talent, sans argent, elle n’a pour elle que son physique et sa démarche chaloupée, mais les agences ne veulent pas de ça non plus. Arrachée à sa famille démesurément riche, elle réalise à quel point la vie est difficile, et se vautre dans cette difficulté comme une rédemption à ses erreurs passées. Sofia mérite d’être là, songe-t-elle résolument, elle mérite d’être pieds nus, sous la pluie, l’estomac à l’agonie, et si ces criminels débarquaient pour la frapper, elle le mériterait aussi. Ça ne l’empêche pas d’avoir peur, mais elle est empreinte de cette résignation tranquille qui la pousse à subir sans broncher.

Bientôt, Sanbu à portée d’espoir ; Sofia est presque soulagée. Ils s’engouffrent tous deux dans cette rue, la jeune femme tirant sur son trenchcoat pour mieux dissimuler sa robe de soirée. Malgré la pluie, qui tombe sans discontinuer, tout est silencieux, et Sofia est aux aguets, à l’affût, sensible au moindre bruit. « J’ai peur. Un peu. »
L’euphémisme est tonitruant. « Combien de temps encore avant d’atteindre Sanbu ? Cinq, dix minutes ? »
Elle sent ses jambes toutes flageolantes, et se remercie d’avoir abandonné ses escarpins ; si elle les portait, nul doute qu’elle se serait aplatie sur le sol. Autour d’eux, dans les rues environnantes, parallèles et perpendiculaires, des bruits se font entendre, comme des heurts, comme des éclats de voix. Sofia accélère le pas, le souffle coupé, le sternum tordu par la peur. « On devrait peut-être… courir. »
Si Eiji n’avait pas été là, Sofia se serait déjà lancée dans un formidable sprint pour sauver sa vie ; mais parce qu’elle ne veut pas abandonner celui qui a voulu l’aider, elle attend son aval, son approbation, s’efforçant de ne pas se retrouver submergée par la panique.
Tetsuya Takeuchi
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Vous continuez à marcher, des bruits commencent à se faire entendre non loin de là et tu restes sur tes gardes comme jamais. Un bruit vrombissant d’estomac ayant faim te fait légèrement sourire et tu te dis que tu as bien fait de prendre d’autres trucs à manger que tes melon pan crème melon. Un œil vers le sol te dit que les pieds de la jeune femme doivent être en compote puisqu’elle était pieds nus jusqu’à maintenant et tu te sens presque coupable de l’abandonner dans une station de métro à Sanbu, quand vous serez arrivés. Sofia te signifie qu’elle a un peu peur et tu ne peux que la comprendre car malgré tout, toi aussi tu as peur mais tu ne le montres pas. Tu ne veux pas passer pour une lopette aux yeux de la miss alors tu rassembles ton courage et tu lui fais un petit sourire.

« Ça… Ça va aller… »

Tu jettes un petit coup d’œil à ton GPS qui t’indique le temps qu’il vous reste avant d’atteindre la bordure avec Sanbu et tu soupires presque de soulagement. Bien que ce ne soit pas encore fini.

« E-Environ c-cinq mi-minutes… »

Il pleut toujours autant mais tu entends du bruit dans les rues adjacentes autour de vous et tu n’es pas contre la proposition de Sofia de courir, bien au contraire. Cependant, tu y vois un léger problème. Elle n’est clairement pas en état de courir avec ses pieds nus. Elle va se faire très mal si je l’embarque à courir avec moi comme ça. Réfléchissons rapidement… Tu te dis que tu pourrais toujours la porter comme ça elle ne se fait pas mal et tu peux te taper le pire sprint de la mort que tu n’as jamais fait auparavant. Mais tu te dis aussi que si tu fais ça, toi qui es un inconnu, elle va te prendre pour un taré, faire du bruit et vous aurez attirés des délinquants, à ton grand dam. Tout en accélérant le pas pour la suivre, tu finis par t’arrêter quelques secondes, lui empoignant doucement le bras.

« M-Mo-monte s-sur m-mon dos ! »

Tu fais un signe vers le bas pour lui montrer ses pieds qui doivent commencer à bien la faire souffrir. Vous n’avez pas le temps et tu t’accroupis, espérant qu’elle veuille bien ne pas faire la difficile et te faire confiance surtout.

