Règles à respecter

▬ Postez chacun votre tour (l'ordre est défini lors du premier tour : le premier personnage à poster sera le premier du tour, et ainsi du suite).
▬ Pas plus de 500 mots s'il vous plaît ! Vous êtes nombreux.
▬ Attendez l'intervention de Murphy a la fin de chaque tour avant d'entamer le prochain !

Se relever avait était horrible. Utiliser son épaule était horrible. Une fois debout, elle ne savait pas comment, mais ça allait : la douleur restait supportable, juste un peu plus vive quand un de ses pieds touchait le sol avec trop de violence. Mais rien qui ne l'empêchait de courir avec les deux autres femmes vers le bar qu'avait désigné la brune. Elle devait juste garder le bras de l'épaule blessée contre elle, fermement tenu par l'autre.

A l'autre bout de l'avenue, elle jeta un coup d’œil aux ambulances. Si elle allait là-bas, elle doublait ses chances de survie, pour aller là-bas, elle devait traverser une zone de tir qui les divisait d’abord. Elle jura entre ses dents et fit son choix, les yeux braqués sur le vêtement noir de la brune. Elle avait une idée d'où s'abriter, Luce non, encore un peu trop dans la déréalisation – elle aurait pu rester au milieu de la rue à pester contre ce type qui lui avait tiré dessus s'il n'y avait pas eu l'exemple des fuyards – pour avoir une bonne idée pour l'instant. Elle avait voulu protéger Elizabeth et ne la trouvait au final plus du regard – au moins elle ne la voyait pas non plus inerte parterre, alors la plus jeune avait du réussir à fuir de son côté.

Le plus fatiguant, c'était qu'il n'y avait pas un endroit sur la place où allait sans trouver des gens paniqués, et que le bar était comme le reste. Elle toucha un peu plus terre avec de l'agitation autour d'elle, beaucoup en train de retourner des tables pour se protéger, d'autres accroupis derrière le bar, des bruits de reniflements et de panique, des jurons à mi-voix un peu partout dans la salle. Elle marcha vers un serveur, les mâchoires serrées, et demanda un maximum de serviette. L'homme loucha sur la plaie à son épaule puis descendit par deux les marches d'un escalier, avant de remonter avec une dizaine de serviettes. « Elle sont propres – pas désinfectées mais propres » dit-il d'une voix prévenante, les tendant à Luce. Elle le remercia avec un hochement de tête et partie chercher la femme brune et ses vêtements noirs dans la foule, le filet de sang sur son front toujours sur la rétine de la musicienne. Elle la vit derrière une table renversée et s'accroupit à côté d'elle, le manque de sang d'un coup évident alors que sa tête tournait, assez pour l'obliger à s'appuyer contre la table. Luce tendit une serviette à la femme et laissa le reste de la pile tomber sur ses genoux avec un soupire lourd. « Pour ton front » chuchota-t-elle presque. Elle tourna la tête avec précaution pour regarder vers l'entrée du bar, avant d'ajouter. « Ça bloquerait des gens comme nous qui voudraient s'abriter mais... Tu penses pas qu'on devrait proposer de baisser le rideau métallique ? »

 

Près de la place Kiku

Kimiko avait essayé d’aider à maximum les blessés en se précipitant vers le bar que la femme leur avait indiqué. Ce n'était peut-être pas l'endroit idéal oui il ne se passerait rien, mais il offrait un semblant d'abri où tout le monde était en train d'essayer de se couvrir d'une manière ou d'une autre. Kimiko prit une serviette propre proposé par la servante et un peu d'eau pour éponger les blessures d’un blessé qui était revenu avec eux. Elle écouta en même temps les deux autres discuter. s'il y avait bien un point sur lequel tout le monde s'accordait, c'était que l'endroit n'était que partiellement sécurisé.

