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Shizue Ootomo
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Citation : Je n'ai trouvé de repos que dans l'indifférence... mais je me suis assez reposée
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Les deux colombes attaquent le nid d’aigle

Inoue Tanaka

C’est le grand soir. Shizue a peu dormi, la nuit dernière, et n’a pas osé faire une sieste de peur de ne pas se réveiller à temps. De légers cernes trahissent cette carence en sommeil mais Shizue a confiance en l’adrénaline qui inonde ses veines pour la maintenir éveillée le temps nécessaire. La vue de la clinique, à quelques dizaines de mètres, suffit à mettre son esprit en état d’alerte.

En attendant Mlle Tanaka, elle fixe du regard le logo de la clinique. La lumière du néon en floute les contours, rendant ce symbole déjà abstrait encore plus cabalistique. Un parfait exemple du style dispendieux de l’établissement. Shizue l’a déjà remarqué en le parcourant, quelques semaines plus tôt. Elle a été frappé par l’esthétique léchée des locaux, notamment dans les couloirs, où seules quelques oxalis venaient rehausser les murs blancs et crème de leurs éclatantes feuilles obcordées.  On est un établissement prestigieux ou on ne l’est pas.

Shizue ose un regard à l’angle du mur, contre lequel elle attend. De là, elle aperçoit l’entrée de service de la clinique. C’est difficile à dire, de cette distance, mais elle a bien l’air légèrement entrouverte, comme il a été convenu avec son contact : ainsi, elles pourront s’introduire sans qu’il ait besoin de faire le pied de grue de l’autre côté de la porte. De là, elles pourront facilement rejoindre la salle du serveur, quelques pièces plus loin.

À y penser ainsi, ça a l’air d’un jeu d’enfants. En pratique, elles tomberont forcément sur des petits accrocs, mais Shizue ose croire que sa capacité d’improvisation et l’apparent professionnalisme de Mlle Tanaka les en tireront. En tout cas, elle voudrait le croire. Elle ne peut empêcher son pouls de battre à un tempo supérieur à sa moyenne et ses mains d’être un peu plus moites.

Elle est tellement tendue qu’elle lève brusquement la tête quand des bruits de pas s’approchent, mais ce ne sont que deux passants qui vont rejoindre un immeuble, un peu plus loin. C’est la troisième fois, déjà ; il n’y a qu’un seul bâtiment habité dans cette impasse et on dirait qu’ils ont tous une vite nocturne débridée. Elle se jure de ne pas se laisser avoir, la prochaine fois : ça ne pourrait que la rendre suspecte aux yeux des riverains, et donc risquer de la faire repérer. Mais au quatrième passage, quelques minutes plus tard, elle échoue, et relève instinctivement les yeux vers les passants.

Le cinquième est le bon. Elle réussit à garder les yeux baissés sur son portable, comme si elle était parfaitement décontractée… jusqu’à ce qu’on lui adresse la parole. Forcément, il fallait que ce soit Mlle Tanaka… Elle ne lui en veut absolument pas, et elle la salue brièvement mais sans la moindre amertume, mais elle maudit son propre timing.

- Allons-y, l’entrée a l’air d’être ouverte, propose-t-elle.

Elle regarde autour d’elle pour s’assurer qu’elles ne sont pas observées et s’engouffre dans l’allée. Un spot, au-dessus de la porte, s’allume automatiquement à leur approche mais peu importe : en un instant, les deux jeunes femmes se sont glissées dans l’entrebâillement.

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Le réveil sonne à pleine puissance. Je n'ai aucun mal à me lever, traversant la pièce à grands pas. La power nap est terminée. Je bois le reste de mon café, rassemble mes affaires et m'en vais. Dans l'absolu, je ne pensais pas vraiment avoir besoin de dormir. Je sais que, le moment venu, je serai trop à fleur de peau pour baisser ma garde. Mais je préfère être en pleine forme lorsque nous passerons à l'action.

J'emprunte les transports en commun et, trois quarts d'heure plus tard, me voilà sur place. Ootomo-san a l'air d'avoir une bonne composition. Tant mieux, cela veut dire qu'elle arrive à se maîtriser. J'essaye de suivre son exemple et hoche la tête lorsqu'elle désigne l'entrée de service. Nous traversons la rue déserte à cette heure du soir. J'aurais préféré opérer de jour : il y a plus de visite. Certes, cela fait plus de personnes pour vous voir, mais aussi plus de visages à oublier. Je porte une combinaison d'ouvrier de couleur grise. Dessus, le  logo d'une entreprise bidon, que j'ai créé sur internet avec des outils en ligne et une police libre de droits, le tout imprimé à la broderie laser. Le même logo se retrouve sur un badge que je donne à ma complice, avec un faux nom, bien sûr, au rang de consultant junior. Enfin, dans ma main, la trousse à outils du parfait petit sous-traitant en maintenance télécom. Voilà pour la couverture. Après tout, je vais trafiquer leur réseau ; il serait mal venu que nous nous fassions passer pour des livreuses de pizza. Ce d'autant plus que le complice en interne semble avoir plus ou moins à charge tout ce qui concerne le câblage, sur place. Il n'aura donc aucun mal à m'aiguiller et à jouer le jeu si jamais nous devions rencontrer des personnes un peu trop inquisitrices pour notre bien.

Le contact d'Ootomo-san nous accueille comme si nous étions attendues. Jusqu'ici, tout semble allez correctement. Nous traversons un local dans lequel je me permets d'emprunter un escabeau. Cet outil est comme une clé, en ce qui concerne les lieux publics. Celui ou celle qui porte l'escabeau va effectuer le travail que vous n'avez pas envie de faire. Les tâches ingrates que vous n'êtes de toute façon pas qualifiés pour accomplir mais, si quelqu'un porte un escabeau, ça veut généralement dire qu'il va trifouiller dans les entrailles du lieu que vous fréquentez, qu'il va réparer quelque chose de cassé, afin que vous ne vous preniez pas le toit sur la tête dans cinq ans. Celui qui porte l'escabeau travaille sérieusement, il donne de sa personne pour que votre lieu de travail soit plus vivable. Vous ne voulez jamais rester dans les pattes d'un tel individu et, surtout, vous savez qu'il en faut : c'est naturel. Là où il y a des constructions humaines, la maintenance est nécessaire. Même les lieux les plus sécurisés au monde voient passer des ouvriers de maintenance, de temps en temps. Quelqu'un qui se balade avec un escabeau, où qu'il soit, ne fait jamais tâche. Sa présence est normale, voilà tout.
C'est pourquoi l'escabeau est un passe-partout bien commode.

