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Caitriona Adam
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Re: Discutons bouquins | Ven 12 Mar - 17:46
bonjour bonjour bon jour. bon. jour.
je suis excitée comme une puce parce que je viens de finir un livre de mon enfance : Tobie Lolness.
Tobie Lolness c'est le premier roman de Timothée de Fombelle. il a sorti le premier tome, "La vie suspendue", en 2006, et le deuxième, "Les yeux d'Elisha" en 2007. puis Gallimard Jeunesse a publié une version intégrale en 2008. j'ai reçu cette édition intégrale à mon anniversaire, en 2011. vous imaginez ? un pavé de 660 pages qui entre dans ma vie, et qui n'en ressortira pas.
d'abord, avant de commencer, ce livre est un livre pour enfants. ce n'est pas de la grande littérature compliquée, le plot n'est pas si complexe que ça - bien que tout soit entremêlé. pourtant, je suis sûre que c'est un livre pour tous les âges.
il commence avec cette simple phrase : "Tobie Lolness mesurait un millimètre et demi, ce qui n'était pas grand pour son âge.". Tobie, c'est un petit garçon de treize ans au début du livre. il est poursuivi par son propre peuple, un peuple de minuscules hommes vivant dans un arbre. on entre dans le roman, comme ça, comme si on zoomait d'un coup sur un point précis. c'est pas génial ? si vous pensez que c'est comme les minimoys, détrompez-vous : c'est mille fois mieux. le monde minuscule est construit avec énormément de cohérence (bon c'est pas parfait mais c'est quand même bien fait) et !! on parle de montagnes pour désigner les racines de l'arbre, de forêt pour le lichen envahissant, les kilomètres se transforment en centimètres et on ne parle plus de café, mais de jus d'écorce noir !!! c'est de la bière de mousse qu'ils boivent, et du vin de noix ! du pâté de termite ! je !!!!!
donc oui, Tobie est poursuivi pour un crime qu'il n'a pas commis, et à partir de ce bout d'intrigue, toute son histoire va se dérouler et avancer, alternant avec des flashbacks pour nous permettre d'en savoir plus sur son passé.
"Elle sourit et c'était quelque chose de nouveau que Tobie aima beaucoup. Elle souriait extraordinairement bien pour son âge. En principe, à partir de quatre ou cinq ans, on sourit moins bien. Et ça n'arrête pas de se dégrader."
il n'y a pas que Tobie, dans le livre. il y a ses parents (Sim et Maïa), il y a Elisha, il y a ses voisins des Basses-Branches, il y a Léo - son ancien meilleur ami -, et il y a les Pelés ou "la menace", un peuple dont on ne sait rien mais qui a vraisemblablement tué un homme qui s'est aventuré trop près de la frontière entre l'Arbre et la Prairie. bref, un joli sac de nœuds qui se démêle au fur et à mesure du roman.
les personnages sont parfois caricaturaux, mais aussi profonds, dans le sens où ils ne sont pas vides, dans le sens où ils vivent à travers les mots, les pages et les dessins. PARCE QUE OUI LES DESSINS. oh mon- les dessins. François Place. un artiste. j'adore les illustrations, et celles-là sont d'une délicatesse et d'une douceur qui me réchauffe le coeur lorsque je les vois. vraiment. VRAIMENT.
quant à la plume de l'auteur... Timothée de Fombelle a un style léger, simple, alternant poésie et humour, rendant hommage aux mots et au langage. il y a tellement de moments où je me suis arrêtée et que j'ai relu une expression en souriant - ou en retenant mes larmes lol.
"Le prénom de Tobie se dessina comme une bulle sur les lèvres de Maïa et vola lentement jusqu'à Sim qui le reçut les yeux fermés."

"Pauvres gens, ils ont préparé leur malheur aussi bien qu'un dessert: une motte de peur, une poignée de mensonge, beaucoup de faiblesse, et quelques grammes d'ambition. Et maintenant, c'est leur fils qui va devoir avaler ça."

"Ce jour-là, Tobie comprit, [...], que quand on pleure quelqu'un, on pleure aussi ce qu'il ne nous a pas donné."
et au-delà de tout ça, le peuple de l'Arbre est en fait une version miniature de notre peuple à nous. le livre évoque les avancées technologiques qui menacent l'environnement, les gens sans scrupule qui feront tout pour atteindre le haut, les scientifiques qui essaient de prévenir la population mais la population qui s'en fiche... c'est pas énormément développé mais c'est une jolie superposition à notre société.

voilà !!! je pense que ce qui penche énormément dans la balance, c'est toute la nostalgie qui accompagne ce livre, mais il y a une grande, grande part de qualité intrinsèque qui est en jeu aussi. il y a beaucoup de livres de mon enfance que j'ai donnés, que j'ai essayé de relire mais qui n'ont jamais su rester avec moi. les livres de Timothée de Fombelle, en revanche, m'accompagnent malgré leurs défauts. lisez ses livres !!!!!!


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Re: Discutons bouquins | Mer 14 Avr - 17:22
Bonjour la compagniiie!

Alors malgré les fautes de frappe et d'orthographe étranges sur la liseuse, j'ai terminé le livre Ma double vie, les mémoires de Sarah Bernhardt. Cette femme avait un caractère assez dominant et lire ses péripéties rocambolesques m'a bien fait rire! La meilleure dramaturge de tous les temps, Sarah était tout un phénomène. Française, elle a même voyagé jusqu'en Amérique et dans plusieurs villes où j'y suis allée!! La différence c'est qu'elle y était dans les années 1880 :3 Mais les décors sont quasi identiques à mes souvenirs et on se laisse bercer dans ses métaphores du théâtre qui dans le temps, était la Comédie-Française et l'Odéon.

Tout un bout de femme, qui en plus était amie avec Victor Hugo, dont j'ai lu ses livres quand j'étais à l'école. Avec d'autres personnes connues et en Amérique, elle a rencontré Thomas Edison! Un petit coucou au film de Tesla où cette Sarah y était sans même que j'aille encore lu ses mémoires! Bref, ce n'est pas un chef d'oeuvre mais j'adore lire des histoires vraies, c'est plus touchant et je trouve que le théâtre de nos jours est très négligé. Cette forme d'art n'attire plus les jeunes et pourtant, c'est très bon pour la confiance en soi!
Prochain roman : Flots, de Patrick Sénécal.

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Re: Discutons bouquins | Sam 17 Avr - 22:28
Vous l’attendieeeeeeeez (ou pas) : j’ai fini de lire Autrefois les ténèbres ! Mais j’ai tellement vite enchaîné sur le deuxième tome que j’ai un peu omis de repasser par ici.

Pas facile à résumer sans en dire trop… Pour faire court, on suit l’histoire de trois personnages : un espion sorcier, chargé d’enquêter sur un ennemi tellement invisible que presque plus personne ne croit en son existence ; le descendant des anciens rois, qui part tuer son père ; et un chef barbare, plus grand guerrier de son peuple pourtant méprisé par ses pairs. Et tout ça se déroule sur fond d’une Guerre Sainte imminente, accompagnée de son cortège d’alliances, trahisons et manigances politiques diverses.

L’univers est juste wouah ! C’est dense, ça grouille, c'est sale et c'est beau, je peux sentir la puanteur des ruelles de la capitale et entendre les messes basses dans les couloirs du palais impérial. Alors oui, y’a plein de noms à coucher dehors… Mais y’a un glossaire et des cartes, au pire. Et puis, une telle multiplicité des factions et des nations, ça participe à poser le cadre. On sent que le destin du monde se joue en même temps que ceux des personnages, donnant à la fois un côté épique et un côté intimiste à l’histoire.

Et quels personnages ! et quelles relations se nouent entre eux ! Achamian et Esmenet sont tellement touchaaaaaaants !

- Nous formons un bien triste couple, dit-elle comme si elle faisait une simple remarque.
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Un sorcier et une catin… Il y a quelque chose de triste, là-dedans.
Il lui prit les mains et embrassa le bout de ses doigts.
- Il y a quelque chose de triste dans tous les couples, dit-il.

C'est une histoire à la fois mignonne et pas niaise du tout, qui colle vraiment aux personnages et est vraiment utilisée, elle n'est pas là juste pour mettre un peu d'amour dans ce monde de brutes.

En fait, les personnages sont assez proches d’archétypes mais ils ont une vraie âme, quelque chose qui les rend vivants. Kellhus n’est pas juste doté d’une aura quasi magique, un messie revenu des terres abandonnées pour mener la Guerre Sainte à la victoire ; Cnaïur n’est pas juste un chef nomade élevé dans l’adoration de la violence et qui jette un regard méprisant sur ces peuples étrangers « efféminés » ; l’empereur n’est pas juste un fils cadet à l’intelligence moyenne, élevé par une mère castratrice, qui compense son manque de confiance en lui grâce à la cruauté : ils sont beaucoup plus que ça. Quant à Achamian, encore lui, ce sorcier qui ne peut ni se défaire de sa mission, ni y croire totalement : c’est pas une idée géniale et pleine de potentiel dramatique, ça ?! Et vous savez quoi ? Ce potentiel est parfaitement exploité !!

