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Près de la place Kiku
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La paranoïa est en train de monter en puissance. Shizue est toute prête à revoir sa précédente affirmation, comme quoi la cible des attaquants ne devait pas être les civils, quand la porte du bar s’ouvre. En une fraction de seconde, elle a la main dans sa poche, sur le manche du couteau. Heureusement, l’instant suivant, elle reconnaît les uniformes, et sa main s’éloigne de l’arme. Il ne faudrait pas que des policiers se méprennent sur ses intentions.
Alors qu’elle laisse échapper un soupir, tout son corps se détend. Elle est sauvée. Elle peut lâcher prise. Les barrages mentaux qui réussissaient à garder, tant bien que mal, la douleur à distance commencent à se fissurer. Quand elle s’avance vers la sortie, elle ne peut s’empêcher boîter, elle qui avait pu se croire indemne quelques minutes plus tôt. Elle réussit à peine à suivre la jeune femme blessée – mais faut dire qu’une épaule trouée gêne moins pour marcher qu’une cuisse contuse. Elle la rejoint aux côtés du premier policier juste à temps pour l’entendre formuler son accusation.
- C’est cet homme-là qui nous l’a dit, ajoute-t-elle en montrant aussi discrètement que possible l’accusateur. Il n’a pas l’air tout blanc non plus…
La peur qu’elle entend dans sa propre voix l’énerve elle-même. Elle ne devrait plus avoir peur, elle n’aurait même jamais dû avoir peur. Elle a vu pire que ça, non ? Quand elle était prise dans des tirs croisés dans sa propre rue, que sa famille était plus encore en danger, c’était là qu’elle avait eu peur et à raison. Maintenant, elle devrait au contraire se sentir rassurée. Ce malaise est-il le résultat de son incrédulité face à ce sauvetage inattendu ou un avertissement de son sixième sens ?
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Quand la police entra dans la pièce, elle ressentit un profond soulagement et elle ne put s'empêcher de penser que tout était enfin terminé. Elle suivit les deux autres qui expliquèrent ce qu'elle avait appris. Elle ne savait pas du tout où se trouvait la vérité, mais elle était contente donc d’entendre que Luce avait modéré ses propos. Elle n'avait aucune preuve de la malveillance de cet individu au comptoir. Il n'avait peut-être même rien fait et n'était victime que de la paranoïa d'un autre individu qui avait pris peur dans le mouvement de panique. Il fallait dire que des corps avaient été trouvés. Ça n'avait rien de très rassurant.
« Nous ne pouvons être sûres de rien, mais il valait mieux que vous le sachiez. »
En prononçant ces quelques mots, elle se joignait aux deux autres pour leur confirmer qu'elles faisaient partie du lot et qu'elle était d'accord avec elles. Mais elle ne s'avancerait pas plus et elle ne prendrait certainement pas une décision pour savoir ce qu'il convenait de faire. Après tout, ils étaient les forces de l'ordre et c'était à eux de décider si quelqu'un devait être arrêté. Tout ce que voulait Kimiko, c'était de rentrer en un seul morceau à la maison et de reprendre sa vie. Elle avait eu très peur, mais elle se disait que tout était fini maintenant.
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La police prend les blessés en charge avec une diligence remarquable. Le choix raisonné de Luce, Shizue et Kimiko permettent d’appréhender rapidement les deux individus sans opérer de distinction ; la situation reste tendue et les forces de l’ordre privilégient la prévention à la guérison. L’inconnu, qui se tenait près du comptoir, a l’air surpris, et très vite, le ton monte. Il est arrêté immédiatement, dans la nervosité générale, tandis que l’autre protagoniste suit docilement les policiers. D’ailleurs, il réitère son témoignage, la mine inquiète : « Je l’ai vu, tout à l’heure, je suis sûr de l’avoir vu s’en prendre à cette personne ! » Tandis que l’évacuation se poursuit, les blessés sont emmenés au centre hospitalier d’Uzume. Shizue ne fait pas exception. La blessure par balle nécessitant des soins importants, elle est traitée en priorité ; Luce sera envoyée à l’hôpital de Koyane pour y subir une opération chirurgicale.
À Uzume, il règne une atmosphère étrange, chargée de stupeur. Les rues sont silencieuses.
Après ces terribles événements, l’élection prend soudain une autre tournure, et révèle son importance capitale : ce sont les prochains dirigeants qui devront se saisir du problème épineux de la délinquance, afin qu’un drame pareil ne se reproduise plus.