A l'intérieur, tout est présentable, immaculé, avec la touche réconfortante de couleur que l'on espère secrètement trouver dans un microcosme qui côtoie si quotidiennement la mort. Mais, dans le monde animal, bariolé signifie : poison. Signifie : léthal.
Dangereux.
Les carpes tatouées sur les bras des yakuzas signifient en réalité : dragon. Aigle de chasse. Loup.
"[...] Ca ne m'étonne pas. Ce modèle-là aurait dû être rappelé depuis longtemps. On le dit à tous nos clients, mais la plupart n'ont pas encore fini de les payer, alors ils préfèrent ne pas en changer."
J'entame une conversation avec notre infiltré. Être dans son rôle, j'imagine que c'est important.

En tout cas, j'ai potassé une semaine entière le sujet des télécoms pour paraître juste assez crédible.


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Les deux colombes attaquent le nid d’aigle

Inoue Tanaka

C’est Shizue qui a convaincu Mlle Tanaka d’opérer la nuit. Officiellement, elle a peur de croiser une vraie équipe de techniciens ; officieusement, elle préfère avoir à se faire oublier qu’à se fondre dans la masse. Un bref instant, lorsque le spot extérieur se braque sur elles, accusateur, elle en vient presque à le regretter. Puis elle est entrée dans le bâtiment, sous la lumière crue des néons, et qu’il fasse jour ou nuit n’a plus grande importance. Quand elle arrive face à son contact, elle est prête.

- Bonsoir, Mlle Sakurai, l’interpelle-t-il, espiègle.

Après une seconde de surprise, elle se souvient du nom sur le badge épinglé à sa poitrine. Yurika Sakurai, consultante junior en… câblages… boutons… bidouillages divers. Sur les conseils de Mlle Tanaka, elle a essayé de s’intéresser aux réseaux électriques et informatiques, pour avoir des bases dans le domaine et donner le change si quelqu’un venait engager la conversation, mais elle a eu bien du mal à retenir quoi que ce soit. Elle a eu beau essayé de faire l’analogie avec un organisme vivant, tout cela reste bien trop inorganique pour éveiller le moindre intérêt en elle, et donc enclencher la mémorisation. Elle sait ce qu’est un serveur – c’est déjà pas mal – mais au-delà de ça…

- Bonsoir, M. Kikuchi, réplique-t-elle en avisant le carton présentant son interlocuteur.

À la différence près que lui, c’est sans doute son vrai nom. Ayant peut-être senti son désavantage, il n’adresse qu’un signe de tête à Mlle Tanaka avant de tourner les talons pour leur montrer le chemin. Par peur de les trahir, Shizue laisse d’abord Mlle Tanaka prendre les devants. L’escabeau lui paraît être une idée fabuleuse, il lui faut se contenir pour rester impassible. Mais bientôt, il lui semble indispensable de jouer sa part, elle aussi. Alors elle se permet de se mêler à la conversation.

- Et ils finissent par ne plus avoir le choix, quand les bus grillent.

Il lui semblait important de placer au milieu de sa phrase un des rares mots techniques qu’elle a retenus, quand bien même elle n’est pas sûre que celle-ci fasse grand sens. Elle ose le croire un instant, quand Kikuchi renchérit, vaguement :

- Ah ça, quand c’est les bus…

Mais le regard qu’il lui lance juste après crie, avec un accent moqueur : « Amatrice ! ». S’ils n’étaient pas en public, Shizue aurait rétorqué d’un tirement de langue.

Ils arrivent enfin au local renfermant les cœur du système informatique. Shizue sent son cœur s’arrêter quand elle voit un homme assis devant un des postes, à manipuler distraitement la souris et fixer l’écran d’un regard vide.

- Ben, t’es encore là, toi ? s’étonne Kikuchi.

D’un mouvement de tête, il indique à ses complices un coin de la salle où se trouve du matériel informatique. S’efforçant de respirer malgré la panique, Shizue suit son conseil et fait mine d’aller s’intéresser à ces amas de métal, de façon à tourner le dos au collègue de Kikuchi.

- Ouais, j’avais un truc à finir, répond celui-ci sans leur prêter attention.

Ce n’est qu’après s’être levés et avoir fait deux pas vers la porte qu’il remarque les deux silhouettes qui s’activent un peu plus loin.  

- Y’a un soucis ?

Et après un court instant :

- C’est pas vous qui venez, normalement…

- C’est Sakamoto qui me les a conseillées, répond Kikuchi sans se démonter, citant leur intervenant habituel. Il pouvait pas venir avant la semaine prochaine et franchement, j’ai pas voulu attendre autant. Pour le moment, c’est que les numérisation des vieux dossiers qui sont pas accessibles, mais t’imagine si demain, ce sont tous les dossiers informatiques qui passent à la trappe ? Ou que les monitoring sont plus en ligne ? Moi, avec les problèmes de réseau, je prends pas de risque. Ce sont les patrons qui paient leurs heures sup, de toute façon.

Cela semble finir de convaincre le collègue tatillon.

- Ok. Eh bien, amusez-vous bien.

Quand la porte s’est refermée derrière lui, Shizue peut enfin respirer.

- Il n’a pas vu nos visages, pas vrai ?

Kikuchi lui assure que non.

- Allez, faites ce que vous avez à faire. Je vous emmènerai au tableau électrique au dernier moment. C’est plus sûr de rester ici, on ne devrait plus être dérangés.

Comme la pièce devait être vide à leur arrivée ? Voilà qui n’est pas forcément rassurant.

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"Ah ça, quand c’est les bus…"

Ne serait-ce que pour que Kikuchi-san ne nous trahisse pas avec son ton ironique, j'interviens en me tournant vers Ootomo-san avec un air de respect dans les yeux.
"Eh bah : contente de voir que pour une fois, le N+1 me colle avec quelqu'un qui s'y connaît pas uniquement en calculs des risques et autres trucs corpos."

Avec un peu de chance, elle captera le message : je sais très bien qu'elle n'est pas une experte et c'est la raison pour laquelle elle n'est pas en bleu de travail, qu'elle n'a qu'un badge et le titre de consultante. Elle a le rôle de la manager qui m'accompagne pour être l'intermédiaire avec le client. Je ne suis qu'une technicienne. Certes, ça ne veut pas pour autant dire que cela sera facile pour elle. Toute personne qui aura des questions s'adressera avant tout à elle, comme cela ne tarde d'ailleurs pas à venir, lorsque nous tombons nez-à-nez avec un employé.

Je suis surprise de conserver mon sang-froid sans aucun problème. Après tout, l'homme ne nous accorde même pas un regard avant que nous soyons de dos, plongées dans notre 'travail'. Je sais que je ne serai pas aussi sereine lorsque le gros de mon intrusion aura commencé.

Je tends une oreillette Bluetooth à Ootomo-san, ainsi qu'un bloc-note sur lequel se trouve un formulaire technique que j'ai trouvé sur internet. Il n'est pas exactement prévu pour notre activité de façade, mais suffisamment incompréhensible pour que ma complice ait l'air de noter des choses utiles.
"Je vais capter ce que je peux sur l'intranet. Pendant ce temps, récupères un maximum d'informations physiques. Des photos des étiquettes des médicaments, les références des équipements médicaux ou les fiches de maintenances qui ne sont pas à jour. On reste en contact permanent avec ça (je montre du doigt l'oreillette), tu n'auras qu'à faire semblant de vérifier des trucs en me donnant des instructions sur ce que je dois rectifier de mon côté. Ca donnera l'impression qu'on bosse en tandem et justifiera que tu te balades dans les ailes de soin. Si jamais tu as besoin de renfort, tu n'auras qu'à me dire que 'la C-38 a une trop forte latence.' Ca ira ?"


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Les deux colombes attaquent le nid d’aigle

Inoue Tanaka

Shizue a conscience de la fragilité de sa couverture. Et elle a très bien compris le message de Mlle Tanaka : ne pas en faire trop. Mais n’était-ce pas mieux que de laisser croire qu’elle était dépassée par la conversation ? Ça se discute, sans doute, mais pas maintenant.  Elle devrait se faire oublier, et faire mine d’être occupée par un laborieux relevé de données en est un bon moyen. Une fois l’oreillette en place, elle accueille le bloc-note avec joie, y accroche un stylo. Elle n’y comprends pas grand-chose, mais à vue de nez, elle saura où écrire des chiffres ou des références obscures pour ne pas se trahir trop facilement.

- La C-38 a une trop forte latence, répètet-elle pour imprimer cette phrase dans sa mémoire. Oui, ça devrait aller. La plupart de ces choses, je pourrais les relever sans avoir à me cacher. Les étiquettes de médicaments, je vois pas trop comment justifier un lien avec le réseau… Enfin, je suppose qu’ils sont gardés dans des pièces fermées, n’est-ce pas, Kikuchi ? Et tu dois y avoir accès, non ?

- Moi, non. Mon boss, oui. Boss dont il se trouve que j’ai retrouvé le pass, qu’il a malencontreusement égaré dans les vestiaires en partant.

Un poil théâtral, il sort de sa poche de poitrine une petite carte magnétique.

- On est si prévisibles ? Non, en fait, ne réponds pas…

Pas besoin d’être un génie pour savoir que si des gens vous demandent de les introduire secrètement dans un établissement, ils n’ont pas l’intention de se contenter de faire le tour des pièces accessibles au grand public.

- Très bien, mais on va peut-être pas commencer par là, histoire de me faire remarquer et qu’on me prête moins d’attention ensuite. Allez, je te laisse bosser de ton côté. Je t’avertis si la latence de la C-38 me pose problème.

Shizue respire un grand coup et ressort dans le couloir, suivie de Kikuchi.

- On va commencer par les services les plus tranquilles, où tu ne seras dans les pattes de personnes.  

Effectivement, plusieurs services ont terminé les rondes du soir, si bien qu’elle peut faire le tour des équipements sans qu’on l’embête. Quelques infirmières plus tatillonnes lui demandent ce qu’elle fait là mais dès qu’elle prétexte vérifier la fiabilité du raccordement des équipement de monitoring au réseau, elles la laissent tranquille.

- J’ai fait le tour de l’étage, je vais aller vérifier les portes des pharmacies, annonce-t-elle dans son oreillette. Tout se passe bien, de ton côté ?

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"J’ai fait le tour de l’étage, je vais aller vérifier les portes des pharmacies, annonce-t-elle dans son oreillette. Tout se passe bien, de ton côté ?
- Très bien. Ca va prendre un peu plus de temps que ce à quoi je m'attendais, mais c'est bon signe. Ca veut dire qu'on a quelque chose à se mettre sous la dent. Je suis déjà en train de passer en revu les registres de dossiers et je trouve des intitulés intéressants. Pas mal de comptabilité ; je n'ai pas les compétences pour exploiter ça, mais ça intéressera sans doute des journalistes un peu fouineurs."

Cependant, je m'inquiète de la présence de Kikuchi aux côtés d'Ootomo-san. Certes, pour l'instant, elle nous est utile. Le personnel de soin doit sûrement le connaître, cela contribue à ce qu'il ne pose pas trop de questions. Mais lorsque qu'il s'agira de faire face aux retombées, les yakuza qui vont poser les questions apprendront tôt ou tard qu'il était avec nous. S'il s'était contenté de nous faire rentrer et de vérifier nos badges, il aurait pu feindre l'ignorance ; mais, en nous accompagnant, il aura plus de mal à les convaincre qu'il ne savait pas ce que nous faisions. Lui reste encore la carte de la maintenance réseau, qui n'est pas sa spécialité. Toujours est-il qu'il prend de sacrés risques pour nous aider, notamment celui d'avoir volé une carte d'accès.