*Tousse, retrouve un peu de son calme*

Pour finir (parce qu’il faut que j’abrège, je sais), j’allais dire que le style n’est pas extraordinaire, mais en fait, si. Mais c’est qu’il est tellement fluide qu’on le remarque à peine. Pas de grandes métaphores, pas de grandes envolées lyriques, mais je crois que ça aurait fait tache, ça aurait détourné l’attention du fond au profit de la forme. Il s’écoule très simplement, très clairement, et nous emporte sans forcer.

Oui, encore Achamian et Esmenet, mais j'ai une tendresse particulière pour eux deux Discutons bouquins  - Page 2 596387960
Un autre passage, avec un autre personnage, quand même:

Donc oui, j’ai bien compris que mes compères qui postent aussi ici ne sont pas fans de fantasy (rah là là, ce que vous manquez quand même ! 😉) mais si des amateurs passent par là (des amateurs qui n’ont pas peur de quelques 2.000 pages, en 3 livres), foncez !
Et maintenant, le tome 2 : Le Guerrier Prophète !


Caitriona Adam
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Re: Discutons bouquins | Sam 1 Mai - 16:01
eeeet c'est mon grand retour, avec *compte* 5 livres dont je veux vous parler - le reste ne compte pas vraiment (bien que les Agatha Christie soient super chouettes, vous les connaissez déjà bien !).

Les Passants de Lisbonne de Philippe Besson : Hélène et Mathieu sont dans le même hôtel à Lisbonne. Ils ont tous les deux perdu un être cher, et c'est dans leur souffrance qu'ils se rencontrent, se parlent, s'écoutent, et se tiennent compagnie.
Ceci n'est pas une histoire d'amour entre les protagonistes. C'est une histoire à propos du deuil, de la séparation, de comment vivre après une tragédie, comme envisager l'avenir alors que la vie nous a tout pris. Je l'ai lu pour la première fois à 15 ans et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, parce qu'à cet âge, on a beaucoup de chagrin et tout bouillonne à l'intérieur. Ce livre, c'était en quelque sorte ma catharsis. Là, je l'ai relu, et il y avait un petit truc en moins (ou peut-être que c'était moi qui avais un petit truc en plus ?). Je le trouve toujours très bien, très poignant et touchant, mais je m'en suis éloignée.
Il est très intéressant et j'ai corné de nombreuses pages pour de jolies citations ! Le style est simple et fluide, mais il joue bien son rôle. La relation entre les deux personnages est complètement platonique et je valide. 4/5 ?

Wonder de R.J. Palacio : August ("Auggie") est un petit garçon qui est né avec une malformation faciale. A 10 ans, après avoir suivi l'école à domicile, il doit maintenant intégrer une école, une vraie, avec des gens qui peuvent le voir. Avec sa famille aimante, et les amis qu'il se fait en cours de route, il va devoir se faire une place dans un monde qui est souvent enclin à juger un livre par sa couverture, plutôt que par ce qu'il contient. (sur la 4e de couverture, mon édition n'a pas de résumé, juste écrit : "Don't judge a book a boy by its cover his face")
Je me le suis procuré après avoir vu le film du même nom à la télévision, qui est une adaptation de ce livre. J'aurais pu pleurer pendant tout le long mais j'ai réservé mes larmes pour la fin. :')
D'abord, dans le fond : c'est un très beau livre, sur l'acceptation, la gentillesse, et le seul fait d'être un être humain avec un minimum de décence. Je sais pas trop quoi dire d'autre, les personnages sont vraiment tous assez différents et plutôt complexes dans leur simplicité haha. C'est un livre qui fait chaud au coeur et qui l'écrase aussi un peu parfois. il est un peu idyllique par moment - c'est rare que les profs/directeurs soient aussi incroyables mais ça donne espoir !!
"When given the choice between being right or being kind, choose kind."
"The universe takes care of all its birds."
Dans la forme : c'est un livre avec plusieurs narrations, et parfois des chapitres plutôt courts, ce qui fait que ça se lit super facilement - même en anglais, vu que c'est du middle grade. Les différentes voix (Auggie, ses amis, sa soeur, le copain de sa soeur, l'amie de sa soeur) sont vraiment toutes singulières et apportent un point de vue différent sur une même situation, ce que j'ai vraiment apprécié. Tout le monde vit une situation de façon différente, tout le monde a une histoire à raconter. Tout le monde a sa propre voix et a le droit de l'utiliser, de se faire entendre. (Ils ont bien respecté ça dans le film, que je conseille vivement !)

Rester en Vie de Matt Haig : j'ai pas grand chose à dire. Une belle oeuvre de non-fiction d'un auteur diagnostiqué avec une dépression et un trouble anxieux. Il y a de rares passages qui peuvent sans doute trigger un peu, mais le reste du livre est presque "lumineux", dans le sens où il nous parle de comment il a fait pour faire avec ces maladies, comment il a fait pour ne pas sombrer trop bas. Il nous dit que c'est dur, mais que c'est possible. Y'a tout un chapitre où il a mis des tweets répondant à sa question "Quelle est votre raison de vivre ?" et c'est juste, tellement beau. Bien sûr, c'est un livre sur à quel point c'est difficile et atroce de vivre avec la dépression et l'anxiété généralisée, mais c'est surtout un livre avec du bel humour noir et de l'espoir pour le futur. Ya de nombreux chapitres qui sont juste une conversation entre l'ancien lui et le futur lui. Bref, c'est juste un livre très bien, très beau et qui, comme l'ont dit beaucoup de gens, peut sauver des vies.

The Gentleman's Guide to Vice and Virtue de Mackenzi Lee : on est au 18e siècle, Henry "Monty" Montague est le fils d'un noble anglais, il est amoureux de son meilleur ami Percy et s'embarque avec lui et sa soeur dans un tour de l'Europe (c'est à la mode à l'époque je crois). Ce qui devait être une idylle - pas de parents, la soeur qui débarque à Marseille et des semaines avec Percy - se transforme en une série de péripéties qu'ils n'étaient pas prêts de s'imaginer.
!!!!!!!!!!! Je n'en attendais pas AUTANT de ce livre et il m'a tout apporté. Rien que d'y penser, je redeviens émotionnelle et j'arrive plus à communiquer. :') C'est mon comfort book et Monty est mon comfort character. je vais faire une petite liste pour éviter de me perdre trop rapidement, et de vous perdre dans le même temps.
- les personnages sont tous tellement complexes et intéressants ! Monty est un petit con prétentieux égoïste et dont le narcissisme cache un trauma et un ego dysfonctionnel. Son meilleur ami est tellement gentil malgré tous les problèmes qu'il a, et pourtant, on ne tombe pas dans le cliché du gars qui se fait marcher dessus par ses amis parce qu'il est trop doux ! Il a des réactions humaines et normales et sait se faire entendre ! Parfois. Et Felicity, la soeur de Monty, est INCROYABLE. elle fait tout pour casser les codes de l'époque, qui enchaînent les femmes à des tâches ménagères et à une vie domestique. (en plus elle est confirmée ace donc-)
- le plot : SUPER INTERESSANT. j'y attendais pas. comme quoi, on peut à la fois avoir une bonne intrigue ET de bons personnages. j'en dirai pas plus lol, juste qu'il y aura des cavales, des navires et des trucs un peu mystiques !!!!
- les thèmes : très très intéressants. Notamment l'abus physique et moral, les moeurs de l'époque (y'a un truc !! qui m'avait choquée !!), mais aussi des thèmes touchants comme the found family.
- la forme : je l'ai lu en anglais et il était un peu compliqué à comprendre par moment parce que l'autrice emploie un vocabulaire parfois un peu daté, mais c'est allé ! il est traduit en français sinon.

The Last Lecture, de Randy Pausch : de la non-fiction. Des professeurs donnent des conférences appelées "la dernière conférence" : quelles sont les leçons qu'ils ont apprises tout au long de leur vie, que laisseraient-ils derrière eux s'ils devaient mourir demain ? Randy Pausch, lui, va vraiment mourir : il a été diagnostiqué avec un cancer du pancréas incurable, il n'a plus que quelques mois à vivre. Et pourtant, sa conférence n'est pas sur la mort, elle parle de vivre et s'intitule "Réaliser ses rêves d'enfance".
!!!!!!!! j'ai adoré. Le livre commence avec Randy qui parle de la réalisation de cette conférence et finit avec les derniers mots qu'il prononce à ladite conférence. Entre les deux, il suit à peu près le plan du diaporama qu'il a utilisé, en ajoutant des choses dont il n'aurait jamais pu parler à l'oral. Ce sont des leçons de vie, des leçons d'humilité, des conseils sur comment réussir... Et même si certaines choses ne me parlaient pas directement, c'était super intéressant de suivre son parcours. C'était vraiment un homme impressionnant et intéressant.
Sa conférence a été filmée et est disponible sur le site de Carnegie Mellon. J'ai adoré regarder la vidéo après avoir lu le livre : Randy Pausch était vraiment éloquent, et surtout, drôle. Extrêmement drôle.
(j'arrête pas de vouloir parler de lui au présent. mais il est décédé en 2008 !!!!)