« J-je v-vais courir, c-ce ne se-serait pas judic-cieux a-avec t-tes pieds. T-tu vas te-te faire encore p-plus mal… »

Tu paniques un peu au fond de toi et tu essaies de ne pas trop le montrer. Tu n’as plus besoin du GPS, juste de la lampe torche du téléphone car tu sais par où passer. Tu espères juste que Sofia ne va pas te prendre pour un taré, un pervers ou quoi que ce soit pour ce que tu es en train de faire. Tu lui passes ton sachet de nourriture ensuite, l’invitant à se servir si elle a faim. La tenant fermement pour qu’elle ne tombe pas, tu te dis que c’est vraiment un poids plume pour la taille que tu fais. Enfin, tu n’as pas réellement le temps de t’extasier là-dessus, il faut courir et sortir de là.

« P-peux-tu au-aussi tenir m-mon tél-téléphone p-pour m’éclairer le ch-chemin s’il-s’il t-te plait ? »

Que tu puisses courir en la tenant, sans crainte. Vous y êtes presque. Tu ne regardes ni à droite ni à gauche, tu te contentes de courir droit devant toi, tournant là où il faut tourner, recrachant tes poumons dans le même temps. C’est ça de fumer… Au loin, à quelques centaines de mètres, tu vois enfin les lumières de la délivrance et de la sécurité qui se dessine.

« O-On y est pr-presque ! »

Sofia Álvarez
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Cinq minutes. Une éternité. Sofia inspire l’air humide et prie les Dieux pour qu’ils s’en sortent sains et saufs. Certes, elle mérite de payer pour ses erreurs ; la repentance, la rédemption, Sofia l’accepte, et en fait même une mission personnelle — elle doit souffrir pour compenser le mal qu’elle a fait aux autres. Mais Eiji ne mérite pas ça. Il n’est qu’une âme qui passait par là, un bienfaiteur fortuit, affable, diligent. Sofia perçoit les choses de manière manichéenne : il y a les méchants, qui ne disposent d’aucune excuse, qui ne peuvent en aucun cas justifier leurs actes par les vicissitudes ou les circonstances, et il y a les gentils, qui viennent en aide à leurs congénères avec une déférence sincère, et ceux-là ne méritent aucunement de souffrir. Sofia est intimement convaincue qu’elle se trouve du côté du mal ; pourtant, elle n’a rien fait de foncièrement mauvais dans sa vie. Mépriser, juger, qui peut se targuer de ne l’avoir jamais fait ? Dure avec elle-même, Sofia est déterminée à payer.

Mais elle court, malgré ses pieds ankylosés, son estomac malmené, elle fuit, comme une proie, au pied de la chaîne alimentaire, poussée par la peur, l’effroi, un instinct de survie formidable, au mépris de la pluie et de la douleur. Eiji parvient à sa hauteur, et l’exhorte à monter sur son dos. Sofia est outrée. Elle, monter sur le dos d’un inconnu, tel un animal effrayé ?! Non, non. Elle vaut mieux que ça. Je vaux mieux que ça, martèle-t-elle dans son esprit ; l’acte a quelque chose d’humiliant pour elle. Elle refuse. « Non ! Je cours ! Je sais courir », argue-t-elle, mais Eiji persiste, et face à l’urgence de la situation, Sofia soupire. Incapable de lui en vouloir pour autant, elle conclut en silence : je suis pathétique. Alors, reniflant discrètement, ravalant ses larmes, Sofia se hisse sur le dos d’Eiji. Elle en rougit de honte. La honte, oui, d’être dans une telle posture, vulnérable, dépendante d’autrui, perchée sur le dos d’un inconnu. Elle tient le portable, éclairant la rue, mais ignore le sachet de nourriture. Elle a faim mais ne piochera pas dedans.

Eiji court, foulant le bitume comme s’il n’avait rien sur son dos, et Sofia s’accroche, fatiguée, penaude, tandis que la pluie achève de les tremper jusqu’aux os. Le parapluie n’est qu’un piètre allié face aux averses mues par le vent. Elle ferme les yeux. Sa frange colle à son front. Son cœur hurle une cacophonie de battements erratiques. Et puis, miracle, ils atteignent Sanbu.

