mode sombre
Hakumei
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Aliyah Fuma
Chanteuse & Styliste & Maman
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Aliyah Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation

ft. Shintaro

Une journée tout en somme banale : faire du ménage, poser mon fils à la crèche pour la matinée, passer à la boutique régler deux trois trucs et revenir à la maison. Mais le ménage a pris une tout autre tournure aujourd’hui. Ou disons l’envie de changement s’est fait soudainement ressentir et j’ai eu envie de changer les meubles de place. Après avoir posé Atsuo à la crèche, je suis revenue à la maison pour commencer mon grand ménage. Le tableau de mes recherches que j’avais mis dans la chambre d’Atsuo va finir dans le bunker pour le moment, avec le carton de ses affaires restantes. Et j’ai aussi décidé de faire de ce bunker, précédemment utilisé comme mon atelier, une chambre d’ami. Je me suis rendue compte que je ne peux même pas accueillir dignement une amie à rester dormir chez moi car je n’ai pas de chambre d’ami. Et à vrai dire, je n’ai même plus le temps de confectionner ici alors autant que je ramène tout ça à la boutique. J’ai de l’espace là-bas pour me laisser aller à ma créativité. Et maintenant que j’ai le permis de voiture et une magnifique voiture, je ne suis donc plus obligée de me payer les services d’un chauffeur. Bon, je l’aimais bien et puis il n’empêche que quand je ne veux pas prendre ma voiture, je peux toujours faire appel à ses services une fois de plus.

Enfin bref, après avoir rangé dans des cartons toutes mes affaires de couture et même ma machine à coudre, je prenais la route pour la boutique afin de déposer tout ça, profitant d’être là-bas pour régler deux trois petits problèmes concernant une commande de costumes sur-mesure. C’est parfois chiant d’être la propriétaire de son business, sincèrement. Et là, ça ne va pas, et on avait dit ce prix. Oui mais vous avez fait rajouter ça et ça, donc forcément le prix a un peu augmenté. Je fais du sur-mesure de qualité, pas de la seconde main. Mais bien sûr, ça les clients ils n’en ont rien à faire. Alors dans la mesure du possible, je reste courtoise, le plus possible et je vais taper dans quelques sacs de boxe pour passer ma frustration ensuite de devoir se plier en quatre pour des personnes qui ne sont même pas reconnaissants pour le travail et qu’ils n’apprécient pas à sa juste valeur. Voilà mon quotidien ouaip. Bref, avant de rentrer à la maison, je passais par un magasin de meuble pour acheter deux futons et toute la literie nécessaire. Livraison prévue dans le début d’après-midi, ce qui m’arrange clairement.

Ce que j’aime bien dans ce bunker, c’est qu’il ne fait pas si sombre que ça. En même temps, j’avais besoin de lumière pour coudre donc je suis heureuse de pouvoir changer l’atelier en chambre sans que cela ne me demande trop d’efforts. Bien sûr, il restera un grand bureau mais je ne peux pas le bouger, il est fixé au mur. Néanmoins, il y a quand même un peu de place pour deux futons. Oui deux, parce que c’est mieux d’avoir un grand lit – plus de place comme ça. Mais, on ne va pas se cacher que ça reste exigu comme endroit. Après tout, je ne peux pas offrir mieux. La villa n’est pas grande mais personnellement, ça m’allait très bien. Je ne comptais de toute manière pas avoir une grande famille alors comme ça, c’était réglé. J’en profitais aussi pour faire quelques changements de place dans le salon, bien que ce soit un peu plus compliqué. Il n’y a qu’un seul mur qui puisse supporter la télévision alors bien sûr, je ne peux pas la changer de place. Mais je peux toujours changer le canapé de place et rajouter un fauteuil pour en faire un endroit un peu plus cozy que d’ordinaire. Et le violon électrique qui est revenu à sa place d’origine ; à côté de la télévision. Puis la journée s’est enchainée rapidement. J’ai sauté le repas du midi, j’ai reçu toute la literie et les futons, de ce fait, j’ai passé plus de la moitié de l’après-midi à ranger ça, à faire ça bien pour que ce soit accueillant et enfin, je suis allée chercher mon fils à la crèche. Une journée bien remplie mais satisfaisante. Le soir est rapidement venu et avec lui, un invité. Je ne l’attendais absolument pas d’ailleurs lui… Ah d’après mon agenda, si. Il semble que j’avais complètement oublié que Tom allait venir pour la soirée. Je lui devais bien ça après tout ce qu’il a fait pour moi. Alors après une douche rapide, un bain pour le petit, son repas et au lit, enfin, je pouvais juste me poser avec mon ami. J’en profitais pour commander à manger avant qu’il n’arrive et reçu quasiment au même moment. Le timing parfait. Assis devant la télévision passant un peu de musique en fond, je me jetais sur les boites de nouilles.

« T’es sérieuse Aliyah ? Tu m’invites chez toi pour qu’on passe un bon moment et t’as commandé des nouilles dans des boites en carton… Passe pour le restau que tu me devais mais quand même. Tu n’as pas un chef cuisinier ? »

« J’en ai un mais j’avais envie de manger des nouilles en boite. Quoi, ça te pose un problème ? Ce n’est pas parce que je suis riche que je mange des trucs de riche à tous mes repas hein. »

« Et bien tu devrais. J’espère au moins que ton fils, il est mieux nourri. »

« Ne t’en fais pas pour ça ! Quand mon cuisinier vient, je lui demande de préparer des plats en avance pour le petit, que je congèle pour conserver. Comme ça, je peux le nourrir pour quelques jours sans qu’il ne vienne à chaque fois. »

« Hum… Ce n’est pas ce que j’appellerais mieux le nourrir mais bon… »

« Tu veux que je te dise quoi ? Si je cuisine, tu le sais très bien j’empoisonne tout le monde. Et même si le gars cuisine, c’est moi qui achète les produits et je suis à la lettre les recommandations de la pédiatre. »

« Si tu le dis… Hum… la musique te manque, à ce que je vois ? »

Tout ça parce que j’étais en train de chantonner sur la chanson qui passait à la télévision. Non, ça ne me manque pas tant que ça. Ou alors peut-être si un peu mais c’est trop tard à présent. Il faut que je sois invitée dans des soirées à chanter si je veux vraiment chanter devant du public.

« Tu pourrais retourner sur scène si tu le voulais tu sais. »

« Oui, bien sûr. J’ai 30 ans à présent Tom, et un enfant. Je suis trop vieille pour ça. »

« 30 ans et trop vieille pour ça ? Laisse-moi rire ! Il y a des chanteurs qui ont plus de 60 ans et qui continuent de chanter. »

« J’ai tourné la page Tom. Je me suis concentrée sur le stylisme et ça me convient parfaitement. Je chante sous ma douche et pour endormir Atsuo, c’est suffisant. »

« Ouais bien sûr. Ah au fait Aliyah… »

« Quoi ? »

« Faut que je te parle d’un truc, c’est à propos de tu-sais… Euh tu attendais quelqu’un d’autre ce soir ? »

« Non pas du tout… Je reviens, je vais voir et tu me diras après ce que tu voulais me dire. »

Sauvée par le gong on dirait ou plutôt la sonnette de la porte d’entrée. Cependant, je n’attendais pas d’autres invités… Je me demande bien qui ça peut-être à cette heure-ci. Ce n’est pas qu’il soit réellement tard mais à ce que je sache, personne d’autre n’était prévu sur mon agenda. D’un pas las, je me dirige vers la porte d’entrée. Les cheveux attachés un peu en mode fouillis, une longue tunique rouge avec un legging noir et des chaussettes blanches, on ne peut pas dire que je sois la plus présentable pour ouvrir la porte. A peine je le vois que mes yeux s’agrandissent… Lui ? Et attends, Yumeda avec ? C’est quoi ce merdier ? Pourquoi est-ce qu’ils sont là ? Restant immobile pendant de longues secondes, je finis par attraper les deux hommes par le col pour les faire entrer dans la maison. Une jeune fille les accompagne et me regarde avec un air désolé. Poussant les deux hommes, je passe entre eux pour regarder dehors rapidement avant de fermer la porte en un éclair et fermer à clé tout ce qui est possible de fermer à clé sur cette porte. Ayant entendu du bruit, Tom vint à ma rencontre et là… Catastrophe. Il ne fallait surtout pas que ces trois-là se rencontrent un jour.

« Je me demandais ce qu’il se passait… Fuma-sama, Yumeda-sama, quel plaisir de vous rencontrer. Tomas Akiyama. Aliyah. T’aurais pas quelque chose à me dire quant à la présence de ces deux-là ici ? »

« Hé, je n’étais absolument pas au courant ! Je ne sais pas pourquoi ils sont venus ici d’ailleurs. »

« Je ne t’avais pas déjà dit d’arrêter tes recherches une bonne fois pour toutes ? Bien joué vraiment hein. Ces deux gars-là ce ne sont pas des rigolos Aliyah. Pourquoi tu ne m’as pas écouté la première fois hein ? »

Et voilà que je me prends une vive leçon de morale de la part de mon ami, devant mon beau-frère et l’autre qui m’a clairement fait comprendre que je pourrais avoir des problèmes si je continuais dans cette voie. Ouais bien joué Aliyah hein…

« Tout ça pour élucider le mystère autour de la mort de ton époux. Putain Aliyah, grandis ! Et laisse-le partir, peu importe ce qu’il lui est arrivé. Ça ne sert à rien de s’obstiner comme ça, tu n’obtiendras jamais de réponses. Ne compte d’ailleurs plus sur moi pour couvrir tes arrières, c’est fini. Et ne m’appelle plus pour aucuns services. D’ailleurs, tu me dois toujours 1 millions de Yen pour toutes les recherches que j’ai faites. »

Un certain malaise plana entre lui et moi, enfin plus généralement entre tous les acteurs présents dans cette pièce. Les mains serrant ma tunique comme si j’étais prête à me battre, à vrai dire, c’était tout le contraire. Inquiète, voire terrifiée de ce qui allait m’attendre étant donné la présence de ces deux hommes en face de moi. J’aurais dû être plus discrète, je n’aurais jamais dû faire appel aux services de Tom. Je finis par prendre mon téléphone pour lui faire son virement à la noix avant de le lui montrer avec un air mécontent sur le visage.