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Re: Discutons bouquins | Dim 2 Mai - 21:09
J'adore vos critique de livres Discutons bouquins  - Page 2 3507971625

Alors j'ai fini le roman Flots, de Patrick Sénécal. Et attention, c'est horreur thriller, pour les âmes sensibles s'abstenir A PARTIR D'ICI.

Si vous ne le connaissez pas, c'est un écrivain très populaire québécois pour son écriture assez tranchante et macabre autant dans ses mots que son écriture globale du bouquin. Peut-être avez-vous ses deux adaptations en film : 5150 rue des Ormes et 7 jours du talion? Je n'ai pas tout lu ses livres mais ceux que j'ai lu étaient très bon, donc je m'attends évidemment à un roman excellent maiiis, la fin était désastreuse selon moi.

Je vais écrire sans spoiler au cas où quelqu'un voudrait le lire, car c'est plutôt intéressant côté psychologie. Le roman est bien amené pour qu'une gosse de 8 ans écrive dans son journal intime et dans chaque chapitre suivant, on suit l'enquêtrice qui se pose des questions. Au début j'ai fait ''raaah c'est chiant'' parce que le covid est mentionné, mais ça explique des choses sur quelques personnages. Ensuite il est en arrière plan dans le roman, alors ça passe. On voit le parcours de la petite fille qui a clairement un problème mental de base, toutefois l'auteur veut nous amener à lire entre les lignes pour ''dénoncer'' le devoir des parents, ce que les enfants peuvent apprendre à l'école et à l'extérieur de la maison. Sénécal est très bon pour trouver des idées horribles à faire vomir. Ouais comme dit plus haut, c'est certaines choses que toute personne fait ''mais où il est allée chercher ça putain?''.

Aussi je crois qu'il veut faire réfléchir le lecteur les pours les contres de la DPJ (où les jeunes se retrouvent lorsqu'ils n'ont plus de parents), entre autres le système de santé en général, la violence conjugale, la violence tout cour. Il a bien choisi la ville pour écrire cette histoire car oui, c'est un total préjugé mais la vérité en même temps. Les dernières pages étaient prévisibles maiiis, la fin. Déception. Non mais grave. Autant dire que ''non haha c'était un rêve'', le même genre de déception lorsque tu t'attends à du Patrick Sénécal.

Est-ce que je recommande? Oui quand même, parce que j'ai bien aimé me plonger dans le cerveau d'une fille de 8 ans qui visionne trop de films d'horreur.
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Re: Discutons bouquins | Mer 16 Juin - 10:46
oh je connais le nom de l'auteur, Bast ! mais j'ai jamais lu ses livres.

de mon côté, après beaucoup de larmes versées, le t-shirt un peu mouillé après avoir essuyé les premières larmes, et trois mouchoirs utilisés, je vous présente - et recommande - Summer Bird Blue, d'Akemi Dawn Bowman. (Je ne sais pas du tout s'il est traduit en français, mais la lecture en anglais s'est très bien passée, il y a juste la façon de parler des Hawaïens qui est un peu surprenante au début mais on s'y fait rapidement.)

En bref, c'est l'histoire d'une fille de 17 ans, Rumi. Sa meilleure amie est sa soeur Lea et elles passent leur temps à composer des chansons, jusqu'au jour où Lea meurt dans un accident de voiture. Tout dégringole, Rumi est envoyée à Hawaï chez sa tante le temps que sa mère arrive à faire face à son chagrin. Là-bas, pleine de colère et complètement perdue, elle fait la connaissance des "boys next door" : Kai, un jeune surfeur toujours de bonne humeur, et Mr. Watanabe, un monsieur de 80 ans qui vit avec son chien. C'est avec leur aide qu'elle va pouvoir, lentement, se reconstruire et arriver à faire face à ses souvenirs, à toutes ses émotions enfouies et enfin aller de l'avant.

Le plot : que dire ? C'est une histoire à propos de la perte d'un être cher, ça parle de l'absence, de culpabilité, de la peur de soi-même et de l'avenir. L'intrigue à proprement parler est très simple : une fille fait le deuil de sa sœur sur une île au milieu de l'océan Pacifique. Ce n'est pas un livre qu'on lit pour l'intrigue, mais plutôt pour le développement des personnages et les leçons qu'il peut nous apporter.

La forme : rien à redire. L'autrice parsème des souvenirs tout au long du livre, sous forme de flashbacks qui, je le pense, ont vraiment leur place dans la narration. C'est très naturel et en même temps, c'est visuellement séparé du moment présent (ce qui peut déranger certains). Comme dans la vraie vie, on est en train de parler à quelqu'un, en train de manger, en train de faire quelque chose, et y'a un souvenir, dont le lien avec le moment présent peut être une simple minuscule chose, qui nous frappe sans prévenir et on revit le moment passé. Les bons moments, et les mauvais.

Les personnages : je ne vais pas parler de tous les personnages, mais on a notre perso principal, Rumi, et ses deux voisins, Kai et Mr. Watanabe.
D'abord, Rumi. Elle vient de perdre sa soeur, elle a l'impression que sa mère l'a abandonnée, et elle est juste pleine de colère. Tellement pleine que ça déborde tout le temps. Je sais que ça peut énerver certaines personnes de voir un personnage se comporter de façon si "ingrate" avec les autres, mais elle est paumée, sans aucun repère, elle a perdu les deux personnes les plus importantes de sa vie sans personne pour lui dire comment faire pour faire face à toute cette peine. Au début, je ne m'identifiais pas trop à elle, mais au fur et à mesure, quand elle explique sa jalousie, sa peur de ne pas tout de suite avoir toutes les réponses à propos de l'avenir, ses pensées se sont superposées aux miennes et ça a fait du bien de se sentir un peu compris. Et que, dans le livre, on lui dise que c'est normal de se sentir comme ça, ça fait du bien. Petit plus : on suit ses questionnements sur son identité sexuelle et romantique et sa façon de voir les choses, son rejet des labels et les mots réconfortants d'un de ses amis, tout ça était vraiment super bien fait.
Ensuite, Mr. Watanabe. J'ai adoré toutes les scènes dans la maison de ce vieux monsieur, ronchon mais super gentil à sa façon. C'était juste si paisible. Je peux pas trop en dire plus sans spoiler les meilleures parties, mais voilà ! J'ai adoré ce monsieur, de sa première apparition, à sa dernière.
Enfin, Kai. Kai ! J'ai pas trop envie de spoiler mais !! j'ai adoré ce garçon !! Il est tout ce qu'on attend de lui, et plus encore. Il a ses propres problèmes mais il est, comme Mr. Watanabe, une constante tout au long de ce livre, un pilier sur lequel c'est rassurant de se reposer. Il est bienveillant sans rien dramatiser, et c'est un vent de fraîcheur qui l'accompagne.

En parlant de vent de fraîcheur, y'a plein, plein d'images dans la narration. Des rires qui font penser à des gouttes d'eau qui tombent sur le sol, ou au bruit des vagues. Ça nous plonge rapidement dans l'ambiance de l'île, de ce bref arrêt dans le temps, et je sais pas, j'ai beaucoup aimé.

Les petits points négatifs : les pensées de Rumi deviennent parfois répétitives. "Je ne sais pas quoi faire sans ma soeur", "ma mère m'a abandonnée", "je n'arrive plus à faire de la musique". C'est réel, c'est pas exagéré, et le fait d'être coincé dans une manière de penser et de pas savoir comment en sortir, c'est normal, surtout dans cette situation, mais c'est vrai qu'au fil du livre, on se dit "oui j'ai compris".

Bref, c'était un long avis et je m'en excuse !! Mais j'ai vraiment adoré ce livre ! Je le recommande chaudement parce que malgré tous les coups dans l'estomac qu'il m'a mis, il m'a aussi tiré des éclats de rire sincèrement amusés et voilà.


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Re: Discutons bouquins | Ven 2 Juil - 23:27
j'évite un double post en postant avec mon dc. *sort*

Red, White and Royal Blue de Casey McQuiston : dans une réalité alternative où le président des EU serait une présidente et que la Queen Elizabeth est remplacée par la Queen Mary, le FSOTUS (first son of the United States), Alex, déteste le parfait et seemingly sans émotions Prince Henry. Après une catastrophe internationale et diplomatique, ils sont obligés de feindre une amitié fusionnelle pour sauver les apparences. C'est ainsi qu'ils se rendent compte qu'ils ont plus en commun qu'ils ne le pensaient...