Instinctivement, Sofia gigote, avide de regagner le sol ainsi qu’un semblant de dignité. À peine a-t-elle rejoint la terre ferme qu’elle s’emporte, à bout de nerfs, sur son bon samaritain : « J’aurais pu courir ! Je suis pas en sucre, OK ?  » En réalité, elle n’en sait rien. Elle voudrait que les gens arrêtent de la traiter comme une petite chose fragile. Même s’ils doivent faire semblant ou être hypocrites. «  Refais plus jamais ça. Je préfère avoir peur que de me sentir comme… ça. » Vulnérable. Pitoyable. Des mots qu’elle ne sait pas dire en japonais. « Io sono pietosa* », conclut-elle, dépitée.
« Merci ». Sofia tend à Eiji le portable ainsi que le sachet contenant la nourriture. « Je peux me débrouiller maintenant.  »
Elle ne veut pas déranger davantage. « Je te revaudrai ça », promet-elle sincèrement, levant les yeux sur Eiji pour le regarder avec une certaine détermination. Bien sûr, qu’elle lui revaudra ça.

*Je suis pathétique / je fais pitié
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Bien sûr qu’elle ne voulait pas monter sur ton dos, tu le savais mais à tes risques et périls, tu as quand même insisté au vu de l’urgence de la situation. Finalement, elle est montée sur ton dos, mais tu sentis bien qu’elle n’était pas ravie du tout. Tu te mis à courir, crachant tes poumons par moment mais tu ne tins bon car toi aussi tu ne voulais pas rester dans ce quartier dangereux une minute de plus. Tu ne t’es pas plains du poids que tu avais sur le dos, bien que la miss ne dût pas peser lourd mais courir sous une pluie battante avec quelqu’un sur ton dos, tu te dis bien que ce n’est pas non plus hyper confortable. Enfin, tu vois Sanbu devant toi, les lumières et tu pousses un long soupir de soulagement. Tu t’arrêtes quand vous êtes sur la rue principale du quartier, à la vue des gens et tu tentes de reprendre ton souffle alors que la demoiselle quitte ton dos et commence à te passer un savon. Tu fronces un peu les sourcils. Tin, hé tu pourrais être reconnaissante quand même hein. J’hallucine quoi ça se plaint alors que je viens de lui éviter une nuit dans le pire des quartiers de Sanda. Ce n’était pas une question que tu sois en sucre ou quoi… Ça se voyait que tu ne pouvais pas courir davantage avec des pieds blessés… Je te jure. Ah ces gaijin hein ! Jamais content quand on leur rend service.

Enfin, tu gardes tes pensées pour toi car tu ne veux pas non plus qu’elle se fasse une mauvaise idée de la grande serviabilité des Japonais. Tu lèves les bras en guise de rédemption alors qu’elle te demande de ne plus jamais refaire ça, te sortant qu’elle préfère avoir peur que de se sentir comme… inutile, honteuse peut-être. Ah la fierté des humains tu te dis. Tu reprends ton téléphone et le sachet de nourriture avant de la regarder à nouveau. Sofia te dit que tu peux la laisser ici que c’est bon et qu’elle te revaudra cela mais en voyant son état, tu n’es pas certain de vouloir la laisser seule. Sans doute, culpabiliserais-tu de ne pas être certain qu’elle soit à l’abri et au chaud quelque part. La pluie ne s’arrête plus, trempé jusqu’aux os, tu la regardes à nouveau.

« Es… Es-tu c-certaine que… que ç-ça va aller ? A-avec tes pieds… T-tu dois sou-souffrir non ? »

Et puis comment pourrait-elle te remercier sachant que tu sais très bien qu’après cette soirée, tu ne la reverras sans doute jamais. Tu n’es qu’un étranger pour elle après tout. Tu sais très bien qu’il te suffirait d’attendre un moment, des taxis passent par ici et tu pourrais en héler un pour que la jeune femme puisse rentrer chez elle et en même temps, en ton âme d’héros pas vraiment héros, tu ne veux pas l’abandonner ici et tu aurais envie de l’inviter à manger un truc quelque part, pour qu’elle reprenne des forces avant qu’elle ne parte. Et puis il pleut aussi alors encore rester trempé, ce n’est pas l’idéal. Enfin, tu ne sais absolument pas où elle habite à Uzume et normalement, tu n’en aurais rien à faire. Mais comme toujours, face à une demoiselle, tu es vulnérable et faible alors tu veux être certain que ça va aller pour elle. Bref, tu te cherches encore des excuses pour jouer au bon samaritain parce que tu es comme ça.