« Merci très chère. Maintenant, amuse-toi bien hein et surtout reste en vie. Fuma-sama, Yumeda-sama, s’il vous plait, ne la torturez pas trop. »

« Qu… Quoi ??? Me torturer ? Mais hé reste-là Tom ! »

« Au revoir Aliyah. »

« Tomas-san, est-ce que je peux vous parler une minute ? Ayako, garde un œil sur eux s’il-te-plait. Merci ma grande. »

« Très bien Yumeda-san. Je vous suis. »

Les deux hommes prirent la porte d’entrée pour sortir alors que je restais seule avec mon beau-frère et cette… jeune adolescente. Et merde, qu’est-ce que je suis censée faire maintenant ? Ah j’espère que l’on n’a pas réveillé Atsuo avec tout ce bruit… Normalement non, la porte menant aux escaliers est bien fermée mais on ne sait jamais. En plus, s’ils sont arrivés à cette heure-ci, ça veut dire qu’ils vont vouloir squatter ici ? Comment j’ai pu en arriver là sérieux ? Me voilà avec deux yakuzas sous le même toit.

« Bon… Bonsoir Shintaro… Vous… Vous n’allez pas me torturer hein ? Rassure-moi… »

Je n’ai pas envie de finir six pieds sous terre moi. Du moins, pas ce soir. Quelques minutes se sont écoulées à le dévisager, à essayer de prendre la température que la porte d’entrée s’ouvrit à nouveau et me fit faire un bond en arrière. Yumeda s’avança vers nous avec un grand sourire faux devant mon air effrayé puis prit la main de la demoiselle avant de regarder son acolyte.

« Ah les retrouvailles familiales ! Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire. Ayako et moi on va aller squatter votre jardin en attendant. Mais ne nous faites pas trop attendre dans le froid s’il-vous-plait, on a eu une dure journée. Viens Ayako. »

Ah le chacal ! Il avait tout de suite vu que la baie vitrée du salon donne sur le petit jardin extérieur. Peu rassurée par ce faux sourire, il finit par s’éloigner avec la jeune fille qui encore une fois m’adressa un regard plein de compassion, en mode, honteuse et désolée de débarquer à l’improviste comme ça. Au moins une âme innocente dans ce monde de truands. Ils s’assirent tous les deux, lui la prenant dans ses bras alors qu’elle semblait se mettre à sangloter.

« Je… Je ne pensais pas te revoir de sitôt… Pourquoi vous êtes là tous les deux ? Vraiment, vous n’êtes pas là pour me tuer hein ? Non, ce serait illogique d’avoir amené une enfant avec vous si c’était pour me torturer ou me tuer. Enfin, je suppose. »

Purée, vas-y dis-moi ce que vous me voulez tous les deux, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes. Vas-y, ça a encore un lien avec mes recherches sur la mort de Magoichi, c’est ça ? Ils ne pouvaient juste pas fermer les yeux au lieu de venir ici pour me menacer ?


Shintaro Fuma
Yakuza
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Shintaro Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 77d7aa10

“N'écoutez que le son de ma voix.

Laissez votre esprit se relaxer.

Laissez vos pensées divaguer.

Laissez les mauvais souvenirs s'estomper.

Laissez la paix vous envahir.

Laissez-la vous submerger tel les douces vagues de l'océan.

Laissez-la vous envelopper.

Vous conforter.”



Je me retrouve face à Aliyah Fuma.

Son regard intense aux yeux marrons s’accroche au mien. Un visage aux lèvres légèrement pincées, absent de toute chaleur émotionnelle. Quelques mèches de ses cheveux curieusement ébouriffés redescendent en bataille à l’arrière de sa nuque. Je reconnais la courbe incisive qui trace son menton en remontant sur ses pommettes avec une certaine douceur. La pâleur de son visage me rappelle les morts qui nous ont quitté, contrastant avec une tunique rouge qui éveille les passions chez les vivants. En m’y attardant un peu, elle peut bien représenter cette femme mature et séduisante où sa force se trouve enfouie dans sa résilience. Car malgré la surprise de me voir avec Kenji, c’est bien elle qui engage l’action avant tout le monde. Ses mains nous agrippent hâtivement, nous tirent contre elle afin de nous dissimuler à l’abri de son temple de paix. Kenji rechigne par surprise alors que je me laisse emporter par son élan. Sans un mot, la jeune Ayako nous suit dans la chaleur de son hall d’entrée.

A l’intérieur, un nouveau visage se présente. Beau et stricte, avec une coiffure blonde. Probablement un amant pour remplir le cœur de la jeune veuve ? Erreur, il se présente comme le détective privé dont Kenji m’en a parlé il y a peu. Plissant légèrement des yeux, Aliyah semble toute aussi surprise par cette nouvelle tournure. C’est quoi ça, une autre réunion de famille dysfonctionnelle ? Les alignements d’une constellation s’alignent pour dessiner une belle merde coincée dans le ciel. Mon visage se tourne vers Kenji en laissant transparaître un regard plus insistant “Si je tue le détective, je n’aurai pas de mouchard à mes fesses. Tu m’autorises à faire feu ?”. Mais je comprends dans le mutisme de mon collègue que ce n’est pas le moment. En même temps, sa progéniture reste accrochée à sa jambe comme un agneau apeuré devant autant d’agitations. Elle me fait de la peine, la petite.

A l’instant où le mot “époux” résonne dans chaque paroi de la villa, mon visage pivote en direction d’Aliyah et s’intéresse à nouveau pleinement à la discussion. Je parviens à comprendre les grandes lignes de leur petit dramaturge. De service en service, ces deux-là collaborent ensemble depuis plusieurs années … et le détective privé coûte cher. Ce qui indique que Mme Fuma possède des ressources financières étonnantes. Alors que la division se crée dans leur relation, chacun d’entre nous reste comblé dans un silence. Enfin, le soupir de frustration d’Aliyah retient toute notre attention alors qu’elle empoigne son téléphone comme une précieuse relique et envoie les fonds à son collègue. Le dénommé “Tom” prend congé en s’inclinant respectueusement devant Kenji et moi-même. Alors que de grandes réflexions rôdent à l’intérieur de ma matière grise, Kenji me devance et le retient le premier. Je ne le retiens pas. Je suis exténué de devoir traquer et tuer pour ce soir. Même si les questions attendront, son visage ne sera guère oublié.

Aliyah Fuma, Ayako … et moi-même. Je regarde fixement au-dessus de l’épaule d’Aliyah. Celle-ci regarde ailleurs. Et la jeune adolescente, dans toute sa timidité, observe longuement le sol comme si elle s’apprêtait à découvrir un trésor inestimable. Face à deux inconnus, elle ne sait pas vers qui se tourner. D’un ton peu assuré, Aliyah, en suivant son rôle d’hôtesse des lieux, transmet ses salutations. Mon regard serpente doucement le long de son épaule avant de se planter dans ses prunelles marrons. La torturer ? C’est donc cette image qu’elle garde de moi ? Je ne peux pas lui en vouloir. Dans mes plus beaux jours, je lui répondrais par l’affirmative car ma venue reflète un mauvais présage. Mais aujourd’hui, je suis juste … las. Confus et fatigué de tout.

Les minutes passent.
Le temps meurt dans un silence religieux.


Soudain, Kenji apparaît comme un bulldozer dans un tas de boue en s’exclamant joyeusement de nos retrouvailles, ce qui a fait frémir la maîtresse des lieux. Il prend tous les prétextes pour nous laisser seul en tête à tête. Ainsi donc est notre destinée. Après avoir essayé de fuir Aliyah Fuma, de l’isoler dans un coin de mon inconscience, tout l’univers conspire pour me ramener à elle. A ce moment que nous partageons ici et maintenant, la respiration légèrement haletante. Discrètement, Ayako me fait un signe de la main pour me dire “à plus tard”. Son geste, si petit et anodin, m’envoie un coup de poing dans le ventre. Elle m’observe comme si j’étais … quelqu’un d’entier. Et non un fantôme. Une fois que la baie vitrée se referme, la discussion reprend son rythme ; aussi maladroit et imprévisible que possible. Ses mots trébuchent alors qu’elle recherche des éléments de réponse sur notre venue. Elle craint pour sa vie. Pour ce parasite qu’elle a devant elle capable de déstabiliser les rouages de son petit monde paisible. Il y a quelques heures, je me souviens des mots que j’ai employés face à Kenji lorsque nous étions dans son domicile familial. “C’est une menteuse. Il serait impardonnable de lui faire confiance”. Toutefois, mes pensées se taisent ici. Chaque jour, l’espoir meurt alors que le vide abyssal dans mon cœur s’agrandit. Et pourtant, Kenji est devenu un allié. Une tête brûlée honnête dans mon entourage étriqué. Ayako, bien que maladroite, a touché ma peau en soignant mon nez. Après de longues années, j’ai goûté en l’espace de quelques instants une caresse agréable. Une chaleur humaine oubliée. Un vestige de l’enfance que mes parents m’ont laissé lorsqu’ils étaient encore présents en ce monde. J’ai simplement oublié, voire renier,  à quel point cette tendresse pouvait me faire remonter de mes limbes et me sentir vivant une fois de plus. A quel point la notion de famille va au-delà du travail et de ses obligations.