Donc, oui, c'est une romance. Comme certains l'ont dit, c'est comme prendre une bouchée d'un gâteau crémeux et sucré. Puis une autre. Et encore une autre. Ça redonne espoir, ça donne envie de croire de nouveau en l'amour. Y'a un peu trop de scènes de sexe pour moi, mais bon.
Outre la romance, il y a la politique, assez bien dépeinte. Certains se sont plaints d'une "idéalisation du parti démocrate et des personnalités politiques, aussi fictives soient-elles" et ça ne se dément pas, mais à mon avis, faut juste garder en tête que c'est de la fiction, que malgré le semblant de réalité que l'autrice a voulu dépeindre, c'est quelque chose de très idéalisé et c'est pas forcément fait pour être à 100% critique et réaliste. L'autrice a voulu se réfugier dans un monde un peu plus lumineux, avec un peu plus d'espoir, et je la comprends. (elle a commencé à écrire juste après l'élection de Trump lol)
Le livre traite de pas mal de bons sujets, ne les développe pas jusqu'au bout mais donne déjà une bonne ébauche : la biracialité (ça se dit pas ?), toutes les affaires de la Couronne, les manigances politiques, et le fait de coming-out alors que t'es une personnalité publique.

En bref : très bon livre pour la romance, faut garder la tête froide quant à la politique, je recommande pour passer un bon moment.



I Wish You All The Best de Mason Deaver : Ben fait son coming-out à ses parents : iel est non-binaire. Ils le rejettent et l'expulsent de la maison, et iel est obligé d'aller vivre avec sa soeur et son mari, après avoir perdu contact depuis 10 ans. Nouveau lycée, nouveaux amis, comment s'assumer dans un monde pas forcément ouvert d'esprit, avec un traumatisme important dû à son premier coming-out ?

Alors. C'est un livre tellement important pour les enby qui sont out ou encore closeted. Pour moi, c'était comme un gros câlin (avec quelques coups de poings dans le ventre...), très réconfortant, surtout grâce à un personnage en particulier : Nathan. Nathan, c'est le nouvel ami de Ben. Nathan, c'est un rayon de soleil, c'est quelqu'un qu'on adorerait avoir dans sa vie.

Le gros défaut, c'est les personnages secondaires. Ils ont aucune profondeur, la plupart n'ont qu'un trait de caractère, certains sont même sans aucune personnalité. Y'en a qui sont très intéressants et sont une ébauche d'un vrai bon personnage avec de la profondeur, et tous mériteraient d'être un peu plus développés.

A part ça, c'était super enrichissant. L'auteur donne une représentation positive de la thérapie et un super message que j'ai retenu de ce livre, c'est "aller en thérapie si vous en ressentez le besoin, ça fonctionne et ça va vous aider" (à condition de trouver le bon psychiatre). Ça parle d'abandon, de pardon, de sortir de sa zone de confort (un peu).



Donc, deux livres avec une bonne représentation queer mais ! pas parfaits, donc à nuancer mais à ne pas jeter sous seul prétexte qu'ils ont pas mal de défauts.
Bisous !!!


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Logan Rothschild
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Re: Discutons bouquins | Ven 27 Aoû - 11:44
Hello ! Ca faisait un bout. ♥
J'ai à la fois une critique acerbe et un éloge sincère à formuler. c: On va commencer par la critique. 8D

Ne fais confiance à personne — Paul Cleave.
Très bien noté sur Babelio et la Fnac, j'ai choisi ce thriller qui nous plonge dans la peau d'un quinquagénaire, écrivain, marié à une femme parfaite et père d'une fille formidable. Il apprend qu'il a l'Alzheimer précocement, et depuis le jour du diagnostic, il s'évertuera à tenir un carnet, plus ou moins assidument, afin que le futur lui, le futur Jerry, puisse se raccrocher à quelques bribes de souvenirs épars. Le bouquin commence bien : Jerry est cloîtré dans une salle d'interrogatoire, où il avoue le meurtre de Susan (avec un "z", précise-t-il). On apprend plus tard qu'il n'avoue rien du tout, puisqu'il était dans une phase de démence, qu'il avait fui de l'établissement de santé dans lequel il résidait et qu'il croyait être le meurtrier d'un de ses livres ; Suzan n'étant qu'un personnage inventé dans sa tête. Voilà à peu près la seule chose cool dans le bouquin : les premières pages. 8D

S'ensuit des chapitres monotones, où on lit Jerry qui se parle à lui-même dans son carnet, de manière très peu naturelle. Le narrateur prend beaucoup de place, on le discerne très bien malgré la narration à la 2e personne qui occupe la moitié du livre (là où Jerry écrit sur son carnet). Le reste s'étire en longueur et on nous dessine un tableau pesant et mystérieux alors que j'ai capté dès la première apparition d'un personnage que c'était lui le vrai tueur, voilà voilà. 500 pages de vide et de faux rebondissements alors que j'attendais juste qu'on me dise que j'avais raison, ce qui est arrivé à la page 400, ouah, quel plot twist incroyable ! Ne lisez pas ce livre. Discutons bouquins  - Page 2 3051046229 En prime, le style est oubliable (peut-être à cause de la traduction ? Je l'ai lu en français !), il n'y a pas de différence notable entre les chapitres à la 2e personne et ceux à la 3e personne, l'idée était très bonne mais Monsieur Cleave s'est un peu cassé le nez sur ma sévérité parce que j'ai un peu lu une centaine de thrillers /PAN

La première gorgée de bière — Philippe Delerm
Alors ça ! Une pépite. Discutons bouquins  - Page 2 3507971625
J'ai rien à vous dire sur l'histoire, y'en a pas. C'est un recueil de petits moments de tous les jours, fugaces ; Philippe marque une pause sur ces instants auxquels nous prêtons peu d'attention et y met les mots justes. C'est une écriture très sobre et pourtant, les mots sont tellement bien choisis (j'ai appris le mot cabalistique grâce à lui) qu'on s'y reconnaît inévitablement et que ça nous replonge dans ces petites réminiscences fortes agréables vraiment, une pépite ! Il y a des extraits sur Google, en PDF, lisez-les. C'est très bien écrit. C'est épuré mais plein de poésie. Pas besoin de cinq métaphores à la minute, juste ces quelques mots par page, tellement vrais et dépouillés de tout artifice qu'il reste seulement ce qui compte : les sensations, les émotions Discutons bouquins  - Page 2 1015233998 Discutons bouquins  - Page 2 1015233998 C'est pas pour rien que je me suis inspirée du titre du bouquin pour mon rp avec Miyabi. 8D Lisez Philippe Delerm ! C'est précisément le style d'écriture dont j'aimerais m'inspirer et j'espère parvenir un jour à ce niveau de justesse et de simplicité Discutons bouquins  - Page 2 3969783681


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Re: Discutons bouquins | Mer 1 Sep - 20:07
Hé ! Miracle ! j’ai eu le temps de lire cet été, donc je viens vous en faire profiter.

Mers mortes d’Aurélie Wellenstein
Dans un futur plus ou moins proche, les activités humaines ont finalement eu raison de toutes les mers et océans, ainsi que de la vie qu’ils contenaient. Depuis, régulièrement, des marées fantômes amènent à l’assaut des humains rescapés des hordes de spectres des créatures marines venus leur arracher leurs âmes.

Sauvagement assassinés, les mers et les océans charriaient au creux de leurs vagues monstrueuses le souvenir de leur supplice, et à chaque fracas, chaque dégorgement d’écume dans le monde des humains, ils paraissaient hurler « vengeance ! ».

Pour les protéger, les survivants ne peuvent compter que sur les Exorcistes, seuls capables de leurrer et même faire disparaître ces spectres. Oural est une de ces « grandes âmes », chargé de veiller sur sa communauté. Jusqu’à ce qu’un jour, le capitaine Bengale vienne l’enlever et l’intégrer de force à son équipage de pirates. Arraché pour la première fois au bastion qui renferme tous ses souvenirs, Oural se retrouve obligé de tout remettre en question, jusqu’à sa notion du Bien et du Mal.

Au départ, j’ai acheté ce roman parce que je voulais une lecture plus légère que ma grosse trilogie de fantasy ou le livre d’histoire que j’avais emmenés en vacances, mais j’avoue que j’avais un peu peur de ce « roman coup de poing sur l’écologie » (je crains toujours que ce soit trop moralisateur ou culpabilisant pour le lecteur). Eh bien, là, pas du tout. Le contexte lui-même sert « d’avertissement », l’auteure n’a pas jugé utile d’en remettre une couche plus directe.

