Tsuki voit bien qu'Aliyah hésite quelques instants avant d'entrer dans la machine. C'est là qu'elle lui avoue n'avoir jamais fait de photos dans un purikura. La demoiselle la regarde avec des yeux ronds. Comment est-ce possible ? N'est-ce pas un incontournable pour leur tranche d'âge ? Il faut croire qu'elle n'a pas forcément l'occasion de beaucoup s'amuser avec sa carrière.

- C'est vrai ? Tu vas voir c'est amusant !

Il faut bien une première fois à tout. Elle ne c'était jamais fait conduire par un chauffeur privé. On peut dire qu'elles sont à égalité ainsi ? Même si avoir un chauffeur est bien exceptionnel que faire des photos kawai. Quoi qu'il en soit les deux jeunes femmes se glissent dans la cabine où Aliyah peut enfin se débarrasser de tout son attirail de camouflage. Toutes les deux prennent le temps de choisir divers fond et dessins à ajouter. Oreilles et moustaches de chats, rouges aux joues, bulles comme dans une bande dessiné avec des expressions amusantes ! Elles passent en revue presque tout le catalogue.

Vient ensuite le moment de prendre des pauses. Tsuki a un peu la sensation d'être une enfant à côté d'Aliyah qui dégage une beauté et une prestance naturelle. Fort heureusement pour elle, la magie de ces photomatons embellie n'importe qui ! Et elle sait bien qu'elles ne sont pas là pour faire des photos de magazines mais pour avoir un bon souvenir de cette journée entre filles. Elle se prête même au jeu de prendre une pause similaire aux siennes, se retenant de rire aux éclats en attendant que la photo se prennent.

En sortant, elle récupère chacun un exemple de l'ensemble des clichés. Un large sourire illumine le visage de la demoiselle.

- On est très belles oui !

Elle gardera précieusement les clichés dans sa chambre. Dans un album où elle a déjà plusieurs photos de ce genre et d'autres encore. Un album pour se souvenir de tous les moments précieux de la vie !

Bien qu'elles s'attardent encore un peu devant la salle de jeu, Aliyah lui fait savoir qu'elle préfère rentrer. En effet, il y a de plus en plus de monde. Tsuki aurait bien aimer continuer sur leur lancée mais elle n'a pas envie que son amie se fasse un ulcère à l'estomac à force de stresser et de ne pas pouvoir profiter.

- Non ne t'inquiète pas je peux comprendre. Et puis regarde j'ai trouvé une robe et un magnifique tissus pour faire un cadeau à ma grand-mère ! Je suis vraiment heureuse !

C'est déjà bien plus que ce qu'elle avait espérer ! Alors, tranquillement, elles prennent le chemin du parking où les attends leur chauffeur pour rentrer.

- Tu peux faire ça ? Ça serait...incroyable et un peu...Surréaliste.

Privatiser un endroit. Est-ce qu'elle est vraiment devenue amie avec une personne qui peut faire ce genre de choses ? Il faut croire que oui ! L'idée la gênerait un peu par rapport aux autres personnes. Parce que c'est un monde duquel elle n'est pas du tout coutumière. Et qu'elle ne pensait jamais toucher, ne serais-ce que du bout des doigts. Il était plus simple pour elle de s'adapter au monde de l'ex chanteuse, qu'elle au sien. Car il y a des éléments extérieurs qui font qu'elle ne peut pas vivre comme elle l'entend. A visage découvert. Comme tout un chacun. Tsuki lui souhaite cependant de pouvoir retrouver, un jour ou l'autre, cet anonymat. Sa boutique doit marcher. Mais les gens continueront-ils de forcément la reconnaître ? Les visages de la monde sont moins connues que ceux de la musique. Du moins...à sa connaissance. Sauf pour les initiés et passionnés bien entendu. Son changement de carrière est encore trop récent pour aspirer à un peu plus de tranquillité.

Une fois ses paquets dans le coffre de la voiture, elle prend place sur la banquette arrière avant que le chauffeur ne démarre pour retourner vers Kobe. Le rythme régulier de la voiture la berce quelque peu. Il faut dire que la journée a été fatigante, mine de rien.

- Merci pour cette journée, Lily.

Elle laisse sa tête aller sur le rebord de la portière, ses paupières luttant pour ne pas se fermer et continuer de regarder le paysage. Mais elle ne verra pas la fin de la route passer.