En observant Aliyah avec une tendresse nouvelle, mon visage si dur autrefois se détend instinctivement. Hier encore, je n’accordais aucune attention à la fin du monde. La fin était déjà venue. Et elle recommençait chaque matin à mon réveil.

Aujourd’hui, c’est différent.
Avec Aliyah, elle devient un début en toute chose.


“Tu as l’air en forme. Je suis content de te revoir.”

Clair et léger. Ainsi se dessine le son liquoreux de ma voix. Les mains dans les poches, un maigre sourire chaleureux illumine mon visage. Les armes sont abaissées. La coupe de violence est pleine. Je ne veux pas me battre aujourd’hui. En m’approchant d’elle, l’envie de la prendre dans les bras me prend soudainement. Mais ce geste étant encore si lointain, si angoissant, je la dépasse simplement en effleurant ma main contre la sienne, témoignant ainsi d’une première caresse déconcertante. D’un œil avisé, je prends du plaisir à sillonner chaque recoin de sa bâtisse, m’arrêtant une seconde de plus devant un joli cadre tressé où le portrait d’Aliyah est affiché avec son enfant. En prenant la photo par une extrémité, je vois une mère et son enfant me sourire tous les deux, nageant dans un bassin d’eau sous la lumière du soleil. Ils sont heureux. Apaisés. Entiers. Pourquoi la vie serait-elle plus compliquée que cela ?

“C’est une jolie maison. Éclairée et pleine de vie. J’ai oublié à quoi ça peut ressembler.”

En déposant le cadre sur la petite commode de l’entrée, je poursuis mon chemin jusqu’au salon. En jetant un œil sur le côté, Yumeda-san se détend avec une cigarette aux lèvres, partageant sans doute une discussion amusante avec sa fille. Le visage de cette dernière s’adoucit et ne cesse de sourire, oubliant momentanément la disparition de son frère. C’est une bonne chose de les voir réunis ici.

C’est une bonne chose de me voir entouré.

Tel un spectre dépossédé de son corps, je continue de déambuler parmi les meubles onéreux, effleurant la surface du canapé installée non loin de la baie vitrée. La prospérité de ce monde si chaleureux me rappelle mon enfance. La sécurité. L’amour. Mon corps se laisse aller. Mes pensées s’amenuisent. J’ai tant de questions à lui poser. Mais une seule mérite réellement d’atteindre la vérité absolue.

“Fuma-san.”

Mon pas s’arrête brusquement. En relevant la tête, je me retourne dans sa direction, les yeux cernés et emplie d’une grande tristesse. La tristesse d’un homme redevenu enfant. Le vrai Shintaro. Faible. Vulnérable.

“Aliyah, je …”  

Je dois savoir. Ma voix tremblante me trahit. La mine décomposée, ma vue commence à se brouiller par l’eau de mes larmes. Le cœur malade, il m’est si difficile de lui demander cela. Mais je pousse tout mon courage jusqu’à ses retranchements alors que je me mord la langue. Je veux comprendre. Je veux lui demander. Lui poser la seule question qui remet en cause toute la fondation de mes croyances.

“Ton mari. Mon … frère. Est-ce qu’il … a réellement été … tué ?”

Kenji m’avait prévenu.
“Aliyah est la Reine qui va prendre part à l’échiquier”.


Ma floraison est faite de paille et de feu.


Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1668524338-fotoram-io
Aliyah Fuma
Chanteuse & Styliste & Maman
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Aliyah Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation

ft. Shintaro

Je suis sonnée et bien surprise. Tout a changé en l’espace de quelques secondes. Je suis toujours restée un peu sur mes gardes face à Shintaro mais là… il me semble fatigué ou las et me laisse voir une expression plus douce que je ne l’aurais imaginé. Il est content de me revoir ? Je baisse les yeux en arborant un petit sourire car quelque part cela me fait plaisir. Je pensais pourtant après notre dernière rencontre qu’il ne voudrait plus me revoir mais je suis contente de m’être trompée. Je lève à nouveau les yeux vers lui, un peu maladroitement alors qu’il s’approche de moi comme s'il avait l’air de vouloir me prendre dans ses bras. Un peu trop tôt cela dit. Je frémis un instant en sentant le contact de sa peau contre ma main. Une légère caresse, il n’a pas l’air d’un si mauvais bougre finalement.

Je l’observe déambuler dans le salon, plutôt fière qu’il remarque que ma maison soit bien agencée et bien éclairée. Mais sa dernière phrase me laisse un sentiment doux-amer de tristesse. Est-ce qu’il n’a pas un chez lui ? Je suppose que non puisqu’il est là et que Yumeda-san est ici aussi. Je suppose qu’ils n’ont plus de chez eux. Pourquoi est-ce que d’un coup, je me dis que j’ai eu bien fait de refaire le bunker aujourd’hui ? Comme quoi, il semblerait que les fils du destin soient tous liés entre eux. Ou alors, je n’ai juste pas de chance du tout et voilà. N’empêche avec ces conneries, obligée de payer Tom et même si j’ai encore pas mal d’économies, me voilà tout de même aussi proche de finir le mois dans le rouge. Les économies que j’ai sont pour plus tard et même si je gagne ma vie, faut dire que dépenser comme ça 1 millions de Yen, ça fait mal aux fesses. Enfin bref, je continue de suivre l’homme alors qu’il parcourt les lieux, ne sachant trop quoi lui dire. Malgré tout, il a l’air d’aller bien, pourtant je m’inquiète un peu quand même. Il a esquivé ma question sur la torture, je suppose donc qu’ils ne vont rien me faire. Ou alors, son calme et son mutisme peuvent me faire craindre le pire ? Ah j’avoue que je ne sais plus quoi penser tiens.

Je finis par aller me servir un verre d’eau car j’ai soif et quand je reviens près de lui, le ton a subitement changé. L’atmosphère n’est plus aussi légère et comme je le pensais la tristesse a pris le dessus. Il hésite, ne sait pas comment m’appeler pendant un moment et finit par se dévoiler. Le regard empreint de surprise alors que ses larmes commencent à perler ses joues, il me demande si son frère, mon époux a réellement été tué. Mes fantômes remontent presque instinctivement, me mordant la lèvre avant de venir le prendre dans mes bras. Mes propres larmes commencent à perler le long de mes joues mais je ne le lui laisse pas le plaisir de les voir. Un homme brisé, un homme qui n’avait sans doute pas revu son frère depuis longtemps. Sa carrure est aussi imposante que celle de Magoichi mais elle a quelque chose de différent. Il est plus grand également… Ravalant mes larmes, je finis par me retirer légèrement pour le regarder et passer une main tremblante sur les larmes de sa joue gauche.

« J’en suis persuadée Shintaro… Hum… Je voudrais te montrer quelque chose, peut-être que cela t’aidera aussi à croire en ma parole. »

Je ne peux décidément pas lui cacher plus longtemps cela. Mes recherches, ce pour quoi je suis en danger à présent et surveillée de près. Je suis à peu près certaine que Yumeda-san voudra savoir mais Shintaro n’aura qu’à lui en parler plus tard, je veux pour l’instant le lui montrer qu’à lui. Avant d’emmener l’homme dans la pièce qui sera leur chambre, je m’approche de la baie vitrée pour l’ouvrir et faire signe aux occupants qu’ils peuvent rentrer.

« Hum Yumeda-san, j’ai quelques trucs de famille à montrer à Shintaro. Je suppose que vous êtes venus avec des affaires et que vous allez squatter ici, n’est-ce pas ? »

« Et bien Fuma-san, quelle perspicacité. Enfin, je vous remercie de nous accueillir dans votre antre. Pour tout vous avouer, on s’est fait jeter de notre hébergement, on s’est donc dit que de squatter chez de la famille à Shintaro-san était la meilleure chose à faire. »

« Ouais, ouais je vois… »

« Prenez votre temps, je vais juste ramener nos quelques affaires et vous n’aurez qu’à nous dire où mettre tout ça. »

« Tant que vous ne faites pas trop de bruit, j’ai un enfant qui dort. »

« Ne vous inquiétez pas, je vous appellerais si j’entends du bruit. »

Mouais, je me méfie mais il ne me semble pour l’instant pas être un danger pour moi et mon enfant. Je finis par retourner vers Shintaro, lui prenant la main sans qu’il ne me donne son accord et je pris la porte pour aller au sous-sol. Quelques marches plus tard et un peu de lumière, et nous voilà dans mon ancien atelier transformé en chambre d’amis.

« Bon, bah du coup, j’ai bien fait de transformer cette pièce. C’est le mieux que je peux offrir… Bref. »

Je sortis une boite de dessous un meuble avant de retirer le drap qui était sur le tableau de mes recherches.