"Maintenant que j'y songe, il faudra laver la carte d'accès à l'alcool avant de la restituer. Je préfère partir du principe que ton ami n'y pensera pas. C'est plus sûr."

Maintenant, vient le moment de m'atteler à ma tâche personnelle : retrouver les fichiers de scans rétiniens. Si mes informations sont correctes, alors c'est l'éléments le plus important de mon plan.


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Inoue Tanaka

L’infime fraction de seconde qui sépare la fin de la phrase de Shizue et la réponse de Mlle Tanaka lui parait suspendue. Elle en oublie de respirer, prise soudainement par la crainte que quelque chose soit arrivé ; que ce collègue de Kikuchi, rattrapé par ses doutes, soit revenu voir ce qui se passait ou ait prévenu la sécurité. Mais un petit grésillement retentit, annonçant la prise de parole de sa complice, et elle peut se détendre.

- Sans doute, répète-t-elle pour toute approbation.

Elle est déjà tournée vers Kikuchi, pour lui demander de lui indiquer la pharmacie la plus proche – ce qu’il fait d’un mouvement du menton – quand Mlle Tanaka ajoute un conseil. Shizue tique un peu à la mention du mot « ami » mais elle se contente d’acquiescer sans discuter. Kikuchi est loin d’être un ami, pourtant. Ils ne se croisent que toutes les semaines pour des échanges purement commerciaux, ne se font aucunement confiance – du moins, Shizue n’en a aucune pour Kikuchi et il n’y a aucune raison que lui en ait pour elle – et lui ne connaît même pas son vrai nom. Rien d’un ami, donc. Le lapsus de Mlle Tanaka a néanmoins l’avantage de lui rappeler ce fait.

- Tu devrais peut-être aller faire un tour, Kikuchi, lui dit-elle. Te faire remarquer du côté des infirmières, ou ce genre de choses.

Il lui adresse un haussement de sourcils dubitatif.

- Pourquoi ? Pour que je puisse prétendre que je savais pas ce que tu faisait pendant que je t’ai laissée seule ?

- Par exemple.

Il semble y réfléchir un instant. Shizue le suspecte d’être un peu trop curieux, quant aux mauvais agissements de ses employeurs, mais c’est finalement sa prudence qui prend le dessus. Lui tendant négligemment la carte magnétique, il annonce avoir repéré une jolie infirmière qu’il souhaite inviter à dîner, un de ces soirs, puis tourne les talons. Shizue lève les yeux au ciel. A-t-il conscience qu’il est déjà mouillé jusqu’au cou ? Sans doute. Et même si ce n’est pas le cas, elle n’a pas envie de s’en préoccuper. Il ne leur permettra pas de remonter jusqu’à elle, de toute façon : il ne sait rien sur elle.

Se reconcentrant sur sa propre mission, elle se dirige vers la porte désignée par Kikuchi. Un regard prudent autour d’elle, un mouvement fluide de la carte magnétique devant le lecteur, et elle est à l’intérieur. De crainte qu’un passant repère la lumière sous la porte, elle n’allume que sa torche et se met à fouiner. Elle photographie chaque parcelle d’étagère, lisant au passage plus scrupuleusement quelques étiquettes au hasard mais sans remarquer d’anomalies. Pour le moment, du moins.

Quelques minute plus tard, elle ressort de la pharmacie. Elle jette un regard vers le couloir au bout duquel a disparu Kikuchi mais finalement, se dirige vers les escaliers. Que tout se déroule bien jusque-là l’a mise en confiance et elle décide de poursuivre seule. Elle n’a pas plus de soucis qu’à ce premier étage, le nom de Kikuchi remplaçant assez bien sa présence en cas de questions. Elle réussit ainsi à visiter d’autres services, avant qu’elle ne se rende compte du temps qu’elle a passé là.

- Je crois que j’ai fait le tour, chuchote-t-elle dans son oreillette, en redescendant à son étage de départ. Je n’ai laissé que le bloc opératoire de côté, il m’a l’air bien trop sécurisé pour vouloir prendre le risque de m’y faire remarquer. Tu en es où ? On peut passer à la prochaine étape, ou je viens te rejoindre en attendant ?

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Pendant qu'Ootomo-san espionne à sa façon, je laisse le transfère s'opérer sans mon aide et prends place sur le tabouret à roulettes qu'occupait le collègue de Kikuchi quelques dix minutes auparavant. Un petit boîtier branché pendant ma navigation dans le BIOS me permet de craquer le mot de passe du dernier utilisateur en ayant bêtement recours à la force brute. Les itérations se succèdent par centaines à la seconde et il ne faut pas une minute pour que je puisse pénétrer l'espace de travail numérique.

En observant la boîte mail, je remarque que des messages sont très régulièrement échangés entre le service soin et le service administratif. Je navigue quelque peu dans les dossiers communs en tentant de deviner le sens de leurs noms, généralement réduit à un ou deux kanji. L'un d'eux est prometteur : c'est un document Word décrivant succinctement la procédure à suivre pour communiquer avec le service juridique ; dans quelle situation, à quelle adresse envoyer, quel mail-type utiliser, etc. En me penchant plus avant sur ces dossiers spécifiquement, je trouve un document similaire pour la communication avec le service administratif. En comparant la guideline avec les messages se trouvant dans la boîte mail du collègue de Kikuchi, je retrouve l'emplacement et le nom du mail-type à envoyer, ainsi que la façon de le remplir.

Le suite me prend un peu plus de temps, mais mon transfère n'est de toute façon pas terminé et la pièce où je me trouve, pas fréquentée. J'écris quelques lignes de code dans un bloc-note que j'intègre dans une pièce jointe invisible, en utilisant les fonctions avancées de personnalisation des règles de traitement de la boîte mail. La routine consiste grossièrement à envoyer une pièce jointe dans le mail puis à faire croire à la messagerie, au moment de l'envoi, que la règle souhaite supprimer la pièce-jointe, en la rétablissant juste après, sans pourtant annuler la commande qui change la présentation du mail. Ainsi, une fois reçu par le service administratif, la pièce-jointe, qui n'est pas visible, s'ouvrira d'elle-même et lancera un script qui s'exécutera en arrière-plan, considéré comme une tâche système. La fin du code implique la suppression de la règle et l'effacement définitif du mail, y compris dans le registre.