J’ai lu ce livre d’une seule traite. Genre, vraiment. Allez, j’avais lu deux chapitres la veille au soir, mais j’ai enquillé tout le reste dans la journée. J’ai pas pu le lâcher. L’histoire elle-même est bien menée. Elle est finalement assez classique, pas de gros rebondissement, juste rythmée par des péripéties assez variées pour ne pas être lassantes. Le cheminement d’Oural n’est pas non plus d’une originalité folle mais il est bien amené, en douceur. Et surtout, le style est prenant. Les passages plus intenses, au cœur des marées notamment, m’ont assez littéralement tenue en haleine.

Son esprit atteignit les fantômes qui se disputaient avec frénésie les lambeaux d’âme de leur victime. Le bastion réapparut, la guérite, le chemin de ronde, les créneaux. Trois requins, percutés de plein fouet par la vague psychique du jeune homme, se désagrégèrent en morceaux de viande faisandée ; les autres se retournèrent contre l’exorciste. Oural se campa face aux gueules énormes, leurs gencives roses, la succession de dents blanches qui s’échelonnaient sur six rangées, toute la profondeur de leur gorge jusqu’aux ouvertures saignantes des ouïes…

Deux ou trois fois, je me suis demandé si l’auteure était une professionnelle ou une débutante (en fait, elle a déjà publié au moins quatre autres romans). Rien de bien dérangeant mais des détails dans des tournures de phrases, des passages ou des personnages qui auraient pu être développés… Mon impression générale, disons, était que son style est bon mais qu’elle a une petite marge de progression niveau conduite du récit.

Il n’entrera pas dans mon Panthéon de livres que j’admire le plus, ça c’est sûr. Mais dans celui de mes préférés ? Possible. Rien que pour l’ambiance, je pourrais avoir envie de le relire, donc je prends ça comme un très bon signe.


L’Énigme de la chambre 622 de Joël Decker
Changement de genre avec un roman policier. Un pitch classique : un meurtre non résolu. Ce qui est plus inhabituel est que l’auteur se met lui-même en scène : c’est lui qui enquête sur ce meurtre, pour en faire son prochain roman. Une excuse pour parler, au passage, de sa propre vie et notamment de sa relation avec son défunt éditeur.

Niveau forme, je dirais que c’est maîtrisé. Le récit se déroule à au moins 5 périodes différentes, entre la mise en abîme, les flashbacks, les flashbacks dans la mise en abîme, etc. mais on ne se perd pas, on sait toujours où on se place. Ce n’est que vers la fin que j’ai trouvé que ça commençait à être lourd, quand tout s’accélère et qu’on change de période pour parfois une demi-page. Mais donc la grande majorité du temps, ça ne m’a pas dérangée. De la même façon, il y a eu quelques passages où j’ai trouvé les personnages un peu théâtraux mais c’est une question de goût personnel, et sans doute que ça colle bien à l’histoire, donc je n’en fais pas grand cas. J’ai par contre trouvé certains passages clairement inutiles, notamment toutes les parties sur son éditeur. C’est un bel hommage, sans doute, mais je m’en serais passée, d’autant que le livre est déjà bien assez épais (plus de 550 pages, et pas en format poche).

Pour le côté policier, j’avoue que je me suis laissée avoir. J’ai vite repéré deux ou trois trucs qui clochaient mais sans être sûre de ce à quoi ça allait mener, j’ai fait des rapprochements mais qui ne me révélaient qu’une petite partie du puzzle, et au final j’ai quand même eu quelques surprises. Je suis incapable de dire si j’ai anticipé le timing prévu par l’auteur, parce qu’il n’y a jamais de révélations en mode « TADAM ! » susceptibles de tomber à l’eau si on a été plus intelligent que prévu. Elles viennent au fil de l’histoire, très naturellement, à se dire que peut-être on était déjà censé le savoir. En tout cas, j’ai trouvé que Dicker était doué aussi bien pour disséminer les indices que pour dissimuler certaines informations (une en particulier qu’on attend un bon moment, mais je ne spoilerai pas).

Donc là aussi, un avis très positif, mais je ne le relirai certainement pas. Je n’en vois pas trop l’intérêt une fois qu’on en connait la fin, à moins de vouloir compter les indices qu’on repère à postériori mais à côté desquels on est passés à la première lecture (ce que je trouve un peu maso).


Fahrenheit 451 de Ray Bradbury
J’ai lu ce livre y’a plusieurs années, j’en avais pas gardé un souvenir impérissable, mais on m’a répété qu’il était « troooop bien » donc j’ai eu peur d’être passée à côté de quelque chose…

Et en fait, heu, non, désolée >< Déjà, je suis pas fan du style d’écriture en général. Il y a de très belles images dans les métaphores, notamment, mais j’ai plus eu du mal avec le rythme des phrases. Ensuite, pour l’histoire elle-même, je ne peux pas dire qu’elle m’a laissée complètement indifférente : le nivellement de la culture par le bas, c’est un sujet qui me parle et m’indigne. Mais à part cette indignation « pour le principe », je n’ai rien ressenti. J’ai trouvé que tout était trop direct. Toutes les explications viennent très facilement à Montag, on lui fait de beaux discours sur les causes de tout ça, et pourquoi c’est mal, on lui (nous) dit que la jeunesse est devenue violente mais on ne le voit pas (ou à peine)… Je n’aime pas que ça me tombe tout cru comme ça sous les yeux ; je préfère qu’on me montre, ressentir et comprendre après. Les avertissements sous forme d'exposés, bof.

Voilà, je peux dire que j’ai vraiment lu Fahrenheit 451, je ne le regrette pas, mais il va trouver une jolie petite place au dernier rang de ma bibliothèque.


Kenji Yumeda
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Re: Discutons bouquins | Mer 1 Sep - 21:04
Hello ! Alors je n'ai pas beaucoup lu durant l'été mais je viens partager les livres qui m'ont beaucoup plu :)

Je vous livre quand même une de mes meilleures "série littéraire" dans le genre fantastique : The Mortal Instruments
J'espère bien pouvoir me racheter la série complète. En gros, on y suit une jeune fille du nom de Clary qui découvre à ses 18 ans lors d'un incident en boite de nuit, qu'elle a des pouvoirs et qu'elle peut voir les shadowhunters et les créatures sombres. S'en suit tout un tas d'intrigues empreint d'amour et de disparitions ; bref, on pourrait presque comparer ça à du Harry Potter mais je préfère nettement cette série. Surtout le couple formé par Magnus Bane le sorcier et Alek Lightwood un des shadowhunters.

Il y a également une série sur Netflix en 3 ou 4 saisons me semble que je trouve vraiment bien malgré qu'il y ait des choses qui ne ressemblent pas forcément aux livres.

Ce fut un résumé éclair des 8 tomes, je sais 😂 - Je ne suis pas super douée pour les gros pavés d'explication de livres, sorry^^

A présent, je vais vous parler un peu du dernier livre que j'ai lu. En ce moment, je lis beaucoup de livres en rapport avec la Corée du Nord. C'est un pays qui me fascine parce qu'il est trop mystérieux, et du coup on ne sait pas grand chose, mis à part ce qu'en disent les médias. J'ai lu jusqu'à maintenant beaucoup de livres parlant des transfuges nord coréens. Ce sont des personnes qui fuient le pays, à cause de la famine principalement pour demander l'exil au Sud ; ils sont obligés de passer par la Chine puis parfois par le Vietnam et d'autres pays où c'est dangereux pour pouvoir ensuite demander l'asile dans une ambassade de Corée du Sud. Il y a ceux qui y arrivent du premier coup, il y a ceux qui échouent une première fois, sont ramenés en Corée du Nord et vont dans des camps de travail/rééducation (#goulag) et qui recommencent une fois qu'ils ont réussi à sortir. Les femmes, pour la plupart sont mariées à des paysans chinois qui usent de violence - ce qui n'est malheureusement pas mieux...

Mais ce soir, je voudrais vous partager une autre lecture, qui montre combien les dirigeants sont tellement à l'ouest dans leur petit confort et combien ils n'en ont rien à faire que des millions de leurs compatriotes meurent de faim. Il s'appelle "Le cuisinier de Kim Jong-Il"

C'est un cuisinier en relation avec la chambre des commerces et industries nord coréenne au Japon. Il a le privilège d'y voyager une première fois pour amener son savoir faire car il est maitre sushi. Il faut savoir une chose c'est que le monsieur il a une femme au Japon et une fille. Bref, premier voyage, il tombe amoureux du pays et il a la chance de servir Mr Jong-Il une première fois sans qu'il ne le sache. Ce dernier l'appelle ensuite et c'est comme ça que ce chef cuisiner japonais devient cuisiner pour le compte personnel de Kim Jong-Il. On y découvre le quotidien du dirigeant à travers les notes du maitre sushi et on comprend tout de suite combien c'est hallucinant. Le gars vit sur une autre planète ; il a des villas de partout, il fait importer des voitures, motos de luxe et tout un tas d'autres produits qui viennent du monde entier.