« Tout est là. C’est le fruit de mes recherches pour comprendre ce qui était arrivé à Magoichi. Dans la boite, il y a plusieurs passeports avec un nom différent sur chacun, un revolver et d’autres reliques. Il ne m’a jamais menti sur son identité, il aurait pu le faire et me donner un autre nom mais il ne l’a jamais fait et a toujours joué franc-jeu. Mais… donc, comme tu peux le voir sur le tableau… J’ai essayé de rassembler toutes les données que je pouvais à propos de sa filiation avec les Triades Chinoises et j’ai appris qu’il les avait trahis pour venir ici à Kobe. De là, j’ai moi-même reçu des menaces quand ils sont sus qu’on était ensemble et je me suis même fait kidnapper… une fois par ces sales types parce qu’ils voulaient tuer Magoichi. Ils n’ont pas réussi mais voilà qu’un beau jour, il finit par avoir un accident seulement quelques jours après que je lui ai annoncé que j’étais enceinte. Excuse-moi mais je trouve ça toujours assez étrange, pour moi ça ne peut pas être le hasard tu vois. De là, la police a dit que c’était un simple accident de voiture et ils ont clos le dossier. Un simple accident ? Pardon ? Je n’ai jamais pu croire à un accident parce que je savais qu’un jour ou l’autre, les Triades voudraient en finir et qu’ils trouveraient le moyen de parvenir à leurs fins. Alors j’ai demandé à Tom, mon ami d’enfance d’enquêter pour moi sur les circonstances de sa mort. La boite de vitesse et le moteur avaient été trafiqués… »

Je me tais un instant, histoire que l’homme se remette de tout ce que je viens de lui dire. A chaque fois que je regarde ce tableau, les découvertes que j’ai faites, la rage me monte contre ces types.  

« Est-ce que tu me crois maintenant ? Je suis persuadée que ce n’était pas un simple accident. S’il avait bu comme un trou et s’était jeté comme ça sous le camion, j’aurais dit ouais okay c’est un accident, ou s’il avait voulu éviter un chat ou que sais-je, oui ça aurait été un accident mais là… Mais, je ne me suis pas arrêtée là car je voulais retrouver ces types qui avaient tués mon époux et euh… hum… de fil en aiguille, je suis tombée sur vous les Yakuzas du Yamaguchi-Gumi et plus particulièrement, le Gin-Ryu-kai, je crois que c’est le clan dont vient Yumeda-san n’est-ce pas ? Je ne sais pas quel est leur lien, je ne veux pas le savoir à vrai dire. »

Si j’en conclue d’après mes recherches et le fait que les Yakuzas sont constamment en « guerre » pour défendre leur territoire, si ça se trouve quelqu’un a volé le territoire des Triades et du coup ça ne leur a pas plu ? Mais là, j’avoue ça me dépasse complètement. J’aurais juste dû m’arrêter à la recherche des circonstances de son accident tragique, c’est tout.

« Désolée Shintaro… Tu peux garder les quelques reliques qu’il avait si tu veux. J’ai son bandeau, celui que je lui avais confectionné et son alliance, ça me suffit… »

Et je t’ai toi maintenant. Mais je ne peux pas le lui dire, en tout cas pas maintenant. Même si j’avoue que j’aurais préféré que mon beau-frère ne soit pas chez les mafieux lui aussi, j’ai encore quelqu’un de sa famille.

Shintaro Fuma
Yakuza
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Shintaro Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Aliyah11

“N'écoutez que le son de ma voix.

Laissez votre esprit se relaxer.

Laissez vos pensées divaguer.

Laissez les mauvais souvenirs s'estomper.

Laissez la paix vous envahir.

Laissez-la vous submerger tel les douces vagues de l'océan.

Laissez-la vous envelopper.

Vous conforter.”



Alors que je me tiens aussi droit qu’une statue fébrile manquant de tomber à tout moment, le visage malade et décomposé par la peur, mes anciens démons me reviennent. L’isolement. L’impuissance. L’abandon. L’existence d’un esprit fragile mourant dans une carcasse de viande trop vieille pour lui. Les poings serrés et les yeux embués de larmes, Aliyah s’avance sans attendre et m’enlace avec force contre elle, interrompant la chute de mon esprit dans les limbes. Le dos courbé et le visage enfoui dans ses cheveux carmins, j’abandonne ma posture si parfaite après de longues années. Sa chaleur me rassure. Ses odeurs me bercent. Nos corps tremblants d’émotions communiquent entre eux. Nos bras se resserrent davantage, comme des retrouvailles enfin acceptées.

Les cieux se taisent pour laisser les anges se lamenter.

Quelque chose se libère en moi. Les vestiges de mon enfance refoulée me reviennent en mémoire. Je me vois assis à la table familiale. Une nappe blanche finement tressée sur les rebords s’étend et marque une courte distance entre moi et les miens. A ma droite, ma mère remplit mon plateau avec une assiette de poisson grillé encore fumant et un bol de riz blanc. Son visage détendu me regarde avec beaucoup de gentillesse, avec un sourire aussi apaisant qu’un lever de soleil. A ma gauche, Magoichi gesticule et ne tient pas sur sa chaise, complètement dissipé en jouant avec ses nouveaux jouets “Mecha” . Il me prête l’un de ses petits robots en plastique. Il est rouge flamboyant. En l’observant plus attentivement, un premier sparadrap est posé sur l’arcade sourcilière, un deuxième sur le coin de son nez. Il s’est encore battu à l’école pour me protéger des plus grands qui voulaient me faire du mal. Mais ma mère ne le sait pas. Ou en tout cas, elle ne connaît pas cette version. Elle pense juste que Magoichi est un mal-élevé. Et pourtant … je le vois comme un héros inspirant. Comme chaque matin, mon père est absent pour le repas. Probablement perdu sur sa barque de pêche pour subvenir aux besoins de son entourage. Il est toujours impliqué dans son travail, et nous le savons tous. Autrefois, j’avais une maison. Protégé par la sphère d’une famille sécurisante. Une raison de vivre sans subir la tempête des événements.

Aliyah ne réveille pas seulement des blessures vieilles de trente ans ; elle en prend soin avec amour.

Enfin, notre étreinte se desserre. Les muscles engourdis, mon esprit est ailleurs. Sa main effleure ma joue, accompagnant sa réponse qui résonne comme une vérité sans mensonges. Un meurtre. Magoichi Fuma a bien été tué. Elle y croit, elle. Elle me quitte avant de se rapprocher de la baie vitrée, là où Yumeda passe le temps avec sa fille, Ayako. Dans un état second, probablement généré par l’épuisement et la vague émotionnelle, mon bras se lève pour sécher mon visage d’un coup de manche. Les images du salon me reviennent avec plus de netteté. La réponse de ma belle-sœur résonne à répétition dans mon palais mental. “J’en suis persuadé, Shintaro.”. Une rage immense de justice commence à s’éveiller quelque part dans mon subconscient, mais elle ne détonne pas, bien trop affaibli par notre aventure avec Kenji. En perdant l’équilibre, mon corps se tourne de lui-même et laisse le bas de mon dos se poser à l’arrière du canapé.

La pause fut brève. Sans comprendre quoique ce soit, Aliyah revient et m’invite à la suivre en agrippant fermement ma main contre la sienne. Nous nous déplaçons. Ou dû moins, je le devine sans en prendre réellement conscience. J’ai le sentiment que mes jambes pèsent une tonne et refusent de bouger d’un seul mètre. Et pourtant, les couloirs s’enchaînent, Aliyah partant en tête dans ce voyage de courte durée. Elle souhaite me montrer quelque chose de précieux. Les preuves du décès de Magoichi. Ou ma mère encore en vie. Ou m’abattre d’une balle dans la tête après m’avoir avoué qu’elle est une traîtresse du Sanda.

Vérités. Mensonges. Tout se mélange dans ma tête.

Arrivé au sous-sol, elle m’amène à franchir une chambre rassurante. Ne pouvant plus supporter le poids de mon corps, mes jambes me lâchent à moitié. Avec toute la peine du monde, je prends place sur l’un des deux futons en restant assis, avant de retrouver Aliyah à proximité du bureau en face. Elle me montre le contenu d’une boîte à moitié ouverte qui semble représenter le St-Graal à ses yeux et un tableau de recherches affiché contre le mur. La bouche semi-ouverte, je prends connaissance de l’ampleur de son travail. Ce n’est pas n’importe quel travail d’investissement. Le tableau comporte un nombre important d’informations, de coupures de journaux et de liaisons avec des ficelles colorées. Avec une telle densité d’informations, elle pourrait me faire croire qu’elle est entièrement borderline.

Ou une allumée du cerveau qui essaye de réunir des preuves pour prouver l’existence des extraterrestres.

En suivant le cours de ses explications, mes yeux se baladent entre la boîte et le tableau en cherchant à intégrer correctement toutes les informations reçues. Chacun de mes peurs se confirment. Magoichi était autrefois affilié aux Triades Chinoises. Même en essayant d’éteindre le feu derrière lui, Aliyah a subi toutes les conséquences de ce choix dramatique. Interrogateur, je la fixe avec un regard pénétrant.

“Amène-moi la boîte, s’il te plaît.”

La boîte déposée entre mes genoux, mes yeux scrutent avec une avidité certaine. S’il y a un indice, c’est ici qu’il doit se trouver. Des passeports étrangers. Thaïlande. Chine. Vietnam. Américain. Français. Un badge des Sun Yee On. Une famille chinoise connue. Un revolver. Des munitions de calibre .40. Des relevés bancaires douteux. Son contenu est exactement comme elle vient de le décrire. mais tout au fond de la boîte, enfouie à l’intérieur d’une feuille de journal, je retrouve un petit jouet “Mecha” rouge flamboyant. Mon visage se décompose pendant un instant. Je le reconnais. Je vois mon frère me prêter son jouet à table. La main tremblante d’excitation, je m’empare du robot en plastique pour le regarder plus attentivement, manquant de lancer la boîte en l’air. Je le tourne, et le retourne hâtivement pour observer le moindre de ses angles, chaque centimètre de plastique qui pourrait receler un message caché. Il l’aurait fait non ? Bien sûr qu’il l’aurait fait ! Il n’est pas si con ! L’armure se tourne. Les bras se plient, manquant de se briser. Et il n’y a rien. L’excitation redescend subitement. Nous ne sommes pas dans un film d’espion à la con. Le jouet ne cache aucun secret. Mais un message d’adieu.