Alors que je viens de cliquer sur envoyer, des bruits de pas se font entendre. Si l'on me surprends sur un des ordinateurs des employés, cela risque de mal tourner. Sans perdre de temps, je m'assure donc que les hauts-parleurs sont muets et j'éteins l'écran, puis file vers mes outils éparpillés sur le sol, près de la cloison murale ouverte, pour me saisir d'un mini-aspirateur et faire le nettoyage, là où des faisceaux de câbles rouges sont saucissonnés par des liens de serrage. La personne, qui qu'elle soit, s'arrête un moment, pour me regarder, sans doute interloquée, mais le bruit du mini-aspirateur la dissuade sans doute d'engager la conversation, même si je l'utilise surtout pour couvrir le bruit de l'ordinateur en train d'envoyer un mail piégé. Toujours de dos, la personne ne voit pas mon visage, et s'en va rapidement, mais je reste un instant concentrée sur ma tâche, entre autre pour calmer les battements de mon cœur, le stress ayant nettement augmenté à partir du moment où je me suis assise sur ce maudit tabouret à roulettes.

J'y retourne d'ailleurs, pour m'assurer de l'envoi du cheval de Troie, et l'éteins, avant de nettoyer le clavier, ainsi que la souris. Comme synchronisée avec moi, Ootomo-san me contacte pour me dire que tout s'est bien passé et qu'elle a terminé.
"J'ai bientôt fini de mon côté. Je pense qu'ils ne devraient plus avoir de problème sur leurs serveurs.
- Votre dialyse s'est-elle bien passée, Mori-sama ?
- Oui, oui, pas de problème.
- Pour notre prochain rendez-vous, je...
- Exceptée une sacrée latence au niveau de la C-38, peut-être."


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Les deux colombes attaquent le nid d’aigle

Inoue Tanaka

Tout se passe trop bien pour que Shizue doute. Elle a dépassé ce stade où la chance provoque plus d’angoisse que de soulagement et s’est mise à croire que leur plan est véritablement bien réfléchi, que les planètes se sont vraiment alignées pour elles. Elle n’est pas certaine d’avoir trouvé quoi que ce soit de véritablement intéressant : à première vue, tout est en ordre, mais si c’était censé être flagrant, Mlle Tanaka n’aurait sans doute pas eu besoin d’user de ce stratagème. Grisée, elle en vient à croire que cette absence de preuve flagrante, cette quasi-perfection, est en soi une preuve que quelque chose cloche, et que donc elles ont déniché exactement ce qu’elles étaient venues chercher.

Elle doit se retenir de siffloter en descendant les escaliers. Entendre que tout cela touche à sa fin la décevrait presque, tant jouer la comédie a fini par lui plaire. Puis Mlle Tanaka termine sa phrase, et toute envie de rire disparaît.

- De la latence ? répète-t-elle, comme espérant être détrompée. Oh… À… À un niveau critique ? Je peux venir te donner un coup de main ou c’est plus simple pour toi de travailler en solo ?

En gros, peut-elle l’aider à se tirer de ce sale pas ou préfère-t-elle qu’elle reste en dehors de ça ? Elle aimerait avoir le sens de l’honneur nécessaire pour se dire qu’elle ne peut pas laisser une complice dans la panade, mais son côté rationnel, sans doute aussi l’inévitable titillement de la lâcheté, veulent la persuader qu’il vaut mieux pour tout le monde qu’au moins l’une d’elle ne grille pas sa couverture.

Le rythme de ses pas tandis qu’elle descend les dernières volées de marches, sans savoir encore où elle ira, s’est ralenti et fait plus grave, sa respiration presque suspendue dans l’attente de la réponse de Mlle Tanaka. Mais alors que l’idée de la fuite, sous prétexte de pragmatisme, grignote insidieusement son abnégation, elle réalise quelque chose : si vraiment Mlle Tanaka est en position délicate, elle ne peut pas compter sur le fait qu’elle effacera les enregistrements des caméras…  Et là, le pragmatisme change de camp. Pas le choix : à moins que dans les toutes prochaines secondes, Mlle Tanaka ne lui affirme que sa présence la gênerait, elle va devoir aller voir ce qui se passe. Pour leur sécurité à toutes les deux.

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J'ai toujours été douée en improvisation. Mais je n'ai jamais infiltré illégalement un établissement de soin, jusqu'ici, fût-ce pour la bonne cause. Je n'ai jamais rien fait d'aussi dangereux et stressant. Alors, quand Ootomo-san me demande à mi-mot si j'ai besoin de renfort, je ne sais que répondre. D'un côté, je peux tenter de baratiner Mori-san. D'un autre côté, le techno-babillage ne fonctionnera pas avec lui. C'est un yakuza ; s'il pose une question à quelqu'un dans un établissement qui lui appartient, il attendra une réponse claire et sans ambages. Or je ne connais pas le nom de famille de Kikuchi, qui est censé nous avoir engagées. Est-ce que j'ai seulement envie de mentionner le nom de cet homme dont j'ignore la fiabilité ? D'un autre côté, est-ce que j'ai envie que Mori-san voit le visage de ma complice ? C'est un dilemme auquel il ne semble pas y avoir de solution.

Il me faut une justification éclatante, et rapidement. J'observe mon environnement, les yeux sautant frénétiquement d'un point d'intérêt à un autre. Quelque chose, une raison compréhensible pour que nous soyons ici. Il ne connaît probablement pas le visage des techniciens habituels, mais il pourrait être méfiant même de l'équipe légitime, alors je dois répondre de visu à la question qu'il pourrait être susceptible de me poser.