« J-je su-suppose qu-que tu vas dire non mais… Il y a un r-restau-rant pas loin… R-reprends d-des forces et j-je t’appel-lerais un taxi pour qu-que tu puisses r-rentrer. »

Dans ton for intérieur, de ce que tu as vu de la demoiselle en peu de temps, tu sais qu’elle va refuser mais tu espères malgré tout qu’elle voudra bien être un peu raisonnable. Ça paraît égoïste ce que tu fais car cela aussi fait du bien à ton âme de bon samaritain envers les demoiselles mais tu ne peux pas t’en empêcher.

Sofia Álvarez
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Ne refais plus jamais ça. Pourtant, voilà qu’il recommence, immédiatement, comme un réflexe, un automatisme ; il s’enquit de nouveau, dans une invariable litanie, et Sofia soupire. Elle ne veut pas être celle qu’on protège. Elle aurait voulu qu’Eiji ignore son état ; peut-être alors se serait-elle laissée approcher, convaincue qu’on ne cherchait pas à l’aider par pitié. La jeune femme rajuste ses cheveux noirs qui collent à son visage. Du reste, elle resserre son trench-coat en silence, ne rétorquant rien à la question qu’il lui pose pourtant. Souffre-t-elle ? Oui, mais ce n’est rien à côté de la terreur venue la terrasser à Sanda. La douleur, seulement physique, n’est qu’un détail trivial qu’elle a déjà balayé d’un revers de main. Immobiles, sous les nuages, au milieu de la pluie, ils se regardent, et Sofia sourit.

« Tu supposes bien », murmure-t-elle doucement, quand il lui propose une escale dans un restaurant. L’opportunité pour elle de se sustenter, de réchauffer son corps étreint par le froid, mais Sofia ne veut pas. Elle est comme un animal blessé, apeurée à l’approche de ses sauveurs. D’ailleurs, elle vous dira volontiers qu’elle ne souhaite pas être sauvée, mais trouver en elle la force de la résilience pour devenir sa propre héroïne.
Insaisissable et secrète, Sofia est comme un mirage évanescent, elle est une rencontre éphémère sous l’orage, elle est l’accent exotique qui roule sur ses syllabes, elle est la douceur de son visage et la froideur de son caractère. Pour Eiji, Sofia est sans doute une ingrate, et pour d’autres, une marionnette malléable. Peu importe au fond, car l’Italienne ignore qui elle est. Femme de caractère le jour, aux idéaux forgés dans la roche, et fragile libellule la nuit, traînant avec elle les lueurs d’un espoir vacillant.

« Rentre bien. Bonne nuit », elle prend la main d’Eiji dans les siennes, sans savoir qu’elle bafoue ainsi la bienséance japonaise. « Merci. »

Et puis elle se détourne et rejoint les lumières aveuglantes de la ville, reflétées sur le bitume humide. Elle déambulera, comme ça, les jambes lourdes mais l’esprit léger, et comme toujours, trouvera un moyen de rentrer chez elle. Débrouillarde, elle a appris à l’être, et apprécie ces moments où elle se suffit à elle-même. Sofia a bien grandi. Pourtant, alors qu’elle s’installe sur le banc d’un train désert, la tête dans les nuages, la jeune femme fredonne une comptine d’un air rêveur. En fermant les yeux, elle pourrait même sentir le soleil de Milan ou l’air iodé de la mer Adriatique bordant le littoral de Ravenne.


Brilla brilla una stellina
Su nel cielo piccolina.
Brilla brilla sopra noi,
Mi domando di chi sei.
Brilla brilla la stellina,
Ora tu sei più vicina.

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