“Je ne t’ai jamais oublié, Shintaro.”

Entre mes jambes, le jouet abandonne ma main avant de retomber mollement sur le futon. La gorge nouée, je relève le visage au plafond, passant une main sur mon front avant de débarrasser une longue mèche de cheveux à l’arrière d’une oreille. D’une voix lasse et rocailleuse, je m’efforce de reprendre la parole - bien que cela reste douloureux :

“Aliyah …”

Elle attend que je réponde à ses questions. Mais un besoin pressant commence à déformer mes lèvres avant de prononcer ce qui suit :

“... j’ai besoin d’un verre.”

D’un regard insistant, j’essaye de lui faire comprendre qu’un remède alcoolisé qui brûle la gorge pourrait m’aider à me recentrer. Puis, me permettre de mieux éteindre mon cerveau pendant quatorze heures de temps avec un long repos. Après tout, Kenji et moi-même, on a fait nuit blanche après notre opération très intense. Le décès de son frère ne l’a pas aidé non plus. Il est évident que son corps déjà vacillant ne supportera pas une autre annonce de ce type. Il a besoin de repos. J’ai besoin de repos. Et quand je regarde ma belle-sœur …

... on a tous besoin de prendre le temps de méditer sur nos morts.

Tout en me relevant avec difficulté, j’observe une dernière fois le mur tapissé de photographies, assailli par des punaises et des fils de couleurs. Je prendrais le temps d’étudier savamment l’ensemble de ses résultats. Au moment où Aliyah rebrousse chemin pour remonter les escaliers, je l’arrête subitement.

“Tu sais …Contrairement à Magoichi, je ne fais pas attention au passé. Une vie pleine de promesses m’attend à l’avenir.”

En prenant mon temps, je m’avance avant de lui remettre dans ses mains le jouet de Magoichi.

“Je te remercie d’avoir été là pour lui. S’il a réussi à garder ce jouet auprès de lui … Disons qu'il devait être heureux. Et c’est tout ce qu’un frère peut souhaiter pour sa lignée. Je le souhaite pour toi. Pour nous. Et …”

Je baisse momentanément le regard avec une lueur de gêne dans les yeux.

“... je me suis réellement comporté comme un demeuré au cimetière, hein ?”

Shintaro Fuma admet avoir commis une faute ? C’est bien un signe que la hache de guerre est enterrée pour de bon. Dans le fond, Aliyah en a bavé bien plus que moi. Elle n’a pas besoin d’avoir un con égocentrique de seconde zone comme moi lui rappelant qu’elle est cinglée. La bonne nouvelle, au vu de toutes ses recherches, c’est qu’elle le sait déjà. Ce n’est pas une femme qui lâche-prise si facilement lorsque l’injustice vient envenimer son coeur. En lui emboîtant le pas, nous parcourons le chemin inverse en remontant à l’étage supérieur. En voyant Kenji au passage, je me précipite pour attraper un sac ou deux de voyages avant de l’accompagner à nouveau en bas. Aliyah, elle, continue son chemin dans l’appartement. Peut-être dans la cuisine pour servir le verre que je lui ai courtoisement demandé. En me référant à mon partenaire, je vois dans son regard une lueur d’inquiétude. Probablement parce que j’ai encore les yeux gonflés par de fatigue et de tristesse.

“Ne me regarde pas comme ça. Toi aussi, t’as une sale gueule.”

On se fixe tous les deux, le visage en marbre. Et face à notre désarroi, et sans doute parce que notre cerveau est complètement anéanti de fatigue, on commence à pouffer de rire avant de nous bidonner à gorge déployée. Le genre de rire incontrôlable qui libère l’âme, où nos jambes deviennent des branches molles avec nos sacs de sport qui manquent à tout moment de glisser en-dehors de notre épaule.

“Sschh… Tu … tu vas réveiller le gamin… Oh merde, fais chi …”

Arrivés tous les deux au sous-sol, Kenji manque la dernière marche et se précipite en avant. Moi, je trébuche sur sa valise laissée en arrière avant de m’étaler par terre dans un bruit tonitruant. La douleur est vive et interrompt immédiatement mon rire. Et pourtant, le visage au sol, je me retourne sur le dos avec un visage entièrement libéré.

Je me sens à ma place, ici.

Chacun de nous pose ses affaires à côté de son futon bien matelassé. Le travail attendra après quelques heures. Kenji s’étend déjà en attendant que sa fille sorte de la salle de bains, prêt à plonger dans un sommeil profond. De mon côté, je souhaite encore partager un peu de temps à Aliyah avant de me coucher. En remontant les marches, je l’aperçois du côté de la cuisine, une bouteille de whisky à la main. L’espace est agencé comme une cuisine avec des tabourets de bar. Sans attendre, je prends place en me positionnant en face d’elle.

“Navré pour le bruit … Kenji n’arrive pas bien à se tenir. Un vrai gosse.”

Manipulateur-né. Reposer les erreurs commises sur Kenji, je sens que ça va être récurrent chez moi.

“Excuse-nous. On a traversé une nuit terriblement merdique. On a failli se faire abattre. Une fille qu’on a kidnappée s’est suicidée. L’oncle de Kenji a été acheté. Enfin, il a accompagné son frère dans la mort il y a quelques heures aussi.”

J’annonce ces événements comme si nous venions à discuter de la pluie et du beau temps. En prenant le verre plein de whisky, je m’incline poliment avant de m’en abreuver. La liqueur est d’excellente qualité. Elle me permet de relâcher la tension que je garde sur mes épaules.

“En bref, nous sommes en danger de mort. Le temps de mettre en lumière ce qui rôde au-dessus de nous, car on est complètement dépassé. La seule chose que je te demande, c’est du temps.”

Nouveau levé de coude, le contenu du verre continue à diminuer à un bon rythme.

“En revanche, et même si Kenji a forcé notre venue, tu es ma belle-soeur. Si tu estimes que nous ne sommes pas les bienvenus ici, nous partirons lorsque la nuit sera tombée.”

En grattant l’extrémité du verre à whisky, je la fixe d’un regard détendu. Je suis sincère dans mes mots. Malgré la puissance de notre famille, et de ce que nous représentons Kenji et moi, c’est elle qui détient l’autorité de son royaume. Les yeux absents, je m’interroge en attendant sa réponse :

“Je ne sais pas si je m’avance trop rapidement, mais … Tout semble être relié à Magoichi. Quelqu’un nous en veut. On ignore encore qui. Et on ignore surtout qui est la prochaine cible principale. Aliyah, la veuve en deuil ? Kenji, le prince déchu ou … moi-même, l’hérétique qui n’a pas sa place ?”




Ma floraison est faite de paille et de feu.


Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1668524338-fotoram-io
Aliyah Fuma
Chanteuse & Styliste & Maman
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Aliyah Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation

ft. Shintaro

Son regard est plus que pénétrant quand je lui montre la boite et il me demande de la lui donner. Sans demander mon reste, je fais ce qu’il dit et la lui passe, un brin songeur. Que peut-il y avoir de si important dans cette boite et que j’aurais loupé ? J’ai bien vu un petit jouet rouge mais je n’ai jamais trop compris pourquoi il avait ça, il ne risquait pas de me le dire, j’ai retrouvé ces reliques après sa disparition en vidant notre penderie. Cela a l’air de perturber Shintaro… Je ne comprends plus rien, que se passe-t-il ? Le regard sur lui, il finit par me dire qu’il a besoin d’un verre. Je comprends par-là que ce n’est pas un simple verre d’eau qu’il a besoin mais bien d’un remontant. Est-ce que je devrais lui demander ce qu’il a trouvé dans cette boite qui soit si important au point d’en être perturbé ? Non, je crois que ma curiosité attendra demain. Je me doute qu’il doit être claqué et ce doit être pareil pour Yumeda-san et la petite.

Je finis par tourner les talons, prête à remonter et lui laisser aussi le temps de digérer tout ce que je viens de lui dire et la découverte mais il m’arrête en me disant que contrairement à son frère, lui ne regarde pas vers le passé mais plutôt vers l’avenir. Est-ce que ça veut dire que je suis censée faire de même et arrêter de regarder en arrière ? Je soupire un instant avant de lui adresser un sourire. Le jouet atterrit dans ma main, le découvrant une nouvelle fois avec sa couleur rouge flamboyante. Shintaro me confirme que ça avait l’air de vachement lui tenir à cœur de le garder et que ça voulait dire qu’il était heureux. Je me sens un peu bête alors que je commence à sourire comme une gamine en repensant à ce temps où nous nous sommes rencontrés Magoichi et moi, les frayeurs et la rébellion qu’il a subi de ma part parce que je voulais le tester. Puis tous les autres bons souvenirs des choses que l’on a faites ensemble. Oui, je crois qu’il était vraiment heureux même si nous avions une cible collée aux fesses.

Je me mets à rire en repensant à la manière dont il s’était comporté au cimetière. J’avoue que ça n’avait pas du tout été de tout repos et de bon augure.