Et puis, réalisant à moitié ce que je suis en train de faire, je me précipite vers un des chariots à fournitures qui repose sagement contre un mur.
"- Non, attends, je crois que j'ai une idée. Ne te montre surtout pas !"

Je m'empare d'une boîte de masques chirurgicaux et me dirige vers la trappe ouverte dans laquelle je farfouillais plus tôt. Il y a un léger espace entre la cloison et le mur. Il est possible de s'y glisser, ce que je fais. A l'intérieur, c'est essentiellement de la poussière et de l'obscurité. Alors que je finis d'écraser la boîte et de la recouvrir presque intégralement de poussière, j'entends la porte de la salle qui s'ouvre et Mori-san, en pleine discussion avec son médecin, interrompre pieds et voix.

"Et qu'est-ce qu'il se passe, ici ?
- Je n'en sais rien, monsieur, sans doute la maintenance. Excusez-moi, monsieur...
- Oui ?"

Je sors de la trappe dégorgeant ses câbles, la boîte à la main. Comprenant que l'objet a été extrait de l'intérieur et qu'il devait poser un problème quelconque, Mori-san hoche la tête. Le mensonge qu'il peut comprendre est plus efficace que toute vérité qui serait au dessus de lui.
"Oh, excusez-moi, madame." Fait le médecin, rectifiant son titre.

Nous nous inclinons, moi plus qu'eux, et ils reprennent leur chemin.
"C'est bon, j'ai réussi à m'en débarrasser. Mais fait attention qu'ils ne croisent pas ta route. Ils sont parti vers la porte que tu as prise pour sortir."


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Inoue Tanaka

Shizue est sur le point de sortir de la cage d’escalier quand Mlle Tanaka affirme pouvoir se passer d’elle. Alors elle se presse contre le mur derrière la porte, le temps pour sa complice de se tirer de ce mauvais pas, et pour son cœur de retrouver un rythme à peu près normal. Mais le peut-il ? Elle est isolée, en territoire hostile, et n’a pas le moindre contrôle sur ce qui se joue en cet instant. Elle doit croire Mlle Tanaka quand elle lui dit qu’il y a un danger (cela, elle n’a pas de mal à le croire) et qu’elle peut s’en sortir seule. Et Shizue n’aime pas être ainsi à l’écart.

Elle n’a pas le choix, pourtant. Alors pour se donner une vague impression de contrôle, elle se met à compter les secondes et décide, très arbitrairement, que si elle n’a pas de nouvelles d’ici trois minutes, elle va voir ce qui se passe. Elle est encore loin du compte quand la voix de sa complice résonne de nouveau à son oreille pour la rassurer. En partie.

- Qui ça, « ils » ?! s’inquiète Shizue.

Leur malchance lui aurait tiré un juron, si elle n’avait pas autant conscience de la dangerosité de sa situation. Que vient-il faire ici précisément ce soir ?! Mais elle s’efforce de se raisonner : il n’est pas plus dangereux que n’importe qui d’autre ici. Il n’y a pas plus de risque qu’il la démasque tant qu’elle joue bien son rôle, pas plus de risque qu’il ne l’identifie plus tard. Et même, à cet instant, il y a encore moins de risque qu’il la trouve dans cette cage d’escalier : un homme tel que lui prendra toujours l’ascenseur, n’est-ce pas ?

Oui, mais… Elle ne peut pas rester là indéfiniment. Il va bien falloir qu’elle finisse par sortir, et comme s’assurer que la voie sera libre ? Mais un homme tel que lui ne discutera pas non plus éternellement dans les couloirs… n’est-ce pas ? Alors, toujours dans cette tentative désespérée de retrouver un semblant de contrôle sur ce qui lui échappe, elle calcule : la distance qu’il aurait à parcourir jusqu’aux ascenseurs, le temps que ça pourrait lui prendre, à moins qu’il ne soit parti vers la sortie, et dans ce cas, leurs routes ne devraient pas se croiser… Mais il vaut mieux attendre un peu plus.

Au bout de ce qui lui paraît une éternité, Shizue réussit à se convaincre que la voie est libre. Elle a même entendu les ascenseurs plusieurs fois. Alors elle se redresse, respire profondément, s’efforce de retrouver une attitude en apparence professionnelle, « concentrée sans être tendue » avant de sortir de sa cachette. Et le couloir est libre. Shizue accélère involontairement le pas, trahissant les restes de sa frayeur et son impatience. Elle est stoppée net dans son élan quand une porte s’ouvre, un peu plus loin sur sa droite. Deux hommes, à priori un respectable médecin en blouse blanche et son patient, en sortent.

- Permettez-moi de vous raccompagner, Mori-sama.

Le sang de Shizue ne fait qu’un tour. Son réflexe est de s’immobiliser, tétanisée, puis de se retourner pour cacher son visage. Elle se reprend juste assez vite pour se rendre compte que cette attitude est sans doute plus suspicieuse que salvatrice, et se pencher plutôt sur le boîter commandant l’entrée de la salle de stockage, juste à côté d’elle. Heureusement, du coin de l’œil, elle se rend compte que les deux hommes se sont éloignés sans lui prêter la moindre attention. Peut-être ne l’ont-ils même pas vue ! Et les deux infirmiers qui passent derrière elle sont visiblement trop absorbées par leurs papotages pour s’interrompre pour elle. Elle attend cependant que tout ce petit monde tourné au coin du couloir pour reprendre sa route et retrouver la salle où se trouve toujours Mlle Tanaka.

- Tu as pu finir ? On peut passer à la suite ?

Elle a voulu garder un ton détendu mais elle se sent tremblante. Après un début de plan qui se sera déroulé sans accroc, cette fausse alerte, malgré son issue favorable, lui a rappelé que leur réussit ne tient pas à grand-chose, et que le moindre coup de malchance peut tout faire capoter. Tout ce qu’elle a essayé de nier jusqu’à présent, tout ce qu’elle a consciencieusement occulté, lui retombe soudain dessus comme un pierre. Ce n’est pas encore tout à fait le moment de craquer mais si elle pouvait retrouver son studio au plus vite, elle serait soulagée.  