Les péripéties continuent et le japonais tombe amoureux d'une femme bien plus jeune que lui (c'est assez limite j'ai trouvé, la fille à 20 ans, lui en a déjà 40+...) et le dictateur finit par les marier comme ça, limite en un claquement de doigt. Mais plus les années passent, plus le japonais est dans le collimateur à cause de choses dites durant ses séjours au Japon. Car oui, il faut le savoir : vous mettez un pied en Corée du Nord, bon déjà vous avez au moins deux guides avec vous tout le temps mais... quand vous partez quelque part, surtout dans les pays voisins, il y a des espions nord coréens là pour épier le moindre fait et geste, la moindre parole donc du coup le mister sushi s'est fait un peu avoir et il a du fuir la Corée du Nord après plus de 15 ans dans ce pays au service du dictateur. Lui même a reconnu qu'il avait vécu une vie de rêve et qu'il ne s'était pas trop intéressé au sort des nord coréens. En fait, on sent que même s'il avait voulu, il n'aurait pas pu car des yeux de partout et il aurait pu être envoyé en camp de rééducation à cause de ça.

Ce n'est pas un livre comme ceux que je lis sur la Corée du Nord, mais ça dépeint vraiment dans quel monde vivent les dirigeants de ce pays et c'est hyper navrant et triste pour les habitants.


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Merci à Bastian pour la signa <3
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Re: Discutons bouquins | Dim 6 Fév - 21:10
Ca faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu d'activité ici. Discutons bouquins  - Page 2 1992695434
Mes lectures de janvier, en vrac :

▬ Code 93 ; Olivier Norek.
Un peu par facilité, je me suis replongée dans les polars. Celui-ci, pourtant bien noté par les lecteurs, m'a laissée totalement indifférente.  Discutons bouquins  - Page 2 911674255 Il s'agit de meurtres solennellement mis en scène qui ne semblent, de prime abord, n'avoir aucuns liens entre eux. Le flic chargé de ces affaires est un type charmant, intelligent, loyal, déterminé, mais aussi sombre, qui porte sur ses épaules le fardeau indicible d'un passé compliqué... bref, tout ce que je déteste 8DD Ca pourrait être un personnage qui finirait sur Hakumei, incarné par une ado de 16 piges désireuse de se glisser dans la peau de l'archétype de l'homme parfait qui-a-des-fêlures-vous-voyez. Le reste de l'équipe est gangrénée par les clichés : le geek, le beauf un peu rustre, la patronne coincée... Le seul personnage que j'ai apprécié, c'est Joanna, la nouvelle recrue. Qui sait s'imposer dans une équipe masculine et qui excelle au stand de tirs, tout en composant avec ses deux enfants - mais c'est son mari qui s'occupe d'eux pendant qu'elle travaille, enfin un peu de nouveauté ! Le reste m'a laissée complètement indifférente : je n'ai pas eu envie d'en savoir davantage. Un bouquin oubliable, à la fin alambiquée, qui ne délivre aucune morale particulière.

▬ L'existentialisme est un humanisme ; Jean-Paul Sartre
J'ai trouvé ce bouquin passionnant. Pour le replacer dans son contexte : l'existentialisme était très mal vu à une époque où le marxisme primait. On considérait la philosophie de Sartre comme dangereuse et on dévoyait ses propos dans les médias sans chercher à les comprendre ; pour corriger le tir et répondre aux critiques, Sartre voulut organiser une conférence. Ce livre est tout simplement un gros morceau de cette conférence et de ses explications.
Je connaissais déjà sa philosophie, mais j'ai eu le vertige en lisant ce livre. Il délivre à mon sens une vérité (une, et non pas la vérité) à laquelle je suis sensible : celle de la liberté de l'homme (le fameux "l'existence précède l'essence"), une liberté tellement absolue voire transcendantale, un effroyable gros plan sur l'individu et sur ce qui le constitue. C'est parfois une vision sévère de l'être humain, une vision pragmatique, rude, qui entend nous faire réaliser que nous sommes livrés à nous-mêmes, et ça fiche le vertige ! Je conseille ce livre aux "débutants" car il s'agit d'une conférence. Il expose là sa pensée avec clarté, en lui accolant des exemples, des analogies, c'est presque ludique. Une jolie lecture.

▬ Voyage au bout de la nuit ; Louis-Ferdinand Céline.
L'auteur est un antisémite notoire. Je n'étais pas au courant de cela pendant la lecture du bouquin. Personnellement, j'ai beaucoup de mal à séparer l'œuvre de l'auteur... Je vais tenter de faire exception.
J'ai trouvé ce roman vide et soporifique. L'intrigue est plate, linéaire, et ne possède pas véritablement de schéma narratif auquel on pourrait se raccrocher : il s'agit d'une suite d'évènements sans incidence pour la suite de l'intrigue, une épopée inintéressante, dépourvue de morale, dépouillée de toute once d'intérêt par le fait d'une narration particulièrement longue. L'auteur peut passer 20 pages sur une scène banale, à la décrire en long et en large, sans jamais se plonger un tantinet dans la psychologie du personnage. La narration à la première personne aurait pu nous permettre de comprendre l'évolution morale de Bardamu, mais il se contente de décrire bêtement ce qu'il voit. Parfois, dans une fulgurance, on peut lire quelques commentaires intéressants, une remarque sur la guerre, sur une lâcheté assumée, sur l'hypocrisie des civils restés loin du front, mais ces occurences sont rares. Le reste du temps, Céline est volubile. Il est volubile parce qu'il écrit bien, le con. Discutons bouquins  - Page 2 3689387205

Mon cœur au chaud, ce lapin, derrière sa petite grille de côtes, agité, blotti, stupide.

Mais je lui trouvai, en l'observant par la suite, une figure décidément aventureuse, une figure à angles très tracés et même une de ces têtes de révolte qui entrent trop à vif dans l'existence au lieu de rouler dessus, avec un gros nez rond et des joues pleines en péniches, qui vont clapoter contre le destin avec un bruit de babillage.

C'est pas un style qui plaît à tout le monde mais il manie les métaphores avec tant de justesse que j'ai été jalouse de certains passages. 8D C'est grâce à ce foutu talent (ça m'énerve parce que je n'apprécie ni l'homme ni son bouquin !) que j'ai tenu à la lecture et que je suis parvenue à bout des 500 pages. Il écrit bien. C'est tellement juste !

Finalement, je suis mitigée. Partagée entre l'envie d'en lire davantage, pour analyser son style, en prendre exemple, surligner ses figures de style, et l'envie d'oublier cet auteur parce qu'il m'a dégoûtée avec son intrigue à la con et que j'ai été saoulée pendant toute cette terrible épopée.
Il y a quelques jours, à chaud, je vous aurais dit de ne pas le lire ; mais vu les sentiments mitigés qu'il me procure, je décide de ne pas me prononcer plus que ça : lisez-le si ça vous intrigue, chaque expérience est unique.

▬ Fractures ; Franck Thilliez
C'est du Thilliez. J'aime bien Thilliez.
C'est un thriller qui plonge directement dans la noirceur des psychées humaines, sans ambages, sans demi-mesure. C'est sombre et je déconseille aux âmes sensibles. Je ne peux pas trop en dire sans vous spoiler donc je ne dirai rien, à part que j'ai trouvé les représentations des maladies mentales évoquées assez fidèles. L'auteur a pris la peine de se renseigner auprès de psychiatres et ça se ressent dans l'intrigue. J'ai beaucoup aimé le personnage du psychiatre et j'ai sans doute fait un méchant transfert avec Hayden 8DD Lui aussi est torturé, mais il est loin d'être parfait. C'est un personnage très bien écrit - loin du cliché du psychiatre qui analyse tout ce qui bouge, mais plutôt dépeint comme un homme en proie à ses propres obsessions, à ses travers, à ses erreurs. Julie, l'assistante sociale, m'a énervée à foutre son nez partout, je l'ai trouvée insupportable, mais j'ai compris au fil du récit que c'était une facilité scénaristique nécessaire pour démêler l'intrigue. C'est peut-être un peu trop gros, mais on peut mettre ça sur le compte de son métier et donc de son tempérament (le genre de fille qui veut aider tout le monde). Comme d'habitude avec Thilliez, je vois pas venir le plot twist (ceux des personnages principaux étaient prévisibles, mais il ne s'agit pas de l'essentiel !) donc c'est un bon point. C'est un bon thriller !