« Haha j’avoue que ouais, tu t’es comporté comme un crétin mais je ne te blâme pas. J’ai tendance à la surréaction alors disons qu’on est quittes. Mais… merci Shintaro. Je sais que je devrais aussi vivre dans l’avenir et le présent, plutôt que dans le passé. »

Un sourire bienveillant alors que je joue avec une mèche de mes cheveux. Le jouet dans la main, je finis par remonter, Shintaro me suivant et nous revoilà à nouveau dans le salon. Yumeda-san semble s’être affairé rapidement car voilà mon séjour rempli de cartons et de sacs. Ça sent vraiment le déménagement dis donc… Enfin, je les laisse tranquille et continue mon chemin pour me rendre dans la cuisine. Je suis rejointe par la jeune adolescente qui semble à nouveau mal à l’aise.

« Hum… A… Aliyah-san… Je vous demande pardon pour les deux autres abrutis… On n’aurait dû vous prévenir avant et hum… »

« Allons, ne t’en fais pas. Et tu t’appelles comment ? »

« Ayako… Est-ce qu’on peut vraiment rester ici, vous en êtes sûre ? Je ne veux pas qu’à cause d’eux on vous dérange et qu’on vous cause des problèmes. »

« Je vois que tu es très mature pour ton âge, c’est bien. Ne t’en fais pas, s’ils m’ennuient, c’est eux que je jette dehors, pas toi c’est compris ? Et puis une fille peut se battre alors tu sais… »

Léger clin d’œil pour qu’elle arrive à se détendre et quand je vois qu’elle rit légèrement à ma blague, je comprends qu’on arrive à quelque chose. Les deux garçons à côté font pas mal de bruit aie aie aie… Ils vont me réveiller Atsuo ces abrutis. Oh remarque, c’est une bonne chose qu’ils soient ici. Bien que je n’aie pas encore pleinement confiance en tout ce petit monde, je pourrais très bien leur dire qu’ils vont jouer les babysitteurs de temps en temps s’ils veulent rester là. Et qu’ils cuisinent aussi. Ah ce serait un bon deal tiens. Enfin, voyant que la jeune fille s’apprêtait à me demander avec gêne de pouvoir faire comme chez elle, je lui indiquais où se trouvait la salle de bain et qu’elle pouvait dormir dans ma chambre. Je prendrais le futon que j’ai en rab dans mon armoire pour dormir dans la chambre de mon fils. On verra ensuite plus tard.

La jeune fille ne demande pas son reste et me laisse seule dans la cuisine alors que je suis à la recherche d’une bouteille de Whisky. Pu…rée… C’est quoi encore ce bordel ? Qu’est-ce qu’ils sont entrain de foutre ?! Il me faut un temps pour que mon cœur reprenne son rythme normal alors que je viens d’être complètement surprise par le bruit assourdissant que je viens d’entendre. Comme si quelque chose était tombé lourdement. Et voilà que Shintaro réapparait quelques minutes plus tard. Il m’annonce que c’est un vrai gosse, qu’il ne sait pas se tenir etc et je plisse les yeux en regardant l’homme. A en croire Ayako, ce serait vous deux et pas que lui mais passons.

« Au fait, tu pourras dire à Yumeda-san qu’Ayako va dormir dans ma chambre pour ce soir. Il n’y a clairement pas de place pour trois en bas et ce serait gênant pour elle. »

Alors que je lui sers un verre, il m’explique la très longue journée qu’ils ont eu. Quoi ? Quelqu’un a voulu les tuer ? Kidnapper une fille qui s’est suicidée ? Et puis l’oncle de Yumeda qui a été acheté. Oh wait wait wait là. Le fin mot de l’histoire avec le frère de Yumeda qui est décédé si je comprends bien. J’ai besoin d’un verre moi aussi je crois. Et je finis par en prendre un avant de me servir et de boire une première gorgée.

« Okay, là tu me dis des choses qui dépassent mon entendement. Est-ce que ça veut dire que les types qui vous en voulaient vont aussi venir ici ou est-ce que je peux encore me dire que je suis un tant soit peu en sécurité dans ce quartier ? »

Non parce que là, ça change toute la donne quand même qu’il me dise cela. Si ces types en ont encore après eux, c’est moi qui suis une cible potentielle. Enfin, je comprends que l’heure est grave pour chacun d’entre nous, fin à priori mais ce que je retiens c’est qu’il me demande du temps. Du temps pour faire quoi ? On est en danger de mort non ? Est-ce que j’ai vraiment bien fait de les accepter ici ? Shintaro est de ma famille, je n’allais quand même pas le laisser à la rue ! Et je ne vais pas renier le dernier membre de la famille Fuma tout de même. Enfin, comme si le désespoir m’avait soudainement envahi, je bus le reste de mon verre cul sec.

« Je crois que je vais aussi avoir besoin d’un peu de temps pour digérer l’information mais non, je ne compte pas vous mettre à la porte. Où iriez-vous de toute façon ? »

De toute façon, au point où j’en suis, je ne peux plus reculer si j’ai bien compris. J’ai déjà mis un pied dans la tombe et dans le monde de la pègre avec Magoichi. Maintenant, ça continue avec son frère et le collègue qu’il a amené. Je doute pouvoir dormir cette nuit mais je ne peux pas non plus nier tout ce que vient de m’apprendre Shintaro. Lui, il est complètement détendu, moi je suis à la limite de la syncope. Il y a un problème non ? Et en plus quoi, tu vas me dire que tout serait lié à Magoichi ? Raaah Magoichi, pourquoi t’es allé te fourrer dans les problèmes avec les Triades Chinoises purée ! Voilà où tes problèmes nous mènent maintenant ! En plus, voilà que tu m’as collé une autre cible dans le dos…

« Mon… crétin de mari a foutu la merde si je comprends bien autour de lui et maintenant, ça va retomber sur nous donc. »

La veuve en deuil est plutôt en colère qu’autre chose à ce stade là si je puis dire. J’ai appris à vivre sans lui mais j’en apprends encore sur lui dis donc et des trucs qui ne font pas plaisir à entendre puisqu’ils peuvent attenter à ma vie directement.

« Je vais aller me coucher et essayer de digérer tout ça. Fais ce que tu veux, vide la bouteille si t’en as envie pas de problèmes, fais comme chez toi. Bonne nuit Shintaro. »

Un peu secouée, je pose mon verre dans l’évier avant de partir presque en trombe à l’étage en faisant le moins de bruit possible. Je récupère un oreiller et mon futon dans la chambre avec une couverture avant de laisser l’adolescente prendre possession des lieux. Heureusement tout le bruit n’a pas réveillé Atsuo et je me glisse dans sa chambre sans bruit avec mes affaires. L’envie d’hurler se fait tellement ressentir que je plaque mon oreiller devant ma bouche pour masquer le bruit. Je suis en colère et triste en même temps. Triste qu’il ne m’ait jamais tout avoué, j’aurais eu l’air un peu moins surprise ainsi. Même si mon propre kidnapping avait déjà mis un indice dans mon cœur à propos de tout ça, Magoichi m’avait assuré qu’il ferait tout pour mettre notre famille en sécurité. J’ai l’impression maintenant que tout notre monde s’écroule comme un château de carte et je suis complètement impuissante face à cela. Au fond de moi, la peur commence à émerger. La peur de perdre cet havre de paix, de ne pas pouvoir protéger mon enfant et la peur de ne pas pouvoir être protégée par les hommes qui dorment deux étages en dessous. Est-ce que je dois m’attendre au pire dès demain ? Est-ce que je dois retourner au boulot tranquillement, sans me préoccuper de quoi que ce soit ? Ha purée j’espère que Tom n’est pas allé raconter à d’autres que Shintaro et Yumeda sont ici… Il y a trop de choses qui se passent dans mon esprit pour que je puisse arriver à m’endormir… L’insomnie fait son grand retour.

Shintaro Fuma
Yakuza
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Shintaro Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1662664470-39bb6836a4cda59a2feea2bd91933ed2
Citation : "Ma plus grande joie a été de comprendre que Dieu pouvait lui aussi saigner."
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Sans_t10
Genre : M
Messages : 28
Posts RP : 21
Disponibilité rp : Disponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Aliyah11

“N'écoutez que le son de ma voix.

Laissez votre esprit se relaxer.

Laissez vos pensées divaguer.

Laissez les mauvais souvenirs s'estomper.

Laissez la paix vous envahir.

Laissez-la vous submerger tel les douces vagues de l'océan.

Laissez-la vous envelopper.

Vous conforter.”