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Le stresse m'envahit entièrement lorsque les deux hommes quittent la pièce, comme un après-coup violent d'une maîtrise de soi par trop forcée. Mes oreilles ne sont que sifflement et bourdonnement. Une bouffée de chaleur me prend et mon cœur bat la chamade. Je parviens tant bien que mal à conserver le contrôle de ma respiration en m'adossant contre le mur et en m'obligeant à fermer ma bouche pour respirer avec le nez. Je ferme les yeux et je me visualise en plein footing, dans le parc non loin de chez moi. En pleine routine, rien de bien extraordinaire.

J'aimerais que ma respiration, ma fièvre, mes acouphènes, ne soient dus qu'à ça : un inoffensif footing. Mais alors qu'Ootomo-san me demande si nous sommes prêtes à passer à la suite, je sens ma lèvre supérieure se réchauffer. Je sais ce que cela veut dire. Penchant immédiatement ma tête en arrière, je sors un mouchoir de mon bleu et le plaque contre mon visage. Je ne peux déjà plus répondre à ma complice, ma bouche se remplie de sang et, si je parle, je vais en mettre partout. Or je ne peux me permettre de laisser le moindre indice. Un yakuza a vu mon visage et, si la police a mon ADN, c'est pour ainsi dire terminé.

J'avance à tâtons vers l'arrière-salle que nous avions empruntée pour arriver ici. Un endroit calme. J'ouvre la porte, allume la lumière. Le plus désagréable est de ne pas pouvoir baisser la tête, au risque de répandre le sang. J'ai le visage orienté vers le plafond, comme une mystique en pleine illumination. Seulement, cette illumination-ci m'aveugle et, dans mon état, commence à se transformer en migraine ophtalmique des plus violentes. Mon sens de l'équilibre en prend un coup et je titube autant que faire se peut vers un endroit où je pourrai m'assoir. Je ne dois pas perdre connaissance. Je risquerais de me noyer dans mon sang. Il n'est pas encore temps pour cela.

Je m'adosse à une pile de cartons. J'avale mon sang. Il y en a beaucoup. J'aimerais parler à Ootomo-san, lui dire où je suis, mais les acouphènes sont maintenant si écrasants que je ne saurais pas ce que je dirais, ni comment contrôler le volume de ma voix pour que personne n'entende. De plus, je suis lentement mais sûrement en train de perdre connaissance. Je ramène donc mes mains vers ma poitrine et pose mes coudes sur des cartons pour ne pas tomber sur un côté. Du bout du doigt, je tapote mon micro sous mon bleu. A un rythme irrégulier mais non moins codifié, que je répète autant que possible avant de perdre connaissance. Un message en morse.

'Remise'

Celle par laquelle nous nous sommes introduites dans la clinique. La seule que je connaisse.

Avec un peu de chance, j'aurai repris connaissance dans quelques secondes ou minutes. Au pire, je ne reprendrai jamais connaissance.
J'essaye de m'accrocher à mon idée fixe.
Je ne veux pas quitter ce monde sans l'avoir changé.


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Inoue Tanaka

Ce qui aide Shizue à tenir le coup, c’est le calme autour d’elle. Si qui que ce soit avait repéré une intrusion dans la clinique, ce serait le branle-bas de combat pour la contrecarrer, n’est-ce pas ? Le grand ponte qui venait de recevoir M. Mori n’aurait pas été aussi détendu au moment de raccompagner son important patient, se répète-t-elle comme un mantra. Pourtant, Mlle Tanaka ne lui répond pas. Elle doit être trop occupée, ou fatiguée des questions angoissées que Shizue a enchaînées ces dernières minutes et concentrée sur son propre travail. Ce serait une explication bien plausible.

Alors elle s’efforce de faire taire son anxiété et de marcher d’un pas assuré vers la salle du serveur. Elles tiennent le bon bout, tout est presque fini, elle peut respirer… Puis elle ouvre la porte, et là, l’air se bloque de nouveau dans sa poitrine. La pièce est vide. Mlle Tanaka serait partie sans elle ?! Mais son matériel est encore là, éparpillé devant une trappe ouverte dans le mur opposé ou près de l’ordinateur… Shizue est tellement sonnée qu’il lui faut un instant pour remarquer les bruits réguliers dans son oreillette. Elle ne comprend pas le morse et ne pense même pas à ce code, mais ces bruits lui apprennent quelque chose : Mlle Tanaka essaie de communiquer avec elle. Donc elle ne la fuit pas, et elle est en mesure de le faire.

Mais où peut-elle être ? Elle n’est pas censée connaître cette clinique, en dehors de cette pièce et du chemin par lequel elles sont arrivées… Si elle a eu besoin de se replier, elle n’a pas pu aller ailleurs. Et si elle est absente pour d’autres raisons… Shizue verra en temps voulu. Pour le moment, elle souffle profondément, retrouve sa contenance et ressort de la pièce. Elle constate avec un serrement de cœur que les bruits se sont arrêtés. Il lui faut se retenir pour ne pas courir.

Mais Mlle Tanaka est bien là. À une seconde de soulagement succède une autre effarée quand Shizue aperçoit la tache de sang sur les genoux de sa complice. Elle se jette à genoux près d’elle.

- Tanaka-san ? Tanaka-san ? la secoue-t-elle.

Elle respire. Le sang vient de son nez mais son visage ne porte pas de traces de coups. Un simple malaise ? Tu parles d’une guigne ! Le côté injuste de cette malchance rassure Shizue, en un sens : c’est préférable à avoir été repérées. Cela l’aide à reprendre un peu ses esprits. Ils continuent à s’agiter frénétiquement mais au moins, elles ne s’éparpillent pas trop. Elles doivent déguerpir, ça au moins c’est clair. Et il y a leurs affaires dans la salle du serveur, qu’elles ne peuvent pas abandonner comme ça. Mais laisser Mlle Tanaka seule  ? Pas le choix. Ça ne prendra pas longtemps, de toute façon. Pour le cas où elle se réveillerait entre temps, Shizue lui laisse son bloc-notes sur les genoux, évitant au passage que le sang ne finisse par se retrouver sur le sol, et y griffonne en gros « Je reviens ».