▬ Les chroniques de l'érable et du cerisier - Le masque de Nô ; Camille Monceaux
C'est de la littérature jeunesse. J'ai pourtant été surprise par la narration, qui est assez douce, jolie, plutôt bien maîtrisée. Il s'agit d'un jeune garçon parti pour découvrir le Japon après avoir passé toute son enfance reclus dans les montagnes, avec son maître et sa domestique. C'est un roman très contemplatif : il y a beaucoup de descriptions, mais j'ai apprécié ces passages ! J'ai bien aimé vivre les hivers rudes et les étés chauds éclaboussés par les cascades, c'est très joli, très poétique.
Gros bémol cependant (il fallait s'y attendre) : l'intrigue est très linéaire. Si dans Voyage au bout de la nuit, on percevait très mal le schéma narratif, ici, on le voit un peu trop. Situation initiale - élément perturbateur - péripéties - dénouement - situation initiale - élément perturbateur... On revient toujours à une situation stable qui est brisée par quelque chose, puis résolue, et ainsi de suite... C'est très académique. Pour autant, je me suis attachée à ce petit garçon perdu, et même si l'absence de cliffhanger à la fin ne m'a pas donné envie de lire un autre tome, je pense avoir changé d'avis, maintenant que j'y réfléchis à froid.
Malgré ses lacunes, ce roman nous plonge dans un Japon en pleine période Edo, avec la naissance des théâtres Kabuki, les rônins, la voie des samouraïs, et le personnage n'est pas épargné par le destin. Une lecture simple, accessible, qui fait indubitablement du bien entre deux polars ou classiques pompeux (oui Céline c'est toi que je regarde é.é)


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Re: Discutons bouquins | Mer 9 Fév - 19:51
aww tes critiques m'avaient manquées, lolo. tu m'as donné envie de lire le bouquin de Thilliez, et même si Céline a un super beau style, je ne lirai sans doute jamais Voyage au bout de la nuit. ah et j'avais entendu parler des Chroniques de l'érable et du cerisier, je vois que tu en dis du bien ! j'avais pas prévu de le lire mais je me le suis procuré pour ma mère krkrkr elle lit beaucoup trop vite et je ne sais plus quoi lui mettre sur sa liseuse.

de mon côté, ça fait un bon bout de temps que je n'ai pas posté ici, et depuis, j'ai lu pas mal de livres, mais je vais juste vous partager mon avis sur ma plus récente lecture.

The Seven Husbands of Evelyn Hugo de Taylor Jenkins Reid.

Monique Grant, journaliste pour un magazine, se voit choisie par la légende du cinéma Evelyn Hugo pour écrire sur sa vie.

Voilà. Voilà mon résumé, et encore, il en dit déjà trop. C'est un livre dans lequel il faut se plonger sans rien connaître, sans savoir ce qui va arriver. Mais de toute façon, avec cette lecture, ça sera impossible de prévoir, de deviner, parce qu'il y a un nombre considérable de retournements de situation, et ça nous tient en haleine, et ça fait rire, et ça choque, et ça émeut jusqu'aux larmes.

C'est un livre assez linéaire puisqu'il suit la vie d'Evelyn Hugo, mais la narration bascule entre ce passé et le présent où l'autrice nous montre des petits bouts de la vie de Monique alors qu'elle doit faire face à certaines difficultés, sans compter les quelques articles de magazine qui permettent de ponctuer le récit avec des événements vus à travers l'oeil du public à cette époque-là. La plume de l'autrice est simple mais propre, sans chichi mais avec une certaine élégance, de l'humour, aussi, et de l'émotion.
Les personnages sont d'une netteté incroyable, tous plus vrais, plus réalistes que jamais. Ils ont leur lot de défauts et de qualités, ont des réactions légitimes mais qu'on ne peut que déplorer, on les aime et on les déteste, et c'est ça le vrai tour de force de ce livre (sans compter tous les plot twist haha) : cette panoplie de personnages qui sont si vrais qu'on oublierait qu'ils sont fictifs. Qu'Evelyn Hugo n'est pas une actrice réelle, qu'on ne peut pas regarder les films dans lesquels elle a joués.
Plusieurs thèmes se bousculent, l'amour et l'amitié sous toutes leurs formes, la volonté de revendiquer ce que l'on souhaite, de se battre et de ne pas abandonner pour atteindre son but. C'est parfois brutal dans le réalisme, ça motive et ça donne envie aux gens qu'on aime de leur dire ce qu'on ressent pour eux. Y'a tellement de choses intéressantes à relever dans ce livre mais je n'en dirai pas plus, de peur de vous gâcher la surprise.

(je l'ai lu en anglais, mais j'ai vu qu'il était traduit. je ne sais pas du tout ce que vaut la traduction, mais ça doit pas être si mal !)


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Re: Discutons bouquins | Sam 2 Avr - 13:07
À mon tour de faire revivre ce sujet, avec mes dernières lectures !

Étés anglais (La saga des Cazalet I.), de Elizabeth Jane Howard
On me l’a vendu comme une sorte de « Dowtown Abbey 25 ans plus tard ». En fait, le livre ayant été écrit en 1990, Dowtown Abbey serait plutôt une saga des Cazalet 25 ans plus tôt, mais bref. L’idée est bien là. Étés anglais, c’est donc l’histoire de la famille Cazalet, les grands-parents, leurs enfants, leurs belles-filles, leurs petits-enfants, alors que tout ce petit monde se rassemble dans la demeure familiale pour les vacances d’été. Les petites histoires et grands drames personnels se succèdent alors qu’au loin, l’ombre d’un certain Hitler commence à faire trembler les Anglais, et notamment ceux qui se sont déjà battus sur le continent vingt ans plus tôt.

La première partie, l’été 1937, m’a laissée plutôt de marbre. Elle sert visiblement à présenter les personnages (avec une attention particulière pour les femmes) et leurs relations, et je l’ai trouvée un peu longuette. Puis la seconde moitié, l’année suivante, comporte un peu plus d’action (toutes proportions gardées) et plusieurs personnages gagnent en épaisseur, contredisant ma première impression que les protagonistes n’étaient que des noms dans une bien assez longue liste. Elle effleure aussi certains thèmes que j’attends de voir développés dans la suite.

Au final, je ne suis pas aussi enthousiaste que les critiques que j’ai pu voir mais je commanderai très certainement la suite à l’occasion. Peut-être pas les quatre tomes d’un coup, par contre. Au cas où mes espoirs seraient déçus.

Le Chant des sorciers (Le Prince du Néant III.) de R. Scott Bakker
Enfin, la fin de ma trilogie ! Malheureusement, j’attendais beaucoup de la fin et sans que je puisse dire qu’elle m’a déçue, disons qu’elle ne correspondait pas à ce à quoi je m’attendais… Ça aurait pu être une très bonne chose mais je crois que le rythme aurait pu être mieux géré. Au final, elle me laisse un petit goût d’inachevé, sans que ça puisse non plus doucher complètement mon enthousiasme quant à cette série.

Pour ceux qui ont raté mon premier dithyrambe (et parce que je ne me lasse pas de parler de ces livres):

« Tu les as vus, dans leur multitude, s’étendre sur le monde en gigantesques hiérarchies, les actes de chacun délicieusement accordés aux attentes des autres. L’identité des hommes, as-tu découvert, est déterminée par les croyances, les préjugés, des autres. Voilà ce qui les fait empereurs ou esclaves. Pas leurs dieux. Pas leurs sang. »

Bref, je pense que je relirai tout ça. Un jour. À la fois pour mieux m’imprégner de ce lore magnifique (mais apparemment pas développé dans d’autres œuvres) et pour mieux me concentrer sur le propos au-delà de l’histoire. Parce que je pense avoir encore des choses à découvrir de ces livres.


Certaines n’avaient jamais vu la mer, de Julie Otsuka
Celui-là, en fait, je l’ai lu il y a quelques années mais je suis retombée dessus, je l’ai feuilleté, et je me suis souvenu à quel point je l’aime.

Ce roman très court (moins de 140 pages), c’est l’histoire de ces Japonaises qui, au début du XXe siècle, quittent leur pays pour épouser des compatriotes émigrés au États-Unis, des fiancés qu’elles ne connaissent que par des photos. C’est l’histoire de leur dur labeur pour se faire accepter, du racisme qui les entoure malgré tout, de la solidarité qui les lie, de leur vie d'épouse et de mère, et puis de la guerre, et des représailles pour Pearl Harbor.

La particularité de ce livre, c’est qu’il est écrit à la première personne du pluriel : ces femmes décrivent d’une même voix à la fois leur histoire commune et leurs trajets singuliers. Et le style est merveilleux. Simple, sans fioritures, mais qui fait mouche.  L’auteure réussit à faire que même des listes de destins personnels ne sont jamais répétitives, le rythme est lancinant et quasi hypnotique, et les images évoquées sont d’une justesse remarquable.