Le glaçon de mon whisky résiste à l’alcool comme le dernier iceberg de l’humanité. En pivotant doucement mon verre, les côtés s’entrechoquent sur les côtés avec un son mat et cristallin. En écoutant attentivement la maîtresse des lieux, je ressens que le poids de mes inquiétudes commence aussi à peser sur ses épaules. Il s’est passé tellement de choses en si peu de temps. Il est naturel qu’elle puisse sentir agressée, voire prise au piège parce que Kenji et moi-même apportons au seuil de sa demeure. Elle craint pour sa vie. Elle voit déjà des assassins heurter chacune de ses portes jusqu’à nous atteindre, en piétinant violemment sur la vie de son enfant. Bien qu’il soit de mon devoir de beau-frère d’être transparent avec elle, j’ai également une mission en tant que Yakuza de sceller ses émotions. je n’attends pas qu’elle m’explose à la gueule en plongeant ses pensées dans l’eau froide pour qu’elle se ressaisisse :

“Tu peux reprendre ton souffle, personne ne viendra ici. Les morts ne parlent plus. Nous avons fait le ménage derrière nous. On doit juste éviter le district à Fujin pour le moment…”

Cela ne m’enchante guère de vivre en ermite. Mais nous avons un choix : avancer toujours plus loin ou nous lamenter sur notre existence et ses injustices. En ce qui me concerne, j’ai vu trop de morts ces dernières heures. Un peu de vie me ferait le plus grand bien. Et ça, Aliyah le comprend en acceptant que nous puissions prendre place à ses côtés. Mes poumons se détendent en un seul coup, faisant taire mes pensées les plus négatives. J’ai réellement pensé qu’elle allait nous foutre dehors. En l’observant longuement, je termine par acquiescer d’un signe de tête en validant son choix, la remerciant d’un sourire sincère. En la regardant boire son verre, ses émotions délient sa langue avec une énergie nouvelle. Elle régurgite toute sa colère sans arrondir les angles. Après tout, elle a le droit de cracher ainsi. Mais dans sa fougue, elle perd de vue un élément qui lui échappe :

“Vois ça comme une belle chose. Tu n’es plus seule aujourd’hui.”

Un sourire rassurant se dessine sur mes lèvres.

“Ton “crétin de mari” comme tu l’appelles, a essayé de retarder les conséquences de ses choix. Son seul péché, c’est qu’il aurait dû accepter la mort avant toute chose. En retour, il a décidé de vivre en se prenant pour un dieu, partageant des promesses de paix et d’harmonie. Il est tombé dans le gouffre à son tour. Mais nous, les vivants, nous ne sommes pas obligés de le suivre dans sa chute.”

Mon frère était fougueux et borné dans l’action. De mon côté, je suis la voie de cette sagesse dont il a toujours manqué. Magoichi a toujours accordé toute son attention dans le drame. Le manque. C’est grâce à cela que je me suis rapproché de Kenji. Il a ce petit “quelque chose”, cette impatience destructrice, qui se rapproche de la manière de raisonner de mon frère. Ce n’est pas un mal en soi ; ils ont juste besoin d’un Shintaro dans leur vie pour calmer leurs ardeurs avec autre chose que de l’essence. Et en parlant d’essence et de feu, la réalité la submerge et la pousse à fuir dans sa chambre à coucher. Je ne partage rien à ce moment-là, car le temps des paroles est révolu. Elle ne m’écoute plus à partir de cet instant. En la suivant du regard jusqu’aux escaliers, il y a quelque chose de sauvage en elle qui me fait vibrer. Je retrouve un tempérament un peu trop familier.

Magoichi et elle ensemble,
Où comment créer un enfer de mille feux sur Terre.


Pas une goutte d’alcool en plus ne vient alimenter mon verre. Après tout, je travaille demain. Je travaillerai la semaine prochaine. Et je travaillerai à chaque instant tant que je suis en vie. Borné dans le contrôle de soi, je décide d’être en pleine possession de mes moyens en reposant mon verre vide dans l’évier. En rejoignant mes quartiers, je m’arrête en chemin avant de contempler une lune brillante et entière au-delà de la baie vitrée. Pendant une longue minute, je maintiens un parfait équilibre avec mon corps, le dos droit et le visage relevé avec la modestie d’un homme sage et vigoureux, avant de rejoindre mon futon qui m’attend.

Le ciel nocturne étend son voile étoilé avant de retomber au petit matin.

A l’aurore, les oiseaux du jardin commencent à chanter leurs louanges, alors que les fleurs débordant de couleurs et de grâce entament leur premier bain solaire. Les lueurs du matin commencent à s’infiltrer timidement à l’intérieur des pièces de la villa. L’atmosphère qui y règne retrouve toute sa paisibilité. Seul le bruit d’une spatule tapotant calmement sur le rebord d’une poêle se manifeste. La surface de l’ustensile étant imbibée d’huile de sésame, des lamelles de choux & crevettes commencent à prendre une couleur légèrement dorée à l’intérieur d’une crêpe. Et au centre de cette chimie culinaire se tient Shintaro Fuma. Ma longue chevelure d’un noir ébène reste immobile, attachée en un chignon serré. Une chemise blanche sur le dos, les manges méticuleusement retroussées juste avant les coudes. Un tablier de cuisine orne ma taille et évite ainsi que mon pantalon de costume sombre ne se retrouve tacheté.

En faisant dorer la deuxième crêpe, un fumet exquis commence à se répandre au-delà de la cuisine alors que la première crêpe se repose au centre d’une assiette, dégustée hâtivement par une jeune Ayako déjà levée dans son pyjama.

Je cuisine des “Okonomiyaki”.
L’art de la cuisine, tout comme celle de tuer, nécessite du temps et de la créativité.


Derrière moi, les baguettes d’Ayako se lèvent pour dévorer un nouveau morceau de son déjeuner, installée à la grande table de la cuisine. Sa tête ébouriffée se secoue en négation lorsque je lui demande si elle connaît l’école de la vie. Une grande discussion est sur le point d’éclore si tôt le matin.

“Je connais que l’école ...”

“Les cours scolaires et l’école de la vie, ce n’est pas pareil.”

“Ah bon ? C’est quoi la différence ?”

“Tout d’abord, tu n’as pas les fesses vissées sur une chaise à longueur de journée avec un livre ennuyeux. L’école de la vie t’apprend à tomber et à avoir mal.”

“Ça a l’air nul …”

“Oui, ça l’est. C’est pénible, angoissant et désagréable. Mais derrière chaque douleur, il y a des choses magnifiques à découvrir. Le courage qui dépasse la peur. La paix qui amortit la colère. La joie qui apaise le chagrin. La résilience.”

“C’est quoi ça, la résilience ?”

Ce que toi et Kenji vivez en ce moment. Mais je garde mon silence en dévoilant un sourire léger, le visage relevé au-dessus de mon épaule pour mieux la regarder.

“C’est une chose magnifique.”

La conversation marquant une pause, la présence de Kenji se dévoile parmi nous, le visage encore ensommeillé et les cheveux en bataille. Il nous demande “qu’est-ce qui est magnifique ?”, ce à quoi Ayako ne sait pas quoi répondre à l’instant. Du coup, je l’aide un peu sur un ton léger.

“On parlait de ta coiffure de ce matin.”

Surprise, Ayako ouvre de grands yeux avant de partager un rire sincère à gorge déployée, manquant de lâcher ses baguettes sur l’assiette. Sa voix est cristalline, remplie d’innocence. Je commence à apprécier ces instants. La relation entre elle et moi se fait naturellement, et avec une facilité déconcertante. Moi qui pensait être si loin de cette atmosphère … C’est elle, Kenji et Aliyah qui m’harponnent dans leur monde avant de m’y attacher fermement. Le cœur de ma solitude cesse de battre ; elle n’a plus rien à me dire. En croisant un instant mon regard avec le sien, je déclare ouvertement :

“Tu as meilleure mine, beau gosse. Prends place à table, je te sers dans un moment.”

Les crêpes salées s’empilent soigneusement sur les assiettes, dégageant un fumet aérien et appétissant. En écoutant les pas d’Aliyah descendant les escaliers, j’attends patiemment qu’elle vienne nous rejoindre et salue tout le monde avant de prendre la parole.

“Aujourd’hui, je t’accompagne à ton travail. Tu as les clés de ta voiture ?”

En posant une nouvelle assiette pleine sous les yeux de la maîtresse des lieux, je tiens son regard un instant avant de réprimer d’une voix légèrement amusée :

“Non, ce n’est pas pour te surveiller. Kenji m’a dépanné pour les vêtements, je n’ai rien à me mettre. Je me suis dis que je pouvais faire appel à tes services de couturière.”

Toutefois, bien que ma voix soit légère, je me rends compte que ma demande est prononcée avec l’autorité d’un Yakuza ; je ne lui laisse pas le choix. En clignant deux fois des yeux,je tente immédiatement de tempérer avec la même délicatesse qu’un bulldozer dans un tas de boue :

“Enfin, le temps d’une journée … Pas trop long … Et si tu le veux bien…”



Ma floraison est faite de paille et de feu.


Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] 1668524338-fotoram-io
Aliyah Fuma
Chanteuse & Styliste & Maman
Citation :
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Aliyah Fuma

Mes informations

Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] Xjnq
Citation : Je peux être qui tu voudras sans jamais être moi-même
Les montagnes russes de la cohabitation [PV Shintaro / Kenji] TCO
Genre : F
MBTI : ISTJ-T
Messages : 109
Posts RP : 81
Disponibilité rp : Indisponible
Les montagnes russes de la cohabitation

ft. Shintaro

Aliyah –

Il a essayé de m’expliquer mais je suis restée sourde à ses paroles. Enfin, il me rassure sur le fait que personne ne viendra ici et que les deux doivent juste éviter Fujin pour un temps. Mouais, j’espère bien que les problèmes ne vont pas nous tomber dessus comme ça, d’un seul coup sans que personne ne se soit préparé. Shintaro me rappelle aussi que je ne suis plus toute seule aujourd’hui et je le sais. Il est là, il est de ma famille et maintenant il y a Yumeda et sa fille. Je suis entourée, je le sais bien mais je ne peux quand même m’empêcher de m’inquiéter un peu quant à l’avenir.