En quelques minutes, elle a rassemblé tout ce qu’elle a pu trouver leur appartenant dans la salle, refermé comme elle a pu la trappe et est de retour dans la remise. Là, elle sort son téléphone et après un instant d’hésitation, lance un appel. Elle va en entendre parler durant des semaines… mais elle n’a pas vraiment le choix, elle ne voit pas d’autre moyen de s’éloigner d’ici.

- Nao ? J’ai besoin de ton aide. Pose pas de questions.

Son ton inhabituellement grave a dû dissuader son frère de faire les remarques qui lui brûlent certainement la langue, parce qu’il ne l’interrompt pas jusqu’à ce qu’elle ait fini de lui expliquer où la retrouver. En espérant que d’ici son arrivée, Mlle Tanaka ait repris ses esprits. Shizue vient se ragenouiller à côté d’elle pour la secouer de nouveau.

- Tanaka-san ?

Si elle ne se réveille pas très vite, elle va devoir la porter jusqu’à l’extérieur. Leur placard est peu fréquenté mais elle ne peut pas être sûre de la sécurité de sa planque et préférerait attendre Naonobu dans l’impasse.

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On dit mon nom. Peut-être le crie-t-on, peut-être est-ce qu'on murmure. La voix me parvient depuis une épaisse ouate de sifflements et d'inconscience. Ma réalité est pâteuse, ambigüe. Est-ce Ootomo-san ou le personnel de la clinique ? La réponse est incertaine, mais mon esprit, réduit à l'indigence, ne peut en éprouver de l'inquiétude. Je suis comme une fée, si petite, si diminuée que je ne peut ressentir plus d'une émotion à la fois. Est-ce ça, la mort ? Une incapacité progressive à ressentir le monde et, in fine, sa propre personne ? Au fond, c'est assez accordé à l'image que j'en avais : non pas la présence de la faucheuse, mais l'absence de tout ; comme ce vide spatial qui, dans les films, aspire les hommes et les choses avec égale avidité.

Et pourtant, l'orbite de mon esprit est habitée de débris de pensée, comme des écharpes vagabondes de rêves broyés. Impossible de les saisir, impossible de les comprendre, quant à s'en souvenir... Je ne rassemble plus assez de cohérence pour savoir où mon corps se trouve en ce moment même. C'est drôle, comme on oublie vite ce que l'on ne ressent plus. Je ne m'inquiète plus qu'on me découvre, j'oublie les enjeux, j'oublie les objectifs. Je ne suis plus qu'un petit être primitif tentant de faire sens d'un bouillon d'idées et d'émotions non formées. Le temps disparaît dans les replis de l'inconscient.

Quelque chose plane sur mon esprit comme un levé de soleil, présent sans être remarqué, puis remarqué sans s'annoncer. Je l'identifie d'abord à une lueur, puis finalement à un sifflement. Comme le chuintement d'une fuite de gaz. Et je me souviens partiellement. Je suis Tanaka-san et je suis tombée dans les pommes. Je vais lentement revenir à moi, comme en témoigne ce bruit qui me réapprend l'ouïe. Ce n'est pas la première fois que je fais une crise de ce genre. Je sais ce qu'il va se passer, car je l'ai déjà vécue : le chuintement va atteindre son apogée au cours de laquelle je vais ressentir ma sueur se glacer sur tout mon corps, en particulier mon front chargé d'une lourde barre de migraine, et puis des fourmis vont parcourir les extrémités de mon corps jusqu'à ce que mes sens me reviennent complètement. Je serai faible mais j'aurais une irrésistible envie de marcher. Marcher, d'ailleurs, me fera un bien fou, et jamais je ne me sentirai aussi vivante qu'en sentant l'air du dehors sur ma peau.

Or la lumière crue de la remise porte un coup à mon moral. Cet endroit, dans toute sa banalité, dans toute sa malfaisance, me donne plus que jamais envie de partir. Je me prends à haïr les médicaments dans leurs divers emballages de cartons comme s'ils étaient des personnes et je réalise combien je deviens sentimentale en de tels moments. Je respire profondément pour reprendre des forces.

La porte s'ouvre, mon cœur manque un battement. Ce n'est rien. Rien qu'Ootomo-san est l'air inquiet que je lis sur son visage, les yeux mi-clos. Voir mes mallettes dans ses mains me rassure. Elle a géré la situation. Je dois me ressaisir, ne pas être un poids pour elle.

Elle me secoue et me parle. C'est déroutant, mais je poursuis mon atterrissage en douceur. Le chuintement est plus discret dans mes oreilles. C'est bon signe. Je vais pouvoir effectuer des mouvements. Ma tête dodeline un peu mais je regagne suffisamment de contenance pour mettre ma main sur celle de ma complice, que je tapote quelque peu, afin de la rassurer. Je ramasse mes talons contre mes fesses pour soulever mes genoux et faire refluer le sang. Je me sens alimentée d'une nouvelle vigueur. Une timide vigueur de printemps, qu'il me faudra ménager, mais c'est déjà ça. Je murmure :

"Je vais bien."

Une vague de frissons me donne la chaire de poule et je sens chacun de mes cheveux frémir, puis la sensation de chaleur revient sous l'épiderme. Je tourne la tête d'un côté et de l'autre, cherche un appuis pour mes bras qui ne soit pas un carton instable. Un avant-bras contre le mur, je me mets d'abord à genoux, puis me dresse debout d'un coup, prenant ensuite le temps d'assurer mon équilibre. En marchant doucement, il ne devrait y avoir aucun problème.

Quelle ironie de faire une crise dans une clinique.

"Merci", je lâche, sans réfléchir, sans même remarquer le volume de ma voix.

Ensemble, nous sortons. Dehors, une camionnette. Je ne suis pas certaine de comprendre. Je crois que tout cela est de ma faute.
"Est-ce que ce sont des ennuis ?"

Mais au fond, je m'en moque : l'air du dehors me fais un bien fou.
Je ne me suis jamais sentie aussi vivante.


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