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Shizue Ootomo
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Citation : Je n'ai trouvé de repos que dans l'indifférence... mais je me suis assez reposée
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Laver sa honte à grandes eaux

avec Jake Dawkins

Les couloirs étaient silencieux. Les cours ayant fini près d’une heure plus tôt, ils n’étaient plus parcourus que par de rares retardataires, juste le temps qu’ils se hâtent vers la sortie. Souvent, ils étaient seuls et Shizue ne percevait que des bruits de pas ; plus rarement, tout un petit groupe passait en discutant bruyamment, ne se sachant pas écoutés. Les portes coupe-feu battaient deux ou trois fois, puis le silence retombait, et Shizue n’entendait de nouveau plus que les clapotis de l’eau dans son seau.

Shizue appréciait ces moments de quiétude, en temps normal. Ces quelques minutes où l’on peut se croire seul au monde. Les salles autour de soi se métamorphosent. Comme cet amphithéâtre : sa raison d’être est de voir ses bancs investis par les étudiants, et son estrade parcourue par un professeur. Il est censé être bruyant, faire résonner les leçons gesticulées ou ânonnées tout comme le brouhaha de l’assemblée. Un bon amphi fait des chuchotements un lit juste assez moelleux pour faire un écrin au savoir qui y est distillé. Mais après les cours, une fois vidés des étudiants qui les font vivre, ils ne sont plus que des grands espaces mortifères. Leurs marches de béton froid ne sont plus réchauffées par les rumeurs ou confidences fiévreusement échangées là. Elles paraissent soudain agressives, à surplomber ainsi l’estrade, à juger ceux qui s’égarent dans ses rangs alors que ce lieu ne remplit pas sa fonction.


Mais il n’y avait pas que ça qui la faisait se sentir sur les nerfs. En plus de cette impression d’avoir toute une audience invisible qui fixait son dos, il y avait ces traces sur le mur devant elle. Une demi-heure qu’elle les frottait, avec toute l’énergie que lui donnait sa hargne, et elle ne se sentait pas proche d’en venir à bout. Juchée sur une chaise qu’elle avait dû traîner là depuis une salle voisine, elle étrillait ferme la paroi mais elle avait plutôt l’impression d’essayer de les effacer à la peau de chamois. Lâchant un énième, long soupir, elle plongea une fois de plus son éponge dans l’eau à présent grisâtre de son seau, l’essora et la rappliqua sur le mur. Elle pesta de nouveau contre le concierge, qui lui avait refusé tout produit plus décapant que du liquide vaisselle, de peur qu’elle n’abîme la peinture, puis essaya de voir un aspect positif à sa position. Le nez ainsi collé contre l’objet de sa colère, elle ne voyait pas le tableau entier. Elle pouvait prendre les lignes une par une, déconstruire le mot pour le vider de son sens. D’abord, le trait horizontal supérieur. Celui-ci était presque effacé, enfin. Ceux d’en-dessous avaient à peine bavé, lui annonçant encore quelques heures de dur labeur.

Son bras droit commençait à se crisper, tout comme sa mâchoire qu'elle maintenait serrée. Elle devait ignorer ces douleurs, il le fallait si elle ne voulait pas que les premières années tombent ce tag le lendemain matin à la première heure, comme sa promo était tombée dessus un peu plus tôt. Une petite voix lui rappelait que ce ne serait pas la première fois et qu’à présent qu’un senpai avait vendu la mèche, ils en connaissaient la signification et ne prendraient pas peur. Non, ils se mettraient plutôt à chuchoter dans le dos de Shizue et à se retourner sur son passage : rien qu’ils ne fassent déjà. Alors ils pouvaient bien les voir, ces traces infâmes, non ?

- Hors de question qu’ils voient ça, se répondit Shizue à elle-même dans un grognement.

Le problème n’était pas de les préserver eux mais de se préserver elle-même. Préserver un semblant d’honneur en agissant selon ses principes : c’était une histoire qui la concernait elle, et elle seule, donc c’était à elle de la régler. Si elle ne pouvait pas, dans l’immédiat, aller chercher le responsable pour s’assurer qu’il ne recommencerait jamais, elle devait au moins en minimiser les retombées autour d’elle et le nombre de témoins.  Se racontant cela, elle se remit à frotter avec plus de vigueur.

De nouveau, des portes coupe-feu fouettèrent l’air mais cette fois, Shizue s’interrompit. Le bruit était différent. En se retournant, elle comprit que ce n’était pas les portes du couloir mais celles de l’amphithéâtre qui s’étaient ouvertes. Le visiteur était encore planté devant, la toisant. Shizue analysa très vite les deux options qui se présentaient à elle : l’ignorer ou le saluer un tant soit peu poliment. La seconde ne lui faisait absolument pas envie mais elle pourrait peut-être le faire sortir plus vite, la première pourrait le vexer mais était-ce si grave, après tout ? Elle choisit finalement un entredeux.

- Bonsoir, senpai, lança-t-elle sans joie tout en retournant à sa tâche.

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