Puis la nuit a fait son chemin avec l’insomnie et un petit Atsuo réveillé assez tôt, au petit matin. Le quotidien d’une maman qui reprend tranquillement alors que je le prends, je vais le changer, l’habiller puis le remets dans son lit le temps d’aller prendre une douche. Bien que je ne devrais pas laisser mon enfant tout seul sans surveillance, à un moment donné, il faut bien que j’aille me préparer moi aussi. Quand on est maman solo, il y a des choses qu’on est obligé de faire pour pouvoir être fonctionnelle. La douche me permet d’avoir les idées un peu plus claires et je repense à ce que Shintaro m’a dit à propos de Magoichi. Retarder les conséquences de ses choix hein… Accepter la mort… Comment peut-on réellement accepter la mort ? Certes, je sais que nous ne sommes pas immortels et encore heureux mais accepter la mort sans la craindre ? Une question bien compliquée à résoudre si l’on n’est pas croyant.

Après cette douche au combien revigorante, je file dans ma chambre pour récupérer des affaires, m’apercevant qu’Ayako n’est plus là. Comme j’entends un peu de bruit provenant de l’étage inférieur, je suppose qu’il y en a déjà quelques-uns qui sont réveillés. J’en profite pour trainer un petit peu, m’habillant d’un jean bleu nuit moulant, une chemise blanche et une veste de costume victorienne bleu nuit et doublure rouge avant de m’attacher les cheveux en une simple queue de cheval. Récupérant mon fils au passage qui commençait à pleurer car il commence à avoir faim, je finis par descendre les escaliers et montrer mon joli minois.

Shintaro est déjà en cuisine… Enfin, tout le monde est déjà levé et entrain de déjeuner. Bon, c’est bien, il semblerait que je n’ai pas trop à m’en faire pour la cuisine. C’est une très bonne chose. Je finis par saluer la petite bande avant d’asseoir Atsuo dans sa chaise haute et lui préparer son petit déjeuner. Pour l’instant, avec lui c’est facile de préparer, ça ne me demande absolument pas de compétences. Faire chauffer le lait dans un biberon, pas trop chaud, sortir un yaourt pour enfant et des fruits en compote. A ce moment-là Shintaro me dit qu’il va m’accompagner au travail et il demande même mes clés de voiture. Hé ho… Et la politesse dans tout ça ? Qui a dit que je voulais que tu viennes me voir bosser ? Je n’ai pas envie d’être surveillée, c’est bon quoi. Je me sens déjà assez surveillée comme ça. Me voyant plisser des yeux, il m’explique que ce n’est pas pour me surveiller mais pour avoir de nouveaux vêtements. Ho et nouveauté, il me demande indirectement si je veux bien de lui dans ma boutique pour un peu de temps. Tout en tendresse dis-donc. Ça change vachement de la première fois où l’on s’est rencontrés.

« Oh whaou tu me prends de cours mais oui d’accord. »

Et là, un plan génial vient de fleurir dans ma tête. Tout d’abord établissons quelques règles de bienséance dans cette maison pour que cette cohabitation se passe bien. Ensuite, faisons un échange gagnant-gagnant. Enfin, ce serait plutôt perdant pour eux mais fufu, ils ne sont pas censés le savoir ça que c’est bien moi que ça va davantage arranger qu’eux. Mais d’abord, déjeunons car mon ventre crie famine. Je m’installe à table à côté de Yumeda qui semble absorbé dans son assiette.

« Okay les gars, on va mettre quelques règles si vous le voulez bien puisque je vous héberge à durée indéterminée. Je ne demande que deux choses : que vous fassiez la cuisine et que vous vous occupiez de temps à autre d’Atsuo quand je vais bosser, en échange du logement gratuit. »

« Je peux faire une réclamation Dame Fuma ? »

« Quelle est donc cette réclamation Yumeda-san ? »

« Bon d’abord, appelez-moi Kenji hein… Et secundo, je préférerais qu’Ayako dorme dans la même pièce que moi. Nous vous embêtons déjà suffisamment comme ça. Shintaro peut dormir avec vous, vous êtes de la même famille après tout. »

« Euuuuh… »

Attends, il est sérieux là ? Il veut faire quoi en nous faisant dormir dans la même chambre ? Ce n’est pas comme si… Enfin merde quoi, même si on est pour l’instant presque deux parfaits étrangers, c’est mon beau-frère quoi ! C’est comme si indirectement, il nous disait qu’on pouvait faire ce qu’on voulait ensemble quoi. Ho, il a reçu un coup à la tête ou quoi ? Le rouge me monte aux joues alors que je suis en train d’imaginer des trucs. Non mais n’importe quoi. Mangeant rapidement, un peu trop, je manque de peu de m’étouffer avec mon okonomiyaki.

« Kenji-san, vous voulez bien me garder Atsuo ce matin dans ce cas ? Et faire les courses ? Le frigo est quasiment vide, c’est un miracle déjà que Shintaro ait trouvé de quoi nous faire ce petit déjeuner… A moins que vous ne soyez trop occupé à jouer les entremetteurs. »

« Aoutch… Je peux faire cela. Ah pouvez-vous conduire Ayako à l’école dans ces cas-là ? C’est sur votre chemin. »

« Nous pouvons faire cela. Ah et pour les courses, carte blanche. C’est Shintaro et vous qui allez cuisiner après tout. »

Je sens qu’il va y avoir comme une sorte de rivalité entre lui et moi. On va voir qui est le plus endurant de nous deux. Je finis de déjeuner puis vais terminer de préparer Atsuo avant de redescendre avec dans les bras puis d’expliquer à Kenji où sont les couches, les lingettes, vêtements de rechange etc. Mais bon, puisqu’il a une fille, je suppose qu’il doit savoir quoi faire avec un petit. Forcément, il n’est pas content de se retrouver dans les bras de quelqu’un d’autre et se met à pleurer mais j’embarque Shintaro et Ayako une fois qu’ils sont prêts, jusqu’à la voiture. La jeune fille en plus est là, on ne pourra pas parler de ce qui vient de se passer avant qu’on ne la dépose à l’école. Zut. Et en même temps, peut-être que c’est mieux comme ça. Je donne les clés de Shintaro en le voyant faire de gros yeux en mode « c’est moi qui conduis » alors que je pouvais enfin montrer mes super talents de conductrice à quelqu’un. Pff… Il a intérêt à me laisser conduire pour le retour.

-------------------------------

Kenji –

Je n’aurais jamais pensé qu’elle nous laisserait dormir ici et après avoir pris mes médicaments, je me suis juste assoupi comme une merde dans les bras de Morphée. Ayako devrait être en sécurité aussi, nous aussi le temps que tout se tasse et que l’on puisse avoir la villa d’en face pour déménager et que ce soit plus tranquille pour notre hôte. Le matin arrive bien vite et c’est complètement dans les choux que je monte les escaliers me menant au salon. Il est tôt mais j’ai l’impression de manquer encore de sommeil. Enfin mon visage s’illumine un peu en voyant Ayako. Shintaro et elle sont déjà dans une grande discussion dès le matin…

« Qu’est-ce qui est magnifique ? »

La réponse vient de Shintaro qui me complimente sur ma coiffure de ce matin. Je plisse les yeux avant de remettre mes cheveux dans le bon sens. Comme s’ils pouvaient réellement être magnifiques alors qu’ils sont tout en bataille. Pff. Les deux se mettent à rigoler sous mon air encore endormi et suspicieux alors que je finis par m’installer à table. Meilleure mine hein… Ouais, sans doute. Mais je crois qu’il me faudrait encore quelques heures de sommeil pour être certain d’être au mieux. Sans rien dire de plus, j’attrape une okonomiyaki pour la mettre dans mon assiette, prenant mes médicaments au passage et quelques temps après, des pas résonnent. Ah la maitresse de maison est enfin levée. Intéressant comment la discussion tourne. Shintaro ordonne presque à la miss de venir avec elle au boulot, puis s’assagit en le lui proposant d’une manière plus douce.

Un plan génial vient de germer dans mon esprit à ce moment-là. Ce serait bien qu’ils se rapprochent tous les deux-là. Après tout, je veux qu’elle devienne sa Reine et s’il veut avoir un clan et être un chef respecté, il a besoin d’une femme aussi cinglée et déterminée que l’est Aliyah. Je pourrais faire en sorte qu’ils dorment dans la même chambre. Je regarde Ayako avant de cligner deux fois de l’œil gauche. Elle sait exactement ce que ça veut dire. Et j’avoue que je préférerais que ma fille dorme avec moi, dans la même pièce. Je peux m’occuper d’elle et des blessures émotionnelles qui nous pourrissent. Ça prend du temps de faire son deuil et là, en à peine 24h, on a subi un gros changement. Je pense que cela fait beaucoup pour tout le monde, mais spécialement pour elle. Il vaut mieux donc que je m’arrange pour passer du temps avec elle. Je décide donc de soumettre ma réclamation à Aliyah après qu’elle nous ai imposé quelques règles – fin que je peux concevoir puisque l’on squatte chez elle, et comment dire que sa réaction est juste parfaite !

Par contre, je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’impose de faire du babysitting et les courses en plus de ça, comme revanche ! Hum, très bien. Du moment que j’arrive à mes fins. Enfin, bien sûr, quand je croise le regard de Shintaro, celui-ci est plus que houleux et à la limite de me fusiller sur place mais je prends la place du petit garçon qui se contente d’hausser les épaules et de sourire innocemment. Ça va être drôle et au combien gênant pour eux puisque je leur demande de déposer Ayako à l’école en même temps. Miss Aliyah a l’air de vouloir jouer au chat et à la souris avec moi, je prends le jeu. Voyons voir qui va craquer en premier.

Contenu sponsorisé
Citation :

Mes informations

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum