mode sombre
Hakumei
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Logan Rothschild
Administrateur ♣ barman au the swan
Citation :
Submersion [solo - hayden & logan] P1t3
Citation : I'm strong enough to handle things all by myself. I don't need any friend.
chaton hargneux
Genre : Masculin
MBTI : Virtuose - ISTP-A
Messages : 3770
Posts RP : 786
Disponibilité rp : Indisponible
Submersion [solo - hayden & logan] P1t3
Citation : I'm strong enough to handle things all by myself. I don't need any friend.
chaton hargneux
Genre : Masculin
MBTI : Virtuose - ISTP-A
Messages : 3770
Posts RP : 786
Disponibilité rp : Indisponible
Logan Rothschild

Mes informations

Submersion [solo - hayden & logan] P1t3
Citation : I'm strong enough to handle things all by myself. I don't need any friend.
chaton hargneux
Genre : Masculin
MBTI : Virtuose - ISTP-A
Messages : 3770
Posts RP : 786
Disponibilité rp : Indisponible
Il est affalé sur sa chaise avec la posture de l’adolescent bougon que rien n’impressionne. Son regard s’applique à ignorer le psychiatre avec une insolence ostentatoire, la désinvolture simulée fait office de mépris. Hayden allume une cigarette ; puis, il glisse sa main libre dans son épaisse chevelure blonde et relit sobrement le dossier de Monsieur Rothschild, feignant la lassitude. Il flotte dans l’air une tension indescriptible et pourtant les deux hommes se tiennent là, seulement assis à quelques mètres l’un de l’autre, un humble bureau les dissuadant de tout débordement. Le docteur, fatigué de l’attitude puérile dont fait montre Logan, décide d’entamer laconiquement la conversation.

« La journée s’est bien passée ? »

Un grognement désenchanté lui répond et le silence retombe lourdement, seulement dérangé par les bruissements des feuilles qui constituent le dossier du patient numéro quatre-vingt-quinze. Des annotations parfois raturées viennent se mêler au diagnostic : trouble de la personnalité limite, comportements violents, versatiles, instables. Entre guillemets, les propos de Logan lui-même, traduits en français : « je me sens vide », « je m’ennuie », qu’ils disent, lapidaires. Dans la marge, négligées et délaissées, trônent quelques lignes sur le passé du jeune homme : né sans parents, minimisant ses difficultés, enfant ballotté de foyers en foyers et délinquance juvénile. Une vie résumée en mots clés.

« Vous vous êtes encore battu, conclut-il avec apathie, sans lever les yeux du dossier.
Ouais. »

Saisissant au vol l’occasion d’entamer un dialogue, le psychiatre rétorque placidement : « Pour vous défouler. »
« J’sais pas », s’agace Logan, sa langue claquant contre son palais. Sa jambe commence à s’agiter nerveusement malgré une posture qui s’échine à dépeindre l’assurance et la stabilité, les bras obstinément croisés sur son torse bombé.

Hayden en reste là pour le moment. Il sent que le jeune homme est à fleur de peau. Il y a bien des jours, pourtant, où son patient est tout à fait facile à vivre, affable et désireux de comprendre ce qui se trame dans son propre esprit. Mais il est des jours comme celui-ci, où le moindre contact avec un autre individu lui est insurmontable. Le docteur aurait pu se retrouver désarçonné par ce déséquilibre émotionnel, cette personnalité oscillant au gré des turbulences d’un esprit détraqué, mais son détachement est tel qu’il semble observer les variations d’humeur de son patient derrière un miroir sans tain. Bien sûr, il s’adoucit un brin quand Logan, dans ses bons jours, se pare d’une attitude tout à fait charmante ; mais le psychiatre n’est pas dupe, et a bien saisi que ce jeune homme sait être observateur, se fondre dans la masse et agir avec une sagacité qu’on ne lui soupçonnerait pas, si l’on s’attardait seulement sur ses penchants coléreux. Et c’est précisément ce qui fait l’objet de son indicible inquiétude : cette capacité à jouer au caméléon, dissimulant sa vivacité d’esprit derrière le masque de l’éternel enfant qui n’a de contrôle sur rien, pas même sur ses émotions.

Hayden n’en a aucun doute : Logan sait très exactement pourquoi il s’est battu aujourd’hui.

« Vous savez que ça ne sert à rien — gâcher bêtement sa vie dans des rixes pathétiques, mais ça ne vous importe pas. Vous êtes puéril. Et vous me prenez manifestement pour un idiot. »

Le psychiatre a relevé les yeux pour les planter dans ceux de son interlocuteur. Il n’a jamais été un modèle de délicatesse avec ses patients, et bien conscient de l’instabilité émotionnelle de Logan, il s’applique à enfoncer le clou, méthodiquement, afin d’apercevoir les fissures recouvertes de rustine bon marché. Mais ce jeune homme au caractère effronté réagit à peine, penchant indolemment la tête sur le côté en haussant un sourcil. Le docteur sait pourtant que les sermons ne servent à rien. Cependant, il a pensé que le jugement de valeur pourrait froisser son ego, le piquer juste assez pour faire avancer les choses et débloquer la situation. Erreur. Logan répond d’une voix traînante, comme murmurée par la lassitude et le dédain.