Elle entendit la jeune femme qui avait été blessée proposer de condamner le bar afin de se protéger des possibles invasions. Si on réfléchissait en complète objectivité, il était clair que verrouiller la zone aurait au moins le mérite de s'assurer ce que personne ne les attaque. Mais si d'autres personnes devaient se mettre à l'abri, cela les empêcherait de se replier à cet endroit. Un endroit qui offrait une relative sécurité. Kimiko s'interrogeait sur la légitimité de faire ce genre de chose. Après tout, l'endroit ne leur appartenait pas.

« Est-ce qu'on peut se permettre de décider que personne d'autre n'aura accès à cet endroit ? Si quelqu'un a besoin de se mettre à l'abri, ce sera peut-être sa seule chance non ? Vous ne croyez tout de même pas qu’ils vont venir jusqu'ici ? Il n'y a que d'innocents civils dans cette pièce. »

Cela dit, rien ne le prouvait. Elle était bien placée pour savoir que les cibles des familles mafieuses pouvaient se cacher à de nombreux endroits sans que l'on s'en doute. Elle n'avait pas l'impression que ce soit le cas des personnes qui se trouvaient ici, mais elle n'aurait certainement pas été capable de reconnaître une cible si elle en croisait une. Il était donc peu probable qu'elle puisse absolument jurer qu'ils ne viendraient pas à cet endroit. Mais la jeune fille n'était pas capable d'être suffisamment égoïste pour protéger le lieu où elle s'était abritée sans réfléchir à la sécurité des autres. Si elle finissait par accepter la suggestion de Luce, ce serait uniquement pour les innocents qui se trouvaient ici.

Codage par Libella sur Graphiorum

Luce haussa les épaules – et regretta le réflexe avec une grimace crispée, un grognement derrière ses dents et un peu plus de sangs sur la serviette qu'elle pressait contre son épaule. « S'ils perdent l'avantage, ils risquent de vouloir se replier et d’atterrir ici... » et puis elles ne pouvaient pas savoir ce qu'un groupe assez audacieux pour tenter une prise d'otage et lancer une fusillade avec la police ferait s'il se retrouvait acculés. Peut-être qu'ils avaient des directives, comme faire un maximum de dégâts en cas d'échec. Peut-être que la nature humaine et la peur reprendrait le dessus, alors ils tenteraient d'emmener le plus de monde possible avec eux. « Le gars qui a tenté de nous emmener dans les ruelles » elle se tourna vers la femme aux cheveux tressés, « il devait tenter de prendre la fuite, donc soit leur objectif était seulement de tuer le type poignardé dans le cortège, soit ils avaient autre chose mais les flics sont arrivés avant qu'ils finissent ». Elle arrêta de parler un instant pour se redresser sur ses genoux et jeter un coup d’œil au-dessus de la table. Elle ne voyait pas grand chose, entre la porte et les fenêtres du bar – mais elle était sûre de ne rien entendre. « … C'est finit vous pensez ? Où ils sont partie dans les ruelles ? » chuchota-t-elle.

Elle se rassit et lança un coup regard par-dessus son épaule en même temps. Ses yeux balayaient les épaules en train de se relâcher, des larmes de soulagement sur certains visages, et son regard en croisa un autre, toujours aussi inquiet et nerveux. Luce rehaussa ses lèvres en sourire rassurant vers l'homme au fond de la salle, puis se retourna rapidement. Quelque chose n'allait pas. Il ne semblait pas s’inquiéter de ce qui viendrait de l'extérieur – mais des gens à l'intérieur. « Soyez discrètes – mais il y a un type très nerveux au fond de la salle. Il a l'air nerveux d'avoir... Peur de nous ? » elle illustra en traçant un cercle vertical du bout de l'index, pour englober tout le bar.

La musicienne fit mine de se retourner pour s'adosser à la table et alterner entre un regard dans le vague, et des balayages de la population du bar, finissant toujours sur l'homme. « On devrait aller le voir ? Au cas où ? »

 

Près de la place Kiku

Il n'était pas dans la nature de Kimiko de penser au pire, mais quand d'autres le faisaient à sa place, elle devait bien admettre que la personne n'avait pas complètement tort en parlant de certains risques. Elle n'avait aucune idée de la raison pour laquelle la procession avait été attaquée et de ce qui se jouait à l'extérieur mais le fait que des personnes puissent vouloir se réfugier à cet endroit ne pouvait présager s'ils seraient bons ou mauvais. Elle devait bien admettre que si des brutes armées se réfugiaient à cet endroit, la relative sécurité qu'il offrait n'existerait plus. Ils avaient déjà failli y passer, il valait peut-être mieux ne pas prendre davantage de risque.

« Je ne sais pas trop. ça bloquerait d'éventuels agresseurs, mais aussi les secours. Et si jamais on avait besoin d'aide ici ! Je ne sais pas. Que pensez-vous qui serait le mieux ? » demanda la jeune femme à la troisième femme qui les avaient accompagnées.

Elle ne savait pas quelle décision prendre et elle n'avait pas envie de prendre seule la responsabilité. Elle n'avait pas confiance en son propre jugement où en sa façon d'évaluer la situation. Elle était à peu près sûre qu'elle ne comprenait pas la gravité de ce qu'il pouvait se passer et qu'il y avait de fortes chances pour que son analyse ne soit influencée d'une mauvaise façon parce qu'elle était terrifiée et incapable de faire la part des choses. Elle ne savait pas si les deux autres avaient davantage la tête froide qu'elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était probable.

Kimiko ne put s'empêcher de regarder aussi discrètement qu'elle le put l'homme dont Luce parlait. Il avait effectivement l'air nerveux, mais la jeune femme n'était pas du tout certaine qu'il soit dangereux. Avec tout ce qui se passait dehors, il craignait peut-être de se faire attaquer. Il allait être difficile d'être sûre de ses intentions ou de le rassurer en parlant de lui dans son dos et en manifestant de la méfiance à son égard. Kimiko se retourna vers Luce pour lui donner son avis sur la question. Elle avait bien l'intention de faire en sorte que tout le monde ici se sente de son mieux.

« Il pense peut-être que nous risquons de lui tirer dessus. Je vais aller lui parler. »

Elle se dirigea vers l'homme qui semblait si nerveux avec un sourire bienveillant. Évidemment, il était possible que ça ne suffise pas, mais elle était décidée à le rassurer autant qu'elle le pourrait. Elle avança vers lui prudemment et avec douceur pour ne pas l'effrayer et quand elle fut assez proche, elle s'adressa à lui d'une voix la plus douce possible.

« N'ayez pas peur, nous ne vous ferons pas de mal. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Luce regarda la femme en robe partir, ses battements nerveux de cils saccadant sa marche jusqu'à l'homme suspect. Elle n'aimait pas ça, elle n'aimait pas les gens qui semblaient avoir un cœur trop gros pour réfléchir. Ils étaient irrécupérables et ne comprenaient pas qu'il y avait un temps pour aimer et un temps pour se méfier. Cette fille aurait pu essayer de raisonner un des types armés dehors.
Peut-être qu'elle aurait pu réussir aussi.

Avec le regard fixé sur la conversation à l'autre bout du bar, elle aurait pu manquer le commentaire de la dernière membre de leur trio. Luce tourna la tête vers elle, échangea un regard long de peut-être quelques secondes de trop. « … Désolée j'étais ailleurs. Oui je crois que j'en aurais besoin aussi » dit-elle, un coup d’œil entendu à son épaule percé. La serviette continuait de s'imbiber. L'auréole rouge grandissait. « Il me faut autre chose pour le sang aussi ». Elle se leva, un grognement entre les dents et la main d'un homme à côtés d'elles arrivée sur le milieu de son dos pour l'assurer. Avec un pouce levé vers lui elle rejoignit le bar, le longea jusqu'à rejoindre l'autre femme derrière. Le message n'était qu'à moitié passé entre elles : Luce savait qu'elle voulait tenter quelque chose, un plan en tête, mais elle ne comprenait pas quoi.

Elle chercha du regard d'autres serviettes et en vit un peu plus loin, derrière un type aux bras croisés et t-shirt blanc. « Excusez-moi, vous pourriez me passer ça ? » elle tendit un doigt vers les serviettes et un sourire en coin vers l'homme, bravache pour quelqu'un avec l'épaule plombée.

 

Près de la place Kiku

Kimiko n’était pas vraiment très douée pour percevoir le danger. Elle allait aider des personnes sans forcément se soucier de savoir s’ils risquaient de s’en prendre à elle et cela pouvait arriver fréquemment qu’elle se retrouve en danger parce qu’elle avait manqué de précautions. Malheureusement, elle ne pouvait changer quelle femme elle était et elle continuait dans cette direction. C’était ce qui l’avait poussée à se rapprocher de cet homme et à essayer de la rassurer et de savoir ce qui n’allait pas. S’il avait été malveillant, elle lui aurait offert un otage sur un plateau d’argent. Et elle n’avait même pas hésité.

Fort heureusement, l’homme n’était pas dangereux. Comme les filles l’avaient supposé, il avait peur. Il craignait un homme dont il avait pensé qu’il fuyait la police. Kimiko regarda avec surprise l’homme en question en se demandant de qui il s’agissait exactement. Si c’était une des personnes qui menaçaient la population, il valait mieux éviter de barricader les sorties et de s’enfermer avec cet individu. Kimiko réfléchit une seconde et posa une main réconfortante sur l’épaule du client. Il ne valait mieux pas qu’il s’excite, s’il devait avoir raison. Ce serait le meilleur moyen de provoquer une horreur.

« Ne vous inquiétez pas. Restez tranquille et ne bougez pas. Vous ne risquez rien si vous vous mettez par ici en sécurité, je vous le promets. »

Kimiko retourna vers ses compagnes de bataille dans l’intention de leur partager ce que le client lui avait dit. Elle ne se sentait pas assez assurée pour savoir s’il fallait tenter quelque chose ou s’il valait mieux ne pas réagir du tout. Elle avait plus confiance en les deux femmes qui semblaient plus habituées à savoir ce qu’elles voulaient ou ce qu’elles devaient faire. La jeune femme était douée pour prendre des informations mais pas des décisions. Elle s’était retrouvée dans cette histoire malgré elle et elle faisait de son mieux pour aider à résoudre la situation. Elle s’approcha doucement.

« Cet homme semble penser que ce type au comptoir fuyait la police. Mais je n’ai pas de preuve. Vous croyez qu’il y a quelque chose à en faire ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

« Merci »

Luce changea la serviette autour de son épaule avec un sifflement entre les dents et une oreille lointaine pour la conversation des deux autres femmes. Oh merde. Elle se retient de regarder encore l'homme, les sourcils froncés sur la quantité de sang dans ses vêtements. Le bar bougea sous ses pieds et elle posa une main sur le comptoir, une inspiration profonde pour se calmer. Le manque de sang commençait à l'affaiblir – ou peut-être que toutes les hormones qui lui avaient permis de courir jusqu'ici descendaient enfin. Elle ferma les yeux et respira avec lenteur, une nausée en train de s'ajouter. Puis il y eu les bruits de nouveaux pas dans le bar, une nouvelle voix. Elle rouvrit les yeux, regarder le type arrivé, son épaule, ses deux « co-équipières » et fit un pas rapide vers la sortie du bar, un peu signe « ok » vers elle. « J'suis en train de me vider alors vous permettez... » elle se rapprocha d'un homme en uniforme, un boitillement inventé de nul part et un bras tendu vers lui pour faire mine de demander de l'aide. Dés qu'elle fut assez près, elle chuchota « Le type en t-shirt blanc derrière le bar. Quelqu'un l'aurait vu vous fuir. Il pourrait juste avoir de la weed sur lui cela-dit... »