Nous avons accouché sous un chêne, l’été, par quarante-cinq degrés. Nous avons accouché près d’un poêle à bois dans la pièce unique de notre cabane par la plus froide nuit de l’année. Nous avons accouché sur des îles venteuses du Delta, six mois après notre arrivée, nos bébés étaient minuscules et translucides, et ils sont morts au bout de trois jours. Nous avons accouché neuf mois après avoir débarqué de bébés parfaits, à la tête couverte de cheveux noirs. Nous avons accouché dans des campements poussiéreux, parmi les vignes, à Elk Grove et Florin. Nous avons accouché dans des fermes reculées d’Imperial Valley, avec la seule aide de nos maris, qui avaient tout appris dans Le Compagnon de la ménagère. Mettez une casserole d’eau à bouillir…


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Re: Discutons bouquins | Dim 3 Juil - 11:39
J'ai très envie de lire The Seven Husbands of Evelyn Hugo et Certaines n’avaient jamais vu la mer. Je les ajoute à ma liste interminable de romans à dévorer.  Discutons bouquins  - Page 2 3969783681

Toutes les familles heureuses ; Hervé Le Tellier.
J’ai adoré l’Anomalie : j’ai donc voulu réitérer l’expérience, non sans enthousiasme, pour revenir à sa jolie narration. J’aurais pu lire « Assez parlé d’amour », mais comme son titre ne l’indique pas, ce roman parle d’amour, et vous savez à quel point mon âme rongée par l’aigreur et les relents d’une misanthropie récalcitrante abhorre ce genre de bouquins toubeaux touroses. J’aime pas le rose, en plus. J’ai donc lu « Toutes les familles heureuses », intriguée par le synopsis :

« Je n’ai pas été un enfant malheureux, ni privé, ni battu, ni abusé. Mais très jeune, j’ai compris que quelque chose n’allait pas, très tôt j’ai voulu partir, et d’ailleurs très tôt je suis parti.
Mon père, mon beau-père sont morts, ma mère est folle. Ils ne liront pas ce livre, et je me sens le droit de l’écrire enfin. Cette étrange famille, j’espère la raconter sans colère, la décrire sans me plaindre, je voudrais même en faire rire, sans regrets. Les enfants n’ont parfois que le choix de la fuite, et doivent souvent à leur évasion, au risque de la fragilité, d’aimer plus encore la vie. »

Ce n’est pas une fiction : ici, Hervé se raconte. Il raconte son enfance, sa famille, sa mère, et… boudiou ce que c’est soporifique ! Je suis désolée, Hervé, je t’ai tellement adoré dans l’Anomalie. Mais qu’est-ce qu'il s’est passé ? La jolie plume du prix Goncourt, je ne l’ai pas retrouvée. J’ai eu l’impression d’être une inconnue face à un journal intime ; Hervé se parle, il ne nous jette jamais un regard, et j’ai (trop) senti que l’écriture de cette œuvre était une catharsis dont la lecture n’aurait jamais dû être destinée à qui que ce soit d’autre que lui.

Il présente sa famille en long en large et en travers, jusqu’à son arrière-grand-père - dont on se fiche éperdument, nous pauvres inconnus à son existence. Mais ce n’est pas totalement sa faute ; je crois que j’ai trop attendu de ce bouquin. Devant le synopsis, je me suis dit que j’avais peut-être trouvé une œuvre qui ferait écho à mon histoire à moi, mais ça n’a pas été le cas et j’ai été déçue pendant la lecture. Cépatotalementtafote, Hervé.
Bref, je ne conseille pas vraiment ce livre, mais peut-être qu’un jour, j’essaierai « Assez parlé d’amour » !

edit :
Les carnets du sous-sol ; Fedor Dostoievski.

Seul dans son "souterrain" un homme parle et parle encore. A l'instar du monde, le mouvement de sa parole, inquiet, exalté, jamais ne s'arrête. Cet homme parle de lui et dit la haine, la solitude, l'humiliation. Il parle de meurtre.

Ma découverte de Dostoïevski s'est plutôt bien passée. J'ai aimé ce roman qui met en scène un homme de l'esprit, trop conscient de lui, des hommes, et des lois de la nature. Méprisant ses congénères, il se méprise aussi ; convaincu d'être supérieur à tous, il déplore pourtant son ineffable infériorité ; enorgueilli par son courage et son désir de forcer le respect et l'amitié, il se vautre dans une lâcheté et une terrible inertie.

J'ai trouvé la première partie du roman un peu méta : difficile de suivre le raisonnement de cet inconnu qui passe du coq à l'âne et qui disserte sans discontinuer, passant de la science à la philosophie, arguant un fait pour le contredire ensuite.
La seconde partie du roman se lit toute seule ; sans doute parce qu'elle s'inscrit davantage dans l'action et fait étalage d'anecdotes : on sort de l'essai philosophique pour se jeter dans le monde réel et cette confrontation entre cette vision de l'esprit et cette réalité est aussi passionnante que pathétique.
On ne peut pas dire que c'est le roman du siècle, on ne peut pas dire non plus qu'il m'a profondément marquée, mais les réflexions soulevées étaient intéressantes et la lecture s'est révélée agréable. Le style (altéré par la traduction) est soutenu, mais ne fait pas trop pompeux, on est loin des phrases alambiquées de Céline et de ses métaphores filées. Je lirai de nouveau Dostoïevski, pour étayer mon avis !

edit² :
Crime et châtiment ; Fedor Dostoievski.
Je pense que le livre fait 100 pages de trop.
Si j'ai très bien accroché, happée par la condition psychologique du personnage, qui connaît une évolution et des revirements maladifs, j'ai trouvé la fin un peu trop lente, là où le rythme devait pourtant s'accélérer. L'Epilogue en deux parties et à mon sens de trop : il m'a laissée indifférente, et n'ajoute pas réellement quelque chose de pertinent au récit, si ce n'est une conclusion un tantinet trop manichéenne qui n'est, à mon sens, pas forcément à la hauteur de l'ambivalence suggérée par toute cette épopée.
Cependant, j'ai trouvé que la narration était vraiment agréable, c'est un roman qui se lit vite, le style n'est pas alourdi par des figures de style pompeuses pour enjoliver le tout. Je pense que c'est malgré tout un de mes romans préférés, et je lirai sans doute ses autres romans : L'Idiot ou Les frères Karamazov, mais pas tout de suite Discutons bouquins  - Page 2 3428778292

edit³ :
Le mystère de la chambre jaune ; Gaston Leroux
La porte de la chambre fermée à clef « de l'intérieur », les volets de l'unique fenêtre fermés, eux aussi, « de l'intérieur », pas de cheminée...
Qui a tenté de tuer Mlle Stangerson et, surtout, par où l'assassin a-t-il pu quitter la chambre jaune ?
C'est le jeune reporter Rouletabille, limier surdoué et raisonnant par « le bon bout de la raison, ce bon bout que l'on reconnait à ce que rien ne peut le faire craquer », qui va trouver la solution de cet affolant problème, au terme d'une enquête fertile en aventures et en rebondissements.

Le pitch a attisé mon intérêt ; car j'y voyais là une énigme que je voulais moi-même résoudre. Si les premiers chapitres sont intrigants, on se lasse vite du reporter, arrogant, hautain, qui sait tout à l'avance sans jamais dévoiler ce qu'il pense. Le lecteur, lui, n'a aucun indice, on l'installe à l'écart, et j'ai eu l'impression de lire une morne démonstration d'un intellect exacerbé qui dépasse les limites du cliché. On se lasse tellement des gesticulations du jeune Rouletabille qu'on se retrouve totalement détaché d'un quelconque enjeu. Quand enfin le reporter daigne, dans les toutes dernières pages, révéler tout ce qu'il sait, on est déçu, fatigué, et surtout heureux de ne plus se coltiner un personnage principal aussi antipathique. C'est un Sherlock Holmes sans charisme et l'énigme, bancale, doit son piètre équilibre au silence éperdu de la victime, qui connaît l'identité du tueur mais qui ne veut pas le dire, pour d'obscures raisons qu'on nous tease pour un prochain bouquin (que je ne lirai pas, faut pas pousser mémé dans les orties).
Décevant.

La mort en été ; Yukio Mishima
Il s'agit d'un recueil de nouvelles : c'était la première fois que je lisais cet auteur !
Au début, j'étais un peu dépaysée par ces récits, j'avais du mal à voir où Mishima voulait en venir, et j'ai mis ça sur le compte de ma culture très occidentale, qui fait que j'ai eu du mal à deviner ce qui était sous entendu.
Pourtant, quelques nouvelles sont sorties du lot selon moi, notamment "La mort en été" (ui c le titre du livre lol) et "Patriotisme" (surtout celle-ci), que j'ai trouvées très bien écrites et particulièrement prenantes. Dans "Patriotisme", j'étais vraiment surprise de voir à quel point la plume de Mishima pouvait être terriblement graphique, et si j'abhorre souvent les métaphores surutilisées car mal maîtrisées, là, certains paragraphes m'ont vraiment marqués, car les métaphores n'étaient pas là pour faire jolies mais pour justement rendre le texte encore plus "cru".
Ca m'a vraiment surprise, parce que le reste du bouquin (et des nouvelles) a cette narration très contemplative, avec pas mal de descriptions, donc le contraste m'a d'autant plus choquée 8D Mais dans le bon sens !
J'ai vraiment beaucoup aimé, et j'ai envie de lire ses romans, maintenant  Discutons bouquins  - Page 2 1992695434


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