« J’ai la décence de traîner mon cul jusqu’ici pour vous écouter déblatérer des conneries, et je reste assis là uniquement parce que vos diplômes les justifient, alors tâchez d’être plus inventif dans vos insultes. »

Hayden cille et rajuste tranquillement ses lunettes, un étrange rictus étirant ses lèvres.

« Vous êtes une mauviette », argue-t-il avec le même dédain, « vous vous mentez à vous-même. »
Essayez encore. »
Très bien, par où préférez-vous que je commence ? Par vos insécurités d’enfant ? Vous êtes une mauviette, Logan, car vous dépendez des autres mais qu’ils ne vous veulent pas. »

L’intéressé observe le vide, encaisse sans mot dire. Hayden fouille le visage de son patient, à la recherche d’une bribe d’émotion, d’un indice, d’une inflexion, aussi misérable soit-elle, de la commissure de ses lèvres, mais Logan est un mur, une boîte vide, une feuille morte. Hayden est frustré. Il tire une taffe de sa cigarette dans une inspiration agacée, puis se redresse sur sa chaise, s’avance sur son bureau, un regard exaspéré posé sur son patient, et siffle entre ses dents : « Bon sang, Logan, parlez-moi ! Si je suis neutre, vous êtes indifférent. Si je suis compatissant, vous vous montrez méprisant, et quand je vous insulte, vous êtes… vous êtes totalement inerte ! »

En face de lui, c’est le silence. Hayden reprend alors, plus posément. « Je ne peux pas vous aider si vous ne me parlez pas. »
Logan ne dit rien, mais son regard est éloquent. Il a l’air perdu dans ses pensées.

« À quoi pensez-vous ? tente Hayden, qui s’est aussitôt aperçu des divagations internes de son patient.
J’étais en train de me dire que vous aviez raison et que je suis une merde.
C’est faux, et vous ne devriez pas croire ce qu’on vous dit à ce sujet. »

Logan rétorque par un ricanement qui n’a rien de joyeux.

« Oh, merci, super conseil, le toubib ! J’vous paie combien pour sortir des conneries pareilles, déjà ?
Et voilà, de nouveau le mépris ! Pourquoi rejetez-vous en bloc toute bienveillance à votre égard ?
Je suis réaliste. »

Hayden l’observe, circonspect. « Réaliste ? »

« Ouais. Je suis objectivement une merde. Un déchet. Et ne m’parlez pas de manque de confiance ou j’sais pas quelles foutaises. C’est un fait. »

Le silence retombe un instant dans la pièce, comme si le constat implacable de Logan n’appelait pas au débat. Le psychiatre est effaré de constater à quel point son patient se voue une haine méticuleuse. Méticuleuse, oui : le mot pourrait être curieux, mais c’est pourtant l’adjectif qui convient le mieux : Logan semble avoir trouvé dans son être le moindre prétexte pour se considérer comme un moins que rien. Ce ne sont pas des pensées négatives, des idées sombres, insidieuses, qui surgissent de l’inconscient, non ; c’est un constat conscient, découlant d’une analyse — soi-disant — objective, rigoureuse, réfléchie. C’est ça, qui l’inquiète : ce n’est pas son opinion, c’est sa réalité.

« Un fait, donc. Et comment en êtes-vous arrivé à cette lumineuse conclusion ? »

Logan se redresse un brin, comme si la conversation l’intéressait enfin.

« Pour commencer, mes vieux, ils voulaient pas de moi. Ensuite, mes familles d’accueil, elles ont pas voulu de moi non plus. Les Barry, les Anderson, les Campbell. Ils m’ont ramené au foyer. Parce que j’étais trop silencieux, froid, traumatisé, colérique, j’sais pas. Personne veut d’un gamin à problèmes.
Ensuite, j’suis devenu un délinquant, et puis j’ai tenté de me défenestrer quand j’avais dix-sept piges, mais même ça, j’ai pas réussi. D’ailleurs, j’ai rien réussi : j’ai abandonné Amai, j’ai fini barman, à ramasser le vomi des clients, j’ai foiré toutes mes relations. Et quand on me délaisse, ou quand j’suis blessé, ou que j’me rappelle à quel point je suis une merde, je traîne mon gros cul à Inazami pour me faire péter la gueule. La douleur, c’est cool pour pas penser.

C’est pour ça que vous vous êtes battu aujourd’hui. »

De nouveau, Logan choisit le mutisme.

« Ce que vous me dites, là, c’est une interprétation erronée de faits qui se sont produits à votre insu. Vous ne pouvez pas vous reprocher d’avoir été abandonné ; aucun enfant sur terre n’a à assumer les mauvais choix des adultes. Le reste, c’est de votre fait, mais est-ce une fatalité ? Vous êtes jeune, les choses peuvent changer. Elles changeront.
Ouais, bien sûr. Et comment, hein ? soupire Logan avec désinvolture.
On doit commencer par là où ça a foiré, comme vous dites.
Où ?
Les Barry. »


Submersion [solo - hayden & logan] 2zss Submersion [solo - hayden & logan] 73su Submersion [solo - hayden & logan] Wv2j
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum